Les plongées complexes

recommandations de la Commission Nationale de Plongée Souterraine de la FFESSM (actualisé en 2003)

 

Table des matières

Préambule

Conventions
1. Composition de l'air
2. Facteur de compressibilité
3. Bouteille vide
4. Pression atmosphérique
5. Pression partielle d'oxygène
6. Pression partielle d'azote
7. Pourcentage %

1 Organisation d'une plongée complexe
1.1 Planification de la plongée
1.2 Gestion en surface de la plongée
1.3 Sécurisation du siphon
1.3.1 Equipement du siphon
1.3.2 Ligne de sécurité
1.3.3 Sécurité pour tous en plongée et lors des parcours exondés

3 Confection des mélanges
3.1 Nitrox
3.2 Héliair
3.3 Trimix et Trimix Hyperoxique
3.4 Recyclage
3.4.1 Recyclage du Nitrox
3.4.2 Recyclage de l'Héliair
3.4.3 Recyclage des Trimix et des Trimix Hyperoxique
3.5 Dilution
3.6 Transvasement par équilibrage

5 L'analyse

7 Marquage
7.1 Air
7.2 Argon
7.3 Héliair
7.4 Nitrox
7.5 Oxygène
7.6 Trimix
7.7 Trimix Hyperoxique

9 Rôles et Responsabilités
9.1 Le Plongeur
9.2 Le responsable de plongée ou de projet
9.3 Le Directeur de Plongée

2 Les différents gaz et leurs zones d'utilisation
2.1 Définitions
2.2 Limites d'utilisation
2.2.1 PPO2
2.2.2 PPN2
2.2.3 Profondeur plancher
2.2.4 Oxygène
2.2.5 Trimix ou Ternaire
2.2.6 Trimix Hyperoxique ou Surox Trimix
2.2.7 Nitrox
2.2.8 Héliair
2.2.9 Héliox
2.2.10 Argon
2.2.11 Air

4 Le matériel spécifique
4.1 Oxygène
4.2 Surox (dont les Nitrox)
4.3 Héliair
4.4 Trimix

6 Précision des mélanges

8 Procédures de décompression
8.1 Plongée à l'air avec décompression à l'oxygène
8.2 Plongée au nitrox
8.3 Plongée à l'héliair
8.4 Plongée au trimix
8.5 Gestion de la décompression d'une plongée aux mélanges

10 Techniques diverses
10.1 Les propulseurs
10.2 L'équilibrage
10.3 Cloche de décompression
10.4 Les recycleurs


Préambule

Il est bien entendu qu'il s'agit ici de simples recommandations et non de normes dont l'application plus ou moins stricte dépend du contexte complexe qui englobe divers facteurs aggravants ou favorables parmi lesquels l'environnement de ces plongées, leur but, les capacités et l'expérience des plongeurs.

Ces recommandations concernent toutes les plongées souterraines dites plongées complexes, à savoir les plongées en scaphandre autonome nécessitant au moins l'un des éléments suivants :
§ franchissement de siphons multiples
§ emploi de gaz autres que l'air (ternaires, nitrox, oxygène, etc.),
§ utilisation de bouteille relais ou de scooters ou de cloches de décompression, etc.

La pratique des plongées complexes nécessite une solide expérience préalable de la plongée souterraine.
La plongée complexe ne diffère pas de la plongée souterraine en ce qui concerne les règles de sécurité notamment en terme d'autonomie et de redondance.

Conventions

1. On admet la composition de l'air suivante : 21% d'oxygène + 79% d' azote, cette composition étant constante, on dit que l'air est "1" gaz.

2. La variation du facteur de compressibilité d'un gaz dépend de la pression et de la nature du gaz. Elle est faible pour l'azote et l'oxygène pour les pressions d'utilisation ordinaire en plongée (200 bars). Elle est beaucoup plus marquée pour l'hélium. Toutefois le degré de précision de nos mélanges admet aisément de négliger cette variation. Pour simplifier, nous prendrons "1" comme facteur de compressibilité dans tous nos calculs.

3. On admet qu'une bouteille est vide quand elle est à pression atmosphérique.

4. L'unité de pression utilisée est le bar. Pression atmosphérique = 1 atmosphère = 1 bar = 10 mètres d'eau.

5. Dans ce texte, par commodité, on appelle PPO2, la pression partielle d'oxygène inspirée par le plongeur.

6. De même, on appelle PPN2, la pression partielle d'azote inspirée par le plongeur.


7. Dans les formules de calcul, le sigle " % " suivi du symbole du gaz, prend la valeur du pourcentage de ce gaz dans le mélange concerné, divisé par cent.
Exemple : Dans une formule de calcul concernant un nitrox à 40% d'oxygène ; " %O2 " signifie " 40/100 ".


1 Organisation d'une plongée complexe

1.1 Planification de la plongée

Il est recommandé de planifier une plongée complexe à l'aide d'un document écrit de forme libre, qui synthétise toutes les données techniques concernant les immersions se rapportant à une plongée avec notamment les précisions suivantes :


1.2 Gestion en surface de la plongée


Le rôle et la responsabilité de chaque participant sont clairement définis au préalable.
Une main courante enregistre toutes les informations concernant les heures de départ, les gaz utilisés, les objectifs, les heures de retour, etc.
Il faut rappeler que les plongées de soutien ou d'équipement, effectuées avec des mélanges gazeux sont elles-mêmes des plongées complexes.
Les moyens de communication entre plongeurs sont vérifiés avant leur immersion (minimum ardoise immergeable)

1.3 Sécurisation du siphon


1.3.1 Equipement du siphon

Dans une opération de plongée complexe, le siphon est souvent amené à être très fréquenté et parfois dans des conditions difficiles :
· Nombreuses charges sur un plongeur,
· Visibilité réduite…
Il peut être indispensable de refaire intégralement l'équipement (nettoyage des anciens fils vétustes, équipement en câble, voire en corde pour les tronçons verticaux, etc.) afin de sécuriser la cavité.


