Les plongées souterraines
à la Fontaine St-Georges de 48 à 76

 

"La Fontaine de Saint-Georges est dans un joli site, a cinq cents mètres environ de la Dordogne, où elle s'écoule. Une petite grotte s'ouvre à pic dans la roche, à trois mètres au-dessus du bassin, dormant comme la Touvre. Avec un bateau Osgood nous avons traversé la vasque de dix à douze mètres de diamètre et de neuf mètres cinquante de creux. L'eau a 14° C (8 août 1892). Elle est très poissoneuse. De la barque, nous avons grimpé dans l'excavation ogivale et un petit couloir de neuf mètres de longueur, bouché".

_ A. MARTEL La France Ignorée, 1930.

Dans ce site exceptionnel du cirque de Montvalent, le :elta souterrain des quatre résurgences de la Finou, :u Lombard, du Gourguet et surtout celle de Saint­ ;eorges, méritait bien la visite du plus illustre des spéléologues. Le Maltre ignorait alors que l'eau calme qu'il contemplait, provenait de son cher Padirac.

Il fallut en effet attendre l'expérience de coloration :u 22 juillet 1947 pour prouver la relation entre la rivière souterraine du gouffre et les résurgences du Lombard et de Saint-Georges.

Promoteur des plongées souterraines en scaphandre en France, ayant relancé les explorations à Padirac, Guy de Lavaur était tout désigné pour effectuer la première reconnaissance du siphon de Saint-Georges. Il le fit le 18 juillet 1948, avec une calme audace, filant :'une traite en plongée solitaire à soixante dix mètres de l'entrée pour une profondeur évaluée à l'époq:ue à 43 mètres (1). Il atteignait une petite salle marquant un évasement et un palier dans le profil du conduit noyé, qui devait rester pour vingt cinq ans le point extrême atteint dans la résurgence.

En 1949 et 1950 pourtant, Guy De Lavaur tente de nouvelles plongées mais, mal assuré par des amis peu expérimentés, il ne peut dépasser son terminus précédent. En 1951, les 3 et 4 août, il organise une grande offensive avec l'appui et la participation d'excellents plongeurs en mer du Club Alpin Sous-Marin de Cannes : Jean Pierre Charvoz, Robert Gruss et Dimitri Rebikoff).

Mais ceux-ci sont mal à l'aise dans ce milieu nouveau pour eux et l'expédition manquera à deux reprises de tourner au tragique : Gruss échappera par miracle à une syncope qui l'a terrassé au fond de la vasque d'ent:rée et une double noyade fut évitée de justesse au :oint bas du siphon. Les pages écrites par les rescapés de cette aventure sont à lire car elles traduisent :arfaitement l'ambiance de ces premières plongées en siphon, dans un milieu encore inconnu pour lequel technique et matériel restaient à créer (2).

Puis les explorations marquèrent le pas. Côté Padirac le siphon terminal est atteint en 1962 par une puissante expédition et par la suite, de nombreux affluents ajoutaient chaque année au développement du labyrinthe. Côté résurgence, il faut attendre 1973 pour voir reprendre les plongées.

Dans le courant de cette année, deux membres du G.S. Corrèze effectuent une plongée de reconnaissance à St. Georges : descendant la galerie basse d'entrée, ils constatent une différence de cote au point bas du siphon (-29 au lieu de -43 m.). A l'époque, nous réalisions une campagne de plongées souterraines en Quercy : Gérard Bugel du G.S. Corrèze nous ayant obligeamment averti, nous décidions aussitôt de plonger à la fontaine Saint-Georges.

Nous avons relaté ailleurs dans le détail (3) nos deux tentatives de l'été 1973 qui nous permirent de franchir le premier siphon de la résurgence long de 380 mètres et profond de 29 mètres au point bas (4). Nous renvoyons le lecteur à ces textes pour l'aspect anecdotique de ces plongées ainsi qu'au tableau récapitulatif de fin d'article.

Au-delà du siphon, nous découvrions une grande salle avec plan d'eau de vingt mètres de diamètre (salle de Lavaur) et un départ de galerie fossile supérieure que nous avions estimé à l'époque à dix mètres de hauteur. Seul, arrivé aux limites de sécurité pour l'autonomie en air, nous ne pûmes explorer plus à fond cette salle où quelque part devait s'amorcer un deuxième siphon. Puis, absorbé par d'autres explorations, ce n'est qu'à l'été 1975 que nous pûmes retourner à la Fontaine Saint-Georges.

