Résurgence de Maaras

Commune de ANGITIS

Expéditions 1978 - 2003


Province de DRAMA - MACEDOINE - GRECE

Le Karst du Massif du Falakro

 

Résultats des travaux hydrogéologiques et Topographiques

Par Pascal REILE Hydrogéologue

Fédération Française de Spéléologie - PARIS - France

Equipe de plongeurs spéléos : Avalianos Giorgos, Cordier Régis, Cordier Vincent, Filippi Elisabeth, loannidis Nikos, Laethier pascal, Reile Pascal.

Et plus récemment : TRAVELAS Giorgos, KORILOS Kostantinos, KATSANOS Periklis, THEODOSIADIS thomas, TRIZONIS Vasili, DIAFAS Nikos , GIANNOPOULOS Vassili.

HISTORIQUE

Eté 1978

Madame PETROCHILOU, Présidente de la (Société)Spéléologique Grecque nous reçoit à ATHENE et nous indique un secteur d'étude et une série de grottes intéressantes à explorer. Madame PETROCHILOU nous conseille de plonger les résurgences de Macédoine et nous présente Monsieur G. AVALIANOS qui sera notre guide par la suite.

 


Pascal REILE et Vincent CORDIER
Plongée siphon 1980

Avec notre guide, nous visitons quelques anciennes mines grecques près d'ATHENE, puis nous nous dirigeons vers le Nord de la GRECE, en Macédoine.

Là, nous visitons la grotte d'ALISTRAS, très richement concrétionnée. Outre un plan topographique, nous réalisons une série de diapositives de cette grotte.

Puis nous plongeons à la résurgence de MARRAS. Nous passons un premier siphon de huit mètres et faisons un relevé topographique des trois cent mètres de galerie à l'air libre qui existent derrière cet obstacle. Monsieur AVALIANOS nous accompagne lors de cette exploration.

 

 


La première photo de Vincent CORDIER post siphon en 1978 L'épopée commence...

 


Vincent CORDIER au siphon N° 3

1978 - 1980

A l'initiative de Monsieur le préfet de DRAMA, l'ingénieur de travaux Mr KAPAS réalise un travail de forage et de maçonnerie important à l'entrée de la grotte de MAARAS. Un tunnel d'accès qui court-circuite le premier siphon de huit mètres est aménagé


Dynamitage du Siphon N° 2
siphon NIKOS


Août - 1981

Avec l'aide d'une architecte interprète Melle Anna BAZDEK, nos explorations peuvent se poursuivre. Deux siphons de trois et trente mètres

sont franchis en plongée. Nous explorons deux kilomètres de galeries derrière ces siphons. Nous aidons monsieur Nikos IOANINIS à passer le premier siphon. Pour saluer le courage de notre ami néophyte, ce passage portera désormais son nom.

 


la salle de l'acropole
première grande découverte post-siphon


Pâques 1982

Les conditions météorologiques ne permettent pas de plonger à MAARAS. Nous prospectons la région à la recherche de puits ou de grottes susceptibles de rejoindre le système karstique sous jacent.

Un puits de 138 mètres de verticale est découvert grâce à l’aide d’un habitant chasseur de la commune de OHIRON : Monsieur CHRITOPHOS. Décédé par accident agricole, le nom portera désormais son diminutif CHRISTOS.


la salle de l'acropole
première grande découverte post-siphon


ETE 1983
Un tunnel routier qui court-circuite la zone d’entrée est aménagé. Lors des travaux, un gisement paléontologique est mis à jour dans la galerie, ancien exutoire fossile de la cavité. (Rhincéros ...)
Nos explorations se poursuivent et le S4 est franchi avec beaucoup de difficulté. Ce sont 4280 m qui sont découvert au total. Un traçage à la fluorescéine sera réalisé dans les pertes de OHIRON.

1992 - Travaux aménagements
Découvertes des gisements paléontologiques et archéologiques.
Creusement du tunnel – début visites publiques.

ETE 1995
Une mission de reconnaissance nous permet de découvrir que nos découvertes ont été valorisées par les structures locales et que des aménagements permettent de visiter partiellement la cavité.

Une exploration jusqu’au siphon S4 laisse apparaître un violent courant d’air. Ce passage latéral soufflant nous intrigue et fera l’objet d’une expédition les années suivantes.