1.3.2 Ligne de sécurité

Dés le début d'une campagne de plongées complexes il est souhaitable d'installer une ligne de décompression de sécurité qui doit être vérifiée tous les jours de l'opération. Cette ligne peut offrir la redondance aux bouteilles de décompression sous réserve qu'il n'y ait qu'un seul plongeur à la fois susceptible d'en avoir besoin. La ligne de sécurité ne doit être déséquipée que lors de la dernière plongée de la campagne.

1.3.3 Sécurité pour tous en plongée et lors des parcours exondés


Dans le cas d'une campagne d'exploration, la sécurité ne doit pas être exclusivement centrée sur les plongeurs de pointe, mais étendue à toute l'équipe avec des gaz de décompression adaptés et redondants pour tous les plongeurs, un balisage des passages clés afin que même quelqu'un ignorant la cavité puisse sans encombre se repérer et retrouver la sortie


2 Les différents gaz et leurs zones d'utilisation

2.1 Définitions

Trimix : on appelle " trimix " ou " ternaire " un mélange gazeux composé d'hélium, d'oxygène et d'azote. Par extension on appelle aussi " trimix " un mélange composé d'hélium et d'air (héliair) ou un mélange composé d'hélium, d'oxygène et d'air.

2.2 Conditions et Limites d'utilisation des différents gaz

2.2.1 Généralités restrictives concernant la Pression partielle d'oxygène inspirée par le plongeur

La valeur de la PPO2 minimale est limitée à 0,17 bar. Toutefois, il est déconseillé d'inspirer une PPO2 inférieure à 0,21 bar.
La valeur de la PPO2 maximale, en immersion est limitée à 1,6 bar en palier et à 1,4 bar en progression. Certaines plongées induisant de longs parcours et des efforts en respirant des mélanges peuvent amener le plongeur à diminuer encore la PPO2 m en progression.
En fonction de son pourcentage d'oxygène, à chaque mélange correspond une profondeur maximale (seuil d'hyperoxie) et, si le pourcentage d'oxygène est inférieur à 17%, une profondeur minimale (seuil d'hypoxie) qui déterminent sa zone d'utilisation.

Calcul, en mètres, de MaxPro(PPO2) la profondeur maximale d'utilisation d'un mélange en progression en fonction de la PPO2 (pour une PPO2 maximale à 1,4 bar)

Calcul, en mètres, de MaxPal (PPO2 ), la profondeur maximale d'utilisation d'un mélange au palier en fonction de la PPO2 (pour une PPO2 maximale à 1,6 bar)

Calcul, en mètres, de Min, la profondeur minimale d'utilisation d'un mélange dont le pourcentage d'oxygène est inférieur à 17%

Exemple :
Pour un mélange trimix à 10% d'oxygène,

La profondeur maximale en progression en fonction de la PPO2 est :

MaxPro(PPO2 )= (1,4/10% - 1) x 10 = 130 mètres.


La profondeur minimale en fonction de la PPO2 est :

Min = (0,17/10% - 1) x 10 = 7 mètres.

Pour un nitrox à 32 % d'oxygène : MaxPro(PPO2 ) = 33,7 mètres ; MaxPal(PPO2 ) = 38,6 mètres

La notion de dose d'O2 toxique liée à la durée n'est pas prise en compte dans le cadre de nos plongées au vu des limites pratiques des tables de décompression.

Il est rappelé qu'aucun calcul de dose toxique n'a été introduit dans le décret de 1992 et que cette même notion de dose est très controversée dans la communauté scientifique internationale.

2.2.2 Généralités restrictives concernant la Pression partielle d'azote inspirée par le plongeur

En fonction de son pourcentage d'azote à chaque mélange correspond une profondeur maximale à ne pas dépasser (seuil de danger de la narcose à l'azote)

Calcul, en mètres, de MaxPro(PPN2) la profondeur maximale d'utilisation d'un mélange en fonction de la PPN2 (pour une PPN2 maximale de 5 bars, profondeur équivalente à l'air : 53 mètres)

Il est conseillé de prévoir que la valeur de la PPN2 à la profondeur maximale envisagée se situe entre 3 et 3,5 bars (profondeur équivalente à l'air, entre 28 et 34 mètres).
Calcul, en mètres, de ProfRecom(PPN2) la profondeur maximale recommandée en fonction de la PPN2 (pour une PPN2 maximale à 3 bars, profondeur équivalente à l'air : 28 mètres)

Exemple :
Pour un mélange trimix contenant 18% d'O2,,42 % d'He et 40 % d'N2 .


La profondeur maximale en fonction de la PPN2 est :

MaxPro(PPN2) = (5/40% - 1) x 10 = 115 mètres.

La profondeur maximale recommandée en fonction de la PPN2 est :

ProfRecom(PPN2) = (3/40% - 1) x 10 = 65 mètres.

