Accidents et incidents de plongιe souterraine en Italie.

 

mise ΰ jour le 18/01/2007

Les données relatives aux accidents survenus entre 1967 et 2001 proviennent essentiellement du site du Spéléo-secours italien (http://www.soccorso.speleo.it). Elles ont été traduites par Novella Parisini.

 

29/08/1967 – Grotte du Cheval (Sicile) : Un jeune plongeur allemand s'immerge avec un ami lequel, au cours de la remontée, se perd. Le jeune allemand arrivé en surface prévient les secours qui malgré les recherches n'ont pu retrouver le corps de son ami.

16/07/1971 – Source d'Elefante Bianco (Valstagna- Vicence -Veneto, nord-est Italie) : deux plongeurs souterrains italiens descendent à –45 m (limite fixée à l'avance), mais l'un des deux continue sans dérouler le fil. Malgré ses protestations, son équipier le suit. A –70 m ils décident de remonter mais en perdant l'orientation se séparent afin de retrouver la sortie. Un seul réussit à sortir. Les opérations de récupération à –70 m de l'autre plongeur ont été ponctuées de nombreux accidents, heureusement sans gravité, pour les plongeurs secours. Cette intervention a duré plusieurs jours.

20/05/1973 – Source de Castelcivita (Campania, sud de l'Itlaie) : trois plongeurs d'une vingtaine d'années partent continuer l'exploration du siphon terminal, au-delà des 60 m déjà rejoints et balisés par le fil. Un plongeur resté à l'extérieur constatant un retard important par rapport au temps d'immersion prévu, s'immerge et retrouve dans une salle à –27 m les corps des ses compagnons à côté les uns des autres, phares allumés. Il a fallu six plongées aux pompiers pour ressortir les corps.

10/05/1977 – Buse de la Rana (Veneto, nord-est de l'Italie) : trois plongeurs se retrouvent bloqués par une soudaine crue souterraine qui inonde le siphon initial. Douze secouristes ont été nécessaires afin de récupérer les trois plongeurs indemnes malgré le froid subi suite aux plusieurs heures d'attente.

10/06/1978 – Source de la Pollacia (Toscane, Italie centrale) : quatre plongeurs souterrains rejoignent le site. Deux plongent et les deux autres restent en surface. Un plongeur équipé d'un bi 20l à 100 bars et l'autre d'un bi 20l à 200 bars, l'eau est très froide et présente un fort courant. Le siphon débute par un conduit assez large et incliné, après 20m et –6/7 m de profondeur se rétrécit et rend difficile le passage avec un bi sur le dos. Les deux plongeurs continuent la progression sur encore 20/25 m, puis le plongeur de tête ayant déjà consommé 30 bars, ils décident de revenir en inversant leurs positions. Avec très peu de visibilité, l'un passe l'étroiture et attend l'autre qui est reste assez loin ; lorsqu'il s'aperçoit que celui ci ne le suit plus, il rebrousse chemin et le retrouve immobile, les yeux exorbités. Il le transporte pendant quelques mètres, mais il s'emmêle dans le fil d'Ariane. Obligé de le couper et remonter à la surface seul, il donne l'alerte et replonge peu de temps après afin de récupérer le corps de son ami.

10/1980 - Surgente del Gorgazzo (Polcerigo-Friuli VG, nord-est de l'Italie) : Un jeune plongeur de 20 ans pris de malaise pendant une remontée rapide dans un siphon est transporté d'urgence à l'hôpital.

06/1984 - Surgente del Gorgazzo (Polcerigo-Friuli VG, nord-est de l'Italie) : Un plongeur souterrain de 43 ans, à environ – 20m est rejeté par un très fort courant de la cheminée qu'il explorait, va se cogner contre la voûte de la galerie et est repoussé, apparemment sans dommages, dans la galerie initiale où se retrouve derrière les autres plongeurs en progression. Il ne se rend pas compte que sa robinetterie fuit et perd rapidement de l'air. A –35 m et 100 m de distance il est en panne d'air et sans réserve. Il réussit malgré tout à ressortir de la galerie.

