Record de plongée 2002
dans la Doux de Coly

(Lacassagne)

 

par l'Equipe de l'EKPP (European Karst Plain Project)
Extrait de SD n° 163 p. 50-59

 

NDLR : Nous nous souvenons qu'en août 2001 Michael Waldbrenner, Reinhard Buchaly et leur équipe ont battu le record de pénétration dans les galeries noyées du Coly souterrain en parcourant une distance de 5000 m (Voir SD n° 159 p. 41-48). Un an après, les voilà qui récidivent et améliorent leur propre record en rajoutant 675 m à ce fabuleux siphon.

La campagne de plongée s'est étalée du 17 au 24 août et un compte rendu circonstancié de ces journées vient de paraître sur le site Internet de l'EKPP que l'on consultera avec profit en tapant : http://www.ekpp.de/projects/doux02/history.html

Nous remercions bien sincèrement les auteurs pour l'autorisation de publication de cette exceptionnelle aventure humaine qui concerne au plus haut point notre Périgord spéléologique, et plus particulièrement notre compatriote Hervé Deschamps avec qui nous avons dû échanger plusieurs courriers à propos des traductions.

Aperçu de la semaine
par Gertjan Verhoef

(traduction Alain Beverlain)

Samedi 17 août  :

Après un voyage insipide de 12 heures par la route (avec un arrêt de 2 heures pour dormir), j'arrive au village de Coly à 10 h 30. Dans le parc où nous avons réservé trois bungalows pour la semaine, un certain nombre des membres de l'équipe sont déjà arrivés. Tout d'abord, Reinhard, Michael et Hervé doivent faire une visite de courtoisie au propriétaire. Le groupe attend leur retour. Enfin, une voiture arrive et les visages radieux parlent d'eux-mêmes : nous avons le feu vert !

A midi, nous pouvons commencer à décharger les véhicules et les plongeurs de soutien peuvent amener les premiers équipements dans la grotte en commençant par les deux bouteilles de sécurité, l'une à 100 mètres et l'autre à 200 mètres de l'entrée. A présent, l'entraînement paie : se déplacer en scooter avec 7 blocs n'est plus un problème !  J

Très rapidement, les 30 bouteilles de décompression de Reinhard et Michael se retrouvent dans la grotte, de même que d'autres éléments du matériel. Nous regagnons les bungalows et commençons à préparer le dîner. Celui-ci est suivi du briefing : un point sur la journée. Tout le monde se dirige ensuite vers les chambres à coucher afin de se reposer convenablement ; une nuit blanche, c'est assez pour moi !

Dimanche 18 août  :

Après un petit-déjeuner constitué de pains au chocolat, nous nous rendons tous au briefing à 8 h. L'objectif du jour est d'installer deux cordes dans le puits, de fixer dessus et aux bonnes profondeurs les blocs de déco de Michael et Reinhard et de monter les habitats.

Nous vérifions si nous pouvons utiliser les pitons de l'année dernière pour fixer les habitats à la bonne profondeur. Quatre pitons doivent être remplacés, il faut donc employer le marteau. Des 4 équipiers (Jiles, Ian, Tom et moi-même), seul Tom a déjà installé des pitons auparavant : nous avons donc une longue plongée qui nous attend.

Après un petit cours de Reinhard sur la façon d'installer les pitons, nous nous mettons à l'eau avec deux relais chacun. Le premier piton se brise immédiatement dès qu'il est vissé. Après 88 minutes, ils sont tous en place ; Michael et Reinhard peuvent alors installer le premier habitat. Mais au moment où ils décident de revenir, Reinhard fait un dernier contrôle de l'habitat de Michael (flottabilité positive de 800 kg) et nous entendons un bruit violent. Un des anciens pitons s'est brisé et le choc a aussi cassé la corde qui maintenait l'habitat en place. Un petit contretemps… Pas de problème dit Reinhard, on s'en occupera demain.

Pendant ce temps, Paolo a filmé l'activité dans le puits : l'installation des pitons, des cordes et des bouteilles de décompression.

Lundi 19 août  :

Après un rapide petit-déjeuner, Reinhard et Michael font le briefing. On parle des activités du jour et elles sont réparties parmi les membres de l'équipe. Je ne plongerai pas aujourd'hui étant donné que je me suis porté volontaire comme responsable de surface, dont la responsabilité est de veiller à ce que les tâches soient accomplies et de noter qui est dans l'eau et pour combien de temps. Jiles et Wido ont demandé à s'occuper de la fixation des nouveaux pitons.

Mais ils doivent d'abord ramener l'habitat du fond du puits : suite à l'incident de la veille, l'habitat de Michael avait une fuite et a perdu tout son gaz pendant la nuit. Maintenant, la règle selon laquelle personne n'entre dans la grotte sans au moins un Trimix 21/35 sur le dos devient évidente : essayez de récupérer un habitat à 42 mètres au Nitrox 32 !