 

2.2.3 Délimitation de la profondeur plancher d'un gaz en fonction de la PPO2 et de la PPN2


La profondeur plancher d'un mélange (Plancher)est définie :

Pour la progression,

Soit par sa MaxPro(PPO2 ), soit par sa MaxPro(PPN2), en prenant la valeur la plus petite des deux.

Pour les paliers,

Soit par sa MaxPal(PPO2 ), soit par sa MaxPro(PPN2), en prenant la valeur la plus petite des deux.

Exemple :
Pour un mélange trimix contenant 18% d'O2,,42 % d'He et 40 % d'N2 .

La profondeur maximale en fonction de la PPN2 est :

MaxPro(PPN2) = (5/40% - 1) x 10 = 115 mètres.

La profondeur maximale en progression en fonction de la PPO2 est :

MaxPro(PPO2 )= (1,4/118% - 1) x 10 = 67,8 mètres.

Plancher = 67,8 mètres

2.2.4 Oxygène

L'inspiration de l'oxygène pur est limitée à 6 mètres en pleine eau.


2.2.5 Trimix

La plongée au trimix est recommandée dès que le plongeur envisage de dépasser la zone des 50 mètres. Suivant la nature de la plongée, longue exposition, travaux particuliers, eaux froides, etc. il est recommandé de descendre ce seuil à 40 mètres. La plongée est limitée en temps et profondeur par les conditions de sécurité.
Compte tenu des analyses de risque incluant les procédures de décompression, la résistance au froid, les risques liés au Syndrome Nerveux des Hautes Pressions (SNHP), la fiabilité du matériel et la "pression du temps" (autonomie et palier), il semble actuellement raisonnable de limiter les plongées souterraines à la zone des 150 mètres de profondeur.
Il est conseillé de prévoir que la valeur de la PPO2 à la profondeur maximale envisagée se situe entre 1,2 et 1,4 bar.
Il est préconisé de se rapprocher au mieux de ces valeurs, en tenant compte, malgré tout, d'une légère erreur d'analyse ou de lecture et du risque de dérive de quelques mètres au-delà de la profondeur maximale autorisée pendant la plongée.
De même, il est conseillé de prévoir que la valeur de la PPN2 à la profondeur maximale envisagée se situe entre 3 et 3,5 bars (profondeur équivalente à l'air, entre 28 et 34 mètres).

2.2.6 Trimix Hyperoxique

Le trimix hyperoxyque est utilisé dans les plongées complexes pour limiter les effets indésirables de l'azote, par exemple :

Les trimix hyperoxiques sont essentiellement utilisés pour la décompression, mais ils peuvent également être utilisés pour la progression le temps de passer au mélange fond.
Sur des zones peu profondes, ces mélanges pourraient également se substituer aux Nitrox pour des plongées très longues (> à plusieurs heures), mais ce type de profil n'est pas courant. Dans ce cas de figure où on se rapproche de la saturation, l'ajout d'hélium accélérerait la décompression.

Composition des trimix hyperoxiques utilisés en décompression :

Oxygène :
Comme ce sont des mélanges de décompression, la teneur en oxygène pourra être de 1,6b calculé à la profondeur maxi d'utilisation (ex : pour un trimix hyperoxique utilisable entre -40 et -20 m, on prendra 1,6b à -40, soit 30% d'oxygène en arrondissant)
Si, lors de la plongée, le plongeur a déjà ingurgité une grosse dose d'oxygène, on pourra ramener le taux du mélange à 1,4b, voir à 1,2b (surtout dans la zone profonde > 40m)

Azote :
On essaiera de minimiser l'écart entre le pourcentage d'azote contenu dans le mélange précédent et celui du mélange suivant.

Exemple : Imaginons une plongée à -100 m avec un Trimix 10/65 (soit 25% d'azote) et un premier mélange de décompression qui serait pris à -60m.

Composition de ce Trimix hyperoxyque :
Oxygène : PPO2 = 1,6 b à - 60 m ce qui donne 23 % d'O2
Azote : on tente de conserver 25 % comme dans le mélange précédent.
Hélium : 100% - (23% d'O2 + 25% de N2 ) = 52 %
on pourra donc utiliser un Trimix hyperoxyque 23/52, mais on pourrait également s'autoriser une légère augmentation du taux de N2 en prenant un Trimix hyperoxyque 23/50 (soit 27% d'azote)


Remarque :
Lors de la confection de ces Trimix hyperoxyque, pour chaque gaz, nous ne sommes pas à 1 ou 2% près. les gains ou les pertes en temps de décompression, la précisions de l'analyse ne justifie pas qu'on travaille au % près. Il est préférable d'arrondir, ce qui facilite la logistique et permet une standardisation des gaz dans la majeur partie des plongées.


2.2.7 Nitrox

En progression le nitrox ne peut-être utilisé que pour la partie déjà connue du siphon; son utilisation en exploration n'est pas souhaitable. En effet, les variations de profondeur pourraient, dans le meilleur des cas, stopper prématurément l'exploration, mais surtout pourraient inciter le plongeur à dépasser sciemment ou inconsciemment les limites admissibles de PPO2.
Sa zone d'utilisation est comprise entre la surface et sa profondeur maximale.
Il est conseillé de prévoir que la valeur de la PPO2 à la profondeur maximale envisagée soit dans la fourchette de 1,2 à 1,4 bar pour la progression et de 1,4 à 1,6 bar au palier.
Il est préconisé de se rapprocher au mieux de ces valeurs, en tenant compte, malgré tout, d'une légère erreur d'analyse ou de lecture et du risque de dérive de quelques mètres au-delà de la profondeur maximale autorisée pendant la plongée.