15/08/1984 – Cala Fetente (Campania, sud de l'Italie) Deux plongeurs italiens partent explorer un siphon dans une grotte sous-marine, sur une distance de 280 m, à l'endroit où l'eau douce se mêle avec l'eau salée. Un troisième plongeur les attend dans une poche d'air. Au bout de 15 min, il remonte afin de vérifier si ses camarades sont sortis de la cavité. En surface les personnes se trouvant sur le bateau n'ont pas vu revenir les deux plongeurs. Le 3 ème redescend alors et en retournant dans la grotte découvre, à –25 m, les corps de ses amis dans une autre poche d'air. Il peut en récupérer un et les pompiers appelés se chargent du 2 ème . Impossible d'établir précisément la cause du décès, probablement dû à de l'anhydride sulfurique présente à l'endroit où se trouvaient les plongeurs qui avaient enlevé leur détendeur. Ndt : le nom Cala Fetente veut dire « crique puante »

15/01/1984 – Source d'Elefante Bianco (Valstagna- Vicence -Veneto, nord-est Italie) : Lors d'une immersion à –60 m, deux plongeurs décèdent au cours de la remontée. Plusieurs secouristes arrivés sur place, retrouvent le corps d'un des plongeurs à –40 m ; pour le 2 ème , introuvable, l'utilisation d'une camera a permis de le localiser à –63 m la semaine suivante. Le corps se trouvait tête en bas sans détendeur et sans palmes.

15/09/1985 - Surgente del Gorgazzo (Polcerigo-Friuli VG, nord-est de l'Italie) : Au cours d'une plongée, sept spéléo descendent à environs –40. Pendant la remontée, l'un d'entre eux s'aperçoit que trois plongeurs sont entrés dans une cheminée latérale, réussit à en faire redescendre deux qui, en panne d'air, sont aidés avec les détendeurs de secours d'autres plongeurs. La tentative de rejoindre le 3 ème reste vaine à cause du peu d'air restée dans le bloc du plongeur parti à leur secours. Celui-ci finit par ressortir avec une extrême difficulté et des signes d'embolie et est immédiatement transporté au caisson de l'hôpital. Entre temps les secours arrivés sur place effectuent deux immersions, afin de retrouver le 3 ème plongeur qui est localisé encastré à –12 m dans la cheminée, dont la base se trouve à –21 m. Le corps sera extrait le matin suivant par quatre plongeurs secours.

12/07/1987 - Surgente del Gorgazzo (Polcerigo-Friuli VG, nord-est de l'Italie) : Un plongeur de 22 ans descend avec son coéquipier à –108. A la remontée, suite à un essoufflement, il meurt noyé malgré l'aide de son ami. Celui-ci remonte à –50, où se trouvent d'autres plongeurs en train de les attendre, pour lancer l'alerte. La récupération du corps se révèle tout de suite difficile et risquée à cause de la profondeur. Les secours utilisent une sonde munie de caméra au cours des plongées de localisation. Cinq jours plus tard le corps est localisé à –87. Deux jours et sept plongeurs ont été nécessaires pour la récupération et la remontée du corps.

9/10/1988 - Surgente del Gorgazzo (Polcerigo-Friuli VG, nord-est de l'Italie) : Un plongeur de 35 ans, probablement suite à malaise, fait signe à son coéquipier qu'il est en difficulté. Celui-ci le remonte immédiatement, mais à –6, le secouru s'évanouit en crachant son détendeur. Deux personnes à la surface interviennent rapidement et lui évitent la noyade.

19/11/1989 – Source d'Elefante Bianco (Valstagna- Vicence -Veneto, nord-est Italie) : Un groupe de cinq plongeurs s'immerge afin de filmer à –47. Au cours du tournage, des problèmes les obligent à remonter, mais une fois sortis, ils s'aperçoivent qu'un jeune plongeur de 18 ans n'est pas là. Un plongeur spéléo plonge mais ne le retrouve pas. Le corps est retrouvé à –57 m le jour suivant par les pompiers, son mono bloc vide.

15/01/1990 - Surgente del Gorgazzo (Polcerigo-Friuli VG, nord-est de l'Italie) : Un jeune cinéaste subaquatique professionnel de 24 ans en remontant de –81 m décède à –45 m pour des raisons non déterminées (l'autopsie n'a pas été pratiquée).

05/04/1991 – Su Cologone (Sardaigne- Italie) : lors d'une plongée d'exploration au trimix (360m ;-104), un plongeur français ressent des difficultés à respirer. Les problèmes disparaissent lors du changement de détendeur. L'embout silicone du détendeur est coupé à la limite du plastique et de la vapeur d'eau s'introduit à chaque inspiration.

29/11/1992 – Boeucc des Castel (Lombardie, nord de l'Italie) : Un plongeur spéléo américain décède au cours d'une plongée suite à une panne d'air. Le corps est retrouvé à –16 m tourné vers la sortie, sans le casque qui se trouvait à 2m de lui, mais portant le masque parfaitement en place sans eau à l'intérieur, les deux détendeurs bien fixés à côté de sa bouche mais le bi 10l vide. Pour récupérer le corps, le passage initial a dû être élargi et un plongeurs sauveteur a été obligé de déséquiper le décédé afin de pouvoir le faire passer par l'étroiture.