Le reste du groupe poursuit son travail et amène les bouteilles pour les plongeurs de soutien profonds. Pour deux équipes au recycleur, le plan est d'installer quatre relais et quatre scooters entre 1,5 km et 2 km de l'entrée avant la plongée de pointe. Cela permettra à Reinhard et Michael de se déplacer plus vite avec les scooters dans la première partie de manière à pousser plus avant leur exploration.

En fin de journée, les deux habitats sont montés par Michael et Reinhard et, comme chaque jour, le briefing a lieu après le dîner. Les plongeurs de soutien profonds répondent par l'affirmative à la question de savoir s'ils souhaitent un jour supplémentaire pour terminer leurs préparations. Cela ne constitue pas un problème ; c'était prévu dans le planning.

Mardi 20 août  :

Comme cela est maintenant une habitude, petit-déjeuner aux petits pains au chocolat. Après le petit-déjeuner, le briefing. Aujourd'hui, les dernières mises en place pour le soutien profond doivent se faire, ainsi que les dernières vérifications pour la plongée de Michael et Reinhard.

Nous mettons dix scooters Magnum à l'eau pour la pointe et les amenons au fond du puits pour que les équipes de soutien profondes n'aient plus qu'à les emmener. Ainsi, la première équipe de soutien profonde en circuit ouvert part installer deux dévidoirs et deux relais.

En fin de journée, il reste du temps pour une plongée « loisir ». Jiles, Wido et moi décidons d'aller découvrir la partie profonde. Planification : scooter jusqu'au fond du puits au Tx 21/35, ensuite progression de 5 minutes dans la grotte au Tx 18/45 et demi-tour. A 21 mètres, passage sur EANx 50 et sortie au scooter sur ce même gaz.

Mercredi 21 août  :

Aujourd'hui, le travail plus sérieux débute : deux équipes au recycleur emportent les scooters et les relais plus en avant. La première équipe recycleur partira tôt de façon à ce que la seconde équipe recycleur ait le temps de faire sa plongée et sa déco sans interférence avec la première équipe.

La première équipe emmène deus relais et deux scooters (en sus de leurs propres scooters et leurs bouteilles relais). Ils atteignent 1700 mètres. Excellent travail !

La seconde équipe recycleur devait aussi emporter deux scooters et deux relais en plus de son propre équipement. Malheureusement, il y a d'abord eu le mauvais fonctionnement d'un scooter au-dessus du puits, ce qui a nécessité la modification du plan de plongée ; ensuite, une combi étanche a pris l'eau et la plongée a été annulée. Dommage, mais comme le dit Reinhard, c'est quand même mieux que l'année dernière puisqu'ils devaient tout emporter avec eux.

Au cours de la soirée, nous apportons la dernière touche au plan de soutien pour le grand jour : mettre une équipe à l'eau toutes les heures pour vérifier que tout se passe normalement. Après cela, c'est l'heure de se coucher. Demain commencera tôt puisque Reinhard et Michael veulent être au bord de l'eau à 6 h.

Jeudi 22 août  :

Ça commence tôt ! Quatre personnes assistent les plongeurs de pointe et les autres doivent se tenir à distance. A 7 h 00, ils purgent leurs ailes et descendent : ce sera une longue journée.

A 9 h, je suis prévu dans la première équipe avec Hervé pour voir s'ils sont déjà de retour au premier palier. Ce n'est heureusement pas le cas et nous en profitons pour enlever du puits la corde des plongeurs de soutien profonds ainsi que le reste de leurs bouteilles. Nous trions les blocs de déco inutiles et les plaçons au sommet du puits. Après un bref intervalle de surface jusque 10 h, nous retournons voir à nouveau dans la grotte. Heureusement, toujours personne.

Cela continuera de la sorte toute la journée jusqu'à ce que l'équipe de 16 h revienne en disant que Reinhard et Michael sont dans le puits. Nous avons un message de leur part : « tout va bien ; 5670 mètres ». Ils veulent de la soupe et du thé chaud. Plus tard, ils nous signalent que nous pouvons sortir les bouteilles de déco profondes de la grotte. Le palier de 9 mètres à l'O2 pur dans les habitats débute.

A 0 h 30, ils veulent quitter les habitats. Jiles et moi avons l'honneur de les assister. Quel effort ! Un double recycleur assemblé entre un bi-20, ce n'est pas léger ! Après avoir capelé leur double RB80, Reinhard et Michael repartent à l'aide des scooters et quittent la grotte ensemble, surveillés de près par Jiles et moi. Ils font surface à 1 h 15 et racontent en détail leur plongée à toute l'équipe et pourquoi ils ont fait demi-tour.

Vendredi 23 août  :

Après une bonne nuit de sommeil, voici le jour du nettoyage. Tout le matériel doit sortir de la grotte. Cette fois, l'ordre n'a aucune importance ; nous pouvons tous prendre tout ce que nous pouvons.

Hervé et Tom sont volontaires pour le démontage et l'évacuation des deux habitats. Quelque trois heures plus tard, tout a été rapatrié, sauf… mais où sont donc ces fameux habitats ? Allons voir avec les scooters ! Hervé et Tom ont réussi à en démonter un et à le placer sur le tube de transport. Si nous voulons les aider un peu… Nous quittons donc la grotte pour discuter de la situation.