2.2.8 Héliair

Une procédure de décompression à l'air est tolérée lors d'une plongée à l'héliair jusqu'à 10 % d'hélium, dans la limite des 50 mètres et sous réserve d'utiliser de l'oxygène à partir de 6 mètres, en lieu et place de l'air et si possible d'utiliser un nitrox pour le retour et les paliers profonds.
Au-delà de 10 % d'hélium, toute plongée à l'héliair doit être considérée et gérée comme une plongée trimix.


2.2.9 Héliox

Pour la plongée loisir l'utilisation de ce gaz binaire a été jusqu'à ce jour rarissime, entre autres, à cause de son coût élevé et des problèmes liés au froid qu'il engendre. Pourtant c'est un gaz largement utilisé en plongée professionnelle. Lors des plongées à saturation son emploi peut être d'une grande utilité. Toutefois son utilisation très pointue d'une part et très limitée d'autre part fait que les procédures de plongée à l'héliox sortent du cadre de ces recommandations à ce jour .

2.2.10 Argon

Gaz non respirable utilisé uniquement pour équilibrer les vêtements étanches.

2.2.11 Air

L'utilisation de l'air dans les plongées complexes doit obéir aux critères de restriction concernant la Pression partielle d'azote inspirée par le plongeur

3 Confection des mélanges

La meilleur solution serait à n'en point douter l'achat de gaz synthétiques, mais la multitude de gaz différents à mettre en œuvre et la variété des blocs à utiliser rendent cette solution utopique.
Sous réserve d'une sérieuse formation et d'une grande rigueur le plongeur souterrain peut réaliser ses mélanges sous son entière responsabilité.
De nombreuses méthodes de fabrication existent tant au niveau du choix des matières premières que du choix des systèmes de mélange des différents gaz.
Les mélanges obtenus avec des gaz " purs " du commerce ont l'avantage d'éliminer tout apport de gaz rares, d'humidité de l'air et de pollution éventuelle due au compresseur (vapeur d'huile).
L'idéal étant d'utiliser les gaz du commerce et un compresseur à membranes ou un surpresseur.
Pourtant, les méthodes développées dans le cadre de ces recommandations sont celles les plus utilisées par les plongeurs souterrains.
Il est rappelé que la manipulation de l'oxygène pur peut s'avérer dangereuse : elle nécessite un matériel adapté et une grande rigueur d'exécution.

Marquage intermédiaire : Attention, à chaque étape du mélange, il est indispensable de noter sur la bouteille la nature et la pression des gaz introduits, à l'exclusion de tout autre marquage avant l'analyse définitive.

3.1 Nitrox

Trois méthodes sont largement employées pour fabriquer du nitrox. On peut mélanger :

Ici, seul le cas de l'air enrichi en oxygène est développé, méthode la plus usitée en plongée souterraine.

Ne pas oublier le marquage intermédiaire

1. Calcul de PiO2, en bars, la pression initial d'oxygène à mettre dans une bouteille de plongée vide en fonction du pourcentage d'O2 désiré dans le nitrox et de la pression totale finale de la bouteille (Pf).

2. Commencer par mettre l'O2 par équilibrage au moyen d'une lyre de transfert adaptée et compatible oxygène. La bouteille à équilibrer doit être impérativement à pression atmosphérique. Le laminage se fait depuis la bouteille d'O2 très lentement. Une fois la pression d'O2 désirée atteinte, il est indispensable de laisser refroidir la bouteille de plongée jusqu'à ce qu'elle retrouve la température ambiante avant de contrôler sa pression. Le cas échéant, il faut alors, effectuer un réajustement de la pression par équilibrage.

3. Monter la bouteille de plongée en pression par équilibrage à partir d'une bouteille tampon spécialement réservée à cet effet. Cette bouteille est dégraissée et régulièrement vérifiée, elle est gonflée avec de l'air suffisamment filtré pour être compatible oxygène.

4. Gonfler la bouteille de plongée à la pression finale désirée par le biais d'un compresseur muni d'un filtre supplémentaire pour garantir un air sans traces de graisse.

5. Attendre que le mélange soit stabilisé (24 heures conseillé).

6. Analyser le mélange et noter les résultats sur la bouteille.


3.2 Héliair

L'héliair est un trimix sans rajout d'oxygène.

Ne pas oublier le marquage intermédiaire

1. Calcul de la pression d'hélium (PHe), en bars, à mettre dans une bouteille de plongée vide en fonction du pourcentage d'hélium désiré dans l'héliair et de la pression totale finale de la bouteille (Pf).
PHe = Pf ´ % He

2. Commencer par mettre de l'hélium par équilibrage au moyen d'une lyre de transfert adaptée. La bouteille à équilibrer doit être impérativement à pression atmosphérique. Une fois la pression d'hélium désirée atteinte, il est indispensable de laisser refroidir la bouteille de plongée jusqu'à ce qu'elle retrouve la température ambiante avant de contrôler sa pression. Le cas échéant, il faudra alors, effectuer un réajustement de la pression par équilibrage.

3. Gonfler la bouteille de plongée à la pression finale désirée par le biais d'un compresseur.

4. Attendre que le mélange soit stabilisé (24 heures conseillé).

5. Analyser le mélange et noter les résultats sur la bouteille.

3.3 Trimix et Trimix Hyperoxyque

Quatre méthodes sont essentiellement employées pour fabriquer du Trimix. On peut mélanger :

Ici, seul le dernier cas est développé, méthode la plus usitée en plongée souterraine.