Les plongées de 1975 et 1976 - Extraits du journal de plongée :

Dimanche 13 juillet 1975 : plongeurs : Jean Louis Camus, Bertrand Leger.

Beaucoup de monde pour assister à notre plongée Monsieur De Lavaur et sa femme nous ont fait le plaisir de venir, nos camarades spéléos de Saint Céré et de Brive sont présents également, ainsi qu'une multitude de gens sympathiques et serviables. Mise à l'eau à 15 H. Hier, en une courte plongée, j'ai rééquipé en cordelette la galerie d'entrée jusqu'au point bas où j'ai retrouvé mon ancien fil d'Ariane de 1973, apparemment intact.

En 26 minutes de plongée nous franchissons le premier siphon après avoir fait la rencontre surprenante (pour elle et pour nous) d'une anguille de belle taille vers 150 mètres de l'entrée. Jean Louis a une fuite importante à son volume constant, aussi a-t-il eu de sérieux problèmes d'équilibrage au passage du premier siphon.

A la nage, nous traversons le sombre lac aux berges englaisées. Sur la rive opposée, nous repérons très vite une amorce de voûte rasante qui nous conduit au pied d'une diaclase haute de trois mètres, aux parois enduites d'une épaisse couche d'argile. Est-ce la fin de la zone noyée et arrivons nous aux galeries qui vont nous conduire vers Padirac ? Le désenchantement sera brutal lorsque, déséquipés, et après avoir "avalé" vingt mètres de galerie entrecoupée de bassins profonds, nous arrivons sur un grand lac siphonnant. Le chemin de Padirac passera encore par des siphons. Nous transportons péniblement un des très lourds scaphandres trimonobouteilles (5) à ce deuxième siphon. Au franchissement de l'un des bassins, mon masque s'échappe de ma ceinture et chute dans l'eau boueuse. Assuré par Jean Louis et après bien des tatonnements angoissés, sans aucune visibilité, je retrouve le fu­ gitif tout au fond du bassin à trois mètres de pro­ fondeur. Equipement minutieux, branchement du dévi­ doir, plongée... Très vite, le siphon descend à la cote -10 mètres, puis se stabilise. La galerie noyée est vaste : six à sept mètres de large pour quatre à cinq mètres de haut. Je survole quelques dépots argi­leux. La visibilité est moyenne, de l'ordre de trois mètres ce qui dans une galerie aussi ample rend la plongée impressionnante. Après un point bas à -14, à 120 mètres de l'entrée, le conduit remonte à -6 mètres mais replonge presque aussitôt à -12 mètres. En restant à cette profondeur moyenne, je déroule intégralement mon dévidoir et parviens en bout de fil d'Ariane alors que ma première bouteille est presque vide. Fixation de la cordelette sur une lame d'érosion ; j'ai parcouru 195 mètres dans ce siphon. Retour sans problème et émersion après 26 minutes de plongée.

A 16H47, après un franchissement très lent du premier siphon car Jean Louis ne peut plus équilibrer sa combinaison, nous retrouvons tous nos amis en surface après une "plongée sans bavure" (dixit G. De Lavaur). Exploration de 1H45 dont 81 minutes de plongée. La Fontaine Saint-Georges développe maintenant 635 mètres de réseau noyé. Pour espérer progresser plus loin, il nous faudra désormais un relais de scaphandre dans le premier siphon.

Mardi 15 juillet 1975 : plongeur : Bertrand Léger.

Plongée en solitaire cette fois, avec un relais de scaphandre à 200 mètres de l'entrée du premier si­ phon. Le passage des marmites précédant le deuxième siphon avec le lourd équipement de plongée à grande distance est pénible. Mais tout se passe bien, et, bientôt, je gagne en palmant doucement mon terminus précédent. Un raccord de dévidoir vite effectué et je m'engage le coeur battant dans la suite.