Peter et Ian vont ramener le premier habitat pendant que Tom et Hervé démontent le deuxième. Après 90 minutes, un habitat est sorti et l'autre est prêt pour le transport. Il est déjà 19 h 30 et le barbecue est prévu à 20 h… personne ne se sent l'envie de retourner à l'eau. Après un BBQ convivial, l'inévitable question arrive : qui va chercher l'habitat demain ? L'équipe des « Kaaskoppen » (têtes de fromage) se porte volontaire pour la récupération du dernier habitat.

Samedi 24 août  :

De nouveau, ça commence tôt ! Au bord de l'eau à 7 h et à l'eau à 8 h. L'habitat est attaché au tube de transport et sorti à l'aide des scooters. Au passage nous enlevons aussi les bouteilles de sécurité et exactement 62 minutes plus tard, nous faisons surface et trouvons Michael qui nous attend avec… des pains au chocolat. Un bel épilogue pour une semaine grandiose. Après avoir chargé notre matériel, retour aux bungalows, souhaits de bon voyage à chacun et en route vers l'Espagne, les vacances commencent…

La « pointe »
par Michael Waldbrenner

(traduction Francis Guichard)

Jeudi matin 22 août, la sonnerie de mon mobile Nokia me réveilla. Il était 5 h du matin ! J'ai regardé le téléphone avec étonnement avant de réaliser qu'il s'agissait de l'alarme que j'avais programmée le jour précédent. Lentement, je me suis souvenu que c'était le matin où j'allais entreprendre une nouvelle plongée dans une des plus longues grottes noyées d'Europe. Nous avions convenu de démarrer très tôt afin de bénéficier dans les parties profondes des heures matinales où la concentration est à son meilleur niveau, même si l'on devait ressortir après minuit comme nous l'avions programmé.

Je pris une douche et conduisis de Terrasson à la Grande Prade où la plupart des autres résidaient. Arrivé sur place, je m'aperçus que l'équipe était déjà partie vers la résurgence. Je montai à l'appartement de Reinhard et nous mangeâmes des spaghetti bolognaise au petit déjeuner. Les hydrates de carbone sont bons à prendre avant les grandes plongées : ils vous permettent de conserver un peu de chaleur et c'est pourquoi nous avons l'habitude de manger des nouilles avant ces plongées. Nous avons pris aussi des comprimés de calcium et de magnésium avec un peu d'eau et chacun de nous de l'Immodium, nos valves étanches ne résolvant qu'à moitié nos problèmes d'évacuation de digestion !

Après le petit déjeuner nous avons conduit jusqu'à l'emplacement du site de plongée et avons vérifié tout notre équipement avant d'endosser des couches isolantes et nos combinaisons étanches. Tout le monde a respecté le fait que nous ne souhaitions pas trop parler, mais il y eut quelques plaisanteries qui détendirent l'atmosphère.

Je vis l'équipe vidéo qui était déjà à l'eau : Paolo et Ian étaient prêts à filmer notre entrée dans le conduit noyé au fond de la vasque. Comme l'année dernière, je fus très impressionné par l'engagement de ces équipiers issus de différents pays mais désirant tous participer à ce genre d'expédition. Dirk et Wido nous attendaient dans l'eau pour nous aider à nous équiper ; Tom, Peter et d'autres nous fournissant assistance depuis la plate-forme en ciment. Nos sous-combinaisons chauffantes furent étalonnées et réglées à la bonne température puis nous avons sauté dans l'eau pour endosser le double recycleur RB80. Cette année, nous utilisons un nouveau type de respirateur avec dépression améliorée. Ceci nous confère une plus grande durée d'utilisation de gaz mais aux dépens d'une plus grande diminution de pression d'oxygène. Bien qu'ayant déjà testé ce nouvel appareillage au cours de plusieurs plongées au-dessous des 100 mètres de profondeur, nous étions intéressés par le comportement de la pression d'O² lors d'une si longue plongée. Pour cette raison, j'utilisai une jauge à oxygène pour repérer les données nécessaires à l'analyse des futures plongées.

Nous avons connecté un bloc en aluminium de 50/25 (50 % d'oxygène + 25 % d'hélium) au recycleur et branché celui gonflé à l'argon à notre vêtement constant. Cet apport d'argon supplémentaire sera utilisé durant la descente afin d'économiser celui prévu pour le reste de la plongée. Le bloc d'argon fut arrimé comme n'importe quel autre bloc de bouteilles et on le laissera tomber au fond du puits, prêt à être utilisé si le besoin s'en fait sentir pendant la décompression et l'entrée dans l'habitacle. Les dernières vérifications effectuées (phares de 20 Amp./h au cadmium-nickel et les quatre recycleurs) et nous voilà prêts à partir.

Un coup d'œil à mon ordinateur Shunto Vyper m'indique qu'il est 7 h moins quelques minutes, heure la plus tardive à laquelle nous voulions débuter la plongée. Chacun de nous deux a enfourché un scooter Gavin de type long et, dans une ultime vague d'au revoir à nos collègues, nous avons enclenché la gâchette.

