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Merci pour votre contribution cordiale et constructive.

Auteur Titre: Au sujet des ADD. Date
pierre eric salut

je me pose une question suite à ce témoignage "saisissant" :

(on ne remerciera jamais assez ceux qui ont le courage de raconter leurs misères...
Car ils nous apprennent et ils nous apportent beaucoup avec leurs témoignages…!
Merci Pascal et bon courrage...!)


POURQUOI LES DELAIS DE REACTIONS SONT (PRESQUE TOUJOURS) SI IMPORTANT ENTRE L'APPARITION DES SYMPTOMES ET LA MEDICALISATION ?

J'espère ne jamais être confronté à une telle situation. Mais si malheureusement ça devait survenir un jour je me demande si moi aussi je serrais aussi long à accepter "l'évidente" ou pas si évidente fatalité ou réalité ?

Après coup, il est facile de dire "mais il fallait y aller dès la sortie de l'eau". Sauf qu'avec le recul et surtout lorsque tu connais le "dénouement" il est toujours facile de dénoncer "le coupable", le multi récidiviste ADD.

Mais néanmoins cette latence dans le délai de réaction est caractéristique. Quelles raisons peuvent expliquer cela :

- Refus de l'accident ! (Ça n'arrive qu'aux autres. Non, pas à moi, ce n'est pas possible.) soit par peur, soit par "obscurantisme, soit par excès d'optimisme…

- Difficulté à interpréter les signaux ou difficulté à les accepter…

- Méconnaissance de la procédure.

- Crainte de déranger. "Ça va mieux, on va pas y aller pour si peu…!" Et de déclencher le Barnum. Surtout en spéléo où les centres hyperbares sont souvent moins accessibles.

- Pression du milieu. "t'es pas une fiotte…" ou ne pas vouloir déranger…
(Mais les copains sont là pour ça…!)

- Connaissance insuffisante des nombreux cas et difficultés à appliquer la connaissance théorique à la réalité. (Ça va mieux, on rentre à la maison..)
(Il faut lire "plongée accidents vécus" ça datte un peu, mais c'est EDIFIANT sur les conneries à ne pas faire et sur les fameux Facteurs favorisants…)


Sur le papier et c'est ce que tout moniteur enseigne, c'est qu'il faut foncer au caisson dès les premiers signes et que même en cas de doute où d'amélioration il vaut mieux rester en observation dans un centre spécialisé que de rentrer à la maison.

Mais le plus souvent ça ne ce passe pas comme ça…..!

Comme si la crainte d'être victime de l'ADD poussait le plongeur à refuser (inconsciemment) l'acceptation l'évidente ou pas évidente de son apparition.


Cela rejoint une question "pédagogique" que je me pose depuis un moment.
Globalement l'enseignement de la plongée est basé sur la gestion des accidents et sur les risques "mortels" que peut engendrer l'immersion.
Peut être est ce bien, sans doute même ! Car sans cela, peut être qu'il y aurait beaucoup plus d'accidents.
Mais néanmoins je me demande comment tant de plongeurs peuvent avoir envie de plonger avec un tel tableau…?

D'un autre côté face au constat de ce décalage énorme entre l'apparition des symptômes (archi connus de tous, car tellement répétés lors des formations..) je doute parfois de la méthode d'apprentissage et surtout de l'efficacité de ces résultats …!?

Je me demande aussi s'il ne faut pas y voir peut être une des raisons de cette peur peut être exagérée de l'Accident de Décompression. Le plongeur en a tellement entendu parlé que forcément, nous en avons tous une trouille bleue et que nous sommes prêts à tout pour ne pas l'avoir, pour ne pas le voir….!

Certes ça existe, mais c'est assez rare. Ensuite, d'une manière générale, si on agit vite, on a toutes les chances de s'en tirer et plutôt bien. De très nombreux plongeurs replongent après avoir eu un ADD. Certes il existe des cas "dramatiques" mais ce n'est heureusement pas la majorité des cas.

Tout ça pour dire que l'excès de prévention conduit peut être à l'effet inverse et que de stigmatiser à ce point les accidents en plongée conduit le plongeur non pas à les prendre à la légère mais à l'inverse à les repousser à les refuser inconsciemment tellement il les craint et il les redoute.

Certes un ADD, ce n'est pas banal, mais aller au caisson le plus vite possible, quitte à y aller pour rien et à se tromper, ce n'est pas non plus la garantie d'une paralysie certaine, bien au contraire…!




Enfin, mais c'est en partie un autre sujet, il serait possible de remettre en cause, tout du moins en partie nos connaissances dans le domaine de la décompression.

Car à bien y regarder les plongeurs spéléo dans leur ensemble font exactement l'inverse de ce qui est enseigné dans les cours théoriques de plongée. Ils bafouent toutes les règles et recommandations des spécialistes hyperbares.
Plongées yo yo, profils inversés, efforts, froid, plongés consécutives, stress, fatigue, etc… Et pourtant les accidents de décompressions ne sont pas légions. Tout du moins ils ne sont pas (à mon humble avis) nombreux au regard des plongées "atypiques" réalisées. Certes, il y a souvent des bends, il y a souvent des alertes, mais d'une manière générale, ce n'est pas la cause principale de soucis chez le plongeur souterrain.

A notre avantage : les mélanges respiratoires et la batterie de gaz utilisés pour la décompression, l'utilisation de logiciels de décompression ("expérimentaux…"), l'étanche, le chauffage, l'alimentation, les petits plus que le plongeur mer n'a pas forcément pour effectuer ses paliers.

