Plongées
à la grotte de Pâques

 

B. Léger

 

 


1. SITUATION ET HISTORIQUE DES EXPLORATIONS

La grotte de Pâques s'ouvre dans une petite falaise urgonienne, en rive gauche du canyon du Gard, à environ 300 m du petit village de Collias. Site archéologique de premier ordre elle a fait l'objet de nombreuses fouilles et a attiré, de longue date, plusieurs générations de préhistoriens ; la bibliographie de fin d'article en témoignera. Cette cavité constitue également l'une des énigmes hydrogéologiques les plus intéressantes des Garrigues Nîmoises. L'origine de son alimentation a fait l'objet de controverses passionnées : dérivation souterraine du Gard pour certains, émergence indépendante pour d'autres il a fallu attendre 1967 et une expérience de coloration décisive pour trancher le débat. Cinq kilos de fluorescéine immergés dans les pertes du pont de Dions, à l'entrée du canyon supérieur du Gardon, coloraient successivement les sour-ces des Fremgères, la grotte de la Baume et enfin, aprés un décalage de vingt jours, la grotte de Pâques.
De nouvelles colorations, dues àGuilhem FABRE, étendaient encore le bassin d'alimentation et prouvaient sans contestation possible que la rivière souterraine de Pâques est bien une dérivation souterraine du Gard. D'un débit d'étiage estimé entre 350 et 500 litres par seconde, la résurgence présente des débits de crue atteignant plusieurs mètres cube à la seconde.
Spéléologiquement parlant, l'exploration se révélait décevante : à 80 mètres de l'entrée la progression était stoppée par l'éternel ennemi de l'explorateur souterrain : le siphon. Après une tentative infructueuse de pompage, les premières explorations en plongée avaient lieu dans le siphon terminal. Comme tout réseau noyé de grande importance, l'historique des plongées est à la fois épisodique et copieux. Nous n'en rappellerons ici que les grandes lignes :

1969-1970 : plongées de l'Association Spéléologique Nîmoise par George BERNIEU ; le premier siphon est franchi ainsi qu'un deuxième de 230 m de long avec point bar à -25m.

1974 : deux plongeurs marseillais, Gilbert FRANCZIAKIS et Claude TOULOUMDJIAN franchissent, après un long bief, un troisième siphon de 50 m de long (-8 m). Vingt mètres plus loin, un quatrième siphon les arrêtes

1976 : Georges PREVOT, accompagné jusqu'au S.3 par Honoré AUBERT, reconnaît sur 80 mètres le S.4, jusqu'à la cote -20 m.

1978 : le 7 octobre, George PREVOT et Claude TTOULOUMDJIAN explorent sur 380 mètres de long le S.4, à une profondeur moyenne de 20 â 25 mètres.

1979 : le 21 juillet, Claude TOULOUMDJIAN, épaulé par Frédéric VERGIER et Patrick PENEZ, explore sur 635 mètres de longueur le S.4 ; arrêt à -27 mètres.

Intéressés par cette cavité et grâce à l'accueil favorable de Monsieur JOUBERT, Maire de Collias, nous avons réalisé deux nouvelles tentatives dans le quatrième siphon de la grotte les 17 et 25 mai 1980. Ces deux explorations ont pris l'aspect de grandes offensives tant sur le plan matériel qu'humain. Qu'on en juge : la seconde plongée a réuni 9 spéléo-plongeurs et a nécessité l'emploi de 27 bouteilles et de deux scooters sous-marins. Comme pour l'exploration récente de la Fontaine de Nîmes, les plongeurs de l'A.S.N. nous ont apporté leur entière et efficace collaboration ainsi que d'autres collègues de différentes régions ; qu'ils en soient tous vivement remerciés ici. Les résultats obtenus n'ont été possible que grâce à cette chaîne de solidarité dont les plongeurs de pointe ne constituent que le dernier maillon.

2. PREMIERE EXPLORATION : SAMEDI 17 MAI 1980.

Plongeurs :

François AUBERT (A.S.N.)
George BERNIEU (A.S.N.)
Jean-Louis CAMUS (F.L.T.)
Marceau LACROIX (A.S.N.)
Frédéric POGGIA (individuel)
Bertrant LEGER (F.L.T.)