En entrant dans la galerie noyée, il m'est venu à l'esprit que nous n'allions plus voir la lumière du jour, l'air frais et le vent pendant les prochaines 24 heures. Nous avons avancé avec nos scooters, côte à côte, sur les 300 mètres qui précèdent le puits. A un endroit du trajet, nous avons été aveuglés par les éclairages frontaux de 50 W-HID de l'équipe vidéo. Cependant, ils sont bien restés loin de nous, sachant pertinemment que nous ne voulions pas être retardés. Au sommet du puits, nous avons mousquetonné nos scooters à la corde permanente et ouvert nos recycleurs pour un dernier test. Nous étant assurés que tout allait bien, nous avons descendu le puits jusqu'à l'arrêt de -21 m après une brève station à -9 m pour vérifier l'état de nos habitacles. Au palier de -21 m, il y avait 5 réservoirs en aluminium de 2,25 m³ suspendus à une poignée : 3 contenaient du 50/25 de réserve pour la décompression en circuit ouvert ; un du 17/55 pour utiliser comme changement de gaz pendant la décompression du retour, et un dernier que nous allions utiliser maintenant. On y avait marqué « 60 » à l'aide de grands chiffres afin d'indiquer la profondeur maximum d'utilisation tolérée pour ce type de mélange. J'ai déconnecté le petit réservoir de 50/25 du bloc des bouteilles de gaz et l'ai détaché, le remplaçant par celui marqué « 60 ». Je pouvais entendre le bruit familier du mélange d'hélium à haute pression qui pénétrait dans le recycleur pendant que je purgeais le sac respiratoire.

Le mélange que nous respirions maintenant contenait 22 % d'oxygène et 70 % d'hélium. A la profondeur maximum que nous avons rencontrés ici lors de notre précédente plongée, ce mélange nous donnerait un effet narcotique correspondant à une plongée de l'ordre des 10 m, c'est-à-dire beaucoup moins que dans la plupart des plongées sportives habituelles. Pour une plongée comme celle-ci, nous voulions conserver l'esprit aussi clair que possible. En prime, conserver un pourcentage en azote très bas aide à décompresser plus efficacement dans de l'eau relativement froide.

Nous avons vérifié mutuellement notre équipement pour nous assurer que nous avions bien branché le bon mélange et nous avons continué notre descente. Nous avons dépassé les deux réservoirs en alu de 2,25 m³ contenant le mélange de 35/35 et un petit réservoir de 1,10 m³ avec du 30/40 à -42 m. A partir des 40 mètres, le bas du puits descend en pente douce jusqu'à -45. Là, nous prîmes nos batteries chauffantes qui nous fournissent également la lumière supplémentaire nécessaire pour la phase de décompression car nous savions que nous n'avions que onze heures d'éclairage environ sur nos boîtiers électriques principaux. Nous avons donc emporté chacun deux éclairages Barry Miller de secours, ainsi que d'autres à diodes électroluminescentes en plus. Nous avions également dans nos poches une tête d'éclairage complète de rechange.

A -45, nous avons récupéré trois scooters chacun et avons commencé notre voyage. Cela faisait 23 minutes que nous avions commencé la plongée. L'entrée dans la section profonde débute par une amusante chevauchée rapide à scooter, avec une longue courbe descendante qui s'incurve vers la droite. Cependant, étant sur une plongée d'exploration, nous faisions attention de ne pas risquer d'ennui tel qu'une déchirure de vêtement. Nous avons continué, la gâchette enfoncée, mais sommes restés très près l'un de l'autre et éloignés des parois. Au début, la visibilité était de l'ordre des 20 m et nous nous régalions. Je me suis demandé ce que Götz et Thomas avaient voulu dire à ce propos. Ils avaient apparemment rencontré de la « touille » à quelque distance dans la section profonde lors de leur plongée d'équipement de la veille. Pour moi, ceci ressemblait plutôt à une très, très bonne visibilité !

Un peu plus loin, nous nous sommes arrêtés et avons laissé tomber nos blocs d'argon. « N'oublie pas de brancher l'autre tuyau d'argon ! », pensai-je. Autrement, c'eut été un peu humide et froid quand j'aurais appuyé sur l'inflateur de combinaison. Quelques heures plus tard, cela aurait été notre dernier arrêt du voyage retour avant d'atteindre les réservoirs de décompression et les tubes chauffants…

Je n'avais pas froid du tout tandis que nous faisions du scooter le long de ce profond tunnel. La température de l'eau était de 12 ° C. Aux alentours du premier kilomètre, la visibilité commença à devenir mauvaise. L'eau prit une apparence laiteuse qui réduisit la visibilité à deux mètres. Nous restâmes très près l'un de l'autre, sachant que si nous nous perdions de vue la plongée devrait être annulée. Je me souvins alors de la forte averse qui s'était abattue deux jours plus tôt et que cela pouvait expliquer la mauvaise visibilité. J'espérais seulement que nous fussions capables de voir les scooters, blocs de bouteilles et dévidoirs de fil déposés vers la cote 1750 mètres. J'étais d'autant plus attentif que dans cette partie de la cavité il y a au moins quatre fils d'Ariane déroulés. C'est toujours la même chose : les plongeurs pensent qu'il est nécessaire qu'ils posent « leur ligne », et ils le font, bien sûr, dans les parties proches des entrées de grottes où existent déjà des fils en place. Pour ma part, je pense que cela ne sert qu'à créer des problèmes. Fort heureusement nous avions choisi la bonne ligne. Si nos scooters avaient été placés sur l'une des autres, nous aurions dû revenir en arrière pour rechercher la bonne.

