LE COIRON OCCIDENTAL

Judicaël ARNAUD : S.C.Aubenas

 

 


CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE ET SRUCTURAL
DES PLATEAUX JURASSIQUES A L'OUEST D'AUBENAS
CARTE DE SYNTHESE
P. AUDRA, H. CAMUS, P. ROCHETTE (bull Soc. Géol France, 2001)
D'après Elmi (1996), Marchand (1992), Sanitas (1967)

Le karst occidental du Coiron est constitué de calcaires jurassiques, mis en place il y a 150 millions d'années environ. Etroite bande s'étirant entre l'Escrinet et le village de Vogüé, le plateau calcaire présente un léger pendage vers l'est et est entaillé au nord par deux ruisseaux temporaires : Louyre et l'Eyrolle. L'originalité provient de la présence de coulées de basalte datées de 6 à 7 millions d'années qui recouvrent aujourd'hui les calcaires. Les eaux provenant des Coirons se perdent sous terre au contact des calcaires grâce aux nombreuses pertes des ruisseaux de Louyre et de l'Eyrolle. Après un parcours de 16 km pour un dénivelé d'environ 600 m, l'eau rejoint l'Ardèche par les Sources du Pontet à Vogüé, ce qui constitue la plus importante percée hydrologique du département.

LES PRINCIPALES CAVITES

Les connaissances actuelles sur ce secteur sont le fruit de quarante années de travail bénévole effectué pour l'essentiel par les membres du Spéléo Club d'Aubenas. Ces cavités comptent parmi les plus importantes du département.

La Baume de Chabannes (Lussas), connue depuis le siècle dernier , est une résurgence temporaire située sur l'aval du ruisseau de Louyre. En 1974, un pompage du siphon d'entrée a permis d'explorer 800 m de galeries.

La découverte, en 1966, et l'exploration de l' Aven des Blaches (St-Laurent), d'une profondeur de 100 m, avec la présence d'une rivière souterraine, marquent le début des recherches spéléologiques sur le secteur. L'entrée s'effondre en 1988, et il faut attendre 1993 pour qu'une autre entrée, la

Perte du Grand Pré, soit découverte et explorée. Malheureusement, cette entrée s'effondrera, elle aussi, après que les spéléologues aient pu poursuivre l'exploration jusqu'à -130 m de profondeur.

Découvert en 1972, l' Abîme Valérie (St-Laurent) est, semble t-il, un regard sur le cours souterrain de Louyre. Les explorations ont permis de découvrir 1,2 km de galeries pour 65 m de profondeur.

La Grotte du Câble (Lussas) est elle aussi une résurgence temporaire mais, à la différence de la Baume de Chabannes (située juste en aval), une rivière souterraine parcourt cette cavité.

L'exploration n'est possible qu'après avoir pompé le siphon d'entrée, objectif réalisé par le club en 75, 78, 83 et 95. La Grotte du Câble développe 2,1 km de galeries.

L' Aven de la Combe Rajeau (St-Laurent) est la cavité la plus importante du secteur. Découverte en 1978, son exploration a permis de mettre en évidence plus de 12 km de galeries dont 4,5 km de rivière souterraine, pour une profondeur de 250 m, ce qui fait d'elle la plus profonde du département.

En 1984, dans le but de connaître l'organisation des cavités entre elles, Robert Courbis effectue différentes colorations des rivières souterraines qui prouvent la relation hydrologique entre l'Aven des Blaches - la Combe Rajeau - la Beaume de Chabanne et les Sources du Pontet (Vogüé).

Enfin, un inventaire spéléologique sera publié en 2001 par Thierry Marchand : « Les Gras, du Coiron à la Beaume ».