ETE 1997
Une demande d'autorisation d'exploration est faite. La complexité du dossier impliquant archéologie, universitaire et ministère ne facilite pas notre démarche. Un contact tardif avec le Professeur XEIDAKIS et le représentant du ministère de la Culture Mr JIANOPOULOS, nous permet d'obtenir une autorisation limitée sous la responsabilité de Mr XEIDAKIS. Nous entamons une série d'exploration qui vont se solder en cette période de fort étiage (1 m3/seconde) et après le dégagement d'un passage latéral par le franchissement du siphon 4. Ce passage permet d'éviter le siphon de 60m après un passage en voûte mouillante de 5 m,. La progression nous permet de retrouver les galeries découvertes jusqu'à la côte 4280 m.

Le franchissement du siphon 5 sera une formalité après un recreusement des sables qui bloquent un petit chenal de plafond. L'exploration va nous mener jusqu'à la cote 5871m, point de confluence de 2 affluents qui se terminent sur siphon à respectivement à 6076 m et 7791 m.

La topographie de 8544 m sera réalisée complètement. Mr Nikos IOANINIS réalisera la totalité de l'exploration lors de nos travaux de topographie. Une aide locale nous viendra du représentant du canton Mr LEFTERI, Maire de KOKINOIA .

L'hydromètrie, la chimie et la thermométrie viennent en complément des expériences de traçages menées lors des campagnes précédentes.

ETE 2002
Après un premier portage de matériel à Maaras jusqu'à la voûte mouillante de l'ancien S5 puis à la zone de confluence, le S6 est trouble, probablement à cause des orages des jours précédents. Le niveau général de l'eau dans la grotte est très bas (environ 10 cm de moins qu'il y a 3 ans) et continue à baisser malgré les pluies.

La plongée du S6 d’environ 30 m , peu clair permet de découvrir et de topographier 1500 m de nouvelles galeries. L'actif se poursuit jusqu'à un nouveau siphon à 7500 m de l'entrée. Il recoupe sur environ 500 m un très gros fossile barré par une énorme trémie.

La plongée du S7, à 7800 m de l'entrée ne permet pas de franchir le siphon, trouble, est exploré jusque vers -15 m et continue à descendre avec de forts remplissages de sables.

Parallèlement l’exploration des deux départs repérés le 2 août dans les pertes. La première donne accès à un petit siphon (dév. : 25 m ; dén. : -10 m). Après une courte désobstruction et un P10, la seconde perte donne accès à un plan d'eau qui occupe toute la base du puits (dén. : -10 m). Un Essai de coloration a lieu dans les pertes pour déterminer quelle branche de Maaras elles alimentent.
L'absence de pluie depuis une semaine, associée aux pompages d'irrigation des cultures du poljé a asséché les pertes rendant impossible la coloration.

Après une demande auprès de la mairie de Prossotsàni pour obtenir le volume d'eau nécessaire pour effectuer la coloration dans les pertes d'Ohrion, le traçage est réalisé.
Coloration des pertes d'Ohiron à l'aide d'un camion de pompiers- Injection de 1 kg de fluorescéine avec 5 m3 d'eau. Le traçage, réussi lors d'une précédente expédition, est un semi-échec. Le transit est lent et la restitution difficile à exploiter. (contamination par la matière organique).

La plongée des deux siphons terminaux de la grotte de Maaras a rajouté 1500 m de topo. La grotte développe donc 10 040 m.
Dans la grotte de Maaras, le siphon découvert au terminus actuel du Crio potamos reste à plonger. Le siphon 7, au terminus du Zesto potamos, mériterait d'être revu avec des moyens matériels plus importants (bouteilles, fenzi ...).

 


Marbres rubanés

 

 

 

ETE 2003
Après une série de reconnaissances du bassin, les conditions hydrologiques ne vont pas permettre de réaliser tout le programme prévu.
L’équipe de spéléologues Franco-grecque poursuit les explorations.
Les pertes seront noyées par des crues et des pluies importantes.

L’équipe grecque en avance d’une semaine sur le programme va replonger le siphon terminal permettant de le prolonger de quelques mètres et de descendre à -30 m.
Une cavité au Nord Est de DRAMA est fort prometteuse. Le travail de l’équipe va se focaliser sur une valorisation des 3 grands exutoires  du massif du FALAKRO :

  • Maaras
  • Milopatamos
  • Exurgence de Drama.

Cordier R – Cordier V - Durlet P– Filippi E – Laethier P- Laureau P - Reilé P – Trouillot G
Photographies : V. Cordier - M.C.Langlois – P. Reilé