Accidents et incidents en plongée souterraine en Belgique

 

Mise à jour 26/08/2008

Avec l’aide de Jean-François MANIL, Marc VAN ESPEN, Marc VANDERMEULEN, Geoffroy de VISSCHER.

 

1950 - Grotte du Pont d'Avignon : Assuré par une corde déroulée depuis la surface, un plongeur épuise sa réserve d'air à cause d'un débit continu sur son détendeur. En essayant de transmettre le signal d'alerte par tractions sur la corde, il s'emmêle dedans alors qu'il est à présent en apnée. L'équipe de surface le tracte jusqu'à l'extérieur qu'il rejoint à la limite de la perte de connaissance.

1959 - Trou des Crevés (Han sur Lesse) : une spéléologue franchit un court siphon étroit en apnée après pompage. Elle est bloquée post-siphon par une crue de la Lesse provoquant un afflux de boue dans la cavité.
Les plongeurs secouristes, après avoir désobstrué au mieux le siphon de boue, mettent en place un narghilé et apprennent en demi-heure les rudiments de la plongée à la victime. Elle franchira le siphon, sans combinaison néoprène, pour retrouver le jour quarante heures après l'avoir quitté.

12/09/1959 - Grotte de Han sur Lesse (Han sur Lesse) : Un plongeur s'engage dans le siphon amont de la salle d'armes où émerge la Lesse après un parcours souterrain (inconnu à l'époque) de près de deux kilomètres. Le plongeur est " assuré " depuis la surface. C'est à dire qu'il progresse en tirant derrière lui une corde assurée par un équipier depuis la surface.
Après avoir fait demi-tour, la corde est passe derrière un bloc ou un becquet et il revient vers la sortie en tirant toute la longueur de la corde. Il se retrouve bloqué à quelques mètres de la sortie alors que l'équipe de surface croyait qu'il progressait toujours vers l'amont puisque la corde continuait à se dévider.
Il décède au fond de la vasque, à trois mètres de la sortie, alors que l'équipe de surface distingue ses lumières.

25/08/1971 - Gouffre de Belvaux (Belgique) : un plongeur descend à -45 dans ce gouffre-perte où s'engouffre la Lesse. Il raccorde son fil d'Ariane sur la corde lestée en place avant de partir à l'horizontale. Il disparaît et ne sera jamais retrouvé, malgré l'intervention de plongeurs secouristes et la découverte l'année suivante de plusieurs kilomètres de parcours souterrain de la rivière. Le noeud de raccord de son fil se serait défait ou aurait cédé.

03/10/1971 - Trou Winand (Belgique) : noyade d'un plongeur lors d'une plongée de reconnaissance en apnée.

1973 - Grotte de Bohon : 2 morts. Cause non clairement établie, cet accident concerne deux débutants.

09/1977 - Galerie des sources (Belgique) : deux plongeurs débutants tentent de franchir un siphon. L'un renonce l'autre réussit à passer. Mais la traversée l'a éprouvé au point de ne pas tenter le passage retour. Il sera retrouvé une dizaine d'heures plus tard, totalement figé et choqué.
Après une heure de monologue, la plongeuse secouriste finit par le " remotiver " (une paire de baffes) et à lui faire repasser le siphon en le propulsant.

09/1977 - Galerie des sources (Belgique) : durant l'opération de secours, après avoir raccompagné la victime saine et sauve à la surface, la plongeuse-secouriste retourne post-siphon pour récupérer le sac de la victime et déséquiper la corde qu'elle a installé dans le siphon pour le sauvetage.
Alors qu'elle regagne la sortie et que le siphon se poursuit dans un cul-de-sac vers l'extérieur, l'équipe de surface retire la corde-guide. La plongeuse se retrouve sans fil-guide dans une eau totalement troublée. Elle s'en sort quand même avec une grosse frayeur.

1979 - Carrière souterraine de Warnand : Deux plongeurs non formés aux techniques de plongée souterraine s'engagent dans la carrière en mono-bouteille, sans fil d'Ariane, reliés entre eux par une dragonne. Il semblerait qu'ils se soient emmelés avant de paniquer. Deux morts.

1984 - Carrière souterraine de Warnand : trois plongeurs non formés aux techniques de plongée souterraine s'engagent dans le siphon en monobouteille, encordés entre eux et sans fil d'Ariane. Ils se perdent et remontent en panique dans des galeries en cul de sac. Trois morts.
Ces accidents ont motivé le C.A. de la fédération de plongée belge 'LIFRAS' à créer le comité spéléo chargé de la diffusion des techniques et de la prévention des accidents.

