EXPEDITION "MATKA 2000"

Explorations Spéléologiques en République de Macédoine

Expédition nationale de la Commission Nationale Plongée Souterraine de la
FFESSM et de la FFS.

parrainée par la Fédération Française de Spéléologie (n°2/00), l'Union Belge de Spéléologie, Association Macédonienne de Spéléologie – Speleološko Društvo PEONI .

Coordination du rapport : Frank VASSEUR.

Rédaction et relecture : Roger COSSEMYNS, Ghislaine NOAILLES, Gordan POLIC, Marc VANDERMEULEN, Gilles VAREILHES, Frank VASSEUR et Martial WUYTS.

 

Mais aussi longtemps que l'homme conservera sa précieuse faculté de rêver, il fera reculer devant lui toutes les limites et tous les conditionnements. »
Walter BONATTI -1989

Introduction
L'expédition "Matka 2000"concrétisait un vieux rêve. Celui, ébauché en 1991 lors d'une traversée éclair de ce qui était encore un état membre de la fédération yougoslave. Ces paysages, entraperçus à la lueur faiblarde du crépuscule, m'avaient pourtant marqué. La lecture d'un laconique compte-rendu d'une récente expédition bulgare avait fait le reste.
C'est via la S.S.F. et son président Christian DODELIN, puis par Roman OZIMEC un copain biospéléologue croate, que les rares informations sur la spéléologie en Macédoine nous parviendront.
Les premiers contacts avec le club de Skopje, la capitale du pays, furent promptement prometteurs. Aussi, une première expédition de reconnaissance, en équipe ultra-réduite, fut mise sur pieds pour juillet 1999. Malheureusement, et pas seulement pour nous, le printemps 99 connaissait le conflit armé au Kosovo, avec son cortège d'exodes, de bombardements et d'atrocités en tous genres sur lesquels nous ne nous étendrons pas.

A l'automne 1999, après une expédition en Croatie aux résultats plus que probants, les projets sont ailleurs. Je crève d'envie de concrétiser ce vieux rêve, cette expédition en Macédoine, que la frustration d'une reconnaissance avortée à cause de la guerre a rendu obsédant. Et la reprise de contact, téléphonique cette fois, est chaleureuse dès la première seconde. Mon appréhension était vaine.
Dès lors, l'obtention du statut d'expédition nationale de la Commission Nationale de Plongée souterraine de la F.F.E.S.S.M., du parrainage de la F.F.S. et de l'aide substantielle de quelques sponsors furent acquis.

Forts des expériences positives de collaboration internationale, nous avons constitué une équipe éclectique au possible, avec des spéléos « secs » et des plongeurs, des plongeurs plutôt « spéléos » et des plongeurs plutôt « résurgence », des photographes et des topographes, un biospéléologue et un vidéaste virtuel, des garçons et des filles, des belges, des français et un croate. Après les traditionnelles vicissitudes et désistements de dernière minute, notre équipe tenait la route. Sur place, la collaboration avec la fédération macédonienne de spéléologie, par le biais des clubs « Peoni » de Skopje, et « Inferiorum » de Kicevo a dépassé toutes les espérances. Leur motivation et leur gentillesse se sont confirmées au fur et à mesure du séjour. Nous avons été hébergés gratuitement, invités au restaurant, nourris pour 65 Ff par jour, transportés gracieusement en bateau voire en véhicule 4x4, tous les documents que nous demandions (cartes, historiques…etc.) ont été mis à notre disposition.

Vingt spéléos macédoniens ont pu participer aux explorations. Dans ce pays qui a d'autres priorités que le monde souterrain, notre venue constituait un événement national, de l'avis de nos hôtes. Nombreux furent les jeunes qui profitèrent de nos véhicules et pour accéder aux cavités auxquelles, faute de moyens, ils doivent souvent renoncer. Fidèle à notre objectif de partage des connaissances et des découvertes, nous avons intégré, chaque fois que ça a été possible des macédoniens dans l'équipe d'exploration. Explorations dont certaines n'ont été qu'ébauchées.

Ce rapport n'a d'autre ambition que la présentation des résultats de l'expédition, afin qu'ils puissent être utiles à d'éventuelles expéditions ultérieures, qui mériteraient d'être, tant il y a à faire en Macédoine, sur le plan des explorations et des collaborations. D'ores et déjà nous retournerons, sur invitation de nos amis macédoniens, là-bas, au plus tard en 2002.
Le rêve macédonien continue…

 

 

Pause casse-croûte sur la route. Photo. : Gordan POLIC

 

Organisation de l'expédition
Nous avons opté pour le mois d'Août afin d'éviter une éventuelle fonte des neiges tardive, courante dans les pays de l'ex, courante dans les pays de l'ex-Yougoslavie.

Matériel commun :

Electro / photo:

 

allonge avec multiprises

5

ordinateur portable avec câbles et accessoires

1

chargeur / transfo pour ordinateur portable

1

appareil photo standard

7

appareil photo sous- marin

1

accu pour appareil photo

8

flash

3

caisson flash

2

accu pour flash

16

films photo/dia

50

caméra

1

accu caméra

2

caisson caméra

1

chargeur caméra

1

paire de jumelles

1

GPS

2

accu GPS

8

multimètre

1

radio AM/FM

1

accu pour radio

6

Bivouac:

 

abris / bâche avec mâts, tendeurs et piquets

1

Tentes : 4/5 places, 2/3 places, 1/2 places

3

grande casserole + couvercle

1

pte casserole + couvercle

2

batterie de casseroles de camping

2

poêle

1

kit entretien réchaud

1

réchaud à fuel « Coleman »

2

Réchauds à gaz + recharges

2

lampe à fuel « Coleman »

1

manchon pour lampe « Coleman »

4

entonnoir fuel

1

réservoir fuel d'1 l

2

cuillère bois

1

louche

1

jeu d'épices

1

pt couteau cuisine

2

gd couteau cuisine

1

essuie vaisselle

2

éponge vaisselle

3

bouteille produit vaisselle

2

boite de poudre à laver

2

brosse pour lessive

3

rouleau PQ

24

machette

1

scie

1

pelle

1

hache

1

table

1

chaise

3

jerrycan eau potable

2

boite de « Micropur »

6

pharmacie de groupe

2

Spéléo:

 

matériel topovulcain

1

lasermètre

1

feuille topo

100

calculatrices

2

trousse à spiter (avec marteau)

3

spit + cône

200

sangles

8

corde spéléo 10.5 mm / 10 m

4

corde spéléo 10.5 mm / 25 m

2

corde spéléo 10.5 mm / 50 m

2

corde spéléo 10.5 mm / 100 m

1

corde spéléo 8 mm / 100 m

 

mousqueton d'équipement à virole

30

plaquette Inox + boulon

30

bloqueur

3

poulies

3

carbure

10 kg

échelle souple Inox 10 m

2

échelle rigide 3 m

1

burin pour désob modèle étroit

1

burin pour désob modèle large

1

masse 2 kg

1

barre à mine

1

barre d'aliment énergétique

80

Plongée:

 

Compresseurs thermiques 6 et 8m3/h

2

jerrycan d'essence pour compresseur

2

entonnoir essence

2

filtre de rechange pour compresseur

2

jeu de pièces de rechange pour compresseur (bougie,...)

2

raccord « T » Din

2

oxymètre

1

tuyau d'équilibrage / transfert

2( dont 1 pour O2)

plombs de paliers 6kg

2

jeu de tables Nitrox

2

jeu de tables « Ministère »

6

bobine fil d'Ariane (100 m) en 2.5 mm

15

plaquette immergeable 10/10 cm pour marquage fil

5

flèche pour marquage fil

5

plomb largable

15

feuille topo immergeable

50

carnet de report topo quadrillé

2

livre de bord

1

set de secrétariat (bics, lattes,...)

2

Gaz:

 

bouteille 10 l d'O2

2

bouteille 15 l d'O2

2

Matériel de bivouac individuel :

moustiquaire

1

matelas

8

sac couchage

9

couverture survie / tapis de sol

5

oreiller

3

Lampes frontales

6

pile / accu pour frontale

6

boussole

2

couteau de poche / multi-tools

3

poncho

7

sac à dos

8

set de couverts

5

gourdes

6

 

 

Matériel de plongée individuel

Description

Quantité

combinaison « sèche »

9

cagoule pour combinaison « sèche »

3

combinaison « humide »

7

paire de palmes

6

masque

10

paire de chaussons

10

paire de gants

10

sous-combi

9

surcombi

4

baudrier de plongée avec lest

3

ordinateur de plongée

7

console avec boussole, profondimètre et montre

3

cisaille

7

casque de plongée

7

lampe autonome de casque

18

accus pour lampe autonome

50

ampoule pour lampe autonome

20

chargeur accus

7

lampe de casque sur pack accus

6

ampoule pour lampe sur pack accus

9

chargeur pack accus

6

phare de plongée grande puissance + chargeur

1

ampoule pour phare

2

dévidoir fil d'Ariane

6

fût étanche

6

détendeur pour progression

14

détendeur Nitrox

4

détendeur paliers / relais

10

détendeur O2

3

« Wings »

5

mousqueton immergeable

50

bouteille plongée 20 l

4

bouteille plongée 12 l

4

bouteille plongée 9 l

4

bouteille plongée 4 l

6

jeu de tables de secours

3

planche « topo » avec instruments

2

décamètre topo

2

ceinture à « l'anglaise »

2

paire de gants étanches avec accessoires de montage

3

adaptateur Din / O2

2

Matériel Spéléo individuel :

Description

Quantité

kit sherpa

5

kit standard

8

combi

9

sous-combi

9

baudrier

9

baudrier torso

9

« croll »

9

Bloqueur avec pédale

9

descendeur

9

casque avec éclairage mixte

9

accu pour éclairage électrique + piles

80

bec C2H2 de réserve

18

ampoule de réserve

18

mousqueton à virole

18

paire de longes avec mousquetons

9

paire de gants

9

pt bidon étanche pour bivouac

7

paire de bottes

9

couverture survie

9

Trousse à outils et pièces détachées

adaptateur Din / Inter

2

fer à souder

1

rouleau de soudure

1

marteau

1

clé à molette gd modèle

1

clé à molette petit modèle

1

jeu de clés « Allène »

1

pince multi-crans

1

clé à cliquet avec douilles et accessoires pt modèle

1

clé à cliquet avec douilles et accessoires gd modèle

1

jeu de tournevis

1

jeu de clés plates

1

pince coupante

1

pince universelle gd modèle, bec court

1

pince universelle pt modèle, bec long

1

marqueur indélébile

2

mano testeur basse pression

1

mano testeur haute pression

2

clé à ergots gd modèle

1

clé à ergots pt modèle

1

jeu de clés-tubes

1

jeu de colliers « Colson »

200

pince pour colliers

1

pince à clips

2

serre-joint

1

cutter

1

lame cutter

5

pte scie à métaux

1

lame scie

2

jeu de limes

1

chignole

1

jeu de mèches

1

pince à épiler

1

rouleau toile isolante

4

fil électrique multi-brins pour réparations

1 m

jeu de socquets, interrupteurs, prises,...

1

jeu de pièces détachées pour détendeurs

2

kit dépannage détendeurs

6

jeu de joints

1

jeu de fiches et raccords rapides

1

pince pour fiches et raccords rapides

1

jeu de Rustines + colle + accessoires

1

tube « d'Aquasure »

1

tube de graisse silicone

1

tube de graisse pour O2

1

tube de Néoprène liquide

1

spray de lubrifiant tous usages

1

jeu de fusibles (chargeurs,...)

1

jeu de vis, boulons, écrous, rondelles Inox

1

jeu de boucles, anneaux, deltas,...

1

rouleau de tape immergeable tous usages

2

set de couture / cordonnerie

1

jeu d'śillets avec accessoires de montage

1

pierre à aiguiser

1

 

« Matka house »et la basilique orthodoxe Saint André : un endroit paradisiaque - Photo. : Frank VASSEUR


Itinéraire
Les frontières de la Yougoslavie étaient peut-être fermées, et il n'était pas « raisonnable » de traverser ce pays, et encore moins la province ravagée du Kosovo pour accéder à la Macédoine. De plus, certaines assurances ne couvrent plus ce pays. Nous étions donc obligés de prendre le bateau. L'option la plus directe aurait consisté à débarquer en Albanie, mais à ce compte-là, autant passer par le Kosovo….
Aussi, nous avons pris le ferry à Ancone (it) pour débarquer à Igoumenitsa, le port le plus septentrional de Grèce.
Nous avons ensuite « testé » deux itinéraires :
- A l'aller traversée Ouest-Est de la Grèce et remontée de la vallée du Vardar jusqu'à Skopje. Cette route est plus longue et pas forcément meilleure, surtout les 200 premiers kilomètres, particulièrement sinueux et montagneux.

- Au retour, nous sommes descendus depuis Skopje par l'Ouest de la Macédoine avec passage de la frontière après Bitola et retour vers Igoumenitsa via la ville de Ionannina. Cette option est plus courte, belle, et nettement moins fatigante.

répartition des tâches 
L'organisation d'une expédition à l'étranger est en soi une lourde tâche qui revêt de multiples facettes :

Aussi, l'esprit d'une expédition étant basé sur le fonctionnement en équipe, chaque membre de l'expédition a pris part à l'organisation en assumant une ou plusieurs tâches. De même durant l'expédition :

  Principe de précaution
Il n'existe pas de caisson de recompression hyperbare en République de Macédoine. Le premier se trouve au nord de la Grèce. Nous n'avions pas droit à l'erreur en matière de décompression.

L'EXPE PLONGEE SPELEO

Jusqu'à cette expé-ci
Dans ce pays-ci
Je n'avais jamais connu
Que l'expé purement spéléo
Et les plongeurs spéléo
Que dans des trous déjà connus

Au cours de portages
Précédés certes du rituel gonflage
En fond de cavité
Et n'en avais capté
Que les aspects spéléo
De la plongée spéléo

Au cours de cette expé-ci
J'ai découvert ici
En pays étranger
Les aspects purement plongée
De la plongée spéléo
Lors de l'exploration de Makta Vrelo

Certes, les bouteilles il faut gonfler
Mais aussi les objectifs choisir
Et le matériel se répartir
Puis les sacs transporter
Et après quelques mètres les déposer au sol
Pour enfin les charger sur un bateau à parasols

Aussi pour ne rien risquer d'oublier
Le plongeur jamais ne se hâte
Et l'ordre des tâches respecte
Dans des temps bien rythmés
Y compris par les pauses café sucré
Par nos amis belges assurés

Je crus comprendre enfin
Les raisons profondes
Cette fébrilité souvent incomprise
Cette envie d'aller un peu au-delà de soi
En descendant sous nos habituels lieux de vie
Par l'élément eau accentué ici

Equipé en plongeur
Tous les gestes se font avec lenteur
Immergé dans l'eau
La progression spéléo
Prend d'autres dimensions

 

 

De cette passion sans fin
Pour la plongée en eau profonde
Dans de siphons aux limpides eaux
Des plongeurs spéléo

Il faut dire
Que dans ce pays-ci
Les gens d'ici
Avaient pour ainsi dire
Tout fait Pour accentuer ce fait

Ils nous avaient prévu
Des objectifs tels
Que de l'hôtel
Où nous avions échu
Il n'y avait que quelques pas
Pour déposer en tas

Bouteilles et sacs
Bidons et masques
Au fond de la barque
Qui sur l'eau calme du lac
A l'ombre des parasols rouges
Nous amenait sur les lieux de la plonge

Cependant, déçue par cette seule motivation
Je décidais de vérifier
Si vraiment il n'existait d'autres raisons
Et avec l'appui de ceux à qui je savais pouvoir me fier Bravant mon appréhension pour l'eau
Je tentais l'expérience de la plongée spéléo

Dès la décision prise
Je sentis monter en moi
Dans un monde sans raison

Où le mystère de l'inconnu
Est encore plus mystérieux
Mais où porté par l'eau
Les possibilité d'exploration
Sont de bas en haut
En permanente extension.