Calcul de la pression d'O2 à mettre dans une bouteille de plongée vide en fonction des pourcentages d'O2 et d'He du mélange et de la pression totale finale de la bouteille (Pf).

Rappel : % O2 + % N2 + % He = 100 %

On utilise les formules suivantes (en bars) :

Pression d'hélium (PHe)
PHe = Pf ´ % He

Pression d'azote (PN2)
PN2 = Pf ´ % N2


Pression d'air à rajouter (Pair)


Calcul de PiO2, en bars, la pression initiale d'oxygène à mettre dans une bouteille vide

PiO2 = Pf - (PHe + Pair)

Ne pas oublier le marquage intermédiaire

1. Commencer obligatoirement par mettre la pression initiale d'O2 par équilibrage au moyen d'une lyre de transfert adaptée et compatible avec l'oxygène. La bouteille à équilibrer doit être impérativement à pression atmosphérique. Le laminage se fait depuis la bouteille d'O2 très lentement. L'emploi d'un manomètre O2 précis et de lecture facile est indispensable. Une fois la pression d'O2 désirée atteinte, il est indispensable de laisser refroidir la bouteille de plongée jusqu'à ce qu'elle retrouve la température ambiante avant de contrôler sa pression. Le cas échéant, il faut, alors, effectuer un réajustement de la pression par équilibrage.

2. Puis monter la bouteille de plongée en pression par équilibrage avec une bouteille d'hélium. Le laminage se fait depuis la bouteille d'hélium très lentement. Dans le cas ou la lyre de transfert hélium n'est pas munie d'un robinet de laminage et sous réserve que la lyre possède un clapet anti-retour, il est admis que ce soit le robinet de la bouteille de plongée qui régule la vitesse d'équilibrage. Une fois la pression d'hélium désirée atteinte (soit Pression initiale d'O2 + Pression d'Hélium), il est indispensable de laisser refroidir la bouteille de plongée jusqu'à ce qu'elle retrouve la température ambiante avant de contrôler sa pression. Le cas échéant, il faut alors, effectuer un réajustement de la pression par équilibrage.

3. Gonfler la bouteille de plongée à la pression finale désirée par le biais d'un compresseur de préfé.

4. Attendre que le mélange soit stabilisé (24 heures conseillé).

5. Analyser le mélange et noter les résultats sur la bouteille.
Pour l'hélium et pour l'hélium seulement, quand la pression de la bouteille d'hélium est inférieure à la pression d'hélium nécessaire dans la bouteille de plongée, il est possible de vider la bouteille d'hélium par le biais du compresseur.
Pour cela, utiliser un système de transvasement pour récupérer l'hélium détendu, lui-même branché sur la prise d'air du compresseur.

A noter que pour une sécurité accrue en ce qui concerne la précision du mélange, il est recommandé d'inclure une étape intermédiaire dans cette procédure : l'analyse du mélange stabilisé lorsque la bouteille ne contient que deux gaz : l'oxygène et l'hélium.
En cas d'erreur, il est alors possible de rectifier ce mélange intermédiaire.

3.4 Recyclage

C'est le rajout de l'un, de deux ou de trois de ces gaz : Hélium, Oxygène, air, dans une bouteille de gaz Nitrox, Surox ou Trimix dont la composition est clairement établie.


3.4.1 Recyclage du Nitrox

Le faible coût de l'oxygène et le danger inhérent à sa manipulation sous haute pression ne nécessitent pas un recyclage systématique des Nitrox pour récupérer les fonds de bouteilles. Toutefois il est admis qu'un mélange Nitrox soit recycler sous réserve d'une longue expérience et d'une parfaite dextérité en la matière.

Les calculs étant assez complexes, il est recommandé de les effectuer dans de bonnes conditions environnementales, évitez le calcul mental et le coin de la nappe, et préférez la routine sur une calculette programmable, dans un tableau de calcul genre Excel ou à l'aide d'un logiciel approprié.

3.4.2 Recyclage de l'héliair

Pour l'héliair ce recyclage peut se faire indéfiniment puisque nous n'avons que deux gaz : de l'hélium et de l'air.


3.4.3 Recyclage des Trimix et des Trimix hyperoxique

Dans le cas où vous ne disposez pas d'un analyseur d'hélium, votre incapacité à analyser le taux d'hélium ou d'azote rend l'opération aléatoire. A titre exceptionnel, et sous réserve d'une longue expérience et d'une parfaite dextérité en la matière, il est admis qu'un mélange trimix subisse un et un seul recyclage. Ensuite la bouteille est utilisée telle quelle ou est vidée.
Par contre si vous disposez d'un analyseur d'hélium(en plus de l'analyseur d'oxygène) rien n'empêche, si ce n'est la complexité des manipulations, de recycler vos trimix.

3.5 Dilution

C'est l'ajout d'air dans une bouteille de gaz nitrox ou trimix dont la composition est clairement établie.


3.6 Transvasement par équilibrage
Il est possible de transvaser le contenu de deux ou plusieurs bouteilles contenant le même gaz dans une seule par équilibrage ou via un compresseur pour les gaz dont le pourcentage d'O2 est inférieur ou égal à 25 %.


4 Le matériel spécifique

4.1 Oxygène


Tout le matériel en contact direct avec l'oxygène ou susceptible de l'être, doit être " compatible O2 ". Il s'agit d'un matériel exclusivement réservé à cet effet, clairement identifié et marqué " spécial O2 ".