Tout à coup, je vis quelque chose de brillant à travers l'eau laiteuse : c'était l'une de nos étapes. Nous avions retrouvé notre matériel et nous pouvions continuer l'exploration. Nous disposions maintenant d'un total de cinq scooters Magnum Gavin chacun, quatre remorqués et un tractant le tout. Chacun d'eux avait une autonomie de près de 2 h ½. Nous emportions aussi une bobine chacun et trois blocs alu de 80 : deux bouteilles relais avec un gaz respirable à -60 et une avec un gaz prévu pour -110 m contenant 16 % d'oxygène et 80 % d'hélium. Le même mélange emplissait notre bi-bouteilles dorsal de 20 litres mais cela était réservé pour d'éventuels problèmes. Les trois blocs étaient suffisants pour une durée prévue au fond d'un maximum de 11 heures. Comme indiqué plus haut, ce maximum avait été calculé en fonction de la durée de fonctionnement des lampes principales. Nous avions tablé sur 9 h d'exploration et il nous restait donc 2 h pour des délais imprévus. Tout temps plus long passé au fond nécessiterait l'usage des éclairages secondaires et des réserves dorsales de gaz.

Avancer en scooter par mauvaise visibilité ne fut pas une partie de plaisir mais les nouveaux réflecteurs des lampes frontales construits et juste terminés par Reinhard la semaine précédente produisaient un faisceau lumineux parfait qui améliore considérablement la distance visible. La position longue portée du réflecteur semble réduire substantiellement l'éclat de lumière diffusé vers l'arrière. Nous faisions bien attention à conserver nos rayons lumineux parallèles et toujours visibles - sauf lorsque nous ajoutions de l'air dans nos vêtements étanches ou que nous nous pincions le nez, ce qui faisait disparaître la lumière quelques secondes - ainsi nous n'avons jamais eu besoin de nous arrêter. Le respect d'une bonne discipline lumineuse était essentiel pour conserver une vitesse moyenne correcte et sans problème, surtout par des conditions aussi médiocres.

Après 108 minutes de parcours, je reconnus le creux dans lequel, l'an dernier, nous avions trouvé le fil d'Ariane cassé. A partir d'ici la profondeur diminue quelque peu et la visibilité a commencé à s'améliorer, revenant à environ 15 m. Ceci commençait à « coller » avec le rapport fait par Götz et Thomas (ils avaient dit avoir rencontré la mauvaise visibilité autour des 1600 m et nous l'avons eu vers les 1000 m). Fort heureusement, elle était localisée et avançait avec le courant. J'en conclus qu'elle devrait parvenir à la vasque demain soir, pouvant peut-être perturber les plongées de nettoyage.

Comme convenu, nous avons abandonné le premier scooter dans cet endroit peu profond et avons continué à avancer dans la galerie. Comme il n'y a que trois personnes qui ont plongé aussi loin dans la Doux il n'y a plus maintenant qu'un seul fil d'Ariane à suivre. Brusquement, la visibilité redevint mauvaise mais se stabilisa cette fois autour des 5 m. Lorsque nous avons atteint la précédente fin de ligne, à 4300 m, nous avons laissé tomber le second scooter. En ce point, mon ordinateur Vyper m'indiqua qu'il y avait exactement 3 h que nous étions partis. Puis nous avons suivi le fil d'Ariane que nous avions posé l'an dernier. Il ne fallut pas longtemps pour atteindre la section descendante dans la seconde partie profonde de la cavité. A -60, nous nous sommes arrêtés et avons branché la bouteille avec le gaz respirable à -110 m, laissant sur place celles prévues jusqu'à -60 m. L'an dernier, ne pensant pas que la galerie plongerait une seconde fois profondément, nous avions calculé notre plongée pour un maximum à -65 m et atteint la limite d'utilisation du mélange.

Lorsque nous sommes parvenus à l'extrémité de notre fil d'Ariane, à 5000 m, Reinhard me fit passer son scooter auxiliaire et, utilisant le grand dévidoir d'exploration, il noua le fil à l'ancienne ligne. Je remorquais maintenant deux scooters. Nous nous attendions à ce que la galerie s'enfonce beaucoup plus profond mais après le virage suivant la profondeur se stabilisa autour des 60 mètres. Je savais ce que Reinhard pensait : « Merde ! pourquoi n'avons-nous pas tenté d'aller plus loin l'an dernier ? ».