Ghislaine.


 

L'équipe

Photo. : Gordan POLIC.
COSSEMYNS Roger
DARDENNE Elodie
NOAILLES Ghislaine
POLIC Gordan
SCIULARA Pierre
VANDERMEULEN Marc

VAREILHES Gilles
VASSEUR Frank
WUYTS Martial

Pour la Macédoine, membres de Speleolosko Drustvo Peoni (S.D.P.) :

Aleksandar et Nikola Angelov, Maria et Hristina Argirovska, Cele Bogeski, Elena Buzarovska, Keti Dimitrovska, Oliver Gicevski, Hristijan Grozdanovski, Sanja Gjorgjevic, Slobodan Jovanovski, Octavian Mihail Kivija, Aleksandar Mitrevski, Tania Nestoroska, Kosta Nikolovski, Biljana Petreska, Sead Sadrik, Ali Samet, Ivan Zezovski et Max Zoran.

Déroulement

Mercredi 2 Août :
Marc : « Départ le 2/8 à 13 heures de chez Roger après un petit pique-nique. Le chargement avait été effectué la veille. La route se déroule sans encombre avec les haltes traditionnelles: essence au Luxembourg, café au Col de Bonhomme, vignette à la frontière suisse. Nous nous arrêtons pour bivouaquer au environ de Luzerne dans un bois de sapin au sol confortablement rembourré par les aiguilles des saisons passées . »

Jeudi 3 Août :
Marc : « Levé à 08 heures, nous reprenons la route sous un début d'averse. Nous ne savons pas encore que celle-ci durera jusqu'au lendemain! Nous déjeunons dans un routier et poursuivons. Il fait de plus en plus dégeu et c'est sous une pluie battante que nous atteignons Biasca, en Suisse Italophone, vers 12hrs. Nous y avons rendez-vous à 17 heures avec Gilles et Elodie qui rejoignent directement l'expé depuis leur camp « canyoning » dans le massif du Mont Rose. Nous avions prévu de faire un peu de tourisme dans le coin afin de profiter un peu des montagnes. Inutile de dire que le programme récréatif est écourté et, faute de mieux, nous allons nous remonter le moral au resto du coin! Le spectacle est intéressant: la cascade qui se trouve en face du restaurant double, au moins, de débit entre l'entrée et le dessert. Heureusement, la jonction avec nos amis français se fait avec 2 heures d'avance vu que ceux-ci ont du annuler leur dernière descente; devinez pourquoi. On prend un rapide petit noir au buffet de la gare, on entasse les derniers sacs et on reprend rapidement la route sous le déluge qui ne faiblit pas. La frontière italienne est une formalité et nous sommes à Parme pour le souper: pizza et spaghetti, bien sûr. Nous bivouaquons à proximité de Bologne, sur un terrain de foot (il faisait noir quand nous avons trouvé l'endroit qui semblait plat et confortable...) ».

Frank : «Ghislaine arrive à 12 h en train à Montpellier. Départ à 16h30, puis retrouvailles avec Pierre sur une aire d'autoroute après Aix. De courte durée, car il a oublié son accu en charge chez lui, à Marseille. Nous roulons tranquillement jusqu'à Nice, où nous attendons le marseillais de l'équipe qui s'échauffe, pour la route à venir, dans un aller-retour Aix-Marseille version « Taxi 2 ». Martial nous appelle pour nous informer qu'il est bien arrivé, et que Roger et Marc ont bien récupéré Gilles et Elodie en temps et lieux prévus. Pierre une fois arrivé, tout s'annonce pour le mieux, et nous filons dans la nuit, pour un long défilement de bordures d'autoroute. »

Vendredi 4 Août :
Frank : « Nous atteignons Ancone après 1000 kilomètres de route presque non-stop. Il faut dire que les pluies diluviennes ne motivent pas les arrêts bucoliques. Arrivés à 5h. du matin, nous avons l'embarras du choix pour nous garer devant la capitainerie du port d'Ancone. A 8 heures, Gordan débarque de son Ferry, puis le célèbre 4x4 bleu bruxellois fait son entrée. L'équipe est enfin au complet, une première étape est franchie. »

Marc : « Encore quelques centaines de kilomètres et nous arrivons au port d'Ancône où nous retrouvons Frank, Pierre, Ghislaine arrivés de nuit; ainsi que Gordan fraîchement débarqué du ferry en provenance de Split. Après les retrouvailles, on fait tamponner les billets et on embarque. L'ancre est levée à 16 heures comme prévu. Nous squattons les quelques transats disponibles sur le pont car n'ayant pas de cabines, ils nous serviront de lits. Nous nous occupons utilement: briefing, sieste, casse-dalle. Le voyage sur le pont offre deux avantages: nuit à la belle étoile et faune variée allant du routard nordique allant se brûler sur les plages du sud, aux familles grecques et albanaises rentrant au pays. »

Samedi 5 Août :
Frank : « Notre brave compagnie maritime s'étant improvisée une escale à Corfou, nous débarquons finalement à Igoumenitsa à 13h 30. J'enrage de ce contretemps imprévu, qui nous oblige à rouler en pleine chaleur et nous fait perdre une demi-journée d'expé. »

Marc : « Nous attaquons la suite de la route dans la foulée et traversons la Grèce au pas de charge même si les 200 premiers km, assez montagneux, nous prennent le reste de la journée. Le soir, nous dormons au milieu des champs dans les environs de Polykastro suite à une petite erreur de navigation. »

La frontière grecquo-macédonienne n'est plus qu'à une quarantaine de kilomètres.

Dimanche 6 Août :
Frank : « Il est deux heures du matin quand nous posons nos carcasses dans un champ. Les moustiques, puces et autres insectes gourmands s'offrent un cocktail de sang occidental belgeo-croato-français. Pour ma part, la nuit est courte. ».

Marc : « Le camp est prestement levé à 08 heures et nous atteignons la frontière. Sueurs froides: Roger à oublié sa carte verte d'assurance et il s'agit du seul document exigé pour rouler en Macédoine. Nous tentons notre chance et, miracle, le douanier nous laisse passer après avoir vu de loin le document de l'an dernier que nous lui présentons nonchalamment... Merci St-Christophe! On change un peu d'argent et on repart. Nous sommes enfin à Skopje vers 12 heures après 2000 km et 2 jours de voyage. Un petit coup de GSM (si! Si!) et nous voyons débarquer Yvan ZEZOVSKI, président du club "Peoni", avec qui nous allons coopérer durant cette expé. Il nous souhaite chaleureusement la bienvenue et nous guide jusqu'au refuge situé dans la très beau canyon de Makta à 15 km du centre ville. C'est là que nous établirons notre camp de base, très luxueux, cela dit en passant. Nous y retrouvons Martial arrivé avant-hier en avion via Vienne. Petit inconvénient: il faut monter tout le matos au refuge car les voitures doivent rester dans la vallée. 700 mètres par 30 degrés à l'ombre: l'idéal pour transbahuter plus d'une tonne de matériel divers. Après ce petit interlude sportif, les membres du club « Peoni » nous offrent le verre de bienvenue. Nous en profitons pour faire le point sur les objectifs de l'expé et pour jeter un coup d'śil sur les cartes. Le soir, une fois notre installation terminée, nous sommes invités à une projection de diapositives sur les cavités macédoniennes. Nous sommes frappés par l'important concrétionnement de l'ensemble des cavités, cela promet pour nos explos. La soirée se poursuit dans la bonne humeur et, rejoint par un groupe de spéléos roumains, nous parlons...spéléo... jusqu'à une heure avancée. »

Lundi 7 Août :
Marc : «  Lever tardif: nous avons du sommeil en retard. Nous prenons un petit déjeuner typique sur la terrasse face au lac et aux imposantes falaises marquant l'entrée du canyon. Nous nous faisons un vrai café plus adéquat pour le lever que le café « turc ». D'ailleurs, même les caféïnomanes locaux se joignent à nous avec délice... Ensuite, Frank, Gordan et Pierre descendent à Skopje pour faire quelques achats et pour signaler notre arrivée à l'ambassade de France à qui nous avions annoncé l'expédition et qui nous a très aimablement renseignés sur le pays. Il faut dire que, en plus de ses fonctions officielles, le responsable de la sécurité est aussi plongeur amateur, ça aide.

L'après-midi, Martial part en bateau pour la source sous-lacustre de « Makta Vrelo » qui est l'objectif principal de notre expé. Le but de cette première plongée est de vérifier l'emplacement de cette exurgence et d'en apprécier la visibilité qui sera un facteur clé pour la poursuite de l'exploration. En effet, les Bulgares qui ont exploré les premiers cette source en 1995 n'ont laissé que peu de renseignements sur le site, pas même un croquis. Tout juste savons-nous qu'ils ont atteint –30 m à +/- 200m de l'entrée. Dans quoi et comment, nous l'ignorons. Le suspense est sensible et c'est soulagé que Martial, après avoir déroulé 30m ressort pour dire que la visibilité est sensationnelle. Le brieffing du soir est donc expédié dans la bonne humeur générale. Nous établissons un programme chargé pour le lendemain histoire d'enter directement dans le vif du sujet. »

Frank : « La matinée est occupée à faire quelques emplettes à Skopje, à récupérer quelques informations supplémentaires auprès de nos amis macédoniens, à retirer du liquide à la banque et à prendre contact avec l'ambassade de France.

M. Jean-Marc FALCON, attaché de police de l'ambassade française à Skopje et plongeur amateur, nous rend visite à l'heure du repas. Il nous renseigne sur la Macédoine et nous communique les coordonnées de l'unique club de plongée du pays, à Ohrid. Nous passons un agréable moment en sa compagnie, puis il nous quitte pour ses activités professionnelles. »

Gilles : « Aujourd'hui, premier contact avec le calcaire local. Avec Elodie, nous faisons un premier repérage des cavités déjà répertoriées et en profitons pour en relever les coordonnées avec le GPS de Martial.

En tout, six cavités seront notées:

MATKA CAVE , BEAUTY CAVE , KITCHEN,, KRISTALNA, SPIROVA, MATKA VRELO.

Participants : Christina Argirovska, Kosta Nikolovski, Maria Argirovska, Kathy Dimitrovska, Aleksandar Mitrevski, Elena Buzarovska.

Pendant ce temps, Ghislaine part repérer le canyon de MATKA par le chemin qui le longe rive gauche. Elle repère, de visu, quelques cavités rive droite et fait quelques schémas des lieux.

L'après midi, Martial part repérer Matka Vrelo. L'entrée est donc située au niveau du lac et la couleur de l'eau (qui oscille entre le vert glauque et le marron vieille huile de vidange) n'en fait pas une entrée très engageante. Il revient de son explo avec de plutôt bonnes nouvelles. Tout d'abord, le bouillon Knorr de l'entrée laisse place, dès -3m à une eau des plus cristalline. Le porche d'entrée apparait alors, s'ouvrant sur une galerie de 4m par 4m de forme triangulaire, descendant légèrement et se rétrecissant pendant un court instant pour reprendre par la suite des dimensions beaucoup plus “confortables”.Le sol, à cet endroit, est jonché de galets roulés. La galerie d'entrée rejoint alors une grosse fracture perpendiculaire. Martial poursuit son exploration dans cette galerie de 10m par 10m jusqu'à 43m de l'entrée. Arrêt sur rien à -14m ... »

Mardi 8 Août :
Marc et Roger: «  Lever à 88.30 heures. P'tit déj et briefing dans la foulée. Aujourd'hui, c'est le grand jour: Roger et moi avons la chance d'être les premiers à tenter une pointe dans la source de « Makta Vrelo », l'objectif principal de l'expé. Nous chargeons rapidement le bateau qui nous servira pendant 15 jours à assurer les navettes depuis le gîte jusqu'à la cavité distante de 5 km. L'esquif, avec ses parasols improvisés et sa coque rouillée, n'a pas fière allure. Il remplira pourtant fort bien sa mission, les apparences sont trompeuses, dit-on. Nous embarquons. Gilles, Gordan et Elodie se mettent à l'eau avant nous avec pour objectif d'installer la ligne de déco, et les bouteilles d'oxy. Afin de réduire au maximum les navettes inutiles, l'ensemble du dispositif restera en place durant toute la durée des explos. Seules les bouteilles vides étant sorties de l'eau et ramenées au refuge.

A 12h15, les choses sérieuses commencent. Portant chacun un bi-20 et emportant 300m de fil d'Ariane métré nous nous mettons à l'eau. Objectif: rééquiper la cavité le plus loin possible, enlever un maximum de vieux fils et, bien sûr, faire une petite pointe dans l'inconnu... Originalité pour des spéléos: nous sautons du bateau. Après une cinquantaine de mètres de palmage en surface, nous sommes à pied d'śuvre, nous nous immergeons enfin. Nous traversons d'abord une couche de deux mètres de « soupe » tiède qui surnage sur l'eau limpide et froide de la source. Le porche, avec ses 3 m de côté, a fière allure. Nous repérons facilement le fil de Martial qui équipe la galerie d'entrée. Nous le suivons. Martial a stoppé sa reconnaissance de la veille à un carrefour où il a fait un fractionnement très spectaculaire (qui vaudra à cet endroit le nom de « Spider Rock »). Nous poursuivons ensuite sur le fil des Bulgares qui part dans la galerie principale, sur la droite. Quoique détendu, le fil est en bon état et nous avançons rapidement. Je déroule devant pendant que Roger fait des fractios d'enfer juste derrière. La galerie est vraiment impressionnante: 8 ou 10 m de large, beaucoup plus en hauteur, sans doute. Nous ne traînons pas et, surprise, après seulement 110 mètres de progression dans le conduit, nous voyons apparaître une surface. Nous émergeons. La salle exondée dans laquelle nous sommes doit avoir 5 m de haut et 10 m de diamètre. Il semble que nos prédécesseurs n'aient pas vu cette cloche car leur fil passait en dessous. Intéressant: une galerie part d'un coin de la salle: à revoir! Nous replongeons et retrouvons le fil. Nous déroulons maintenant dans la partie immergée de la salle. Les dimensions doivent être importantes car nous sommes obligés de suivre la paroi gauche sans jamais apercevoir autre chose qu'un grand trou noir. Nous descendons rapidement maintenant et, quelques dizaines de mètres plus loin, nous évoluons à -30; toujours dans la même salle d'après nos observations. Soudain, petite décharge d'adrénaline : nous apercevons le dévidoir de nos prédécesseurs. Un coup d'śil sur mon Aladin et sur le fil que je déroule: 180m, -34. C'est bien le terminus bulgare que nous atteignons. Roger me rejoint et nous échangeons un sourire radieux. Ensuite, c'est la plongée dans l'inconnu. Au propre comme au figuré puisque, à 200m de l'entrée, nous passons un point bas à -48! Heureusement, la galerie qui y fait suite remonte. Nous poursuivons sur une vingtaine de mètres sans rencontrer le moindre obstacle. Ayant réalisé une belle explo et devant encore faire le deséquipement des vieux fils, nous faisons demi-tour à 220m de l'entrée par -32 m. Arrêt sur rien: ça continue dans un conduit lenticulaire de plusieurs mètres de section! Retour euphorique. Petit problème quand même: nous avons des paliers avant la salle exondée. Il faudra revenir déplacer le fil pour passer plus bas, ce qui ne devrait pas poser de problème vu les dimensions de la salle noyée. Roger, qui a des problèmes avec sa plaquette topo mal lestée, renonce à faire les relevés; un schéma suffira pour aujourd'hui. Nous enlevons 150 m d'ancien fil et effectuons nos 5 minutes de paliers, à l'oxy, par précaution (plongée 55min,-48 ).