Ce matériel 100 % compatible l'O2 est :

4.2 Surox (dont les Nitrox et les Trimix hyperoxyques)

Les bouteilles, les robinets et les lyres de transfert doivent être impérativement dégraissés pour être compatibles oxygène.
Les bouteilles et les détendeurs/manomètres sont clairement marqués NITROX ou SUROX d'une manière indélébile.
Dans la mesure du possible les robinets sont eux aussi différenciés des robinets standards, par exemple avec un volant de couleur.
En règle générale, les détendeurs et les manomètres sont spécialement conçus pour l'utilisation des surox. Toutefois il est admis d'utiliser des détendeurs " air " dégraissés sous réserve qu'ils soient correctement différenciés et soient réservés exclusivement à cet usage.

Il est admis que jusqu'à 40 % d'oxygène, le matériel de plongée standard peut être utilisé sans modification et sans danger sous réserve d'un marquage correct et d'une vigilance intransigeante de la limite à ne pas dépasser.
Attention : ceci ne concerne pas les lyres, bouteilles, robinets et tout le matériel qui peut à un moment ou à un autre être en contact direct avec l'oxygène pur, en particulier lors de la confection du mélange.

4.3 Héliair

Le matériel classique de plongée peut être utilisé pour l'héliair sous réserve d'un marquage clairement lisible des détendeurs, manomètres et blocs.

4.4 Trimix

Les détendeurs et manomètres classiques de plongée peuvent être utilisés pour le trimix (pas le Trimix hyperoxyque) sous réserve d'un marquage clairement lisible.

Attention, ceci ne concerne pas les lyres, bouteilles, robinets et tout le matériel qui peut à un moment ou à un autre être en contact direct avec l'oxygène pur, en particulier lors de la confection du mélange.

5 L'analyse


L'ANALYSE DES MÉLANGES EST OBLIGATOIRE.

La confection des mélanges doit être étalée dans le temps pour éviter les grands écarts de température d'une part et pour permettre une parfaite homogénéité du gaz d'autre part.

A notre niveau (plongée sportive), l'analyse consiste à mesurer la PPO2 avec un analyseur d'oxygène et la PPHe avec un analyseur d'hélium .
Analyser la pression partielle d'oxygène des mélanges est considéré comme suffisant en tout cas pour les Nitrox et l'Héliair. En effet à partir de cette analyse il n'y a aucun problème à déduire le taux d'azote
Pour les Trimix il est préférable d'analyser le taux d'oxygène et d'hélium avec les deux analyseurs, toutefois il est admis, sous réserve d'une grande rigueur dans la réalisation des opérations, d'analyser la seule PPO2 . Le taux d'hélium du trimix offrira certaines imprécisions qu'il faudra minimiser avec soin.
Chaque bouteille de mélange doit être analysée au moins 2 fois avant son utilisation en plongée et ce par 2 personnes différentes, en ce qui concerne sa teneur en oxygène.

Une des 2 analyses obligatoires et les mesures de pression doivent être effectuées ou supervisées par l'utilisateur des mélanges qui notera de manière indélébile et lisible par tous, la nature du gaz et la pression.
L'analyse doit être faite après le délai de stabilisation du mélange (12 heures au minimum, 24 h conseillé). A noter que le brassage des bouteilles accélère l'homogénéité du mélange.

6 Précision des mélanges

Il est admis que le pourcentage d'O2 trouvé lors de l'analyse ne doit pas s'écarter de plus de 5% de la valeur nominale souhaitée.(Ex : Pour un mélange à 10% d'O2, le pourcentage déterminé par l'analyse doit être compris entre 9,5 % et 10,5 %).

Il est à noter que toutes les valeurs, notamment celles de la PPO2, celles des profondeurs minimales et maximales sont calculés sur la base du pourcentage réel trouvé lors de l'analyse.

Un Nitrox ou un trimix "raté " (pourcentage différent de celui escompté) reste néanmoins utilisable ; il suffit d'adapter sa profondeur d'utilisation pour respecter les seuils de PPO2 et d'intégrer les valeurs réelles des pourcentages des gaz pour le calcul des procédures de décompression.

7 Marquage


Le fût de toute bouteille utilisée dans une plongée complexe doit comporter une étiquette indélébile indiquant clairement la nature du gaz contenu. Celle-ci doit être lisible sous l'eau même lorsque la bouteille est équipée (détendeur, cerclage, flotteurs…).
Entendre par " étiquette " soit un adhésif, soit un cartouche directement noté sur le fût.

7.1 Air

L'étiquette de marquage indique au minimum les mentions suivantes :

A noter que dans le cadre des plongées complexes, les bouteilles d'air doivent, elles aussi, être marquées.


7.2 Argon

L'étiquette de marquage indique au minimum les mentions suivantes :

A noter qu'il n'y a pas de 2ème étage sur le détendeur et dans ce cas, il est opportun de monter au niveau du 1er étage une soupape de surpression..