1987 - Grotte de Han sur Lesse (siphon de la salle d'armes) : durant une plongée d'exploration, un plongeur perd le fil d'Ariane alors qu'il doit gérer le débit continu d'un de ses détendeurs à -35. Dans un conduit vaste et complètement troublé, il se souvient que le fil d'Ariane est équipé perpendiculairement aux cannelures du plafond de la galerie. Après plusieurs recherches en faisant des remontées-descentes, il retrouve le fil et sort avec moins de 10 bars dans chacune de ses bouteilles.

08/05/1988 - Grotte de Remouchamps (Belgique) : un plongeur d'assistance (équipé d'un bi 4l) franchit les deux premiers siphons (15 et 25m de long) pour accompagner un plongeur de pointe jusque dans une cloche qui située entre le S.2 et le S.3 (qui en fait ne font qu'un). Après le départ du plongeur de pointe dans le S .3, le second doit retourner vers la sortie, mais il se trompe et part dans le S.3. Il passe un point bas à -35 et commence à remonter avant de réaliser son erreur et de faire demi-tour. Le plongeur de pointe, en cours d'exploration, sent alors de violentes tractions sur le fil et plusieurs mètres se dévident du dévidoir. Au retour, il retrouve son compagnon décédé à -27 côté amont du siphon, emmêlé dans le fil, les bouteilles vides.

08/03/1993 - Grotte de Remouchamps (Remouchamps-Belgique) : de retour d'une exploration post-siphon, avec des réserves d'air un peu justes, le plongeur ne parvient pas à repasser l'étroiture du point bas à -48 avec une visibilité nulle. Il se réfugie dans la galerie post-siphon où il sera secouru.

1995 - Carrière souterraine de Warnand : Un plongeur qui sort d'un stage d'initiation à la plongée souterraine " guide " deux autres plongeurs non formés aux techniques de plongée souterraine. Ils s'encordent avec une corde de 10mm accrochée au poignet ou à la taille. Ils s'en sortent de justesse sans pouvoir expliquer comment.

1996 - Carrière souterraine de Warnand : Un plongeur spéléo fait une plongée d'entraînement en solo, avec un vêtement sec sans redondance pour la flottabilité. Son vêtement s'ouvre soudainement. Il s'en sort " en force ".

1997 - Carrière souterraine de la Malogne : Deux plongeurs souterrains confirmés effectuent une plongée d'entraînement. Lors du retour, assez loin de l'entrée, le premier se prend dans le fil dans une eau très troublée. Il attend patiemment que son coéquipier qui le suit le retrouve et le démmêle.

1998 - Résurgence de Marchempré : De retour d'une sortie de topographie solitaire post-siphon, le plongeur tombe en panne d'éclairage. Il doit repasser un siphon et une voute mouillante dans le noir. Dans la salle exondée, il retrouvera son sac puis des piles de rechange après 1h15 de recherches dans le noir.

1998 - Résurgence de Marchempré : De retour d'une plongée de topographie derrière un siphon très étroit, le plongeur constate la rupture d'un flexible du deuxième étage. Il repasse le siphon sur sa seconde bouteille, lorsque, au point bas dans une étroiture d'argile liquide, le détendeur se bloque. En s'éloignant de l'étroiture et en soufflant, le mécanisme se remet à fonctionner.

05/12/2004 - Résurgence de Goffontaine : Lors d'une séance d'initiation à la plongée spéléo, un groupe de plongeurs hollandais s'engage dans cette résurgence composée de deux siphons et autrefois explorée jusqu'à 52m (S2). Le groupe est composé d'une instructrice d'une agence commerciale américaine et deux plongeurs débutants. Le S2 étant obstrué pour cause de captage, ils décident de faire demi-tour après le S1. L'instructrice ferme la marche. Lorsque l'instructrice et un élève arrivent en surface, ils remarquent que leur camarade n'est pas remonté. Ils font immédiatement demi-tour et retrouvent le plongeur contre le plafond, à 1,5m du fil d'Ariane, à 20m de la sortie et ne respirant plus.  L'analyse officielle de l'accident indique que ses bouteilles contenaient encore 170 bar, qu'il n'avait pas d'eau dans les poumons et que la cause de l'accident est vraisemblablement un arrêt cardiaque, bien que la victime soit jeune (28 ans) et physiquement entraînée (marathonien).

15/08/2008 - Grotte du châlet (Aywaille) : deux plongeurs rentrent d'une plongée de portage, dans cette résurgence qu'ils sont en train d'explorer. L'un des deux décède. Son corps sera évacué le 17/08 par les plongeurs du Spéléo-Secours belge.

 

 

Luxembourg

1986 - Mine de cuivre de Stolzenbourg: Un plongeur souterrain confirmé, scaphandrier professionnel, décède lors d'une plongée profonde (-110).