Sur près de cent mètres de long la galerie noyée, toujours aussi vaste, reste à dix mètres de profon­deur moyenne présentant au plancher une alternance de sédiments argileux et de gros blocs effondrés. Au point 280 mètres, j'atteins une salle encombrée d'éboulis où je distingue au plafond le départ d'une cheminée. Le profil de la galerie change ici : par une remontée sur une coulée de blocs, j'arrive dans une conduite grossièrement circulaire de 5 mètres de diamètre environ, creusée en pleine roche. Les couches sont inclinées de 30° environ à main droite et de grands morceaux de strates décollées donnent à l'ensemble un aspec très spectaculaire (6).

La profondeur n'est plus que de 4 mètres et à tout moment je m'attends à voir le siphon déboucher. Pour­ tant je parcours encore 125 mètres et parviens à l'extrémité de mon fil d'Ariane sans aboutir. Retour sans histoire avec une décompression de dix minutes seulement en fin de plongée. Le terminus est à -4 et à 425 mètres de l'entrée du deuxième siphon. Explora­ tion de 2 H 12 dont 92 minutes de plongée.

Dimanche 28 décembre 1975 : plongeurs : Daniel Andres Bertrand Léger

Plongée tardive et vite écourtée ! A -25 mètres, dans le laminoir d'entré, j'heurte la voûte avec la robinetterie d'une de mes bouteilles et celle-ci se vide en trois minutes : au manomètres de plongée, je vois l'aiguille chuter brutalement de 240 à 0 kf/cm2. Demi-tour immédiat.

Lundi 29 décembre 1975 : plongeur : Bertrand Léger.

Décidément, la malchance nous poursuit : a 120 mètres de l'entrée du premier siphon, Daniel a un violent débit constant sur un de ses détendeurs et il doit faire demi-tour. J'ai également ma part de déboires : arrivé au point bas, je veux gonfler mon volume constant pour m'alléger un peu et rien ne se passe. Mon inflateur de volume s'est brisé et il me sera impossible d'équilibrer ma combinaison à chaque changement de niveau de siphon. Dans ces conditions j'hésite un moment à continuer mais je suis tellement persuadé que le deuxième siphon va déboucher rapidement au delà du terminus de juillet que je me décide à tenter la plongée quand même.

Avec les 70 kilos d'équipement (scaphandre tri-bouteille, bouteille de relais, accus au cadmium nickel) je dois progresser très lentement pour ne pas m'essoufler et je mets 32 minutes pour franchir le premier siphon. Mais après avoir déposé dans la Salle De Lavaur la bouteille relais 2,1 m3 et au fur et à mesure que je m'enfonce dans le deuxième siphon, mes bouteilles dorsales s'allègent progressivement et mon avance devient plus aisée.

Après 70 minutes de plongée, j'ai dépassé le terme de juillet (865 mètres) ; la galerie est toujours creusée en pleine roche, comme à l'emporte pièce, vierge de tous dépots. Son diamètre a un peu diminué : trois mè­ tres environ. Profondeur à la voûte : -3 mètres. Vers la cote 890, je néglige au plancher un puits étroit qui me semble n'être qu'un surcreusement de la galerie. A la cote 965 mètres, la galerie qui suivait jusqu'à présent le litage des couches, tourne brusquement à droite et plonge brutalement dans le pendage des stra­ tes par un plan incliné très raide à 45°.

A 555 mètres du départ du deuxième siphon, je parviens au sommet d'un puits noyé, d'une salle plutôt, qui me semble vaste. Sans inflateur de volume je n'ose m'aventurer dans ce puits ; dans l'impossibilité de gonfler mon vêtement je crains de ne pouvoir remonter avec le poids de mon harnachement. Au terminus (995 mètres de l'entrée de la Fontaine), la galerie est en diaclase haute de 8 mètres pour 4 mètres de large ; au-delà le plancher se dérobe brusquement et je ne distingue pas le fond. J'amarre mon fil en rive droite sur un éperon rocheux et j'entame l'interminable retour. Je sors de la Fontaine assez rudement désillusionné quant aux possibilités de trouver un réseau exondé au-delà du deuxième siphon. Développement : 995 mètres dont 935 de siphon. Exploration de 2H35 dont 104 minutes de plongée.

Vendredi 2 janvier 1976 : plongeur : Bertrand Léger.

Plongée une fois de plus en solitaire car Daniel, en méforme physique, n'a pu m'accompagner.

Je comptais à l'origine continuer l'exploration du deuxième siphon mais des ennuis d'éclairage au niveau de la Salle De Lavaur m'y font renoncer. En remplacement, je décide d'aller inspecter de plus près la galerie fossile supérieure à peine entrevue en 1973.