Surface :

Pascal BOUYE (A.S.N.)
Patrick DUREPAIRE (A.S.N.)


Après les interminables préparatifs, mené dans la fièvre sous le porche d'entrée, les 15 colis sont acheminés au siphon 1 par Pascal et Patrick qui font la navette en un véritable travail de fourmis obstinées. Devant la vision impressionnante du tas de bouteilles relais à transporter jusqu'au S.4, george renonce sagement à faire des photos. Par équipe de deux, nous franchissons lentement les premiers siphons, avec deux charges par plongeur. Marceau, démuni de bouée, doit littéralement remonter en escalade le puits noyé qui marque la fin du S.2. Dans les éboulis des salles entre le S.2 et S.3, nous faisons la chaîne pour le transport du matériel, ponctué de glissades et de jurons sonores... Toutefois l'affaire est rondement menée puisque, une heure et demie après avoir pénétré dans la grotte, nous sommes tous réunis au bord de la vasque du quatrième siphon. En une rapide plongée, je vais déposer la bouteille d'oxygène à -6 m ; je suis surpris par la violence du courant : la rivi-ère doit débiter environ 1500 litres à la seconde.
Dans ces conditions, nous sommes un peu inquiets pour la pointe, les consommations en air seront certainement du double de la normale et les 600 mètres de fil d'Ariane que nous empor-tons avec nous semblent quelque peu optimistes.
A 20 h 00, dans le ronronnement du moteur des loco-plongeurs, nous disparaissons dans l'eau. Comme les précédents conduits noyés de la grotte, ce quatrième siphon est de toute beauté : la visibilité y est excellente et la galerie, creusée aux dépens d'un joint de strate, est vaste : cinq à six mètres de large pour quatre de haut en moyenne. C'est réellement le siphon idéal pour l'emploi des scooters.

Très vite, le conduit plonge à -25 m puis se stabilise à cette cote. A 350 m du départ du siphon, sur un fond clair de graviers et de sable, j'aperçois avec surprise une anguille de belle taille. Quittant le fil. d'Ariane, je plonge avec le scooter vers elle ; pas du tout intimidée et fascinée par le phare halogène, elle reste un moment à jouer dans mes éclaira-ges. Puis, puissamment, en se jouant du courant elle part vers l'amont nous distançant rapidement. La présence de ce poisson dans ce siphon si loin de l'entrée, pose une énigme : est-il -remonté par les boulidous avals du Gardon ou provient-il des pertes amonts distantes de plus de 10 kilomètres ?
Nous abandonnons notre première bouteille relais et parvenons vers 450 m dans un conduit de section beaucoup plus importante creusé à la fois aux dépends d'une diaclase et d'un joint de strate. Une dizaine de mètres de hauteur, prés de dix à quinze de largeur, c'est le véritable tunnel de métro noyé où la progression devient un perpétuel enchantement. De grands talus sableux, et par endroits des éboulis de blocs tapissent le fond. La profondeur a augmentée : -27 et bientôt -29 m. Je prend quelques rapides azimuts au compas : la galerie file plein Ouest et reste donc toujours parallèle au cours aérien du Gardon.