J'éclairais en avant les points d'ancrage du fil. Reinhard, étant plus rapide, m'est passé devant et avança jusqu'à l'amarrage suivant. Pendant qu'il était immobile je progressai en marche arrière et l'éclairais pendant qu'il attachait le fil tout en restant en position de marche. Nous répétâmes la procédure de cette façon, effectuant de bons progrès. Quittant le bleu, nous arrivâmes à une bifurcation. C'était la première véritable, exceptée la petite dérivation située juste à l'entrée de la cavité et cela nous ramenait loin en arrière. Nous décidâmes de prendre à droite car ce passage semblait être un peu plus grand. D'une façon générale la galerie allait maintenant en se rétrécissant. Nous envisagions tous les deux que la cavité puisse s'achever sous peu mais, néanmoins, elle continuait…

Tout à coup, j'entendis un bruit de bulles. Il provenait de la droite et donc, pensais-je, de derrière. J'utilisais alors le recycleur droit et il fonctionnait parfaitement. Je respirai un bon coup et m'arrêtai pour écouter si l'un des blocs secondaires fuyait. Au bout d'un instant, j'entendis de nouveau le pétillement des bulles mais c'était maintenant trop bruyant pour être une simple fuite. Reinhard venait juste de me dépasser et je vis la marque 640 m indiquée sur le fil d'Ariane. Je découvris finalement que les bulles provenaient d'un des tuyaux du raccord rapide Swagelok. J'espérais que ce n'était pas une valve de surpression, ce qui était peu probable puisque nous les avions ajustées seulement quelques semaines auparavant. J'ai fermé les valves une par une tout en avançant sur le scooter en suivant Reinhard et, finalement, tout redevint calme. J'ai attrapé mon manomètre de pression et il m'indiqua 180 bars. « Toujours O.K. », pensai-je : j'avais encore deux recycleurs en état de marche du fait qu'il comportaient chacun deux injecteurs. Quand même, la prudence était de rigueur et je décidai d'arrêter la plongée au prochain amarrage. Je fis signe à Reinhard et lui montrai le signal de retour. Il s'arrêta un instant et je savais qu'il pensait : « Pourquoi veut-il donc interrompre la plongée ? ». Mais, bien sûr, il acquiesça et retourna après avoir jeté un dernier regard vers la suite de la galerie. Elle continuait et il en restait suffisamment pour une autre fois ! Je n'ai pas dit à Reinhard pourquoi j'interrompais la plongée car maintenant tout fonctionnait normalement. Parfois, il suffit d'un simple prétexte pour abandonner…

Reinhard prit la boussole et le carnet et commença à inscrire la première marque de 660 m. Nous avions donc déroulé entre 660 et 680 m de fil d'Ariane. Plus tard, nous avons mesuré la longueur de fil restant et nous avons calculé que nous avions posé 675 m de nouveau fil. Il était en tête et mesurait profondeur, distance et temps de plongée tandis que je sauvegardais les données en appuyant sur le bouton de l'ordinateur Vyper. J'ai ainsi appuyé à 238 minutes, juste après avoir interrompu la plongée. Quelques minutes plus tard nous avons retrouvé notre relais bouteilles de -60 et, arrêtant les recycleurs, je les ai branchées.

Maintenant commençait le long trajet retour. Nous avons repassé le passage étroit de la partie peu profonde et repris les scooters puis retraversé la zone de mauvaise visibilité tout en récupérant le matériel que nous avions attaché au fil d'Ariane. On a également récupéré un vieux dévidoir qui avait été oublié ou perdu. Comme il était vide, il fallait bien le ramener pour le regarnir ! Quand nous avons atteint la fin de la partie peu profonde nous avons ramassé la dernière paire de scooters et nous étions de nouveau complètement équipés.

Nous avons plongé précautionneusement dans le « passage laiteux » en chevauchant nos scooters avant de retrouver finalement la bonne visibilité. Un peu plus tard, lorsque nous avons aperçu les blocs relais gonflés à l'argon, nous avons pensé que nous étions presque de retour à la maison. Parvenus à la pente qui remonte de la partie profonde, nous avons observé des paliers tout le long jusqu'au point -45 en utilisant ces arrêts pour détacher tous les scooters, bobines et blocs de bouteilles non nécessaires. Je pris mon petit cylindre gonflé au 30/40 et le branchai au recycleur. Après avoir purgé le sac respiratoire, je jetai un coup d'œil à Reinhard qui faisait la même chose et nous absorbâmes une grande goulée aux poches de boisson Platypus qui avaient été déposées-là. Elles contenaient du jus de citron acide, juste pour en différencier la couleur et le goût de ceux de l'eau de la grotte ! J'ai branché les tubes chauffants et attendu jusqu'à ce que je sentis la chaleur bienfaisante des résistances. Ah ! que c'était bon !