Déséquipé, je traverse à la nage le lac et j'atteins une pente argileuse aisément escaladable.

Elle me conduit très vite au pied d'un colossal éboulis (largeur vingt mètres environ) qui remonte à 40° d'inclinaison. Vue de l'autre côté, la pente paraissait beaucoup plus raide qu'elle n'est en réalité. Je grimpe facilement jusqu'à + 20 mètres environ où un ressaut surplombant m'empêche d'atteindre la galerie supérieure que je distingue nettement au-dessus.

Retournant chercher le dévidoir et disposant sa corde­lette en quadruple, je confectionne des étriers improvisés ; je gagne ainsi encore 1,50 mètre mais la suite est trop aléatoire. Les conséquences d'un chute ici seraient vraiment trop graves. Il faudra quelques pitons ou spits et un pas d'escalade artificielle pour franchir ce mur, et accéder au couloir. Sera-t-il colmaté ou donnera-t-il accès au réseau supérieur fossile de Padirac ?

De ce belvédère, j'ai un point de vue saisissant sur le lac en contrebas qui me parait minuscule. Renoncement donc pour cette fois et retour. Exploration de 2H43 dont 57 minutes de plongée.

Dimanche 18 avril 1976 : plongeurs : Daniel Andrès, Bertrand Léger.

Plongée organisée en week-end depuis Grenoble. Nous franchissons le premier siphon avec une monobouteille de 12 litres à la main, allégée par deux flotteurs, que nous déposons dans la salle De Lavaur. Le parcours jusqu'au bief du deuxième siphon est toujours aussi épique. Au point 780 mètres, nous découvrons un petit conduit latéral en rive gauche qui débouche très vite sur un couloir exondé de faibles dimensions (2 mètres de large pour 1,50 mètre de haut environ). Equipés et harnachés comme nous le sommes aujourd'hui, nous préférons remettre à plus tard son exploration ; mais cette poche d'air latérale inespérée pourra être d'un précieux secours en cas d'incident : en effet elle scinde désormais le long parcours noyé du deuxième siphon.

Nous replongeons, poursuivant vers l'amont. A la cote 995 mètres je dois refaire l'amarrage de la cordelette qui s'est détendueà la suite des crues hivernales, puis nous basculons dans le puits noyé. A -20 mètres, nous parvenons sur un plancher d'ébou­ lis qui plonge à 45° dans un véritable amphithéâtre noyé. La galerie a ici une section triangulaire de dix mètres de côté au moins et nos éclairages se perdent au loin. Daniel s'arrête à -30 mètres ; pour moi j'espère la présence d' - un point bas où pour le moins d'une amorce de galerie horizontale et je continue à dévider. Mais à 41 mètres de pro­ fondeur, le conduit continue à plonger avec la même pente et je distingue dans les faisceaux de mes é­ clairages la perspective fuyante des parois au moins jusqu'à la cote -50 mètres. Cette fois c'est bien fini, je . perds tout espoir d'accéder par plongée aux galeries exondées qui doivent exister entre Padirac et Saint-Georges (7). Terme à 1045 mètres de l'entrée de la Fontaine, après 985 mètres de siphon. Je fixe le fil d'Ariane en paroi ; au-dessus de moi, Daniel éclaire en contre jour la pente d'éboulis gigantesque, vision rare... Il ne faut pourtant pas s'attarder, une sévère décompression nous attend encore en fin de plon­ gée. Exploration de 3H41 dont 195 minutes de plongée, décompression de 38 minutes.

Les plongées dans les autres résurgences du cirque de Montvalent : La Finou et le Gourguet

En dehors de la Fontaine Saint-Georges, trois autres résurgences restituent les eaux du Causse de Padirac au niveau du Cirque de Montvalent. Il s'agit de :

  • émergences du Lombard 1 et 2 543,13 - 287,14 - 103 m. Pérennes.
  • émergence de la Finou : 543,00 - 286,85 - 100 m. Temporaire.
  • émergence du Gourguet 543,06 - 287,05 - 100 m. Temporaire.

Les colorations effectuées en 1947 et 1950 par Guy De Lavaur ont donné de très curieux résultats quant à leur relation avec les systèmes de Padirac et de Roque de Cor (8). Les deux venues d'eau du Lombard jaillissent près des ruines d'un ancien moulin. La vasque est encombrée de nombreuses plantes aquatiques et il ne semble pas, à première vue, que les arrivées d'eau soient pénétrables.