Nous parvenons bientôt à l'extrémité du fil d'Ariane posé par nos prédécesseurs, amarré sur un becquet rocheux. Les scooters sont abandonnés ici, mais dés les premiers coups de palme, nous devons déchanter : le courant est encore très sensible malgré la taille de la galerie. Habituellement, nous progressons en équipant avec une vitesse moyenne de 15 ou 20 mètres à la minute. Ici, nous ne faisons plus que du 9 mètres à la minute ; en amarant le fil d'Ariane aux parois, nous sommes obligés de continuer à palmer pour nous maintenir à niveau. Cent cinquante mètres sont ainsi dévidés; puis le siphon amorce une lente remontée. Les visions irréelles se:auccèdent : me retournant un moment j'aper-çois à plus de quarante mètres de distance les éclairages de Frédéric, petite silhouette perdue dans cette masse bleu-verdâtre... Un moment nous croyons que le siphon va déboucher, une longue langue de sable nous ramène à la cote -12 m ; mais âprés un brutal décrochement, le siphon plonge à -25 à nouveau. A 935 mètres de l'entrée du 5.4, j'arrive en bout de dévidoir dans une zone de blocs fracassés. Aprés avoir fixé l'extrémité du fil guide j'attends Frédéric qui possède le deuxième touret. Malheureusement il a été pas mal retardé par le volume de ses bouteilles et par sa bouée gonflée au maximum et il a du faire demi-tour à cinquante mètres de mon terminus, pour des raisons d'autonomie. C'est dommage car il me restait suffisamment d'air pour équiper encore 100 ou 150 m de galerie.

Retour ultra rapide avec le courant portant : au scooter, nous avons maintenant une vitesse de 38 mètres à la minute ! Aprés 1 H 30 de plongée, nous rallions le palier -9 ; sept minutes de décompression. A -6 m, nous entamons l'oxygène, il nous faudra encore 60 minutes de palier avant de sortir du S.4. Aprés 2 h 40 mn d'immersion, nous retrouvons nos collègues quelque peu réfrigérés par l'attente.
Sans nous éterniser, nous commençons à évacuer tout le fourbi dans un état de fatigue croissante. De ce retour quelques souvenirs confus : Marceau, imperturbable, portant à bras le corps un scooter dans les éboulis, la vasque du S.3 encombrée de plon-geurs et d'un tas de matériel en équilibre précaire, un pénible palier à la fin du S.2 dans une eau saturée de particules sableuses.
A minuit, le dernier plongeur s'extrait du trou ; un énorme feu de bois allumé par la "surface" réunit tout le monde et déjà les projets s'élaborent : calculs d'autonomie, pronostics sur le siphon...

FICHE TECHNIQUE DE LA PLONGEE DU 17 MAI

Temps passé sous terre: 6 h 00 dont 3 h 40 d'immersion pour les plongeurs de pointe.

Matériel utilisé :

pour les plongeurs de soutien : bis 2 x 12 l et bi 2 x 10 l à 230 bars.
Pour les plongeurs de pointe : Frédéric bi 2 x 12 1 (pointe), mono 15 1 (relais) mono 10 1 310 bars (re lais), mono 9 1 230 bars (passage des trois premiers siphons).
Bertrand bi 2 x 10 1 à 310 bars (pointe), mono 15 1 (relais), mono 10 1 à 310 bars (relais), mono 6 1 à 310 bars (passage des trois premiers siphons).
Bouteille de 15 1 à 150 bars d'oxygène pour les paliers -6 et -3.

Consommations :

Frédéric 9100 litres sur 11580 litres.
Bertrand 7150 litres sur 12400 litres.

Fil d'Ariane déroulé : 300 mètres
Parcours total effectué sous eau : 2490 mètres
Durée totale des longées : 3 h 40 mn.
Décompression 1h 15 mn dont 60 mn à l'oxygène pur.
Vitesse moyenne de progression aller dans le S.4 : 9 m/minute
Vitesse moyenne retour : 38 m/minute Locoplongeurs utilisée jusqu'à 635 m.

 

 

3. DEUXIEME EXPLORATION : SAMEDI 24 ET DIMANCHE 25 MAI 1980

Plongeurs :

François AUBERT (A.S.N.)
George BERNIEU
Jean-Yves BOSCH! (A.S.N.)
Jean-Marie CHAUVET (G.S. les Vans)
Pierre LANDRY (A.S.N.)
Marceau LACROIX (A.S.N.)
Frédéric POGGIA (individuel)
George PRBVOT (individuel)
Bertrand LEGER (F.L.T.)
Surface : Pascal BOUYE
Bruno FROMENTO
Pascale DIQUELOU (Tous A.S.N.)
Thierry MONTESINOS
Christophe VIALLA