Deux heures après notre départ, les équipes de soutien ont plongé toutes les heures jusqu'au puits pour vérifier si nous étions de retour. Un coup d'œil à mon Vyper m'indiqua qu'il y avait maintenant 498 minutes que nous plongions ; c'était juste quelques instants avant qu'une équipe nous repère.

Nous avons monté jusqu'au palier de -36 et sommes passés sur le mélange 35/35. Nous savions que nous devions planer dans le puits pendant encore plusieurs heures avec le double recycleur sur le dos. Nous avions initialement pensé les enlever au pied du puits et les remplacer par un recycleur plus petit, mais nous ne l'avons pas fait car les paliers profonds sont trop courts. En tout cas, nous étions heureux de n'avoir plus maintenant qu'à nous délasser et prendre soin de nous…

Puis les premiers plongeurs de soutien sont arrivés et descendirent vers nous. Ils ont posé les questions prévisibles : « Quelle longueur ? » ; « Tout est O.K. ? » ; « Que voulez-vous ? ». Je répondis : « Demandez à Reinhard » ; « Oui » et « Crème glacée » (présentement, je savais seulement que c'était plus de 640 m). Ce fut dommage que tout le monde pense que « Crème glacée » avait été écrit comme une plaisanterie ! Bien sûr, j'espérais qu'elle me serait servie dans l'habitacle ; aussi j'écrivis une note pour avoir un échange sérieux avec nos gars de soutien lors de la prochaine rotation.

J'avais allumé ma lampe à LED et elle pendant maintenant vers le bas de la poignée d'alpinisme ; Reinhard avait allumé celle qui était connectée à son tube chauffant. Nous avions éteint nos lampes principales 18W-HID pour préserver un peu d'éclairage nécessaire à notre sortie de cette nuit.

L'équipe suivante arriva et ils apportaient un peu de thé. Cela avait bien meilleur goût que l'eau de condensation du sac respiratoire ou l'eau du siphon. Bien sûr, nous avions testé la potabilité de l'eau de la grotte avant les plongées.

J'écrivais dans mon carnet mes impressions comme elles me venaient à l'esprit et je surveillais souvent Reinhard, sachant que durant la décompression je ne devais pas laisser mon attention s'égarer dans les détails mais faire particulièrement attention à moi. Je souris parce qu'au même moment je vis Reinhard qui me surveillait également.

Ouf ! le moment arriva de bouger jusqu'au prochain palier. Maintenant ils devenaient plus longs. L'équipe suivante nous apporta de la soupe mais je n'ai pas aimé son goût. Je me suis forcé à en boire quand même un peu mais j'inscrivis sur mon carnet : « Je veux du thé ! ». Les messages écrits sur les carnets supportant les immersions constituent la méthode la plus simple et agréable pour communiquer sous l'eau. Je me suis demandé comment les plongeurs pourraient progresser dans leurs plongées sans ce génial et bon marché moyen de communication. J'ai repensé à mes plongées dans les eaux tièdes des îles Similian, en Thaïlande, où j'étais en avril dernier. Même là, j'ai utilisé des carnets « mouillables ».

Nous sommes montés jusqu'au palier de -24 et j'y fis un long arrêt pour m'habituer à la pression partielle de 1,6 bar en oxygène qui correspond au mélange 50/25 respiré à -21 m. Nous passâmes au mélange 50 % d'O² - 25 % d'hélium en prenant le petit réservoir que nous avions utilisé si longtemps précédemment pendant le raid. Les trois bouteilles aluminium de 2,20 m³ du même mélange étaient là juste au cas où nous aurions eu besoin de passer en circuit ouvert. J'ai ainsi exécuté tous mes changements d'inhalation de mélange en circuit ouvert pour le seul plaisir d'avoir un embout différent à chaque fois dans la bouche. A part çà, je n'ai ressenti à aucun moment, pendant la plongée, le besoin de recourir au circuit ouvert, les recycleurs ayant fonctionné parfaitement comme à l'accoutumée.

J'ai remarqué que Reinhard me regardait encore et nous échangeâmes le signe « OK, tout va bien ». Maintenant, les paliers commencèrent à devenir ennuyeux. Je m'amusai à jeter de petits morceaux de roche dans le puits et les regardai disparaître. J'abandonnai derrière moi quelques réservoirs attachés à la pince inférieure et déplaçai le reste plus haut. Le Vyper indiqua 664 minutes depuis le début de la plongée lorsque nous abandonnâmes finalement le palier de -21 m. J'attendais avec impatience d'entrer dans l'habitacle pour manger enfin quelque chose de substantiel. J'ai aspiré hors de son tube le reste de mon gel d'hydrate de carbone. Les spaghetti de Tanja avaient nettement meilleur goût ce matin, pensai-je, bien que cela ne fût point une bonne idée, mon sac respiratoire risquant d'être noyé par mon réflexe Pavlovien !

Les plongeurs de soutien allaient et venaient. Ils nous demandèrent dans combien de temps nous voulions entrer dans les habitacles et nous avons calculé le temps. Le chef des opérations de surface coordonnait tous ces travaux et il était sécurisant de savoir que tous nos aides étaient placés où il fallait et savaient exactement ce qu'ils devaient faire.