L'émergence de la Finou a été vue par nous les 9 et 12 juillet 1975. La visibilité y est médiocre, de l'ordre d'un mètre-, ce qui rend la plongée délicate. Au fond de la vasque, en entonnoir, profonde de trois mètres, un passage bas en joint de strate donne accès à une belle galerie noyée de 4 à 5 mètres de largeur pour trois mètres de hauteur moyenne. Celle-ci des­ cend en pente forte jusqu'à 72 mètres de l'entrée. A ce niveau, un laminoir fortement incliné, devient im­ pénétrable à la cote -28 mètres par remplissage de graviers. Pensant trouver une suite avant ce laminoir nous avons réalisé nos deux plongées en suivant la première fois la paroi en rive droite et la seconde fois en rive gauche. Dans les deux cas, nous sommes retombés sur le laminoir impénétrable. Il n'y a donc pas d'espoir de continuation.

Plus intéressante est l'exsurgence du Gourguet. Nous l'avions vue le 9 juillet 1975 et jugée impénétrable mais des travaux de désobstruction à l'entrée dûs à Michel Verihac du G. S. Corrèze permirent à notre regretté collègue et ami Serge Dayma d'y tenter une plongée le 18 Juillet 1976. Après 100 mètres d'étroi­ te diaclase, plafonnant à 3-4 mètres de profondeur moyenne il atteignit une galerie plus vaste en pro­ fondeur, en joint de strate, avec un point bas à -24 mètres. Plongée de 55 minutes avec le fil d'Ariane perdu au retour à 40 mètres de l'entrée du siphon (9). C'est là assurément une exploration qui mérite bien d'être reprise.

Perspectives pour les futures plongées

Trois années se sont écoulées depuis notre dernière tentative à la Fontaine Saint-Georges. L'exploration d'autres réseaux noyés en Quercy et ailleurs, une activité professionnelle accaparante, nous ont momentanément empêché d'y retourner. Quel peut être l'avenir des plongées à la Fontaine ? Le premier point à éclaircir est évidemment l'atteinte de la galerie supérieure de la salle De Lavaur. Dans l'éventualité, toujours à redouter, d'un colmatage, il faudra alors replonger et continuer le deuxième siphon. En 1976, nous avions écrit : "Nous abandonnons l'exploration qui nécessitera une nouvelle génération de plongeurs" (10).

A l'époque, c'était véritablement la "protohistoire" des plongées souterraines à grande distance. Nos volumes constants étaient entièrement artisanaux et les pièces maitresses de nos éclairages étaient constituées par des batteries de motocyclettes et des louches qui faisaient office de réflecteurs ! Quant à la technique des relais de scaphandres, elle en était encore à ses premiers balbutiements (11). Mais, en trois ans, on a pu assister à un véritable éclatement de la plongée souterraine en France ; les techniques et surtout la psychologie des plongeurs souterrains ont considérablement évolué. L'emploi du scooter sous-marin a permis de reconnaltre des galeries noyées sur plus d'un kilomètre de développement (12). L'oxygène pur est actuellement utilisé aux paliers, racourcissant d'autant les inter­minables décompressions.

Toutes ces techniques appliquées à Saint-Georges permettraient certainement de dépasser notre terminus de 1976. Ce sera là le but, avec la topographie précise de l'ensemble du réseau noyé, de notre campagne 1979 à la Fontaine Saint-Georges.

Bibliographie sur la Fontaine Saint-Georges

01. 1863 - Joanne A. : Géographie du Lot, 2ème édition, p. 54.