14/10/1992 – Su Cologone (Sardaigne-Italie) : le lendemain d'une plongée profonde, un plongeur suisse s'immerge dans la vasque d'entrée pour une recompression thérapeutique de 30 min. Une crue violente l'emporte dans le lit du ruisseau où il sera retrouvé décédé, coincé dans une étroiture entre des blocs, à faible profondeur.

15-16/08/1992 – Grotte sous-marine de Polignano (Puglia, sud est de l'Italie) : Deux plongeurs allemands accompagnés d'un plongeur local, s'immergent avec 2 bi 10l chacun, l'italien pénètre dans la grotte suivi d'un allemand dont les blocs sont déjà sur réserve. Celui ci, une fois déroulé le fil d'Ariane sur une distance de 30 m , finit son air et agresse l'italien en essayant de lui arracher le détendeur ; la victime est obligée de remonter rapidement et réussit à rentrer dans une cloche d'air, l'allemand tente de rejoindre la sortie mais se noie en s'emmêlant dans le fil. Pendant ce temps le plongeur italien a enlevé son monobloc afin de mieux flotter et s'y appuyer jusqu'à l'arrivée des secours appelés par l'autre plongeur allemand. Les pompiers remontent le décédé, et retrouvent le plongeur italien vivant après 17 heures de recherches.

30/07/1995 - Surgente del Gorgazzo (Polcerigo-Friuli VG, nord-est de l'Italie) : Au cours d'une exploration un plongeur de 39 ans descend à –40 m. Une remontée rapide génère une embolie et il décède.

10/10/1996 – Grotte Scaletta (Campania, sud de l'Italie) : 3 spéléo polonais partent en fin d'après midi dans cette cavité du complexe Punta Jacco au Cap Palinuro. Pour l'un d'entre eux c'est la 3 ème plongée de la journée et tous ont peu d'air dans leurs blocs. Pas de dévidoirs, 2 lampes et 1 ordinateur pour trois. La grotte descend jusqu'à –43 m dans une galerie étroite qui s'élargit formant une petite salle où convergent d'autres passages, les trois plongeurs vont jusqu'à –35 m, mais ne retrouvent pas la sortie et vident leurs blocs. Les secours appelés par des amis se trouvant à l'extérieur, n'ont retrouvé le 3 ème corps que 20 jours après en état de décomposition avancée.

17/10/1999 – Source d'Elefante Bianco (Valstagna- Vicence -Veneto, nord-est Italie) : une équipe de plongeurs « teks », non formés aux techniques de plongée souterraine, équipés de mono-bouteilles, sans fil d'Ariane plongent avec une visibilité inférieure à 2 mètres. Deux d'entre eux décèdent à une centaine de mètres de l'entrée, entre –40 et –55.

1999  – Source d'Elefante Bianco (Valstagna- Vicence -Veneto, nord-est Italie) : un plongeur descend au nitrox 40 à –40, puis au trimix (18% d'O2) à – 103 et reprend le nitrox 40 à –40 jusqu'à -9. En passant sur O2 pur à –9m lors de sa décompression, il ressent un grave malaise. Il n'aura la vie sauve qu'en gonflant son système d'équilibrage pour remonter immédiatement en surface où il sera secouru sans séquelles.

11/02/2000 – Grotte de Boljunec ou Antre de Bagnoli (Friuli VG, nord-est de l'Italie) : Un plongeur slovène professionnel, instructeur diplômé de six organismes internationaux, expérimenté en plongée souterraine et comptant plus de 6 500 plongées à son actif, décède de retour d'une plongée d'exploration. Il avait déjà réalisé une première plongée dans cette grotte, explorée sur 150m jusqu'à –48. L'entrée du siphon est étroite et trouble. Aussi, il choisit de plonger avec un seul manomètre et un bi-bouteilles relié avec un robinet séparateur. Habituellement, il plonge avec le robinet séparateur ouvert, mais ce jour-là, le robinet est fermé et le plongeur ne s'en rend pas compte. Après avoir déposé des bouteilles de décompression (Nitrox) dans le puits vertical principal (de –10 à –48m) il explore une galerie en profondeur (point bas –48) où il déroule tout son fil d'Ariane (200m) au-delà du précédent terminus. Il semble qu'il n'ait pas surveillé sa consommation et qu'il se soit rendu compte au moment de faire demi-tour qu'il n'avait plus assez d'air pour revenir. Il pense que son bi-bouteille est presque vide, alors qu'il a une bouteille encore pleine sur le dos. L'analyse de la courbe de plongée, restituée par son ordinateur de plongée, met en évidence qu'il a palmé beaucoup plus vite au retour qu'à l'aller et qu'il est remonté rapidement jusqu'à –35 avant d'arriver à court d'air et de couler à –48, où le corps a été retrouvé, à 50m de ses bouteilles de décompression et à 100m de la sortie, avec une bouteille vide et l'autre pleine. Il était bloqué dans un étroit méandre, tête en bas.