Nous sommes très attendus à notre sortie de l'eau, inutile de le préciser. Nos bonnes nouvelles sont saluées comme il se doit et, déjà, Pierre se jette à l'eau pour terminer le déséquipement.

Conclusion de la journée lors du débriefing quotidien: « Makta Vrelo » confirme tout le bien que nous pensions d'elle. La suite est évidente: « c'est tout droit! ». Il y a aussi à voir une galerie aperçue par Martial vers -12 à 30 m de l'entrée ainsi que la petite galerie qui démarre de la cloche à 110m du départ.

Tout le monde est emballé, l'expé est lancée! 

Pendant ce temps, Martial aidé de Ghislaine et Gilles, fait une pointe dans « Krishtalna », une petite grotte fossile qui surplombe « Makta Vrelo ». La plongée a lieu dans un petit lac au fond de la grande salle. Le plan d'eau est coupé en deux par une lame rocheuse ce qui lui donne un aspect peu engageant. Martial est directement confronté au problème principal de la cavité: une touille très pulvérulente qui transforme rapidement la vasque en mare immonde. Il ne pourra progresser que de quelques mètres dans un conduit allant en se rétrécissant. Au retour, il fait un prélèvement d'eau à la demande des autorités locales. Pendant ce temps, Gilles explore une étroite galerie et Ghislaine découvrent un autre petit plan d'eau suspendu au bas d'un puits très étroit. Ils font la topo de l'ensemble de la cavité. « Krishtalna », après seulement une sortie, est considérée comme  terminée. Tout au plus la gardons-nous comme objectif de repli puisqu'il reste un ou deux boyaux infâme à prolonger.

L'après-midi, Frank fait une pointe dans « Vrelo Cave ». Il s'agit d'une grotte touristique située juste au-dessus de « Makta Vrelo » et les chances de jonction existent. La terminus de la grotte est principalement constitué d'une grande salle au fond de laquelle deux plans d'eau de plusieurs m² attendent les plongeurs. Les Bulgares ont également fait une tentative dans le plus grand des deux lacs. Le portage est aisé: escaliers, rampe . Frank se met à l'eau en bi-7l.à l'anglaise

Le fond descend rapidement jusqu'à -11. Il s'agit en fait de la continuation du plancher de la salle, très inclinée à cet endroit. Là commence une galerie très blanche et concrétionnée dont le plafond est cupulé. 22m sont parcourus dans ce conduit sans continuation, hélas. Second essai de l'autre coté du lac., cette fois avec plus de succès puisque Frank retrouve le vieux fil qui lui permet d'avancer de 60 m jusqu'à -22m de profondeur où le fil est stoppé sur...un cadenas (un peu cher comme plomb largable tout de même)! Frank progresse de 18 mètres de plus mais s'arrête bientôt à -11m sur étroiture touillée « de type belge » ajoute-t-il. retour en recherchant dans les plafonds et en topographiant. Belle plongée quand même car le siphon est très concrétionné. Le niveau d'eau doit, en effet, être en relation avec le lac et comme la construction du barrage en 1945 a fait monter le niveau d'une dizaine de mètres certaines concrétions se sont retrouvées immergées ce qui donne au siphon un petit coté « cénote mexicaine » des plus sympas.

Resté un peu sur sa faim, Frank va faire une petite reconnaissance dans « Makta Vrelo ». Il en profite pour y faire deux prélèvements d'eau.

Explications techniques sur la plongée « à l'anglaise ».

Photo. : Ivan ZEZOVSKI.

Conclusions de la journée lors du débriefing quotidien: Kristalna et le grand lac de « Vrelo Cave » sont considéré comme « torchés »; la suite et 2 départs à voir dans « Makta Vrelo » (la galerie vue par Martial à -12, à gauche de Spider Rock; et la galerie dans la cloche à 110 du départ).

Tout le monde est emballé. Yvan nous demande faire des images vidéos dès que possible car il a pris contact avec la télévision nationale qui envisage de descendre sur le site pour l'occasion!

Objectifs pour le lendemain: Martial, Pierre, et Roger, iront faire des images dans « Makta Vrelo » comme demandé. Gordan ira lester les bouteilles d'oxy qui flottent pas mal dans le courant de l'entrée et en profitera pour faire une incursion dans la zone d'entrée. Marc se propose de déplacer le fil afin d'éviter le point haut à 110 m dans la grande salle et de mettre en place un fil annexe qui sort dans la cloche comme secours éventuel. Roger fera la topo s'il leur reste de l'air. Frank fera la pointe le plus loin possible avec ce qui reste sur le dévidoir (max. 300m). Gilles, Elodie et Ghislaine iront en prospection de surface au départ du gîte par le sentier qui longe le lac. »

Gilles : «  Effervescence à Matka House de bon matin . Le bateau devant nous amener jusqu'aux siphons se retrouve rapidement chargé comme un autobus indien . Peu importe, il y aura deux navettes .

MATKA VRELO

Ce sont Elodie et Gordan qui se trouvent les premiers dans l'eau . Ils doivent peaufiner l'équipement du fil d'ariane à l'entrée du siphon . Les bouteilles d'oxygène seront aussi installées aujourd'hui .A 12h15 Mise à l'eau pour Marc et Roger pour une petite séance d'équipement avec à 110m de l' entrée de l'entrée la surprise de découvrir une salle exondée de 10m par 5m .A -32m et après 180m de progression ils repèrent le dévidoir de la première expé bulgare et continuent l'explo jusqu'à 220m de l'entrée -35m, avec un point bas à -45,5 dans une galerie superbe qui donne du courage aux troupes pour les plongées futures. Bonne explo de notre équipe de choc belge. Pierre sera chargé de déséquiper le vieux fil bulgare ainsi que celui installé hier par Martial. Frank fera des prélèvements d'eau pour des analyses chimiques et biologiques ,en vue d'une étude pour l'alimentation de Skopje en eau potable.

MATKA CAVE

De la chambre au siphon, deux escaliers après sa descente de lit, notre chef vénéré part explorer la grotte aménagée ,pour la reconnaissance du lac plongé par les bulgares. Malheureusement après mètres supplémentaire, arrêt de notre idole, mais des images plein les yeux de concretions noyées dans une eau cristal. Nous y retournerons pour une séance photo. ou vidéo .

Le lac décrit par les macédoniens est “coupé” en deux parties distinctes ce qui fait deux lacs. Le premier, au pied de l'escalier terminal de la grande salle, s'avère “bouché” après 22 mètres de progression à la côte -11 dans la touille. Au fond du deuxième lac,une galerie de 10 mètres de diamètre traverse une zone au sol argileux de-10 à-15 pour atteindre le terminus bulgare à-22 sur cadenas! Frank continue jusqu'à-24,5. Une cheminée trés étroite et boueuse est remontée jusqu'à -11 (vue à-8).

Ici aussi Frank prélève un échantillon d'eau. A noter la présence d'un niphargus.
Ghislaine et Gilles font une topo précise de la grotte au lasermètre. 

Pestera Vrelo a été aménagée pour les visites guidées. Photo. : Ivan ZEZOVSKI.

KRISHTALNA CAVE

Martial production & co. explore le siphon déjà plongé par les bulgares sans découvrir d'autres passages majeurs. Le lac est séparé par une grande lame d'érosion dans sa largeur que l'on peut contourner.La profondeur maxi est de-6,et Martial découvre un petit boyau infâme sur quelques mètres. Il effectue un prélèvement d'eau et aperçoit un poisson non dépigmenté.

La topo de la grotte est faite par Ghislaine et Gilles. Elle repère un plan d'eau étroit ,et Gilles un boyau très étroit d'où semble venir un léger courant d'air. Kristalna Cave est considérée comme terminée sauf objectif de repli. »

Mercredi 9 Août :
Gilles : «  Aujourd'hui , plongée vidéo pour Martial , Pierre et Roger . Gordan , pour sa part , est chargé de plomber une des bouteilles d'oxy qui a une facheuse tendance à se retourner.
Frank poursuit l'explo . Arrêt à 300 mètres de l'entrée à - 12 m sur fin de dévidoir au sommet d'un puits. La lumière du phare de Frank éclaire le bas du puits; une galerie continue…
Repérage à pieds d'une grosse baume rive gauche , 300 m après Matka Vrelo par Ghislaine et Gilles . Une escalade de 8 m semble nécessaire pour atteindre l'entrée du porche . A voir ...

Vue sur l'autre rive d'un orifice au niveau de l'eau . A voir en bateau .. ».

Marc :  « Le matin l'équipe cinéma, après un briefing très détaillé, se met à l'eau vers 11 heures. Les images doivent être prêtes pour dans un ou deux jours. La séance se passe bien et ils filment jusqu'à -26 dans la grande salle (point 120m, environ). Roger qui a emporté le 100 watts constate à la grande joie de tous, que la grande salle porte bien son nom car elle doit bien avoir 30 m de large pour 50 m de long; Et comme la cloche et le point bas (-48m) en font partie! Ils ressortent en mettant en boite quelques plans raccord et filment Marc qui part arranger le fil dans la grande salle à 110m. Le déplacement de celui-ci se fait sans encombre, mais vu la touille qui en résulte, Marc ne parvient pas à retrouver la cloche.

Gordan se met à l'eau et leste les bouteille au moment où Martial arrive près de l'entrée. Lui aussi sera donc sur les images (comme c'est beau l'organisation!).

Frank se met à l'eau dans la foulée vers 14h30. Il atteint le terminus de la veille sans encombre et en ayant repéré un éventuel départ de galerie au point 170m (-35). Il récupère le dévidoir. Il progresse en remontant dans la galerie qui garde de belles dimensions et semble devenir de plus en plus haute. Il débouche à -13 dans un conduit de 6 x 6 m qu'il suit jusqu'à un ressaut descendant situé à 300m de l'entrée et qui semble faire 5 m. Il fractionne le fil et ressort avec le dévidoir en faisant la topo jusqu'à 170m. Intérêt de cette plongée, en plus du fait que cela continue: le départ à 170m pourrait permettre de shunter le point bas (-48). Il s'agit d'un objectif prioritaire vu le profil qui tourne franchement au « yo-yo ».

La sortie topo est annulée vu le manque de visibilité due aux nombreuses plongées de ce jour.

L'équipe « prospection » a repéré deux trous. Le premier s'est montré décevant, il s'agit d'un simple porche tectonique. Le second plus prometteur nécessite une escalade d'une dizaine de mètre à faire avec une corde dynamique.

Débriefing aussi euphorique que la veille. Objectifs pour demain: Roger fait une pointe. Frank fait la topo de 240 à 170m, Marc de 170m à 100m et Pierre de 100 à 0m. Marc en profite pour voir un départ possible à 120m qu'il a vu en déplaçant le fil. Gilles et Ghislaine vont faire l'escalade projetée. Gordan fera des prélèvement d'animaux dans Makta avec Elodie qui en profite pour aller équiper la cloche vu l'échec de Marc hier. Martial va à 170m pour voir le départ entrevu par Frank. ».

Frank :  «  Pour une première plongée « sérieuse » dans la cavité, je vais être servi. Passé le courant violent de la galerie d'entrée, puis le gigantisme de la salle Peoni , j'atteins le point bas (-47,5), aux dimensions plus restreintes (2 x 2m). La réduction de section entraine une accélération violente du courant, à tel point que je dois gonfler mon volume pour remonter : un comble ! Après avoir fixé convenablement le fil d'ariane avec nos traditionnelles chambres à air, j'entame la remontée en récupérant le dévidoir au passage.

La suite n'est pas trop difficile à trouver, vu la verticalité progressive du passage. Mais la touille, ces volutes d'argiles décrochées par les bulles ramonant le conduit, entrainée par le courant violent a tôt fait de réduire la visibilité à moins d'un mètre. A –19, j'ai l'impression que ça s'éclaircit vers la droite. A –15, je me décale vers l'ouest et sors immédiatement du nuage. La vision est féerique. Face à moi, une magnifique galerie circulaire, taillée dans le calcaire clair, à la chaude couleur ocrée, s'engage horizontalement. Malgré une section de 5 x 5m., le courant demeure très perceptible, et il faut palmer puissament pour avancer. Pas un seul grain de sable, pas un gravier, les parois, corrodées, sont hérissées de lames d'érosion tranchantes. En remontant progressivement à –12, le dévidoir s'emballe : nous épuisons ses réserves. A 300m. de l'entrée, le sol se dérobe. Je stoppe là pour aujourd'hui. Sous les palmes, la galerie plonge verticalement à –20m. environ. Du bonheur en perspective…

Retour en topographiant les 80m. explorés aujourd'hui. Nom de nom, que c'est bon :! ».

Jeudi 10 Août :
Gilles : « Escalade de la baume repérée hier par Ghislaine et Gilles . Il s'agit en fait d'un énorme effondrement de la voute de la baume . Aucun départ existant . De même pour l'orifice situé sur l'autre rive au niveau de l'eau. »

Marc : «  Départ en deux tranches comme cela devient une habitude. Premier groupe: Roger qui pointe suivi de Martial, Pierre, Elodie et Gordan. Second groupe: Marc et Frank. Tout se passe comme sur des roulette: Elodie sort et équipe la cloche, Pierre topographie sa tranche et celle de Marc (plongée 41 min, -32). Marc va voir sa belle queute à 120 et ressort en faisant la topo de 120 à 0 pour doubler celle de Pierre au cas où (plongée 50 min, -29) et Frank fait sa topo 240/170 sans ennui. Il repère un départ à -19m en plafond, proche du point 240m où il a commencé sa topo; le shunt semble de plus en plus probable.

Martial renonce sur « manque de forme », l'objectif 170m reste donc à voir, il explore la galerie Meliès à 25m. du départ, qui bute sur trémie à –6.

Petit changement de programme: Gordan plonge l'après-midi pour profiter du 100 watt tenu par Marc afin d'examiner la source jusqu'à 110m à la recherche de bébêtes. RAS, il ressort avec Frank.

