Goueil di Her – 29 juillet 1949

 

 

Par Norbert CASTERET


 

En moto avec Raoul. Les trois cartouches du 21 ont bien travaillé mais permettent de constater que le trou souffleur s'amenuise et n'est qu'une crevasse…

Au siphon nous faisons des ligatures en fil de fer à nos perches et nous insinuons notre tige sous l'eau après avoir fixé à l'extrémité une lampe électrique allumée dans un bocal de verre étanche.

Le procédé s'avère efficace et la lueur de la lampe se voit sous l'eau.

Le niveau du lac a baissé de 3 cm depuis le 21, soit 48cm au-dessous du repère.

Je me deshabille pour me revêtir de lainages, je me harnache du scaphandre, et, porteur d'un bocal contenant deux lampes électriques allumées, je m'enfonce sous le siphon en me guidant le long de la perche.

Je ne suis pas assez lesté et éprouve des difficultés pour avancer et évoluer.

J'arrive toutefois jusqu'à l'extrémité de la perche où la lampe du bocal éclaire toujours ;

Le froid est intolérable, la visibilité assez limitée ; j'entrevois la voûte immergée, des parois accidentées.

Pour aller de l'avant, je tire la perche pour la faire avancer vers l'inconnu, mais mon défaut de lest me fait trop léger et au lieu de faire progresser la perche, c'est moi qui recule…

Les efforts m'essoufflent et m'obligent à dépenser beaucoup d'air.

Devant l'insuccès de ma manœuvre, je me détermine à faire demi-tour, toujours en suivant la perche et la cordelle que Raoul tient sur le rivage. Je n'ai passé sous l'eau qu'une minute environ et progressé de 8 à 10 mètres.

Raoul fait à son tour une plongée, mais négligeant le guide de la perche, il nage sous l'eau vers la droite, monte en surface et débouche dans une poche d'air emprisonnée sous une voûte en cloche.

Il revient sans avoir entrevu de prolongement (tandis que pour ma part j'ai constaté que le champ était libre devant moi). En somme c'est une première expérience. La prochaine fois nous serons plus familiarisés et avancerons plus loin.

 

 

par Norbert Casteret