7.3 Héliair


L'étiquette de marquage indique au minimum les mentions suivantes :

Formule à utiliser pour déduire le pourcentage d'hélium de celui d'oxygène :

%He = 100 - (476,2 ´ %O2)


7.4 Nitrox


L'étiquette de marquage indique au minimum les mentions suivantes :

7.5 Oxygène

Une étiquette, facilement lisible et indélébile, indique au minimum les mentions suivantes :

7.6 Trimix

L'étiquette de marquage indique au minimum les mentions suivantes :


7.7 Trimix Hyperoxique ou Surox T

L'étiquette de marquage indique au minimum les mentions suivantes :

Pour chacun des blocs, avant son immersion, il est conseillé de noter en plus, le nom de l'utilisateur, éventuellement la place et l'utilité de la bouteille

On pourra noter d'autres indications concernant la date de l'analyse du mélange, et le nom du ou des opérateurs.

8 Procédures de décompression

Dans tous les cas, la redondance reste de mise et il faut pouvoir pallier à :

en doublant, voire en triplant, les informations immergées.
Toutes les procédures s'accompagnent des préconisations suivantes :


8.1 Plongée à l'air avec décompression à l'O2

Il est recommandé d'utiliser les tables MT92 ou un ordinateur de plongée gérant la décompression à l'oxygène pur.

8.2 Plongée au nitrox

Dans le cas de plongée au nitrox, utiliser une des possibilités suivantes :

8.3 Plongée à l'héliair (jusqu'à 10% d'hélium)

Il est recommandé d'utiliser les tables MT92 ou un ordinateur de plongée gérant la décompression à l'oxygène pur. De plus il est conseillé de respirer du nitrox pour les paliers en dessous de 6 mètres de profondeur.


8.4 Plongée au trimix

La décompression d'une plongée trimix doit être particulièrement adaptée au profil de la plongée envisagée et aux gaz respirés. Elle doit être conduite à l'aide d'une des possibilités suivantes :


8.5 Gestion de la décompression d'une plongée aux mélanges

Quelle que soit la formule choisie, le plongeur, en toute autonomie, doit être capable d'effectuer une décompression convenable dans le cas :

De même, dans tous les cas, il ne faut pas oublier d'intégrer dans les paramètres de la plongée, les spécificités de la plongée souterraine, comme les profils dits du type " montagnes russes ", les plongées successives ou consécutives…

Une gestion de la décompression ne se limite pas à des temps de paliers avec des gaz adaptés. Elle doit inclure aussi :

9 Rôles et Responsabilités des intervenants lors d'une plongée complexe

9.1 Plongeur

Chaque plongeur est responsable :

9.2 Le responsable de plongée ou de projet

Le responsable de la plongée ou du projet, qui est souvent le plongeur de pointe, doit s'assurer :

9.3 Le Directeur de plongée

Lors des opérations de plongées complexes, il est conseillé de désigner un directeur de plongée (rôle défini pour une journée au minimum). Pendant le temps où il sera affecté à ce poste il ne devra pas plonger. Il devra assurer au minimum :


10 Techniques diverses


10.1 Les propulseurs
L'intérêt des propulseurs n'est plus à démontrer : rapidité, exposition réduite en terme de saturation, diminution de la consommation en gaz, etc.
L'autonomie du propulseur doit se gérer comme l'autonomie en gaz et en éclairage, en prévoyant suffisamment large pour le parcours prévu et en envisageant une ou plusieurs pannes.

Par exemple :
1. En emmenant avec soi un ou plusieurs autres engins,
2. En disposant des propulseurs régulièrement sur le parcours (relais et sécurité),
3. En disposant d'une autonomie (gaz, procédure de décompression, résistance au froid et à l'effort, etc) suffisante pour gérer un retour à la palme.
La solution idéale étant probablement un savant équilibre des trois solutions.

Suivi du fil :

Le fil doit se trouver dans le champ visuel du pilote, le siphon doit être spécialement équipé dans ce sens (fil placé à la base de la zone de progression du plongeur, pas de fil pendant, etc.).

Position sur le propulseur :

L'idéal est de trouver la position la plus aérodynamique pour diminuer la traînée. Le propulseur doit être impérativement et intrinsèquement équilibré (en cas de perte, il est préférable qu'il soit légèrement lourd pour le retrouver plus facilement au fond de la galerie).

10.2 L'équilibrage

L'équilibrage du plongeur et de l'ensemble de ses charges est un atout de sécurité essentiel pour éviter l'essoufflement. Ce quasi-équilibre doit être trouvé tout le long de la plongée quel que soient les variations de la configuration du harnachement.

Pour faire varier son poids apparent le plongeur doit appliquer les sacro-saintes règles de l'autonomie et de la redondance.


Le plongeur doit prévoir suffisamment de gaz nécessaire à son équilibrage dans ses réserves de flottabilité (vêtement, jacket, poche dorsale, Wings…) pour l'intégralité de sa plongée (progression aller et retour et décompression). En plus des éventuelles petites bouteilles d'air ou d'argon, il est impératif d'être connecter sur son scaphandre principal et d'avoir plusieurs sources de gaz indépendantes pour chacun de ses stabilisateurs.
Il est impératif de prendre en compte les variations maximales de poids apparent dans la configuration la plus complète du plongeur.
Par exemple il faut calculer la variation de poids apparent du plongeur avec son bi-dorsal vide et lorsqu'il est chargé de tous les relais plein et scooters qu'il devra porter à un moment de la plongée.


Le volume des réserves de flottabilité doit être capable de maintenir l'équilibrage du plongeur quelque soit le volume de gaz restant dans les blocs. Les variations de poids entre bouteille vide et bouteille pleine sont importantes (environ 1kg/m3). Les scaphandres trop lourds sont à déconseiller sauf moyen d'équilibrage redondant et adapté.
A noter qu'il convient de gérer une panne de stabilisateur (inflateur ou crevaison). La redondance en matière d'équilibrage doit être adaptée.