Coté pointe: ça roule toujours! Roger a progressé de 43 de mètres dans le conduit entamé par Frank. Il confirme les dimensions: 6 x 6m. Il a descendu le ressaut qui mène à –18, puis un autre et a progressé de 30 m dans la galerie. Il s'est arrêté très impressionné au bord d'un grand vide à –25 et dont il n'a pu voir ni le fond, ni le sommet, ni les bord malgré deux lampes de 35 watts! Il nomme d'emblée l'endroit « The Twilight Zone ». Problème: le fil est bobiné à l'envers et il faudra le vérifier.

Objectifs pour demain : Marc fait une pointe dans « Makta », Roger, Elodie et Pierre y feront des photos. Les autres vont à « Gonovica » avec les membres de « Peoni » intéressés. »

Vendredi 11 Août :
Frank : « En quittant le parking de Matka house, j »allume la radio. Nikola et Mihail, jusque-là embrumés par leur déficit de sommeil, s'agitent soudain. Lors d'un flash d'informations, le speaker parle de nous. »

Gilles : « Dans Matka Vrelo, Marc dépasse le terminus précédent . Il suit la paroi de droite de l'énorme salle aperçue hier par Roger et descend d'abord à - 25 dans celle-ci puis à - 46 . A la lueur de son phare , il aperçoit un peu plus bas une galerie de 6 par 3 qui continue de descendre . Sous lui , le sol de la salle est jonché de gros blocs . Arrêt à 380 m de l'entrée . Le profil de la plongée commence à devenir problématique s'il n'existe pas de shunt du premier point bas .

Une autre équipe s'en va aujourd'hui à Gonovica . Il s'agit d'une cavité où il y aurait, d'après les informations que nous avons, 500 mètres de progression dans une rivière jusqu'à une cascade de 7 mètres qui n'aurait été escaladée qu'une seule fois il y a 20 ans . Un siphon en haut de l'escalade aurait stoppé la progression des explorateurs . Quatre nationalités sont présentes aujourd'hui dans Gonovica : Macédoniens, Croates, Belges et Français se côtoient aujourd'hui pour poursuivre l'exploration . La cascade est vite atteinte car la progression dans la grotte est aisée . Son escalade est franchie , un joli gour, une étroiture et une petite galerie aquatique lui font suite , mais de siphon ... point . Frank , Martial et Gilles découvrent 60 mètres de galerie derrière une voute mouillante . Arrêt sur rien ...

Récit : Nous progressons aisément vers l'amont de la rivière souterraine. Bientôt, nous discernons un lointain grondement : la cascade escaladée par les macédoniens quelques années auparavant semble s'approcher. En effet, après un passage bas, nous débouchons dans une petite salle d'une douzaine de mètres de diamètre. En face, la cascade de 6 mètres jaillit d'une petite galerie et tombe avec grand fracas dans la vasque occupant le sol de la salle. Frank et moi allons de suite évaluer la difficulté: de bonnes prises au début puis, le rocher devient lisse et s'arrondit vers le haut. Ensuite, le concrétionnement semble pouvoir fournir les prises suffisantes pour sortir sans encombre. Nous prenons donc la décision d'escalader la cascade “en libre” avec un de nous à la parade, le problème étant de ne pas se faire emporter par la force de l'eau à la sortie. Les “néops”enfilées, je m'engage dans la cascade, paré par Frank qui, d'une main experte, choisit une partie de mon anatomie que je tairai dans ce récit pour me soulager de l'attraction terrestre. Un mouvement, deux mouvements, trois mouvements, un prompt rétablissement grâce aux concrétions... la cascade est franchie. Je rallume mon acéto éteinte par l'eau; aussitôt, la flamme se retrouve à l'horizontale dans un fort sifflement. C'est alors que je sens le violent courant d'air provenant de la galerie.

Les informations que nous tenons des macédoniens à ce moment-là sont vagues: ils se seraient arrêtés sur siphon peu après l'escalade. Ce courant d'air semble prometteur...

Frank me jette une corde; un naturel, je renvoie une extrémité en bas et vois bientôt son casque émerger du seuil de la cascade suivit de près par Martial bardé de son matériel vidéo. Le temps d'une prise de vue “sur le vif”et nous voilà caracolant dans une galerie étroite semi-noyée. Après quelques dizaines de mètres, le concrétionnement en place nous rends à l'évidence. Les macédoniens n'étaient pas venus jusque là. Frank part devant pendant que j'aide Martial à rentrer tout son “brol”*. Euphoriques, quoi que personnellement frigorifié (je n'avais pas jugé bon de mettre le haut de la combi...), nous nous retrouvons bientôt dans une petite salle, de l'eau jusqu'au nombril. Devant nous, les concrétions semblent rejoindre l'eau. Frank nous rassure immédiatement, le passage est petit mais il existe; et le voilà parti, lampe torche à la main. Nous l'aperçevons difficilement à travers le concrétionnement qui affleure l'eau. Il revient bientôt, porteur de bonnes nouvelles: le passage bas ne dure que 5 ou 6 mètres. Une méduse arrive dans l'eau et se contourne par la gauche. Il faut tout de même franchir trois voûtes mouillantes consécutives. Nous franchissons tous les trois le passage et continuons dans la galerie qui semble s'agrandir peu à peu. Stoppant notre course, nous nous concertons et décidons de rebrousser chemin, le reste de l'équipe nous attendant en bas de la cascade. De plus, le temps n'était pas au grand beau quand nous sommes rentrés dans la cavité et je commence à grelotter de froid. En tout cas, un doute est levé: pas de siphon pour l'instant, du courant d'air, la galerie s'agrandit......à très bientôt, Gonovica..

* ”Brol”: dans le langage de nos amis belges.......... bazar « 

Marc : « Départ à 7 heures pour les courageux qui vont à « Gonovica ». L'objectif du jour est un siphon qui a été repéré au sommet dune cascade de 7 m située à 400 ou 500 m de l'entrée de la grotte. La vasque a été atteinte sans problème et l'escalade de la cascade s'est révélée facile. De plus, le siphon n'est en fait qu'une courte voûte mouillante. Frank est le premier à passer l'obstacle en apnée. Rejoint par Gilles et Martial, ils font 50 à 60 m de première dans une belle galerie très aquatique. Comme le temps est menaçant à l'extérieur, ils en restent là. Martial fait des images. La galerie est très concrétionnée et a belle allure. La topo sera faite lors de la prochaine pointe car, vu qu'on s'arrête sur rien dans du grand, il est certain qu'on reviendra faire au moins une pointe avec une équipe mieux équipée.

L'équipe photo se met la première à l'eau dans « Matka » afin de profiter de la meilleure visibilité possible. RAS, ils font un film jusqu'à la grande salle. Quelques problèmes de flash relais semble-t-il.

Marc démarre pour sa pointe 30 minutes plus tard et croise les photographes qui ressortent. Il récupère le dévidoir laissé par Roger à 343 m (-25). Après avoir longé la paroi droite sur 10 m , option est prise de descendre dans le grand vide car il aperçoit le fond grâce au spot 100 watts. Le sol est atteint à –40 sur le sommet d'un éboulis spectaculaire. Après avoir donné du spot, il se confirme que « The Twilight Zone » est bien à classer dans les vides « hors normes ». La chose est en fait une salle allongée longue de +/- 50m, large d'environ 20m et haute de plus de 20 m. Le fil est déroulé en suivant vaguement la paroi de droite. Après seulement une vingtaine de mètres, arrêt à –47m car il se confirme que le fil est bobiné à l'envers. La suite est évidente : un porche de 8 x 6 m dont le point haut doit se trouver à –50m. Le dévidoir est laissé accroché sur un bloc vers le milieu de la salle pour autant qu'on puisse en juger. Topo au retour qui permet aussi de voir que la salle se poursuit plus haut et plus à gauche que le point où la galerie d'accès la trépane en pleine paroi. Il faudrait revenir à deux pour pouvoir mieux juger de la forme de la chose et voir s'il y a d'autres continuations que le porche aperçu ce jour. « The Twilight Zone » est très joli: calcaire très blanc, blocs très déchiquetés dont certains de grande taille. Topo à vérifier vu le problème de fil.

Objectifs pour demain : Roger et Pierre feront une pointe dans « The Twilight Zone » ; Frank recherchera le shunt, Marc accompagnera Gordan dans la recherche d'animaux et en profitera pour changer une des oxy qui est presque vide. Martial ira faire des images à Makta Vrelo avec Marc, et ensuite dans « Vrelo Cave » avec l'aide de Gordan qui le rejoindra dès la fin de sa plongée à « Makta ». Gilles et Ghislaine iront vérifier la topo de Kristalna car il semble y avoir un petit problème de visée. »

Samedi 12 Août :
Gilles: “MATKA VRELO

Départ le matin de Frank qui trouve le shunt qui nous permettra de pousser un peu plus loin les explorations, puisque désormais le point bas est à -35 à la place de -48. Le shunt débute à 250 mètres de l'entrée à -19 de profondeur, remonte à -13 m et se termine par un beau P20 (le puits Céoùladon) pour 90 mètres de fil tiré.

Roger et Pierre partent pour une petite pointe main dans la main. Ils ramèneront 20 mètres supplémentaires de belle première .Terminus de Roger à -50m au dessus du porche aperçu par Marc la veille et au sommet d'un puits dont il ne voit pas le fond malgré le phare de 100 w.Pierre découpe les étiquettes qui étaient dans le mauvais sens. La topo est faite pendant le retour. A la sortie du lac Pierre nous enrichit d'un nouveau vocabulaire marseillais!

Martial production tourne de superbes images avec Marc dans Matka Vrelo, puis dans VRELO Cave avec Gordan. »

Marc :  « Marc et Martial partent en tête afin de faire des images comme prévu. Ils filment jusqu'à la salle où ils émergent. Ils constatent alors que le départ de galerie vu le premier jour est en fait une cheminée qui va en se rétrécissant et qui semble queuter sur étroiture après 2 ou 3 m seulement. Film au retour aussi (topo et dévidoir pour faire des raccords). RAS, on verra au montage. En sortant de la grande salle, ils croisent et filment Frank qui part rechercher un éventuel shunt du point bas. A leur sortie de l'eau la télé et la presse écrite sont là. On pose pour quelques images et on attend Frank pour l'interview qui nous est demandée avec insistance.

Frank ressort peu après car il a trouvé le shunt espéré. En fait, il est passé par le point bas et a emprunt é le départ qu'il avait repéré à –19 vers 240 m. Après une belle galerie qui remonte jusque vers –13 m, il est arrivé dans un énorme puits qui la conduit à –35 m où il a jonctionné avec le fil, dans la grande salle, au point 160 m. C'est une très bonne chose : le point bas des prochaines pointes est « remonté » de –48 à –35 ce qui est beaucoup mieux. On laissera les deux fils en place, mais il faudra rectifier les étiquettes de celui de Frank mis en place ce jour car, vu qu'il est parti du fond, elles sont à l'envers (décidément). A sa sorite, Frank participe à une petite interview en anglais, sur le vif, alors qu'il est encore dans l'eau !

Marc refile son matos à Gordan qui part avec Martial pour « Vrelo Cave ». Ils sont suivis par la presse.

L'après-midi, Roger et Pierre partent en pointe par le nouveau shunt découvert. Ils emmènent un nouveau dévidoir et vont rectifier les étiquettes de 330 à 370 m. Ils atteignent la pointe sans encombre. Roger tire le fil, Pierre fait les fractios et corrige les étiquettes. Ils stoppent à 390 m (-50). Ils ont atteint le sommet du proche vu par Marc il y a deux jours. Ils ont vue sur –60 dans un puits qu'ils jugent avoir au moins 10 m. Arrêt sur rien, une dernière pointe est possible car il reste de l'autonomie. Ils laissent le dévidoir et font un bout de topo (Plongée : 109 min, -50). Pierre ressort une des oxy dont le détendeur est flingué (hernie importante dans le tuyau MP).

Demain : « Babuna » et « Gonovica ». Marc est crevé et en profitera pour réparer tout ce qui traîne et mettre ses notes et topos au net.

Frank  : « a peine sorti de l'eau, une journaliste un peu « cagole » et son cameraman insistent pour faire une interview sur le vif. Dans l'eau glauque du lac, je dois raconter un peu tout ce que nous faisons, en anglais, la journaliste refusant de me poser des questions pertinentes. C'est Helena qui lève le mystère, notre cagole ne piperait pas un mot d'anglais. Nous sommes un peu dubitatifs quand au résultat…que nous ne verrons peut-être pas. »

Dimanche 13 Août :
Gilles : « Aujourd'hui, deux équipes sont formées: Une à Gonovica pour continuer l'exploration après l'arrêt de Frank, Martial et Gilles et une autre à la Babuna, courte cavité avec arrêt sur siphon que doit plonger Martial.

Dans Gonovica, Aleksandar, Hristijan et Sead font la topo de l'entrée jusqu'à la cascade et une équipe de six (Mihail, Nikola, Frank, Gordan, Elodie et Gilles) poursuit l'exploration. Après la voûte mouillante, la galerie s'agrandit peu à peu jusqu'à atteindre de belles dimensions (5m par 12m au plus grand). De belles concrétions sont à noter. La rivière est remontée sur environ 900m à la grande joie de toute l'équipe et en particulier des deux macédoniens présents ce jour-là. A cet endroit, le principal du courant arrive d'un siphon rive gauche. La galerie suivie jusqu'à présent, elle, s'amenuise sur environ 40m pour se transformer en laminoir impénétrable. La topo est relevée par Elodie et Gilles de la cascade au siphon et Gordan, pour sa part, mitraille la galerie.

L'autre équipe est composée de Marc, Roger, Ghislaine, Martial, Yvan, Slobodan et Ali. L'accès au siphon est aisé : 40m de galerie, un ressaut de 18m et une galerie de 20m y mènent. Martial franchit aisément le siphon qui s'avère être relativement court (20m ; - 4). La suite est une grande galerie où seule l'escalade de gros blocs ralentit la progression. Les dimensions sont plus que confortables. Martial fait demi-tour après une distance qu'il évaluera à 300m car le reste de l'équipe l'attends avant le siphon. »

Marc : « Les deux équipes se lèvent à l'aube car les deux objectifs sont à plus de 100 km du camp de base. Départ à 7 hrs.

A « Babuna », Martial, Roger et Ghislaine arrivent facilement à la grotte. En fait, il n'y a que quelques kilomètres à parcourir sur une bonne piste, puis on emprunte à pied un sentier bucolique ombragé par des bouleaux. On arrive alors dans une sorte de canyon, la source est en face, un peu plus haut, se trouve l'entrée fossile. De cette entrée, on est très vite à la vasque qui n'est qu'à 91m. Seul un toboggan d'une vingtaine de mètres agrémente la progression jusqu'à ce point. Martial se met à l'eau en équipement fond de trou et bi-4l. Roger atteint de problèmes gastriques attend à l'extérieur. Martial revient 1.h30 plus tard. Il retrouve Ghislaine très inquiète. Mais, les nouvelles sont plus que bonnes : Il a fait 260 mètres de première dans une très grande et belle galerie parcourue par la rivière et assez joliment concrétionnée. Il a stoppé sur la berge d'un lac long d'au moins 20 m. Arrêt sur rien donc, il faudra revenir. Il ne fait pas la topo car il a déjà passé pas mal de temps post-siphon. Sortie et retour sans encombre. A revoir d'urgence !