Le 24 mai, plusieurs plongées de préparation sont réalisées par George (Bernieu), Jean-Marie et Jean-Yves. Les deux locoplongeurs sont acheminés jusqu'au S.4 par Jean-Marie et Georges qui en profitent pour tirer une série de diapos. Toutes les bouteilles relais sont passées dans le S.1 par Jean-Yves aprés six navettes et portées jusqu'au S.2 par Christophe.
Le lendemain, entre 17 h 45 et 18 h 30, huit plongeurs pénètrent dans Paques se succédant par équipe de deux. George mi-traille tous azimuts, aveuglant les porteurs avec ses hyper-flashs... Frédéric et moi, qui venont.en queue de caravane, progressons sans charge dans un confort relatif. Tout le matériel est vivement acheminé par nos six collègues ; quand nous émergeons du S.3, toutes les bouteilles relais sont déjà pétes sur la grève du dernier siphon.

Geoges(Prevot) fait une rapide plongée dans le S.4, déposant la bouteille d'oxygène à -3 mètres et portant une des bouteilles relais à environ 100 mètres de l'entrée. Frédéric s'équipe minutieusement ; nous avons convenu tous les deux de partir avec un décalage d'une vingtaine de minutes. Ainsi le deuxième plongeur pourra profiter de l'équipement en fil d'Ariane plus en amont et gagnera du temps au locoplongeur. Véritable grappe de bouteilles humaines, frédéric s'immerge sous les coups de flash de George ; un moment, nous percevons encore le lancinant ronron de son scooter puis c'est le silence. Tout le monde s'installe pour l'attente mais instruits par l'expérience douloureuse de la semaine précédente, nous ne nous sommes pas embarqués cette fois sans biscuits : réchaud, nourriture, boissons chaudes et jeu de cartes !

Trente minutes aprés le départ de Fredo, je plonge à mon tour aprés un réconfortant bouillon chaud. Dans ce siphon de grand luxe, les deux passages de Georges et de Frédéric n'ont même pas troublé l'eau ; je retrouve ces visions céladon qui aprés plus de treize cents plongées souterraines ne m'ont encore ni blasé ni lassé. A 300 mètres de l'entrée, au détour de la galerie je tombe sur Frédéric qui m'attend là depuis 25 minutes ! Tel un monstrueux Quasimodo, il me désigne au niveau de son cou un énorme goitre d'aspect fantastique. Décidemment, il joue de malchance avec son volume constant (nous tairons pudiquement la marque ici) la soupape fonctionnant mal il se retrouve à demi étouffé. Pour lui l'explo est finie ; il me tend son dévidoir puis me propose ses bouteilles relais non encore utilisées, mais avec mes trois bouteilles j'ai déjà suffisamment de charge. Nous nous séparons. Il me faudra quarante neuf minutes su.locoplongeur pour atteindre la cote 935 mètres. Scooter abandonné, fil d'Ariane branché et de nouveau la rude résistance à l'avancement en raison du courant. Quinze mètres aprés le branchement de cordelette, je laisse en rive droite un conduit de plus faible section qui remonte franchement, simple cheminée je pense.