Une charge incompressible et sans variation de poids, comme un scooter peut être allégé avec des flotteurs type Kégesel ou polystyrène (attention à l'écrasement avec la pression) mais ce type d'équilibrage est à proscrire pour les bouteilles qui, vides, deviendraient trop légères.

10.3 Cloche de décompression

Les paliers sont le prix parfois exubérant de la plongée. Leur durée est actuellement, sans conteste, la plus importante limite des explorations en plongée souterraine, bien au-delà de l'autonomie.


Plusieurs facteurs font de ces paliers une véritable épreuve de force : le froid, la faim, la soif, l'isolement, l'immobilité…
L'utilisation d'une cloche de décompression permet de résoudre partiellement ces problèmes. Hors de l'eau, à température extérieure égale, le plongeur se refroidit beaucoup moins vite. D'autre part, il peut facilement s'alimenter, parler avec les " visiteurs ", lire, écouter de la musique...

De nombreux choix s'imposent quant à la conception de la cloche : sa taille, son volume, souple ou rigide, le système d'ancrage, fixe ou réglable, etc.
Aucune solution est parfaite, il faut pour chaque siphon, réfléchir au meilleur compromis, en intégrant les dimensions du conduit, la température de l'eau, la nature de la roche, le financement, etc.
Un soin tout particulier doit être apporter à l'arrimage de l'appareil qui doit être calculé en fonction du volume de la cloche.

L'apport des gaz

L'arrivée des gaz se fait souvent depuis la surface (lorsque cela est possible) avec un narguilé, mais pour ne pas oublier la sacro-sainte double sécurité, il faut prévoir des bouteilles/détendeurs de secours à portée de la cloche. Attention lorsque l'on utilise un narguilé en surface: c'est l'assistance extérieure qui gère les gaz. D'où une grande vigilance en haut et une grande confiance en bas. Un système de communication cloche plongeur est indispensable (généphone, téléphone…) De plus pour éviter toute rupture de l'acheminement des gaz, le narguilé doit être branché sur 2 bouteilles avec un jeu de vanne.

L'expiration :

Deux problèmes se posent en ce qui concerne l'expiration :

1. L'accumulation de CO2 dans la cloche, ce qui représente un réel danger lorsque l'on respire le gaz ambiant de la cloche, par exemple en mangeant ou en parlant aux visiteurs .
2. La suroxygénation de l'atmosphère de la cloche qui engendre des risques d'explosion conjuguée à une quelconque étincelle (Walkman, généphone, etc. . .)

Pour réduire ces risques, la respiration dans un groin muni d'un déverseur est indispensable.

Malgré l'emploi du masque déverseur, les fuites des gaz expirés persistent et pour régénérer l'air de la cloche, Il est indispensable d'insuffler régulièrement de l'air.


Si l'utilisation de la cloche est un atout de sécurité et de confort il ne faut pas oublier qu'elle engendre de nouveaux dangers qu'il faut envisager très sérieusement avant son utilisation :

· Rupture de l'arrimage: la cloche monte instantanément en surface, le plongeur avec: surpression, accident de décompression, etc...
· Fuite importante : la cloche coule rapidement emmenant avec elle le plongeur prisonnier et sans autonomie. Un moyen relativement simple permet de limiter les dégâts en fixant la cloche aussi par le haut.
· Explosion de la cloche: conséquence inconnue mais facile à deviner. Pour réduire ces risques, nous avons l'obligation de maintenir le taux d'oxygène inférieur à 30 %, voire d'inerter les appareils électriques et d'éviter les mécaniques imprégnées d'huile à l'intérieur de la cloche (même si ce risque est très faible, voire quasi-nul, il est préférable de prendre des précautions de bon sens).
· Essoufflement : lié à la respiration d'une atmosphère chargée en CO2.
· Dangers de l'hyperoxie : se contenter d'une pression partielle d'O2 en deçà des normes, même si l'exposition à une pression partielle élevée en O2 semble plus facilement acceptée par le corps humain au chaud et au sec que dans l'eau froide.


10.5 Les recycleurs

L'utilisation de recycleur en plongée souterraine présente certains avantages qui devront être analysés par rapport à la complexité supplémentaire introduite. Leur mise en œuvre dépendra du bilan pour chaque projet.

En plus des règles d'usage liées à la spécificité des recycleurs, les recommandations suivantes doivent être considérées pour leur mise en œuvre en plongée souterraine :

Utilisation d'un capteur d'oxygène informant le plongeur du niveau de PPO2 inhalé.
Prise en compte de la PPO2 ou du pourcentage d'O2 le plus faible pouvant être rencontré lors de la plongée pour le calcul de la décompression

L'utilisation d'un recycleur nécessite un moyen de redondance permettant au plongeur un retour à la surface en cas de panne complète de l'appareil. Les modes de fonctionnement dégradés de l'appareil ne doivent pas être l'unique sécurité du plongeur.
La redondance pourra être obtenue par l'utilisation d'un deuxième appareil ou par l'utilisation de circuits ouverts (bloc + détendeur) correctement dimensionnés. Dans les deux cas, il est recommandé de s'assurer régulièrement de leur bon fonctionnement.

Les règles d'autonomie doivent être revues en fonction de la solution retenue. Les consommations de gaz annexes ( vidage masque, équilibrage, rinçage , etc.) devront être pris en compte dans la planification de la plongée.