L'équipe "Gonovica" est aussi chanceuse . Cette fois, Frank, Gordan, Elodie, Gilles, Mihail, et Nikola sont bien équipés. Ils atteignent facilement le terminus et plusieurs centaines de mètres de premières. Aleksandar, hristijan et Sead en profitent pour faire la topo de l'entrée jusqu'à la cascade. Au total , 685m de topo dont plus de 600 m de première. La galerie reste de belle dimension assez longtemps puis de divise en plusieurs affluent faisant penser à une configuration style « tête de réseau » . Quelques mètres ont été fait dans la branche gauche arrêt sur étroitesse. A l'amont, Frank est arrivé à un siphon qu'il a tenté en apnée sur 4 m. Cela semble remonter, mais il faudra des bouteilles. Arrêt sur S2 à revoir ! Ils font aussi quelques aménagement de la voûte mouillante au burin et des photos devant et derrière celle-ci. Bonne journée donc.
Nikola, Gordan, Frank et Mihail dans les galeries concrétionnées de Gonovica.
Photo. : Gordan POLIC.

Au camp, Marc répare 2 détendeurs, 3 lampes, un casque, un réchaud, un bracelet d'Aladin,… Pas de débriefing ce jour vu le retour tardif des équipes de pointe (22 et 23 hrs). »
Ghislaine : « L'objectif de la journée est d'aller plonger le siphon de la grotte de la Babuna.

Levés tôt ce matin là, nous étions, à 7 heures au club à Skopje où nous attendaient déjà deux de nos guides, Ivan et Slobodan.
Une longue route nous attendant, nous partons rapidement, laissant le reste de l'équipe, sauf Pierre et Marc les déserteurs du jour, qui retournait à Gonovica poursuivre la première de l'avant veille. Après avoir pris Ali , nous allons chercher le Land Cruiser de la Croix Rouge dans lequel nous montons tous les six.
Nous descendons d'abord plein sud la vallée du Vardar jusqu'à Velès où nous bifurquons à droite, direction sud-ouest puis plein ouest, pour rejoindre Bogomila. Les paysages sont superbes, mêlant des montagnes aux formes douces à des plaines de petites tailles.
Quelques kilomètres après Bogomila, la route goudronnée s'arrête pour faire place à une bonne piste qui s'enfonce dans la montagne. Au détour d'un virage nous apparaît le Massif de la Babuna dans toute sa splendeur. Magnifique cirque de montagnes aux falaises de calcaire blanc, surplombant les versants de moyenne altitude couverts de forêts, il culmine à 2500m. Nous roulons ainsi, quelque peu secoués, pendant 15 à 20mn, jusqu'à un virage en épingle à cheveux, là où la piste quitte le versant gauche du cirque pour repiquer vers le sud.

La marche d'approche se fait par un sentier surplombant le cours d'eau de 50 à 80 mètres, sur sa rive droite. Tracé à flanc de coteau, il monte doucement en sous-bois, avec quelques segments en plus forte pente. Nous arrivons à l'entrée du trou après une petite heure de marche et allons en prendre la température via l'eau de la résurgence qui se situe une centaine de mètres plus bas, tout au plus 5 à 6 degrés !

Equipement pour les trois Macédoniens et Ghislaine dans le ravin. Martial, craignant un coup de chaleur dans “l'escalade” du canyon d'accès, s'équipera à l'entrée du trou. Roger, quant à lui, a choisi l'option sieste.

La grotte de la Babuna s'ouvre en haut d'un canyon d'une centaine de mètres de long, en pied de falaise par un porche de 7 à 8 mètres de large sur 1m à 1m50 de haut. De formes anguleuses, il donne accès à une salle longiligne, encombrée de gros blocs, de 15 à 20 mètres de long sur 4 à 6 mètres de large. Un toboggan d'une vingtaine de mètres lui fait suite et arrive dans une petite salle circulaire de 4 à 5 mètres de diamètre. On atteint le siphon quelques mètres plus loin en passant sous une voûte plongeante qui se relève au dessus de l'eau.

La plongée de Martial nous semble d'une longueur inquiétante, plus d'une heure, au regard de la contenance de ses bouteilles ; bien sûr, il ne peut être que ressorti et doit crapahuter dans d'immenses galeries ...
C'était effectivement le cas : 12 mètres de siphon, trois à quatre cents mètres de première et arrêt sur rien.
Le retour à la voiture se fait tranquillement par le même chemin mais dans un bois plus sombre, ce versant étant dans l'ombre à cette heure de l'après-midi.
Nous allons déjeuner (il est 17h) dix minutes plus loin, dans un refuge situé plus haut dans la montagne. La vue est superbe sur la plaine située en contrebas et les montagnes qui la ceinturent.

Retour vers 21h à Skopje. »

Martial : «  L'entrée de la Babuna (3m x 1m) donne accès sur une galerie chaotique qui, après une soixantaine ? de mètres débouche sur les lèvres d'un puit. Un amarrage naturel permet l'ancrage de la corde et après une descente de +/- 15 mètres, on prend pied dans une salle, au sol très sablonneux et qui forme la base du puit. De la base du puit, une galerie d'une vingtaine de mètres débouche sur le regard d'une rivière (3m x 12m).

La rivière part en siphon vers l'amont (10m; -3,5m) et débouche dans une salle. Côté gauche, dos au siphon, une grosse coulée stalagmitique descend du plafond, tandis que face à soi, un méandre dans lequel coule tout ou partie de la rivière invite à continuer. Le méandre débouche à son tour, après avoir laissé la rivière, dans une petite salle de +/- 10 m de diamètre. On retrouve à cet endroit le même type de sol qu'au bas du puit de 15 mètres, ainsi que dans la salle juste après siphon. Sur la gauche, la continuation débouche dans une très grande diaclase (10 à 15m de large, ? mètres de haut) au sol très cahotique et dans laquelle se retrouve la rivière perdue, à la fin du méandre. D'énormes blocs forment le sol de cette diaclase et c'est en prenant vers la droite en remontant que se trouve la continuation. La progression dans les blocs en suivant la rivière est interrompue subitement et c'est en escaladant une coulée stalagmitique sur la gauche que se trouve la suite. Le cours d'eau perdu se retrouve en desescaladant quelques blocs, et de là, toujours en remontant l'amont, on trouve une galerie de dimension plus modeste. Le plafond de la galerie tend à rejoindre le niveau de l'eau, mais elle donne l'impression de continuer vers la droite. A cet endroit s'est arrêtée la première investigation.
Les niphargus de la Babuna.
Photo. : Gordan POLIC.

La première exploration de la cavité ayant été effectuée seul, les données qui suivent ne sont données qu'à titre indicatif. Ne disposant pas d'un matériel de topographie complet (une boussole de plongée Suunto), la topographie n'a pas pu être levée avec précision. Seules les données de direction sont correctes. Les azimuts ont été pris depuis le fond vers la surface, avec cependant un arrêt, du à des problèmes d'éclairage, à partir de la fin de la diaclase. »

Lundi 14 Août :
Gilles : « Ce matin, nos deux inséparables : Marc et Roger plongent à Matka Vrelo pour effectuer des mesures dans la première salle et relever des largeurs de galeries de 0 à 120m. A cette occasion, Marc repère une cheminée remontante peu après l'entrée de la cavité et Roger remarque un porche à l'extrémité de la salle.

Pendant ce temps, Gordan fait des prises de vues dans Vrelo Cave.
L'après-midi, Pierre relève la topo du shunt de 100m à 250m « 

Marc : « Briefing au petit déj. Marc et Roger iront faire la topo de la grande salle à 110 m au décamètre. Nous décidons aussi d'appeler cette salle « Salle Peoni » en l'honneur de nos hôtes. Roger remettra aussi l'oxy à l'eau avec le détendeur réparé par Marc. Gordan se propose de faire des photos en exondé dans « Vrelo Cave ». Pierre ira faire la topo du shunt et en profitera pour corriger les étiquettes. Frank passe un tour pour être saignant pour sa pointe de demain dans « Makta ».

Le programme est respecté : Marc et Roger font des visées au décamètre aux points 110, 120, 130, 140 et prennent des largeurs de galerie tous les 10 m du point 100 à la sortie. La « Salle Peoni » est vraiment très grande car plusieurs visées dépassent 20 m et deux au moins font plus de 25 m et une 29 m. A cette occasion, Roger repère un petit départ à mi-hauteur dans « Peoni » et Marc aperçoit un départ en puits remontant au point 35 m (à revoir en bi-7 ou bi-9).

Pierre fait la topo du shunt, soit 91 m ce qui fera un bon bouclage pour le plan d'ensemble de la cavité.
Gordan fait ses photos avec 2 ou 3 flashs, ça promet d'être grandiose.

Débriefings le soir. Frank confirme qu'il fera une pointe, RC se propose de faire le dessin détaillé du trou de 0 à 200 m. Marc ira voir le départ à 170 m et tentera de sortir la cheminée au point 35 m. Pierre ira se balader par l'ancien point bas avec retour par le shunt. Il se charge aussi de 2 nouveaux prélèvements d'eau au point 210 m (-47,5). »

Le soir, nous apprenons que Gordan est passé à la télévision nationale, et que ce flash-info est passé en boucle à plusieurs moments de la journée. Martial organise une projection des images tournées durant l'expé.

Mardi 15 Août :
Marc : « La pointe de Frank, entamée à 11 heures, est un nouveau succès, même si elle casse le jouet de façon définitive. En fait, le porche vu par Marc et atteint par Roger et Pierre fait en fait 6 m sur 10 m. Passé ce point, Frank a pu progresser en hauteur en suivant la paroi droite sur trentaine de mètres et s'est arrêté à –67, en plafond, avec vue à –90 (toujours le 100 watts). La suite est évidente : toujours plus bas. Il faudra revenir au trimix. Topo au retour. Il ressort une des O2 qu'il a vidée pour la bonne cause. « Makta Vrelo » nous tire sa révérence : arrêt sur rien à 425 m de l'entrée par -67 au sommet d'une grand vide (plongée 109 min, -67) !

Pierre fait d'abord une petite balade avec Gordan et ressort, ensuite, RAS sa balade en solo. Il fait ses deux prélèvements comme prévu (plongée 60 min, -48).
Dommage : le départ au point 170 m tenté par Marc n'est en fait qu'un élargissement de la salle (qui est donc encore un peu plus grande que prévu !). Fil enlevé. Tant qu'à faire, il retourne voir le point bas afin de vérifier la possibilité d'une seconde galerie. RAS, pas de chance.

Pour ce qui est du puits remontant au point 35 m : ça sort ! Hélas dans une cloche fermée qui n'est en fait qu'un ensemble de grosses cupules de voûte. A revoir cependant car vu la taille de ses bouteilles, Marc n'a pas pu se retourner pour voir l'ensemble de la cloche (plongée Marc : 60 min, -47m).

Roger qui continue à se vider sur place prend une journée de « repos-topo-brico ».
Court débriefing ce soir car demain tout le monde se lève tôt pour aller à « Aylilica ». On se divisera en 2 équipe : une plongera la résurgence reconnue en exondé sur 200 m par des Anglais, l'autre équipe ira à la grotte même où il y a un aval à tenter (jonction ?) et un amont à essayer. »

Mercredi 16 Août :
Marc : « Départ à l'heure avec une dizaine de locaux . Nombreux arrêt en route : visite du monastère St-Jordan, photo du pont du « saut du chamois ». Nous arrivons finalement sur site à 13 hrs. Gilles, malade à son tour reste aux véhicules pour se reposer. Autre mauvaise surprise : la piste est impraticable à cause de la pluie qui tombe. Nous en sommes donc réduits à porter une grosse partie du matos sur plusieurs km Heureusement, Yvan réussi à réquisitionner une jeep chez des forestiers. Désillusion de taille : la résurgence est perchée à une dizaine de mètres du sol et nous n'avons pas le matos d'escalade : rideau !

Reste la grotte située 400 m plus haut dans le canyon. Seuls Frank, Elodie, Gordan et les locaux vont faire un tour dans le trou. Gordan trouve quelques bestioles intéressantes. Marc et Roger retournent aux voitures et sont rejoints par Pierre et Ghislaine. On sympathise avec un berger (et ses 4 énormes chiens). On prend le thé, on pique-nique. Le reste de la troupe est là vers 18 hrs. Re-pique-nique, re-thé et on embarque. Panne de la jeep macédonienne au retour. Nous laissons deux gars sur place pour attendre la dépanneuse et en embarquons deux autres. Le reste se débrouille en faisant du stop. Chance : ils sont tous pris par un bus ! Nous n'arrivons finalement au gîte que vers 23hrs après un passage par le club pour déposer nos deux naufragés. Toujours aussi sympa, l'équipe « cuisine » nous attend et on nous sert un souper chaud 10 minutes après notre arrivée !

Pas de débriefing vu l'heure tardive. Au dodo ! »

Tenue correcte exigée au monastère.
Photo. : Gordan POLIC.

 

Frank : « Aujourd'hui, les copains macédoniens nous emmènent à Pestera Aylilica. En chemin, ils nous font profiter du patrimoine de leur pays. Arrêt petit déjeuner pour goûter un plat typique du parc national dans lequel nous évoluons, monastère classé comme patrimoine culturel, constructions antiques..etc. Une nouvelle fois je suis impressionné par l'accueil qui nous est réservé et les facilités qui nous sont offertes.

La plongée est annulée pour cause de météo défavorable et de débit trop important. Nous visitons quand même la cavité et repérons un joli canyon en amont de l'entrée de la cavité, pas encore ouvert. Le siphon aval de la grotte, étroit et parcouru par un violent débit, ne m'inspire guère. L'idéal serait de tenter la jonction en plongée en partant de la résurgence. »

Jeudi 17Août :
Frank : «Sur proposition d'Ivan, nous allons visiter les cavités « classiques » de Macédoine, dans la région de Zlatina. En chemin, nous visitons  Pestera PESNA la plus grande entrée naturelle de Macédoine, puis Pestera PURALO MIRKOVA et Pestera OVCARSKA. Il s'agit de petites grottes joliment concrétionnées dans un secteur boisé très mignon. Nous profitons de cette journée avec les spéléos macédoniens pour approfondir notre connaissance du pays….et de son potentiel spéléologique. »

Marc : « Au programme ce jour : Roger et Marc vont faire des photos dans la salle « Peoni », Frank et Gordan vont avec les membres de Peoni faire une sortie touristique. Pierre et Elodie vont faire une pointe dans le petit lac, encore vierge, de « Vrelo Cave ». Au retour, ils feront le baptême de Ghislaine dans l'entrée de « Makta Vrelo .

RAS pour les photos (36 vues). Arrêt à –30 m dans « Peoni ». Au retour : découverte de concrétions immergées au point 90m, en plafond (plongée 45 min, -30).
Ensuite, Gilles, Pierre et Elodie se font une balade jusqu'à la grande salle. Ils ressortent sans problème. Le baptême est un succès.