La profondeur décroit doucement et la gelerie marque un palier à la cote -20 mètres, je parcours prés de 150 mètres à ce niveau. Dunes de sable et amas de blocs fracassés se succèdent de façon monotone. Depuis longtemps j'ai abandonné mes deux premières bouteilles relais. Cote 1180 mètres, nouveau cran de remontée à -15, direction toujours plein Ouest. Je parcours encore quarante mètres et brusquement la galerie change de direction et de section : vers le Nord, c'est maintenant un canyon de 5 mètres de large pour une dizaine de mètres de haut. Les dépote sableux ont disparu, sur un plancher de roche nue j'aperçois successivement deux anguilles toutes aussi vivace que celle rencontrée il y a une semaine. Par une série de petits ressauts, je regagne la cote -6 mètres, purgeant sans arrêt mon volume. Changement de touret, 300 mètres de fil d'Ariane ont été déroulés ; vingt cinq mètres plus loin, je suis à -3 mètres. Mon décompressimètre est au début de la zone des 6 mètres et il faudrait 45 minutes de paliers pour émerger. Mon autonomie en air n'est pas suffisante. Curieuse sensation, aprés une aussi longue plongée, de se retrouver sous une surface libre sans pouvoir l'atteindre. Avant de faire demi-tour, j'inspecte les lieux : devant moi, à une quinzaine de mètres, le plancher de la galerie remonte en pente douce par un long plan incliné et la profondeur ne doit plus être 'que d'un mètre cinquante au maximum. Au dessus de ma tête, mes éclairages illuminent le violent remous d'un puissant cou-rant de surface. Sur le sol je trouve un nouveau poisson (Hotu?) déjà légèrement. dépigmenté et quelque peu flapi ; je le touche il réagit à peine. Pauvre bestiole, piégé par les pertes du Gardon et condamné à une lente agonie.
Comme la semaine dernière le retour est très rapide : en 10 minutes seulement les 325 mètres qui me séparent du locoplongeur sont avalés à. la palme. Récupérant au passage mes trois bouteil-les relais je reviens sans histoire au premier palier de -9 mètres. Frédéric, prévoyant, m'a laissé sa bouteille de palier air. Je me retrouve au palier avec une orgie de matériel : six bouteilles relais et le loco !
Pour la Xème fois, j'entame la fastidieuse procédure de décompression : dix minutes à -9, vingt et une minutes à l'oxygène à -6, trente minutes à -3. Afin d'économiser mes éclairages, j'éteins toutes les lampes. Dans le noir absolu, je classe mentalement les souvenirs et impressions de cette plongée.

Marceau me rejoint à -3 en plongée libre et commence à évacuer les grappes de bouteilles. Je termine ma décompression et émerge après 3 h 06 mn de plongée dans le S.4. En dégustant une soupe brulante, je raconte succintement les résultats à tous les parti-cipants de l'aventure. Il est une heure du matin et la fatigue commence à poser ses points d'orgue sur chacun de nous. Il ne faut pourtant pas s'endormir : trois siphons nous séparent encore du jour et prés de 250 kilos de matériel restent à évacuer. C'est de nouveau l'interminable chaine dans les éboulis.

Mécaniquement, les gestes s'enchaînent malgré la lassitude gagnante : équipement plongée, franchissement des siphons, désé-quipement, portages... A la fin du S.2, je dois encore faire 15 minutes de paliers à l'oxygène, vidant la bouteille.

A 3 h 15, nous sommes dehors et ].'équipe de surface nous délesté du matériel. La grotte de Pâques est maintenant reconnue sur 1800 mètres de long dont 1570 mètres de siphon ; dans cette aube du 26 mai, nous avons tous le sentiment d'avoir vécu une aventure modèle.

FICHE TECHNIQUE DE-LA PLONGEE DU 25 MAI

sous terre : 9 h 30 dont 4 h 22 mn de plongée pour le plongeur de pointe.

Matériel utilisé :

pour les plongeurs de soutient bis 2 x 12 1 à 200 bars.
plongeurs de pointe : Frédéric bi 2 x 15 1 à 230 bars, mono 12 1, mono 9 1, mono 6 1 310 bars.
Bertrant : 3 monos 10 1 320 bars, bi 2 x 10 1 320 bars (pointe), mono 6 1 320 bars.

pour la décompression :
2 monos 8 1 à 230 bars, bouteille de 15 1 d'oxygène pour les paliers de -6 et -3 m.

Consommation :
Bertrant 11.800 litres d'air sur 17.900 emportés,
1500 litres d'oxygène pour les paliers -6 et -3 m.

Fil. d'Ariane déroulé : 325 mètres.
Durée totale des plongées : 4 h 22 mn.

Décompression : 1 h 16 mn dont 1 h 06 mn à l'oxygène pur.

Vitesse moyenne de progression dans le S.4 au scooter 19 mètres/minute.
Vitesse moyenne de progression aller dans le S.4 à la palme 9 mètres7minute.
Vitesse moyenne du retour : 38 mètres/minute. locoplongeur utilisé jusqu'à 935 mètres dans le siphon 4.