Nous approchions du palier des 12 m et on nous demanda qui désirait entrer le premier dans son habitacle. Nous décidâmes que ce serait Reinhard car sa combinaison chauffante était tombée en panne et il avait un peu plus froid que moi. Soixante-dix minutes plus tard, je décapelai mon recycleur et entrai dans l'habitacle. Au début, il y avait trop de gaz à l'intérieur et je dus lutter pour relever le siège mais je finis par y parvenir. La profondeur apparente était de 8,80 m et la température s'éleva vite à 20° C. On me tendit un message : Reinhard voulait l'aérosol nasal ; je le lui fis donc passer par un plongeur de soutien. Alors arriva enfin le container à nourriture. Elle était sacrément chaude. « Encore des nouilles » pensai-je ; mais les plongeurs sont comme les jeunes enfants, ils aiment tous les nouilles ! Au moins, il s'agissait d'un plat de nouilles chinoises et elles étaient appétissantes. Mais il y avait une autre soupe à boire ! Bah ! j'ai préféré accompagner mes nouilles avec l'eau du siphon.

Puis l'attente commença, rendue seulement supportable par trois heures de temps à plaisanter grâce à des messages « humoristiques ». Nous avons respiré de l'oxygène pur pendant 12 minutes, suivies par 8 autres de trimix 17/55. Le trimix était non seulement nécessaire pour succéder à l'inhalation d'oxygène mais aussi pour garder une pression d'O² basse dans l'habitacle car il y avait le risque possible d'un choc O² - CNS et des convulsions qui l'accompagnent. Fort heureusement, nous avons pu utiliser ce processus de décompression sans jouir de cette excitation particulière !

Cette année, les habitacles étaient disposés l'un en face de l'autre et je pouvais donc voir le hublot de Reinhard. De temps en temps nous nous faisions des signaux à l'aide de nos lampes. Après trois longues heures d'attente nous étions enfin prêts à quitter les habitacles. Comme Reinhard fut le premier à pénétrer dans le sien, il fut le premier à le quitter. Nous fûmes chacun accompagnés jusqu'au sommet du puits où nous avons capelé les doubles recycleurs. Les endosser sous l'eau, dans une caverne, après une plongée si longue, ne fut pas un petit amusement mais nous avancions vers la vasque d'entrée, entourés par notre dernière équipe de plongeurs de soutien.

Tout à coup, nous fûmes hors de la cavité et en eau libre. Là, j'ai brusquement commencé à avoir réellement froid. Nous voulions cependant achever la plongée en respectant une remontée de trois minutes par mètre et cela prit un bon moment pour franchir les 6 mètres restant. Finalement nous émergeâmes à la surface de la vasque. Le reste de l'Equipe était rassemblé sur la plate-forme et nous acclamait (calmement, comme si c'était moi !) et on nous aida à enlever les recycleurs pour la dernière fois. Comme l'an passé, Tanja sabla le champagne.

Tout notre équipement fut déposé dans une caisse séparée et gardé près de nous, prêt à être utilisé en cas de problème. Nous avions décidé de rester dans l'eau encore quelque temps avant de grimper dehors, juste par précaution, mais dix autres minutes frigorifiantes m'ont convaincu que je devais vraiment sortir. Il n'y avait aucun signe annonciateur de problème de décompression et j'ai grimpé le talus. L'année prochaine, je traînerai le tube chauffant tout le long jusqu'à l'entrée de la caverne !

Revenu sur la terre ferme, ma première pensée fut qu'il n'y avait aucune chance que je renouvelle cette plongée, quelle que soit la longueur de fil d'Ariane restant à dérouler…

Mais le matin suivant nous vit tous en train de discuter de la meilleure façon d'améliorer les choses pour l'exploration de l'année prochaine !

Composition de l'équipe « Coly 2002 » :

Reinhard Buchaly (D) exploration de pointe
Michael Waldbrenner (D) exploration de pointe
Götz Braeutigam (D) Equipement à 1750 m avec recycleur
Alex Braun (A) Equipement à 800 m avec circuit ouvert, éclairagiste vidéo
Michael Brusdeilins (D) Manager de surface, covoiturier
Hervé Deschamps (F) Eclairagiste vidéo, monteur des habitacles
Peter Fjelsten (DK) Intendant de surface, éclairagiste, aide aux « pointeurs »
Ian Pinhstone (UK) Equipement à 800 m avec circuit ouvert
Thomas Schädler (D) Eclairagiste, pose de spits et transport des habitacles
Dirk Zielinski (D) Equipement à 800 m avec circuit ouvert
Wido Langemheen (NL) Intendant de surface, pose de spits, plongées de nettoyage
Tom Karch (D) Pose de spits et habitacles, aide aux « pointeurs »
Paolo Passalacqua (I) Cameraman vidéo
Gertjan Verhoef (NL) Pose de spits, intendant de surface, aide aux « pointeurs »
Jiles Vedrhoef (NL) Pose de spits, aide aux « pointeurs » et sortie des habitacles