Marc va voir la cloche au point 35 m. En partant, il change une bouteille d'O2 : c'est notre dernière cartouche ! Il se confirme que ça queute. Sympa quand même : il y a des concrétions de – 5 à la surface. Le plan d'eau fait 5 à 6 m² pour une hauteur sous plafond de moins d'une mètre. La sortie est étroite et ça racla pas mal en bi-12l et la visi est nulle au retour. Bref : ça queute. En ressortant il aperçoit une surface juste au dessus de l'entrée au point 10 m. En fait, l'entrée est une haute faille concrétionnée qui ressort. A revoir.

Pendant l'heure de midi, Marc reste à la mise à l'eau pour surveiller le matos ce qui nous évite un chargement-déchargement, c'est toujours cela de pris.
L'après-midi, Roger fait le dessin de la source de l'entrée jusqu'à –23m (plongée 50 min, -23).

Pendant ce temps, Pierre et Elodie font leur pointe dans « Vrelo Cave ». L'eau à 9°c. Ils ont pu faire 20 m de première. Arrêt à –11 sur touille d'enfer et dévidoir cassé. Retour en enlevant le fil (plongée 12 min, -11). Pas de topo mais un croquis devrait suffire. Présence de quelques concrétions sous l'eau. »

Ghislaine : «  BAPTEME :

L'eau elle redoutait
Le bateau elle appréhendait
Toujours elle avait couru
Avec une passion bien connue
Au plus profond des cavités
Ou au plus haut des sommets

Mais ici entourée de plongeurs
Elle pensa pouvoir surmonter sa peur
Et avec force pris la décision
De ne plus trouver de bonnes raisons
Pour repousser encore l'échéance
Et de tenter sa chance

Elle attendit quand même
La veille du départ
Pour émettre avec flegme
L'idée que quelque part
Il serait peut-être temps
De s'atteler à la tâche le jour restant
Pour cela deux moniteurs il fallut

Mais aussi trois photographes au moins
Et même plus de plomb que prévu
Pour vaincre un résistance dissimulée avec soin
Et six mètres plus bas la faire descendre
Pour cette incompréhensible appréhension enfin éteindre

Ceci accompli, ses compagnons
Par cette plongée sans doute satisfaits
Lui demandèrent sur le fait
De bien vouloir « mais oui mais non »
La valider par un autre type d'arrosage
Et ainsi de cette réussite leur en assurer le partage

Ce sera avec joie
Mais seulement après avoir vu
Les photos de cet « exploit »
Afin qu'elle soit convaincue
Que c'est bien elle qui
Six mètres sous la surface de l'eau le fit


Vendredi 18 Août :
Marc  : « Conférence de presse télévisée et écrite. Baptême des copains macédoniens soirée cassoulet. C'est la gloire, aujourd'hui on passe à la télé! En effet, une forte équipe de la télévision nationale, accompagnée d'une charmante traductrice, nous fait l'honneur de débarquer à « Makta House ». Gordan, Frank et Marc (qui remplace le timide Roger) participent à un « questions-réponses » de 30 min. Les questions sont divisées en deux parties. Tout d'abord on nous demande notre avis sur le canyon de Matka et ses environs, ensuite chacun est brièvement interrogé sur la pratique de la spéléo dans son pays.

Pendant ce temps, Pierre, pour qui cela sent l'écurie, va se ravitailler en produits régionaux à Skopje. Il en profite pour faire le plein des jerrycans pour les compresseurs.

Ensuite, vers 11 hrs, Roger et Marc partent faire des photos dans « The Twilight Zone ». Ils passent par le shunt où ils déposent leur relais 12l. RAS, 36 vues réalisées. On en profite pour s'en mettre plein les yeux au 100 watts. Au passage, découverte d'un départ de galerie au-dessus du porche à -50 au bout de « The Twilight Zone ». Il s'agit probablement d'un shunt qui doit jonctionner quelques mètres plus bas au environ de la pointe. A revoir. (plongées: Marc: 70 min, -47, Roger: 65 min, -32).

En se rendant au débarcadère de « Makta Vrelo », le bateau a droppé Gilles et Ghislaine au pieds d'un sentier qui se trouve quelques centaines de mètres en aval de la source, sur le même versant. Leur objectif est un ensemble d'entrées visibles en paroi, dans la falaise. Quatre trous ont été repérés à cet endroit depuis la rivière: « les 3 grottes », un ensemble de 3 entrées rapprochées; et une quatrième possibilité, la plus grande, située à une centaine de mètres en amont. Ils reviennent bredouille faute de temps et à cause de l'accès très délicat de ces cavités qui nécessiteront, pour les prochains explorateurs, soit de partir en rappel depuis le plateau, soit de faire des escalades depuis le bas. Dans les deux cas, il y a du sport en perspective. Gilles et Ghislaine sont récupérés par le bateau qui ramène Marc et Roger (quel beau timing)!

L'après-midi, Gilles, Elodie, Frank, Gordan et Pierre emmènent les jeunes de « Peoni » faire des baptêmes dans le lac « Treska », à l'entré de Skopje»..

Le soir, soirée « cassoulet-bières belges et vins français ». Gros succès. Echange d'autocollants et de souvenirs divers ».

Samedi 19 Août 

Marc : « Départ à l'aube d'une forte équipe qui part en pointe à la « Babuna ». Le but est de dépasser le terminus de Martial et de faire la topo du tout. Frank, Elodie, et Gordan refranchissent le siphon de 20 m (-4) en faisant des navettes avec deux bi-4. De l'autre coté, ils remplissent leur double mission, mais n'ajoutent qu'une vingtaine de mètres de première en traversant le lac aperçu par Martial car celui-ci (le lac) siphonne immédiatement. La galerie qui y mène est concrétionnée et parsemée de gros amas de bloc. L'eau est très froide et pourrait provenir de la fonte de névés situés sur le plateau beaucoup plus haut. Un départ en hauteur, non-tenté , est repéré grâce au concrétionnement. Bilan: arrêt sur siphon tenté en apnée par Frank (-4 et semble remonter assez vite) à 291 m du S1, topo faite. Equipe de soutien: Mihail, Nicolas et Yvan. Pendant l'explo, Gordan a fait des photos, y compris en post-siphon. Au retour, tous vont au resto à Velès (pendant que les Belges se tapent 3 hrs de gonflage!)
Portage en Montant à la Babuna.
Photo. : Ivan ZEZOVSKI.

Fin de matinée, départ pour Ohrid de Ghislaine et Pierre.

Ensuite, Roger et Marc partent faire des photos dans « Matka Vrelo ». Le but est de faire des vues de la salle « Peoni » jusqu'au point bas cette fois-ci. On brûle un film 24 vues sans problème notable. En revenant, Marc examine en détails le cheminement ce qui lui permet de repérer 4 départs remontants dont au moins deux donnent sur des surfaces libres aperçues grâce à l'éternel 100 watts. Les 2 cloches qui sortent certainement se situent à 160 et 120; les deux autres à 85 et 60m. Les deux plongeurs sortent dans la cloche à 120 m qui se situe à gauche du fil dans un replis de la salle. Surprise, Marc se rend compte qu'il s'agit très probablement de la salle dans laquelle il est sorti lors de la première pointe et, en effet, un départ de galerie est visible dans un coin de cette cloche. En redescendant, on examine la salle, au 100 watts toujours, et l'explication est trouvée: il y a deux cloches parallèles dans la salle « Peoni », celle équipée par Elodie et celle-ci! Vers le point 160, la salle est alignée sur un faille. Le shunt part derrière un lame qui descend de la voûte et qui sépare vaguement la salle en deux. A 160m, en aval de ladite lame, le plafond remonte rapidement et la salle part en puits remontant de 2 x 1 m. Marc remonte à -10 mais ne sort pas vu le profil de sa plongée. Il ne voit pas de surface à cause de la touille qui tombe, mais elle existe sans aucun doute; à revoir. Aucun nouveau fil n'est laissé en place. Au retour, Roger repère une salamandre (Salamandra Salamandra) près de « Roger's Block », rocher où Roger à ses petites habitudes situé au point 80 m. Au point 85, il s'agit d'un puits faille remontant en oblique contre la paroi à droite du fil (sens sortie). Remonté sur quelques mètres, puis ça va en se rétrécissant. Le puits situé à 60 m de l'entrée a une belle forme circulaire, mais la masse de touille décrochée par les bulles empêche d'en savoir plus. A revoir aussi. »

Dimanche 20 Août  :
Marc : « Le matin, Marc va examiner les cheminées à 60 et 85 m dans « Matka Vrelo ». Premier essai dans le beau puits circulaire à 60 m de l'entrée. Malheureusement, celui-ci se resserre et termine sur un cloche minuscule. Ensuite, tentative dans le puits oblique situé à 85 m. Le puits remonte en devenant plus large, mais aussi plus étroit. A -7, il se divise en 3 parties très étroites. Sortie vue mais non atteinte dans le passage le moins étroit. On peut assimiler l'endroit à une queute sans grand risque de se tromper. Fils enlevés et topos faites pour ces deux puits (plongée 20 min, -15).

Pendant ce temps, Gilles fait des photos dans la zone d'entrée. Il est rejoint par Elodie et Gordan. Ensemble, avec Marc, ils partent faire une ballade dans « Peoni » avec... le 100 watts. On s'en met plein les yeux: c'est la dernière plongée. Gordan a quelques problèmes de matos dans la salle (détendeur et jacket) ce qui nous fait faire demi-tour. Retour en flânant (plongée: 40 min, -23). Marc récupère une des deux bouteille d'O2 encore dans l'eau.

En sortant, ils sont rejoints par Roger qui, s'étant mis à l'eau un peu plus tôt, termine son dessin de la salle (plongée 50 min, -25). Tout le monde sort en même temps. C'est à ce moment que Roger s'aperçoit qu'il a perdu sa belle boussole toute neuve. Craignant d'être proprement étranglé par la mère Jacqueline, il remet prestement son détendeur en bouche et part examiner la galerie à la recherche de la disparue. Il ressort bredouille (plongée 20 min, -15) pour se rendre compte que sa boussole est attachée à sa jacket! L'âge sans doute...

Pour finir, Frank va lui aussi faire une petite ballade dans « The Twilight Zone ». Il en profite pour aller voir le départ repéré par Marc lors de l'avant-dernière séance photos. Il s'agit bien d'un court shunt qui redonne dans le puits qui suit le porche des -50 juste au-dessus du terminus de Roger et Pierre. A la sortie il récupère la dernière O2 et les gueuzes encore dans l'eau (105min ; -40). On démonte ensuite la corde et l'amarrage. La suite une année prochaine!

Le reste de la journée est occupé par le gonflage et le début de remballage du matos. On en profite pour faire les quelques reports topos et autres encodages. Le soir: souper et débriefing général, on peut parler de bilan positif! Puis, guindaille jusqu'aux petites heures ».

Lundi 21 Août  :
Marc :  « Lever à 8 hrs. Après le petit déj, Roger et Frank descendent à Skopje pour faire les pleins. Les autres accompagnent pour faire les pleins aussi, mais avec d'autres carburants... Seul Marc reste à Makta pour commencer à descendre le matos.

On charge de 11hrs à 13 hrs avec l'aide d'une forte délégation macédonienne. Ensuite, déjeuner et dernier verre avec Yvan, Mama, et les membres du club encore présents. Nous recevons, comme ceux qui sont déjà partis, une bouteille de Raki chacun.

Départ définitif à 15 hrs. En chemin, on droppe Mihail chez lui à Kicevo où on en profite pour ravitailler en loukoums vu que certains semblent y avoir pris goût.

Arrivée à Ohrid fin d'après midi. De l'avis général, la route empruntée au retour est plus belle et moins fréquentée que celle de l'allée. La ville fait très « station balnéaire espagnole », pas très joli. Le lac, par contre, est plutôt beau, surtout sa côte albanaise que nous apercevons au loin. Nous prenons contact par GSM avec M. Milutin, responsable du club de plongée recommandé par JM Falcon (responsable sécurité de l'ambassade de France rencontré à Skopje). Il passe nous récupérer en ville et nous l'accompagnons au local de son club après avoir été prendre l'apéro, bien sûr. On papote un peu et on se met d'accord sur le programme du lendemain. Nous irons plonger depuis la berge à proximité d'un site lacustre antique. Nous pouvons bivouaquer sur place si nous le désirons.

Si tôt dit, si tôt fait. On se met en route et 20 km plus loin nous nous installons sur ladite berge. Couscous, petit café, et dodo ».

Mardi 22 Août :
Marc : « Milutin arrive à 08.30hrs, comme prévu, accompagné de 4 autres membres de son club. Vu le nombre, nous plongeons en deux groupes. Première palanquée: Elodie, Gilles, Marc et deux locaux, ensuite: Frank, Gordan, Roger guidés par Milutin.

Le premier groupe fait un peu dans l'impro: on perd un des deux guides (!), on remonte, et on le retrouve alors qu'il rentre au bord par le fond. Après cet interlude, on repart d'un bon pied et on visite enfin le site archéologique convoité. Des fouilles sont en cours, mais il doit s'agir de simples sondages car elles ne concernent qu'une très petite surface alors qu'un champ de poterie de plusieurs centaines de m² est nettement visible. Nous ne touchons donc à rien (ce qui n'est pas le cas de nos hôtes). En seconde plongée, Roger est chargé par Milutin de faire un film de photos afin d'assurer la promo de son club. RAS, une fois sa mission accomplie, Roger remet le film.

Si nous recevons les photos, nous promettons de faire un ou deux articles dans nos revues habituelles. Dès que tout le monde est sorti de l'eau, nous dégustons le poisson grillé que nos amis macédoniens nous ont gentiment apporté (et préparé sur place!). L'ambiance de ce pique-nique est excellente. On retourne ensuite en ville où nous prenons un dernier verre. Les adieux faits: départ pour la frontière vers 15 hrs. On grille nos dernières devises à Bitola et nous passons la douane, sans encombre, vers 18 hrs. Encore quelques heures de route sinueuse parsemée de camionneurs fous, et nous nous arrêtons pour bivouaquer au bord d'une rivière, juste à la sortie des gorges de Vikos. Paella au menu. Au moment d'installer les paillasses, nous découvrons un splendide scorpion qui a tôt fait de dissuader ceux qui pensaient dormir à même le sol pour mieux profiter des étoiles... »

Frank :  « Lac d'Ohrid, 695m. d'altitude. Sur l'autre rive, l'Albanie se reflète sur la surface, miroir immaculé que nul clapot ne vient rider.
Milutin, dit Mico (prononcer Mitso), moniteur macédonien, nous « brieffe » dans sa langue. Gordan traduit anglais. Avec Roger,nous décodons ensuite en langue de Voltaire.

Top départ pour 200m. de palmage en surface. L'exercice est aisé, après 15 jours d'explorations souterraines, harnaché de gros scaphandres à forcer à contre-courant. Ici, au soleil et dans l'eau à 24°C., nous avons tôt fait de donner la mesure.

Regroupement à l'aplomb d'un cap rocheux. Mico lève son direct-system et dans un concert de gargouillis, nous changeons d'élément.
L'eau est claire, visibilité supérieure à 5m., douce, nous filons dans le bleu. A –18, une strate blanchâtre matérialise le thermocline. En arrivant à –28, il ne fait plus que 10°C.
Le sol est entièrement tapissé de moules d'eau douce. Béantes, elle filtrent l'eau à grandes goulées.