24/04/2000 : Grottes marines de Sainte-Marie (Puglia, sud de l'Italie) : deux jeunes de 16 ans, lors de l' exploration de quelques cavités immergées décèdent d'hypothermie. Les secours alertés, intervenus avec des techniciens spéléo, n'ont pu récupérer qu'un seul corps.

1/12/2001 : Résurgence du Rio Torretta (Veneto, nord-est de l'Italie) : Une jeune plongeuse de 24 ans, accompagnée d'un instructeur de plongée souterraine, effectue sa première plongée lors d'un stage d'initiation. Le début se passe normalement, l'équilibrage est bon, elle suit correctement le fil d'Ariane et passe trois amarrages dans la galerie. Au bout de 25 m de progression et à –4,5 m de profondeur, elle procède au changement de détendeur après consommation de 20 bar du premier bloc. A ce moment son détendeur principal se met à fuser et malgré l'aide de l'instructeur elle n'arrive pas à faire le changement. Le moniteur, en la faisant remonter, tente sans succès de lui remettre en bouche son détendeur mais ses mâchoires sont serrées et elle perd connaissance. Arrivées en surface, un membre de la Commission Nationale Spéléo subaquatique qui se trouve sur place, lui pratique du bouche à bouche et rapidement la victime se remet à respirer normalement sans régurgitation d'eau ou autres symptômes. Elle est désorientée et sans souvenir exact du déroulement de l'accident. Son matériel était composé de : casque, trois lampes, bi 7l avec robinetterie indépendante DIN, 2 détendeurs avec 2 mano, gilet, 2 dévidoirs, ciseaux, 3 kg de plomb, combinaison humide. Cette plongeuse mer confirmée effectuait sa première plongée après 12 heures de leçons théoriques avec visionnage de vidéos spécifiques. La visibilité dans le siphon était de 10 m, pas de courant, bonnes dimensions, température de l'eau 8°. L'ordinateur de l'instructeur affichait 8 minutes de plongée totale

04/06/2006 – Source de la Pollacia (Toscane, Italie) : de retour d'une plonge de préparatoire à une plongée d'exploration, un plongeur expérimenté en plongée souterraine décède. Il a été retrouvé coincé, en retour de plongée, dans une étroiture à 120m de l'entrée, par 44m de profondeur. Il avait fermé son circuit fermé. Il restait 10 bars dans son 7 litres de trimix qu'il utilisait en circuit ouvert et un 9 litres de secours encore fermé avec 220 bars. Une bouteille secours se trouvait à moins de 10 m devant lui et une autre bouteille secours était à 25 m derrière lui. Il avait les mains tendues en avant et la bouteille de 9 litres derrière lui, inatteignable. Le filtre, examiné après sa récupération, 12 heures après sa mort, montre que la chaux a pratiquement changé de couleur. L'hypothèse retenue est que la respiration devenant difficile, il ait passé en circuit ouvert sur la 7 litres. On pense qu'il a eu un problème physique qui l'a empêché d'ouvrir sa deuxième bouteille. L'alimentation de son circuit était ouverte, le flux a continué à passer et le faux poumon s'est gonflé. C'est probablement la raison de son coincement dans l'étroiture.

13/01/2008 – Source d'Elefante Bianco (Valstagna- Vicence -Veneto, nord-est Italie) : trois plongeurs souterrains tchèques s' immergent alors qu'une crue est amorcée et que la visibilité se dégrade progressivement. A -40m, l'un d'eux signale un problème d'oreille et fait demi-tour seul, pendant que ses compagnons continuent jusqu'à -80 et sortent sans problème, mais sans retrouver leur collègue en surface. Le corps de ce dernier sera retrouvé quelques jours plus tard, collé au plafond à -28 après un point bas de la voute à -50. Il sera localisé avec un ROV avant d'âtre évacué par les plongeurs, dont la tâche fut complexifiée par la crue (visibilité d'environ 30 cm).