Gouffre Pouet-Pouet (Doubs)

 

par Frédéric Martin - septembre 2007


 

Plongée du 22.09.07

Plongée du siphon amont à la côte -160m.
Franchissement d'un S1 (25m;-3), grande salle avec cheminée de 10m,40 m de rivière, S2(34m,-5), 40m de rivière jusqu'à un S3 non plongé.
Topo effectuée durant l'exploration.
Portage rendu un peu sportif par le peu de porteurs (3) pour 4 charges plongées. Les 3 méandres se sont bien défendus
Temps passé sous terre : 8 heures
Temps au delà du S1 : 1h30
Merci à Jean Pierre Villégas et Thierry Tissot pour le portage, Joel Enndewell pour les bobinos et Besac Plongée (mag de plonge sur Besançon).
Mais bon, c'est plus ce que c'était un plongeur avec 2 Kits mais on va où.............
FRED

Le 30/09/2007

Les week-end se suivent mais ne se ressemblent pas ……

Cette fois nous sommes 5 pour acheminer les 4 charges plongées, c'est donc plus serein que nous pénétrons sous terre. La cavité, avec l'eau tombé ces derniers jours, a changé de physionomie, nous avons donc affaire à des puits arrosés, et des méandres « humides », cela n'est pas très encourageant pour la suite, mais bon l'ambiance est super.

Arrivé à la rivière je change de costard, les copains portent les charges jusqu'à la voûte mouillante et m'abandonnent. Ils me rejoignent à vide au-delà de cette dernière par un parcours latéral fait d'escalade et de puits dans le boue. Nous nous retrouvons derrière la voûte, tout le monde récupère son sac et nous grimpons la dernière cascade de 5m, cette fois tumultueuse, pour arriver à la plage devant le S1.

L'eau y est relativement claire mais le débit important. Après la séance d'équipement sous les flashs, je me lance dans le S1 appareil photos en main pour saisir quelques clichés sans prétention (heureusement). Sortie du S1 portage jusqu'au S2 en prenant quelques photos inoubliables !!! S2 puis portage. Je laisse mon ami numérique et vlac ma sangle de palme décide de finir l'explo ici. Après une petite réparation je m'engage dans ce S3 qui est vraiment pas du même type, la roche est ici très découpée mais surtout très proche !!!! Négociant toutes les chicanes et étroitures calmement je me félicite d'avoir opté pour l'option à l'anglaise. Au bout de 15m un élargissement me fait dire que je viens de franchir les dents de cette bouche calcaire. 5 m plus loin je déchante et dois m'engager à reculons dans une étroiture plus sévère, sans pouvoir attacher convenablement mon fil. Derrière ce rétrécissement changement complet de physionomie, je suis face à -12 m face à un talus d'argile liquide qui remonte brusquement jusqu'à la voûte sur ma gauche et un passage onctueux sur ma droite. Je cherche en vain une protubérance pour lier mon fil afin qu'il ne prenne pas d'angle pour pouvoir franchir à nouveau l'étroiture. J'ai soulevé énormement de boue et dois avancer de quelques mètres pour trouver à nouveau une visi suffisante. Mes bulles frottent sur un plafonds très incliné et décrochent le « suc gastrique », après la bouche me voilà dans l'estomac et je suis en train de me faire digérer !!!!

Je n'arrive pas à attraper mes plombs largables coincé sou bloc, cependant une protubérance apparaît, je saisis ma chance, attache mon fil coup d'œil sur copain aladin, je suis à – 9 m, puis plus rien noir total. Je décide que pour aujourd'hui cela suffit. A tâtons je fais un « nœud de collégienne » récupère à l'aveugle le bobinoir que je ne peux sécuriser (merci Jojo pour l'astuce de l'élastique frein qui évite qu'il se vide), je le garde à la main pour parer à un fil baladeur. Dans mon départ, j'ai du emporter le fil derrière moi et à présent je le sens me suivre dans le courant caressant mes palmes. J'arrive à tâtons à l'étroiture et bien sur je ne peux la franchir, comme prévu le fil a glissé dans une étroiture (c'est pour cela que je n'ai pas continué plus en avant l'explo). Après d'après négociations en finesse sur un fil de 1.5mm, je m'extirpe de ce pot de pue. Les étroitures suivantes ne sont que broutilles et je ressors trrrrraaaanquillement.

Mais bon, j' y retourne en aveugle après avoir retrouvé mes plombs largables et attache au mieux le fil jusqu' à la dernière étroiture que je franchi à nouveau et équipe d'un plomb mais bon derrière il y encore 15m de fil puant.

Je rejoints les copains, en visitant quelque cloches dans les siphons et nous remontons sereinement.

Merci à eux : Jean Pierre, Mouloud, Gilles et Bastien pour leur portage.

35 m de première, pas de topo et 6h00 sous terre.

 

la plage, par le groupe spéléo du Doubs

le départ du S1, par le groupe spéléo du Doubs