Mico, qui connaît le lac sur le bout des palmes, nous conduit à une excavation rocheuse. D'un coup de lampe, il éclaire un agrégat d'éponges d'eau douce. Roger, l'objectif aux aguets, n'en perd pas une.
Ici, au régime du langage des signes, finis les problèmes de communication. Tout le monde parle la même langue, oubliés les problèmes de compréhension, de traduction, d'interprétation.

Nous arrêtons là la descente. A quelques encablures de là, le lac plonge officiellement à –289m, mais Mico et son équipe du Scuba-Diving Club Ohrid ont récemment repéré un point à 300m.
Ce lac est l'un des plus profond d'Europe et le plus profond des Balkans. Nous longeons à présent un talus de sable, garni de bouquets d'algues. Notre guide repère une trace sinueuse dans le sable, la pointe du doigt, puis, prenant ses palmes à son cou, fonce dans la flore. Regards interloqués derrière les masques.

Le voilà de retour, triomphal, une belle couleuvre à la main. Quelques clichés immortalisent la scène.
Nous terminons la plongée par la visite de « Micograd », la ville de Mico. Cette cité lacustre antique est l'un des principaux sites archéologiques sous-marin de Macédoine, actuellement en cours de fouilles dans le cadre d'un chantier national. Et on comprend pourquoi : par trois mètres de fond, les poteries foisonnent.

La matinée s'achève par une dégustation de grillade de poisson, préparé par les plongeurs d'Ohrid, les yeux rivés sur les eaux bleues du plus grand lac de Macédoine. »

Mercredi 23 Août :
Marc :  « Lever à 08 hrs. Ptit déj, et remballage dans la foulée.
Ensuite, on profite du calme pour peaufiner les notes et faire les derniers reports topo. On fait une dernière réunion pour se répartir le boulot à faire à domicile:

-Roger se charge de trouver des cartes géologiques dans sa doc pour compléter le rapport.
-Frank qui a reçu les cartes d'E-M se charge de reporter les cavités sur celles-ci. ensuite, il envoie le tout à Marc qui se charge d'en faire 50 copie couleurs.
-Marc et Gilles mettent leur notes au net et les envoient à Frank avant fin septembre au plus tard.
-Marc rédigera une petite intro sur le pays (géo-pol,...) pour la même date limite.
-Frank met les topos au net et se charge de la mise en forme du rapport final.
-Chacun essaie de faire un petit compte-rendu d'explo style « pris sur le vif » pour égailler le rapport.
-Marc et Roger feront un article sur Ohrid pour « FUN Plongée ». Ils l'enverront à Frank qui le passera aussi dans les revues en France. Marc signale que sitôt rentré les Belges doivent publier un court article dans « UBS info » (obligation liée au subside ADEPS). Ils le feront relire à Frank avant publication.
-Roger et Elodie essayent de faire un ou deux dessin humoristiques toujours pour le rapport.
-Martial se charge de monter son court métrage au plus vite et pense présenter un premier jet lors du stage à St-Bauzille en novembre. Roger et Marc y emmèneront leurs dias et photos. »

Frank  : « Un peu en avance sur le timing, nous passons la journée au bord du Vikos, superbe rivière alimentée par les karst titanesques des alentours. Nous levons le camp en milieu d'après-midi, et après avoir dépensé, nos dernières devises grecques, nous nous dirigeons vers Igoumenitsa. En route, je crêve. Je ne sais pas encore que la réparation fera le bonheur d'un garagiste grec, qui exploitera au maximum le filon touristique. Ainsi est ce pays, perverti à l'extrême par le tourisme de masse, pour qui le touriste n'est qu'une pompe à devises qu'il faut presser au maximum. 

La nuit tombée, nous nous posons au nord du port, dans la baie, par une chaleur suffocante, même de nuit. Nous essayons, en vain, de rafraîchir nos bières et notre bouteille de Retsina dans l'eau de mer. Les moustiques et une boîte de nuit voisine égaieront le reste de la nuit. Heureusement, j'ai pris soin d'abuser un peu du Retsina. Je dors du sommeil du juste, sans entendre la moindre note de « techno », alors que certains de mes camarades, insomniaques malgré eux, se découvrent une âme de terroriste. »

Jeudi 24 Août :
Frank : « Nous embarquons comme convenu aux alentours de midi. A l'entrée de la soute, l'officier qui contrôle les billets nous fait garer sur le côté. D'après lui, le billet n'est pas bon, et je dois aller régler une surtaxe au bureau de la compagnie. J'essaie de contester, ce billet est passé sans problème à l'aller…ses collègues ont du se tromper, il est catégorique, impossible d'embarquer tant que la surtaxe n'a pas été payée. Je « gagne » un bon quart d'heure de queue pour en découdre avec une harpie qui adopte le même ton hautain. Il faut payer l'équivalent de 360ff. Evidemment, ils n'acceptent pas les cartes de crédit. Je m'en sors avec ma réserve de liquide français.

Inutile de préciser que le lendemain de notre retour, je suis à l'agence de voyage à Montpellier, mes billets en main. L'agence remboursera intégralement le prix de la surtaxe avec ses plus plates excuses pour cette erreur dont nous n'avons pas été les seules victimes.
Le reste de la traversée s'effectuera sans problème, si ce n'est un épisode croustillant de cuisine confidentielle dans la soute, avec un voisin autrichien délateur et un gros grec dans le rôle du méchant. »

Vendredi 25 Août :

Débarquement à 8 heures à Ancone et séparation des équipes.

Marc et Roger filent nord-ouest vers leur Belgique, Gordan se prépare à retraverser l'Adriatique dans l'autre sens pour rentrer en Croatie, Elodie, Gilles et Frank foncent plein Ouest vers la patrie des champions du monde.
Arrivée en France en fin d'après-midi, en Belgique en fin de soirée, en Croatie en début de lendemain.

Gordan a le mot de la fin : « On remet ça l'année prochaine les copains, pour de belles explorations, et de bonnes rigolades avec de bons copains. »

Brieffing avant la plongée et topographie de surface devant Matka Vrelo. Photo. : Ivan ZEZOVSKI.

CAVITES VISITEES

Secteur de Zlatina

Accès  De Skopje, passer à Tetovo, puis Gostivar et Kicevo.
Là, prendre plein est jusqu'à Makedonski Brod puis remonter plein nord en suivant la vallée de la Treska.
Huit kilomètres après Makedonski Brod, traverser la rivière et poursuivre jusqu'au village de Slatina, situé dans une vallée affluente.
Plusieurs cavités « classiques » se trouvent aux environs immédiats du village.

Nous en avons visité deux.

Pestera PURALO MIRKOVA
Un boyau rejoint un élargissement d'où un puits de 10m. débouche dans une salle en forte pente. Après avoir descendu l'éboulis, on découvre une succession de jolies salles concrétionnées.
En période de hautes eaux, deux ruisseaux parcourent la cavité et convergent dans la partie sptentrionnale de la cavité.

Pestera OVCARSKA
Une galerie large se resserre en un laminoir perforé par un puits de 11m. Une jolie salle concrétionnée, ornée par endroits de griffures (d'ours ?), livre l'accès à un réseau de jolies galeries.

A proximité de Makedonski Brod, nous visitons également   Pestera PESNA , la plus grande entrée naturelle de Macédoine. Une désobstruction serait à entreprendre au point haut.


Les salles concrétionnées de Pestera Ovcarska.
Photo. : Gordan POLIC.

 

Bibliographie spéléologique de la République de Macédoine

1. Edouard-Alfred MARTEL: 1898 "Informations et chronique." Spélunca n°15, p.142-144. Grotte de Cassandra (Macédoine) : Cassandra, montagne de Délikly, grotte ornée de concrétions et d'inscriptions.

2. Edouard-Alfred MARTEL: 1905 "La Spéléologie au XX° siècle - Etranger - Presqu'île des Balkans." Spélunca n°42 et 43, p.386-392. Lacs de Macédoine: le lac Ochrida profond de 286m, est alimenté par des sources emissaires souterrains du lac de Prespa (54m) situé plus haut.

3. Andrej KRANCJ: 1973 "L'activité spéléologique en Yougoslavie 1968-1972." Nouvelles diverses, Spélunca N°4 4° série, p.124. Organisation administrative de la spéléologie en Yougoslavie. Macédoine (156 cavités).

4. D.MANAKOVIC : 1980. « L'hydrographie karstique en forme d'oasis en Macédoine. ». Sedmi jugoslovenski speleoloski kongres (congrès yougoslave de spéléologie septième session). Herceg-Novi, 9-14/10/1976. Titograd , 1980. p.305-309.

5. Aleksandar KEKIC : 1980 « Importance of karst terrains for water supply of Macedonia.  ». Sedmi jugoslovenski speleoloski kongres (congrès yougoslave de spéléologie septième session). Herceg-Novi, 9-14/10/1976. Titograd, 1980. p.221-231. Carte des karsts macédoniens.

6. Paul COURBON d'après Franc MALECKAR: 1981 "L'écho des profondeurs - Yougoslavie." Spélunca n°4, p.14. Liste des 10 plus profondes cavités yougoslaves (0ctobre 1981). Propast na soleunski glavi , Macédoine.

7. Blazo PAVLOV : 1981 «  Underground karst forms in the Matka canyon. » Osmi jugoslovenski speleoloski kongres (congrès yougoslave de spéléologie huitième session). Beograd 1981, p.91-94.

8. Tome ANDONOVSKI « Survey of underground karst forms in the .R. of Macedonia .” Osmi jugoslovenski speleoloski kongres (congrès yougoslave de spéléologie huitième session). Beograd 1981, p.207-213.

9. Franc MALECKAR: 1982 "L'écho des profondeurs - Yougoslavie. Activités 81-82 des spéléos slovènes." Spélunca n°8, p.17-18. Macédoine: grottes de la région de Debar, sources chaudes (30°). Liste des cavités les plus importantes (Dénivellation, Longueur, verticales absolues).

10. Alexey JALOV: 1996 "Echo des profondeurs - Etranger - Croatie" Spélunca n°63, p.20. Expédition bulgaro-macédonienne dans le canyon Matka, région de Skopje. Plongées dans les grottes de Vrelo (65m;-23) et Krashtalna (30m;-5); résurgence du karst de Vrelo (200m;-35).

11. Caves and caving, spring 1996.

Dans cette petite république de l'ex-Yougoslavie, une expedition bulgare a explore, Durant l'automne 1995, le canyon Atka proche de la capitale skopje. 5 spéléos bulgares (dont trois plongeurs) et quelques macédoniens de la société Spéléologique « Peony » y ont travaillé ensemble et les siphons des grottes Vrelo et Krashtalna ont été plongés, avec toutefois des résultats peu importants : 65m. de long pour une profondeur de 25m. dans la première, 30m. de long et 5m. de profondeur pour la seconde. Un autre but de l'expédition était la plongée de la résurgence du karst de Vrelo, alimentant le lac artificiel de Matka (capacité 2m3/sec.). Deux bulgares l'ont explorée sur 200m., atteignant une profondeur de 35m., sans atteindre l'autre extrémité du siphon. Une expédition y est prévue en 1996.

12. Roger COSSEMYNS, Frank VASSEUR, Marc VANDERMEULEN, Martial WUYTS : 2000 « Nouvelles en vrac – Spéléo – Expédition Matka 2000 » SPELEO INFO-Regards/2000 n°139, p.2.

13. Roger COSSEMYNS, Frank VASSEUR, Marc VANDERMEULEN, Martial WUYTS : 2001 « Expédition Matka 2000 »UBS Info. (à paraître).

14. Roger COSSEMYNS, Frank VASSEUR, Marc VANDERMEULEN: 2001 « Expédition Matka 2000 » Regards, magazine fédéral de l'UBS (à paraître).

15. Frank VASSEUR : 2001 « Expédition Matka 2000 » Le Fil n°7 - FFESSM (à paraître).

16. Frank VASSEUR : 2001 « Expédition Matka 2000 » Info-Plongée n°83- FFS (à paraître).

17. Frank VASSEUR : 2001 « Expédition Matka 2000 » Spelunca n°80 (à paraître).

Remerciements

Toute l'équipe témoigne sa gratitude à : Ivan ZEZOVSKI et Sanja GJORGJEVIC, respectivement président et vice-présidente de la société spéléologique Peoni de Skopje, pour leur aide à l'organisation et leur soutien inconditionnel durant toute l'expédition.
La Société Spéléologique Peoni de Skopje, qui nous a hébergé gratuitement durant toute la durée de l'expédition, qui a mis à notre disposition son bateau pour l'acheminement des plongeurs et du matériel à Matka Vrelo et qui nous a fourni tous les renseignements dont nous avions besoin (cartes, topographies.. etc.).


En partance pour Matka Vrelo. Photo. : Gordan POLIC.

M. FALCON Jean-Marc, attaché de police à l'Ambassade de France de Skopje, pour ses renseignements sur le pays et les clubs de plongée de Macédoine.
Marc Van ESPEN pour la mise sur carte des pointages de cavités au GPS.
Jérôme MARTIN pour la fourniture de tubes de crème de marron « grand format ».
Roman OZIMEC pour la documentation croate mise à notre disposition et les diverses traductions.
Gordan POLIC, compagnon de toutes les expéditions depuis 1997, pour son aide durant toute l'expédition lors des relations avec nos hôtes (traduction) et les traductions pour le présent rapport.
Milutin SEKULOVSKI et le Scuba Diving Club – Ohrid pour son accueil.
La société Fenwick (Nîmes), la commune de Braine-l'Alleud et les CDS 26 et 30 pour leur soutien financier.
Le magasin "Diving Surfing Marine", "Conceptexpo", "Marès", " Worldtravel Belgium » , Serge Delaby, nos amis du Csari,, de l'ESC, du Gips, de la S.S.Namur, du GEK-Celadon, du GUS pour leur soutien matériel.
La F.F.E.S.S.M. (C.N.P.S.), la F.F.S.(C.R.E.I.) et l'ADEPS pour leur parrainage et leur contribution financière.

Enfin et surtout nos amis macédoniens qui nous ont accompagnés, guidés, encouragés et soutenus durant et après l'expédition.
Nous avons vécu en leur compagnie des moments formidables et exploré des cavités magnifiques.
Le temps du bilan venu, nous sommes bien conscients d'avoir été, le temps de cette expédition, des privilégiés.

Budget  

Rubrique

Dépenses

Recettes

Administration

courriers, faxs, mels, téléphone

760 f.

 

Transport

carburant, péages, train, ferry croate, avion, réparations, entretien véhicules.

17 616 f.

 

 

Transport en ferry membres et véhicules: Ancone- Igoumenitsa

9 181 f

 

 

Nourriture

pour 8 personnes

11 310 f.

 

 

Prise en charge des accompagnateurs

2 600 f.

 

Matériel

fondgible (cordes, sangles, fil d'ariane, amarrages, carbure...etc).

 

2 702 f.

 

Gaz

oxygène (4 x 10l)

900 f.

 

Photographies et vidéo

pellicules et développement

1 215 f.

 

Edition, expédition du rapport

3 000 f.

 

Entretien compresseurs

1 505 f

 

Subvention C.N.P.S.

(F.F.E.S.S.M.)

 

13 980 f.

Subvention C.R.E.I. (F.F.S.)

 

2 500 f.

Subvention G.E.K.