Mais quand même, je trouve qu'au regard des plongées réalisées et des profils de dingue ( ex : la Baume des Anges ou la Mescla par exemple…) les profils des plongeurs spéléo défient tout entendement et toutes les théories hyperbares classiques.

Pour conclure, ceci d'une certaine manière, c'est aussi et peut être une cause de danger pour nous. Car à ce dire avec les plongées de dingues qu'ils font, ce n'est pas une petite balade, vite fait à – 80 qui va poser problème. C'est du " je touche et je remonte…!"
Sauf que, nous le savons tous, ce n'est jamais aussi simple, la preuve en est…


Bon voilà c'est tout, c'est déjà pas mal.
Comme quoi, y a jamais de petite plongée…!?


pierre eric deseigne
http://bullesmaniacs.org













2005-08-02 13:19:22
Oli Je connais la théorie des ADD mais n'ayant jamais eu ou du moins reconnu un ADD, je rejoint PE dans cet difficulté de reconnaitre les symptomes entre un ADD et une crampe, bloquage musculaire ... car c'est souvent décrit dans cette ressemblance.

Est-ce que ceux qui ont déjà vécu un ADD (léger) pourrait décrire exactement leur ressent ?
Est-ce que ces sensasions seront les mêmes pour tous ... j'en doute d'ou la difficultés à l'enseigner ...

Je penses qu'il est encore plus difficile de reconnaître ou d'accepter un ADD lorsque l'on n'a pas fait une plongée vraiment exceptionnelle ou différentes des autres ...

2005-08-02 13:46:45
jp.stef Bonsoir.

Toutes les raisons supposées par PE sont réelles. Il est TRES difficile d'être objectif envers soi-même (sauf schizophrénie : "je" regarde un autre qui n'est plus tout à fait moi). D'où l'importance de la surveillance (discrète et attentive) par les coéquipiers.

Je rajouterai un signe caractéristique de l'ADD : si le malaise diffus et les troubles physio ressentis s'aténuent ou disparaissent sous oxy c'est TRES probablement qu'il s'agit d'un VRAI ADD. C'est très bien décrit par Pascal.

Et puis l'oxy, il vaut mieux le prendre à -6 tant qu'on est en forme, plutôt qu'en surface, quand rien ne va plus...

Et je vous raconte même pas de remonter les 20 m en pente raide de la vasque de Lussac avec un bi 12 sur le dos et un ADD déclaré : costaud le Pascal !! En tout cas j'espère qu'il s'en remettra vite et qu'on le reverra sous l'eau, riche d'une expérience qu'il a eu le courage de faire partager aux autres.

Cordialement,
JPS
2005-08-02 22:45:16
marc Bonjour
De quel accident parlez vous et on se trouve le compte rendu?
Merci
2005-08-03 11:20:03
pe "bouteille 3 litres"....! 2005-08-03 11:33:54
marcagier Salut, il y aurait à dire sans doute quand à l'enseignement -je suis pour ma part frappé par la confusion de ce qui est (à grands efforts pourtant) transmis pour les niveaux de plongée -même en ayant eu une formation médicale (certes un peu lointaine!); pour le dire simplement, à ne pas hiérarchiser, on noie ce qui compte vraiment. Je ne développe pas là, ma connection étant plutôt lente en ce moment.

A retenir à mon avis ce que souligne JPS:
++++++++*si un trouble passe sous oxygène, c'est un ADD" ++++++++++++++++

Ne pas être rassuré donc que ça aille mieux -c'est quasiment une preuve thérapeutique: aucune raison que n'importe quel autre trouble passe sous oxy (le "banal" mal au dos dû au portage, la crampe d'un bras, etc...).
marc
2005-08-03 21:08:24
Hervé C Salut tout le monde.
Juste un élément sur ce que tu dis Pierre-Eric.
C'est issu de constatations sur le "terrain".
Avec un collègue (Bernard Pillet), lors d'un cycle de conférences pour des personnes préparant le MF1, nous organisons une séance sur les accidents et leur prévention.
Une partie de l'intervention se déroule comme suit :
Pendant environ 30 minutes on joue à un jeu avec les stagiaires où on leur demande de se rappeler leur meilleure plongée, de la raconter aux autres stagiaires et d'envisager différentes situations (plongée en eau froide, manque de visi, ...), etc...
Et après les avoir bien fait réver, on leur demande d'imaginer qu'en sortant de cette plongée, ils ressentent des symptômes d'ADD.
AUCUN ne l'accepte ni ne parviens à se mettre dans cette situation.

La conclusion ?

A mon avis (mais je ne suis pas psy), il est très dur pour quelqu'un d'imaginer que le plaisir intense (de la plongée bien sûr:-)) puisse être suivi de la douleur.
Je ne sais pas pourquoi, mais c'est ce que nous avons constaté sur plusieurs sessions, soit environ une cinquantaine de personnes se préparant au MF1.

Lors de la formation, cet exemple nous permet ensuite d'aborder la notion d'acceptabiité du risque et de sa gestion. Lorsque l'on aborde ces notions, les stagiaires avouent qu'on ne leur avait jamais parlé d'accident comme cela. Ils en ressortent assez chamboulés dans la tête.
C'est ce point précis qu'il faut améliorer les choses dans la formation à mon avis.
Certaines organisations à vocation "Tek" ont intégré cela avec plus ou moins de succès.

De mon coté, c'est sur ce point, entre autres, que je travaille avec les personnes que je forme et qui souhaitent passer le N4 ou le MF1.
C'est probablement pas parfait, mais ça marche jusqu'à présent.

Bonne soirée.
HC.
2005-08-04 19:47:13

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