DEUXIÈME PARTIE

 

Matériel et Technique

 

PROTECTION CONTRE LE FROID


premier scaphandre equipe letrone 1951 archives pierre epelly.

Les vêtements de laine employés seuls n'offrent pas une protection suffisante. Dans les eaux, dont la température est inférieure à 10', il est indispensable de revêtir une combinaison spéciale.

La combinaison " Tarzan ", en caoutchouc mousse, isole bien du froid, même quand elle laisse pénétrer l'eau, ce qui est le cas le plus fréquent. Mais elle est fragile, entrave les mouvements et nécessite l'emploi d'une ceinture de plomb lourdement lestée.


premier scaphandre equipe letrone 1951 archives pierre epelly.
Le Muta Di Gomma " Pirelli " est bien préférable. Réalisé en caoutchouc mince, il est léger, parfaitement étanche, et agréable à porter. La protection contre le froid est assurée par des sousvêtements de laine. Beaucoup moins encombrant que le Tarzan, il est d'un transport facile et nécessite moins de plomb à la ceinture, ce qui représente, en exploration, un gros avantage.

Il est bon de revêtir, sur cette combinaison étanche, un vêtement de forte toile qui la protègera du contact direct des roches.

 

La tête et surtout la nuque seront protégées par un passemontagne et une cagoule en caoutchouc-mousse.
Les mains pourront être protégées par des gants, ce qui est peu pratique, ou par une crème composée de saindoux et de révulsif qui pourra servir aussi au visage.

LE SCAPHANDRE AUTONOME

Les appareils de plongée COUSTEAU, mis au point pour les plongées en mer, doivent subir quelques modifications pour être adaptés à la plongée en siphon.

Un des points les plus importants est la facilité de transport. Dans beaucoup de cas, les bouteilles de 4 litres, type COMMEINHES, donnent une autonomie suffisante.


premier scaphandre equipe letrone 1951 archives pierre epelly.

On peut les porter soit en mono, soit en bi-bouteille. Elles sont munies chacune d'un robinet. Il suffit de faire exécuter un raccord spécial pour y adapter le détendeur COUSTEAU.

Quand il est nécessaire d'employer des bouteilles plus grosses, celles de l'appareil Cousteau ou autres, il est indispensable de monter un robinet sur chaque bouteille pour pouvoir les porter séparément.

Le système du robinet à réserve est inutile, étant insuffisant en siphon.

Au moment de la plongée, ces bouteilles pourront être employées, soit seules, soit accouplées par des colliers.

Dans ce dernier cas, deux montages sont possibles :

- Avec un seul détendeur, en employant un raccord portant en son centre une prise pour le détendeur et, à chaque extrémité, un étrier qui se fixe sur les robinets.

- Soit avec deux détendeurs en en plaçant un sur chaque bouteille.


MONTAGE EN BI-MONOBOUTEILLE
utilisé pour la plongée souterraine.

1. --Ecrou raccordant les colliers des
2 monobouteilles.
2. - Anneaux fendus pour fixation
des sangles.
3. - Bouchon.
4. - Embout buccal.
5. - Robinets.
6. - Détendeurs.

Cette disposition offre le maximum de sécurité, bien qu'elle impose un changement d'embout quand on passe d'une bouteille à l'autre.

Quand on plonge avec un seul détendeur, sur le train de bouteilles, il est prudent de se munir d'un appareil de secours constitué d'un détendeur monté sur une petite bouteille de 4 litres sur la poitrine.

L'expérience nous a montré que cette précaution n'était pas inutile.


premier scaphandre equipe letrone 1951 archives pierre epelly.

 

LIAISON AVEC LA SURFACE

C'est un suicide que de plonger sans liaison avec la surface.Pour assurer cette liaison, plusieurs systèmes ont été essayés avec plus ou moins de bonheur. Le meilleur est celui du dévidoir.Léger, peu encombrant, il assure en même temps l'éclairage et' la liaison avec la surface, et fournit au plongeur un " fil d'Ariane " pour le retour.C'est une bobine tournant librement sur son axe et portant une certaine longueur (100 m à 200 m) de fil électrique à deux conducteurs.Ce fil alimente un phare, disposé selon l'axe de la bobine et solidaire de celle-ci. Ce montage évite les contacts tournants et la rotation du phare, pendant que la bobine se dévide, n'est pas gênante.
La source de courant, constituée par des piles de poche, reste en surface.


Un interrupteur à rupture de courant, placé sur le dévidoir, permet au plongeur d'envoyer des signaux à la surface par l'intermédiaire d'une lampe-témoin placée près de la source de courant. Un autre interrupteur, en surface, permet aux assistants de répondre aux signaux ou d'en transmettre au plongeur.

Le fil sert en même temps de " Fil d'Ariane " et de conducteur électrique.

Pour diminuer l'encombrement et le poids, on choisira un fil de petite dimension. Les fils souples de 7/10 ou 9/10 sous gaine de vinyle conviennent bien. La gaine blanche est préférable : elle se détache bien sur les fonds rocheux ou vaseux.

Par contre, la résistance électrique est assez forte ; de l'ordre de 5 ohms pour 100 m de fil 9/10 et 8 ohms pour le 7/10, ce qui limite la puissance électrique à quelques watts si on ne veut pas porter la tension à une valeur trop élevée.

Cette puissance est d'ailleurs bien suffisante en siphon où la visibilité est surtout limitée par le manque de clarté de l'eau.

L'étanchéité du phare est inutile en eau douce, ce qui simplifie beaucoup sa construction. Il faut toutefois proscrire absolument l'emploi de l'aluminium pour les contacts, car les phénomènes d'électrolyse provoqueet la formation rapide d'une couche d'alumine isolante.

On peut réaliser un ensemble d'un bon rendement électrique en se servant, comme source de courant, de trois piles de poche 4,5 V montées en série, alimentant une lampe témoin (3,5 V - 0,35 A) et un phare (6 V - 0,35 A) au bout d'un fil de 100 m en 7/10.


plongeur des tritons en 1955 par m.le bret

Ces ampoules se trouvent couramment dans le commerce.

Le fil est relié au phare par deux bornes facilement accessibles. Ces bornes permettent au p'ongeur, dans le cas des siphons très longs ou tortueux, de séparer le fil de la bobine et de ramener celle-ci sans difficulté. Le fil est ensuite tiré sur la berge.

Dans le cas des siphons plus directs, il est inutile de couper le fil. Quand le plongeur envoie le signal du retour, les assistants tirent doucement le fil à eux.

L'ECLAIRAGE

La Spirotechnique met dans le commerce des lampes étanches pour grande profondeur qui sont de toute beauté, mais malheureusement très chères. Les lampes-torches en caoutchouc peuvent suffire.

On peut aussi monter des lampes plus puissantes en alimentant une ampoule de 6 V par deux piles de 4,5 V en série. L'ampoule survoltée donne une très bonne lumière. Les piles sont protégées de l'eau par trempage dans la paraffine fondue.

MATERIEL TOPOGRAPHIQUE

Il existe plusieurs modèles de boussole sous-marine : celui des armées américaines, allemandes ou celui de la Spiro.

Pour écrire, nous avons employé avec succès des feuilles de Rhodoïd dépoli sur lesquelles le crayon ordinaire et le crayon à bille inscrivent bien sous l'eau.


marylene letrone et michel le bret lac d'annecy 1955
 

dessinb portage par michel le bret