 

1 500 f.

Subvention C.D.S. 30

 

1 300 f.

Subvention C.D.S. 26

 

1 000 f

Sponsors Fenwick

 

3 000 f

Participants

 

27 509 f.

Totaux

50 789 f

50 789 f

1 FF = 9 denars macédoniens , 1 FF = 50 drachmes grecs , 1 FF = lires italiennes  

Expédition MATKA 2000

Pays: République de Macédoine.

Régions: canyon Matka, Solunska Glava, Bukovik, Pesjak.

Participants: Elodie DARDENNE, Ghislaine NOAILLES, Pierre SCIULARA, Gilles VAREILHES, Frank VASSEUR pour la France. Roger COSSEMYNS, Marc VANDERMEULEN, Martial WUYTS pour la Belgique. Gordan POLIC pour la Croatie. Aleksandar et Nikola ANGELOV, Maria et Hristina ARGIROVSKA, BOGESKI Cele, BUZAROVSKA Elena, DIMITROVSKA Keti, GICEVSKI Oliver, GROZDANOVSKI Hristijan, GJORGJEVIC Sanja, JOVANOVSKI Slobodan, KIVIJA Octavian Mihail, MITREVSKI Aleksandar, NESTOROSKA Tania, NIKOLOVSKI Kosta, PETRESKA Biljana, SADRIK Sead, SAMET Ali, ZEZOVSKI Ivan, ZORAN Max pour la Macédoine.

Dates: 3 au 25 Août.

L'expédition avait obtenu le statut d'expédition nationale de la F.F.E.S.S.M. ainsi que le parrainage de la F.F.S (n°2/2000). Nous avons été chaleureusement accueillis par la société spéléologique Peoni de Skopje et le club Inferiorum de Kicevo. Nous avons plongé 5 sources ou cavités, visité 4 autres, topographié plus de 2200m.de galeries et réalisé 1400m. de première au total.

Cavités explorées:

Pestera Vrelo   (Canyon Matka) : Cavité aménagée avec siphon à 65m. de l'entrée reconnu par l'expé. Bulgare de 95 (65 m. ;-23). Au-delà de leur terminus, une fracture étroite remonte jusqu'à –11. Siphon (78m. ;-25) Un autre lac, à la base des escaliers d'accès, a été exploré sur une vingtaine de mètres, arrêt à –11. T°=10°c.

Pestera Krishtalna  (Canyon Matka) : Petite grotte dont le siphon n'a rien livré de plus (30m.-6) mais qui exhale un puissant courant d'air.

Matka Vrelo (Canyon Matka) : résurgence sous-lacustre explorée sur 180m en 1995 par une équipe bulgare. Nous avons poursuivi jusqu'à 425m, arrêt à –67 avec vue à –90 environ ! Développement total porté à 550m. Découverte de deux énormes salles immergées dont une, la salle « PEONI » aux dimensions colossales: hauteur 52m (dont 5 m hors de l'eau avec départ de galerie exondée) longueur : 50m, et largeur de 10 à 30 m ! Présence de concrétions sous la surface suite à une remontée des eaux de 8 à 10 m due à la construction d'un barrage hydroélectrique vers 1945. T°= 13°c.

Pestera Gonovica  (Gostivar): rivière souterraine connue sur 320m. jusqu'à une cascade de 6m. surmontée d'un passage aquatique. En deux pointes nous découvrons 680m de magnifique rivière souterraine concrétionnée après des voûtes mouillantes. Les galeries sont ventilées et des départs en hauteurs livreront certainement l'accès à des étages supérieurs. Arrêt sur S2 reconnu en apnée sur 4m. et passage impénétrable en exondé. T°=8°c.

Pestera Aylilica (Tresonce) : grotte de 500m. de long présentant des siphons en amont et en aval. Elle n'a pu être plongée pour cause de météo défavorable le jour où nous nous y sommes rendus. La résurgence de cette cavité bute également sur siphon à 200m. de l'entrée.

Izvor Babuna (Solunska Glava) connue sur une centaine de mètres jusqu'à un siphon. Deux pointes ont permis d'explorer 291 m après le franchissement d'un siphon de 20 m (-4). La rivière souterraine coule alors dans des galeries immenses (25m de haut, 8m. de large). Arrêt sur un siphon reconnu en apnée jusqu'à –4m. T°=6°c.

Outre l'exploration, nous avons également été à la disposition de nos hôtes pour :

Initiation des spéléologues macédoniens à la plongée (11 participants) et perfectionnement aux techniques de progression spéléologique en rivière souterraine et sur corde.

Prélèvement de faune dans les cavités explorées en cours de détermination par les spéléologues macédoniens et l'association de biospéléologie croate.

Prélèvements d'eau dans les siphons du canyon Matka, analysés par la compagnie des eaux de Skopje. Cette eau serait propre à la consommation.

Réalisation de prises de vues photographiques et vidéo en siphon et galeries post-siphon explorées.

Interviews pour la presse télévisée, radiophonique et écrite macédonienne.

Merci à la société Fenwick (Nîmes), à la commune de Braine-l'Alleud et au CDS 30 pour leur soutien financier, au magasin "Diving Surfing Marine", "Conceptexpo","Marès", " Worldtravel Belgium » à Serge Delaby, nos amis du Csari,, du de l'ESC, du Gips, à la S.S.Namur au GEK-Celadon, au GUS pour leur soutien matériel, à la F.F.E.S.S.M. (C.N.P.S.), la F.F.S.(C.R.E.I.) et l'ADEPS pour leur parrainage et leur contribution financière.

Expédition MATKA 2000

Pays: Republic of Macedonia .

Régions: canyon Matka, Solunska Glava, Bukovik, Pesjak.

Members: Elodie DARDENNE, Ghislaine NOAILLES, Pierre SCIULARA, Gilles VAREILHES, Frank VASSEUR for France. Roger COSSEMYNS, Marc VANDERMEULEN, Martial WUYTS for Belgia. Gordan POLIC pour la Croatie. Aleksandar et Nikola ANGELOV, Maria et Hristina ARGIROVSKA, BOGESKI Cele, BUZAROVSKA Elena, DIMITROVSKA Keti, GICEVSKI Oliver, GROZDANOVSKI Hristijan, GJORGJEVIC Sanja, JOVANOVSKI Slobodan, KIVIJA Octavian Mihail, MITREVSKI Aleksandar, NESTOROSKA Tania, NIKOLOVSKI Kosta, PETRESKA Biljana, SADRIK Sead, SAMET Ali, ZEZOVSKI Ivan, ZORAN Max for Macedonia.

Dates: 3 to 25 august.

The expedition was a national expedition of French submarine sports and studying (F.F.E.S.S.M) also sponsored by French caving Federation (F.F.S. -n°2/2000). We were warmly welcomed by Speleological Society Peoni of Skopje and caving group Inferiorum of Kicevo. We dived five sumps, visited four caves, surveyed around 2200m.de galery and discovered 1400m. of new channels.

Explored caves:

Pestera Vrelo   (Canyon Matka) : Show-cave ended by a sump 65m. from the entrance, already dived by 1995 bulgarian expedition (65m.;-23). After the place they stopped, a narrow fault goes up until -11. Sump is now 78m long and 25m. deep. Another lake, under entrance's stairs, was dived until 11m. deep.T°=10°c.

Pestera Krishtalna  (Canyon Matka) : Little cave whose sump (30m. ;-6) didn't deliver anything new. Inside that cave is very strong wind, maybe interesting to dig outside water.

Matka Vrelo (Canyon Matka) : Under lake dwelling spring, already explored in 1995 by Bulgarian divers. We explored until 425m. from the entrance and stopped at –67m. at the top of a very big shaftseen until –90m. at least. The complete developpement of the spring is 550m. Two large underwater chambers were discovered. One, “Peoni” chamber is inmensous: 52m. hight,(with 5 meters dry and beginning of gallery), 50m. long and 30m. large. Underwater flowstone is observed until 10m. deep, due to an hydroelectric dam built in 1945. T°= 13°c.

Pestera Gonovica  (Gostivar) : Subterranean river 320m. long already explored by Peoni society until a water passage above a 6m. hight waterfall. 680m. of new beautiful river were discovered in two explorations. After a 6m. long mixed water-air passage, the subterranean river is hihtly decorated by flowstone. Wind in the cave and chimneys will certainly offer new discoveries. At the moment, we stopped because of narrow gallery one way and sump seen until 4m. deep without bottles . T°=8°c.

Pestera Aylilica (Tresonce) : 500m. long cave with upstream and downstream sumps. We didn't dive because of bad weather conditions the day we were there. The re-emergence of the cave ends also on an upstream sump 200m. from the entrance.

Izvor Babuna (Solunska Glava)  :Already known by Peoni society until a sump from the entrance. Two explorations offered 291m. of subterranean river after a little sump (20m. –4). The river flows inside a large gallery (25m. higt, 8m. large. Exploration stops on a sump dived without bottles until 4m. deep, still going on and up. T°=6°c.

Except explorations, we cooperate with our macedonain hosts for :

Teaching diving in Treska lake (11 people), exchanging technics about water caves and rope;

Collecting fauna inside caves which will be determined by macedonain cavers and Croatian biospeleology society;

Collecting water inside matka sumps for Skopje water-supplying society. Matka vrelo may be drinkable;

Filming and taking photo in sumps and post-sumps galleries;

Interviews for Macedonian TV, radio and newspapers.

Special thanks to Fenwick society (Nîmes), Braine-l'Alleud and CDS 30 for financial support, to "Diving Surfing Marine" shop, "Conceptexpo","Marès", " Worldtravel Belgium » societies, to Serge Delaby, our friends of Csari,, ESC, Gips, S.S.Namur, GEK-Celadon, GUS for material support, to F.F.E.S.S.M., la F.F.S.(C.R.E.I.) and ADEPS for sponsorship and financial support.

Ekspedicija MATKA 2000

Država : Republika Makedonija.

Regija : Kanjon Matka, Solunska Glava, Bukovik, Pesjak.

Clanovi : Elodie DARDENNE, Ghislaine NOAILLES, Pierre SCIULARA, Gilles VAREILHES, Frank VASSEUR iz Francuske. Roger COSSEMYNS, Marc VANDERMEULEN, Martial WUYTS iz Belgije.

Gordan POLIC iz Hrvatske. Aleksandar i Nikola ANGELOV, Maria i Hristina ARGIROVSKA, Cele BOGESKI, Elena BUZAROVSKA, Keti DIMITROVSKA, Oliver GICEVSKI, Hristijan GROZDANOVSKI, Sanja GJORGJEVIC, Slobodan JOVANOVSKI, Mihail Octavijan KIVIJA, Sead SADRIK, Ali SAMET, Ivan ŽEŽOVSKI, Zoran MAX iz Makedonije.

Datum : 3 do 25 kolovoz.

Ekspedicija je organizirana od strane Francuske Federacije za podvodni sport i istraživanje

(F.F.E.S.S.M), ujedno sponzorirana od strane Francuskog speleološkog saveza (F.F.S.-nº2/2000). Bili smo srdacno primljeni od strane Speleološkog Saveza Peoni iz Skoplja i Speleološkog Društva Inferiorum iz Kiceva. Ronili smo pet sifona, posjetili cetiri špilje, istražili oko 2200 m hodnika i otkrili oko 1400 m novih kanala.

Istražene špilje :

Peštera Vrelo (Kanjon Matka): Turisticki uredena špilja, završava se sifonom 65 m nakon ulaza, vec ronila bugarska ekspedicija 1995 (65 m.;-23 m). Poslije mjesta gdje su stali, sifon je uzak i ide prema gore do –11m. Nove dimenzije sifona su 78 m dužine i 25 m dubine. Drugo jezero, nakon ulaznih stepenica, ronjeno je do 11 m dubine. T=10º C.

Peštera Krištalna (Kanjon Matka): Mala špilja ciji sifon (30 m.-6 m) nije dao ništa novo. Unutar te špilje puše vrlo jak vjetar. Možda bi bilo interesantno kopati na pojedinim mjestima iznad vode.

Matka Vrelo (Kanjon Matka): Unutar jezera nalazi se izvor, takoder istraživan 1995. od strane bugarskih ronioca. Istražili smo do 425 m od ulaza i stali na –67 m, na pocetku velikog vertikalnog kanala koji vodi do dubine od najmanje –90 m. U potpunosti je otkriveno oko 550 m . Istražene su dvije podvodne prostorije. Prva, "Peoni" dvorana je dimenzija: 52 m visine, ( sa. suhim nastavkom od 5 m), 50 m dužine i 30 m širine. Podvodno korito je promatrano do 10m. dubine, u smjeru prema brani izgradenoj 1945. za potrebe hidroelektrane. T=13º C.

Peštera Đunovica (Gostivar): Ponorna špilja od 320 m dužine takoder je istražena od strane udruge "Peoni" do iznad vodenog slapa iza kojeg je vodeni prolaz od 6 m dužine. 680 m novog dijela predivne podzemne rijeke istraženo je u dva navrata. Poslije 6 m dugackog prolaza, djelomicno potopljenog, podzemna rijeka je veoma lijepo ukrasila svoj

stjenoviti prolaz. Vjetar u špilji i dimnjaci biti ce dakako izazov za nova istraživanja. Ovog

puta stali smo, jer se jedan kanal jako sužava, a na drugoj strani zaustavio nas je sifon (dubine oko 4m), jer nismo imali ronilacke boce. T= 8º C.

Peštera Ajlilica (Tresonce): 500 m dugacka špilja sa dovodnim i odvodnim sifonom. Nismo ronili zbog loših vremenskih uvjeta na tom podrucju. Obišli smo špilju, naravno do gornjeg sifona udaljenog oko 200 m od ulaza.

Izvor Babuna (Solunska Glava): Takode poznato udruzi "Peoni" od ulaza pa do sifona. Nakon malog sifona (20 m, -4 m) u dva istraživanja otkriveno je 291 m podzemne rijeke. Rijeka tece unutar velike galerije (25 m visine, 8 m širine). Istraživanje je stalo kod sifona ronjenog bez boca 4 m dubine, koji ide prema gore. T= 6º C.

Osim istraživanja, suradivali smo i na drugi nacin sa našim makedonskim domacinima: Ucili smo roniti u Treska jezeru (11. ljudi), te razmjenili tehniku o vodenim špiljama i konopcu.

Uzorci faune iz špilja bice determinirani od strane makedonskih biologa i Hrvatskog Biospeleolškog Društva. Uzeti su i uzorci vode iz Matka sifona za Skopsku Vodoprivredu.

Matka Vrelo možda ce se koristiti kao voda za pice.

Snimili smo video film i fotografirali sifone, kao i iza sifona.

Imali smo intervju sa Makedonskom RTV i sa novinarima.

Posebno se zahvaljujemo Fenwick udruzi (Nimes), Braine-L' Alleud i CDS 30 za financijsku potporu, "Diving Surfing Marine" trgovini, "Conceptexpo", "Mares", "Wodtravel Belgium» udruženju, Serge Delaby, našim prijateljima iz Csari, ESC, Gips, S.S. Namur, GEK-Celadon, GUS za materijalnu pomoc, F.F.E.S.S.M, F.F.S. (C.R.E.I.) i ADEPS za sponzorstvo i financijsku pomoc.