4. L'AVENIR...

L'ère des plongées souterraines à grande distance en solitai-re est maintenant bien révolue ; les explorations menées à la grotte de PAques en apporteraient, s'il en était besoin, la preuve. Sans l'action commune de dix plongeurs, le franchissement du Siphon 4 aurait été pratiquement irréalisable. Pour notre part, c'est la deuxième fois seulement que nous avons vécu une plongée souterraine réalisée dans une ambiance aussi extraordinaire (avec celle du trou Madame, Lot, 2465 m de siphon). Peut-on aller plus loin dans la grotte ? La réponse est sans aucun doute affirmative et ne constitue qu'un problème logistique plus d'autonomie en air donc plus de bouteilles à transporter.
Peut-on espérer trouver une longue zone dénoyée à la fin du Siphon 4 ? Là, les perspectives sont nettement plus pessimistes ; le franchissement du quatrième siphon correspond simplement à un changement de direction du conduit (plein Nord) et à une remontée temporaire dans le pendage des couches. Il est probable, à notre avis, que la galerie va reprendre sa direction générale, Ouest, et donc replonger. La technique à adopter pour les futures plongées à Pâques est simple : les plongeurs de pointe auront à transporter une petite bouteille d'oxygène (biberon) afin d'effectuer une décompression rapide à la fin du S.4. Il serait préférable de reprendre les plongées en période d'étiage prononcé : en effet, avec un courant moins violent, les temps de passage des siphons et surtout les durées de décompressions seront réduites. Quant à la topographie précise du réseau noyé, tache ingrate mais indispensable, elle ne pourra être réalisée raisonablement que lors d'un camp de plongée de plusieurs jours. Camp que nous sommes en train de mettre au point.

5. BIBLIOGRAPHIE

1. 1898 MAZAURIC (F.)- Le Gardon et son canyon inférieur, Spelunca Mémoire, Tome 2, n' 12.

2. 1926 MARCELIN (P.)- Contribution à l'étude géographique de la Garrigue Ntmoise, Etude Rhodalpines, Lyon, pp 37-165.

3. 1935 BAYOL (Abbé)- Mémoire d'un vieux fouilleur, Tome II : La Grotte de Pgques, Bulletin de la société scientifique
d'Alès, 53 pages, 20 planches.

4. 1945-47 PAULUS (M.)- Etude sur la faune quaternaire de la val-lée du Gard ou Gardon, Bulletin du Muséum d'histoire naturelle de Marseille, Tome 5, n° 3-4, Tome 6, n°1-2, Tome 7, n'1-2-3.

5. 1935 LOUIS (Capitaine)- Le Gard préhistorique, p. 225.

6. 1965 A.S.N. Activités des groupes in Spelunca Bulletin, n'4, p. 50.

7. 1967 FABRE (G.), COSTE (J-L.), REPKAT (M.)- Pompage et explo-ration de l'émergence de Bord Nègre, Spelunca Bulletin, n' 3, pp. 221-224.

8. 1967 RAVOUX (G.), BAZILE (F.)-Le paléolithique de la grotte de Pgques, cahiers Ligures de préhistoire et d'archéologie, n°16, pp. 15-26.

9.1968 RICOLVI (M.)- Contribution à l'étude hydrogéologique de la région d'Uzès, Thèse de Sème cycle Science, 85 p., Mont-pellier.

10. 1970 FABRE (G.)- Gardon souterrain et géomorphologie de la grotte de Poques (Canyon inférieur du Gardon), Bulletin du C.D.S. du Gard, n' 14, pp. 15-19.

11. 1970 BERNIEU (G.)- Rapport des plongées souterraines à la gratte de Piques.

12. 1972 FABRE (G.)- Le problème du Gard souterrain à la grotte de Pâques, Collias (Gard) dans les garrigues Nîmoises, Spelunca Bulletin, n°1, pp. 14-15.

13. 1978 PREVOT (G.)- Plongées souterraines à la grotte de Pâques, 2 pages, inédit.