  • 02. 1893 - Martel E.A. : Sous Terre, recherches dans le Lot de 1892 et 93, Annuaire du C.A.F., p. 41.
  • 03. 1894 - Martel E.A. Les Ablmes, Delagrave éd., p. 348.
  • 04. 1901 - Martel E.A. Le Gouffre et la rivière souterraine de Padirac, Delagrave éd.
  • 05. 1921 - Martel E.A. : Nouveau Traité des Eaux Souterraines, Doin éd., Pp. 40-41 et 564-565.
  • 06. 1923 - Martel E.A. : Padirac, historique et des­ cription sommaire, Vertuel éd., pp. 29-30.
  • 07. 1930 - Martel E.A. : La France Ignorée, Tome Il, pp. 74, 80 et 90.
  • 08. 1937 - Le gouffre et la rivière souterraine de Padirac par les anaglyphes, Roulet éd.
  • 09. 1948 - Annales de Spéléologie, Tome III, pp. 244, 247.
  • 10. 1949 - Annales de Spéléologie, Tome IV, p. 193.
  • 11. 1950 - De Lavaur G. : Padirac ou l'aventure souterraine, Susse éd., pp. 22, 26, 38-41.
  • 12. 1950 - Annales de Spéléologie, Tome V, pp. 74­75, 78-81.
  • 13. 1951 - Trombe F. : Traité de Spéléologie, Payot éd., p. 82.
  • 14. 1951 - De Lavaur G. : Padirac et sa région, lère édition, Alpina éd., pp. 5, 20.
  • 15. 1951 - Guérin H.P. : Spéléologie, manuel techni­ que, 2ème édition, Vigot Frères éd., p. 89.
  • 16. 1952 - Rébikoff D. : L'exploration sous-marine, Arthaud, éd., pp. 129-136.
  • 17. 1952 - De Lavaur G. : Bulletin du Club Alpin Sous-Marin de Cannes n° 6.
  • 18. 1952 - Annales de Spéléologie, Tome VII, pp. 83-84.
  • 19. 1953 - De Lavaur G. : in Actes du 1er Congrès International de Spéléologie, Paris, pp. 87-90.
  • 20. 1954 - De Lavaur G. : Toute la spéléologie, Amiot-Dumont éd., pp. 17, 19, 102-112, 141.
  • 21. 1954 - Annales de Spéléologie, Tome IX, pp. 196, 201, 222.
  • 22. 1963 - De Lavaur G. : Les premiers pas de la Plongée Souterraine, Spelunca n° 4, pp. 10, 12.
  • 23. 1964 - Taisne J. : Dossiers de cavités naturelles du B.R.G.M. : n° 5176 (La Finou), 5177 (St-Georges) 5179 (Le Gourguet), 5181 (Le Lombard).

 

 

 

 

 

 

 

(1) la différence notable de profondeur au point bas -29 au lieu de -43 m.) constatée depuis, s'explique par l'imprécision des profondimètres de l'époque qui ne tenaient pas compte de l'accroissement de pression dans le tube de Bourdon.

 

 

 

 

(2) Voir la bibliographie de fin d'article et notam­ ment les n° 16, 17 et 20.

 

 

 

 

 

(3) voir bibliographie n° 28, 30 et 31.

(4) A l'époque nous avions coté le point bas à -27 m. Depuis plusieurs observations avec des profondimètres différents nous ont donné : -30 et deux fois -29 m., cote que nous adoptons désormais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(5) Scaphandre composé de trois bouteilles indépendan­ tes munies chacune d'un détendeur à deux étages : type de montage encombrant mais présentant le maximum de sé­ curité pour les plongées souterraines. Une des bouteil­ les sert à l'aller, la seconde au retour et la troisième à la sécurité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(6) voir la section verticale n° 4.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(7) Texte quelque peu défaitiste écrit en 76, au sor­ tir de la plongée ; voir plus loin. (8) Nous renvoyons le lecteur à ce sujet aux textes de D. Larribe dans le présent ouvrage.

 

 

 

 

 

 

(8) Nous renvoyons le lecteur à ce sujet aux textes de D. Larribe dans le présent ouvrage.

 

 

 

 

 

 

 

 

(9) Voir Spelunca 761n'3, p. 140 et info-plongée F.F.S. n° 11, p. 4.

 

 

 

(10) cf. Bibliographie n° 37.

 

(11) Ceci toutefois en ce qui concerne les spéléos­plongeurs français car dès 1969, mon collègue et ami Jochen Hansenmayer a utilisé un matériel et une tech­ nique qui commencent seulement à apparaître en France vêtement à volume constant, éclairage à lampe halogène, propulseur et bouteilles à haute pression de chargement (300 bars).


(12) Ainsi la galerie noyée amont de Poumessens-Cabouy longue de 1180 mètres et l'émergence de Bourne (Drôme) dont le troisième siphon a été reconnu sur 1325 mètres.