Trou du Renard

ou

Acheri Chiloua ou Axeri Ziloua

Commune de Sainte-Engrâce

Coordonnées GPS : WGS 84 - Fus. 30T - X = 0678312 - Y = 4762280

Dénivellation : -204 ; + 17

Localisation
Coupe Plan

1966 par lucienne golenvaux

Fiche rédigée avec les données de Jean-Daniel Larribau par F.Vasseur (mise à jour 04/2008).

 

Historique

1929 : Sortie d'eau observée à l'orifice du trou du Renard (ref. E.D.F. mars 1956).

Désobstruction de l'entrée du Renard par E.D.F. (Dominique Prébende, F.Ravier). Aménagement du gouffre par E.D.F.. Mise en place des échelles pour mesure des niveaux d'eau. Une station de jaugeage a été installée par M.Ravier le 22/03/1955 sur la rivière souterraine Saint-Vincent jusqu'au 09/01/1962.

Fin de la convention avec E.D.F. le 10/03/1964 : fermeture de l'entrée par le propriétaire du gouffre.

Max Cosyns (soutenu par la SSNamur, le GS Ivry, le GSHP et des spéléos palois) plonge le siphon et descend à –20 en amont comme en aval en 1965. Son compatriote G. Loriaux prolonge l'amont jusqu'à environ –40m (pas de données précises).

Une autre source indique que l'aval a été plongé par Lucienne Golenvaux (B) en 1965 jusqu'à –40. Dans l'amont, Bob Destreille (B) atteint également –40 la même année.

La cavité sera interdite par le propriétaire jusqu'en 1981. Une démarche de Jean-Daniel Larribau et Dominique Prébende permet la reprise des études et des explorations, sous couvert de l'ARSIP avec Michel Douat. (convention)

Le 17/07/1982, Jean-Daniel Larribau plonge l'amont jusqu'à – 36 m . Puis avec Philippe Tresse le 14/08/1982 nouvelle plongee dans l'amont en suivant le plafond ils émergent dans un puits arrosé après un passage à –20. Toujours dans le plan de la faille, ils descendent le puits jusqu'à –63 m.

09/02/85 : Ouverture du réseau Saint-Vincent. C. et M. DOUAT , JD LARRIBAU, S. LATAPIE + GSHP(Tarbes-65).

En 1994, Olivier Gaspé et Jean-Christophe Agnès explorent et topographient le Siphon aval sur 160m.

A la fin des années 90, dans l'amont, Ludovic Giordano atteint le fond du puits (-72).

Le 16/07/2008, à l'initiative du GS Oloron et de Frédéric Verlaguet, après plusieurs semaines et sorties de préparation, de reéquipement, de vidéo et de portage, une plongée de la branche amont du siphon terminal du réseau Ravier livre 125m de galeries supplémentaires, avec une topographie intégrale du siphon (245m; -72) et des prises de vues vidéo jusqu'à -60.

Description

A –125, la série de puits recoupe perpendiculairement un lac avec une circulation d'eau. L'aval est au sud-ouest et l'amont au nord-est. Un affluent issu des puits se déverse dans le lac.

Cette galerie active débute par un long lac effilé, plus étendu en aval qu'en amont.

Vers l'amont, une galerie confortable (3 x 4m) se développe dans un joli calcaire gris clair, cupulé et granuleux. L'orientation des coups de gouges est cohérent avec le sens actuel de l'écoulement. Au bout de 23m, à –4, le conduit débuche sur un splendide volume noyé (puits « Do not fly ») aux dimensions exceptionnelles (7m de large environ pour plus de 10m de long). En plafond, un puits débouchant a été découvert en 1982.

On attaque la descente par une goulotte accolée à la rive gauche. Plusieurs niphargus ont été observé en cet endroit durant la décompression.

Vers –12, une fil est amarré à main droite. Il traverse le puits pour s'engager dans une fracture (non revue) en rive droite. De vieux fils vétustes flottent entre deux eaux.

Le sol est par endroits à la verticale, entrecoupé de replats très inclinés (-35 et –63) garnis de blocs erratiques, prompts à suivre la pente. La roche est très claire, les coups de gouges toujours présents. La direction dominante est est /nord-est.

A partir de –68, la pente s'infléchit. La direction aussi, puisqu'on oblique au sud-est. Le sol est recouvert d'un talus de sable gris et fin. C'est le point bas, du siphon : la marmite « du loup », encadré de hautes parois rocheuses verticales. L'ancien fil est amarré, à 120m de l'entrée, sur une belle lame d'érosion, érigée en proue dans la paroi située face à la goulotte par laquelle on est descendu. Vu du sol, on a l'impression d'être dans un fond de puits borgne, sans suite, un cul de sac à -72. La suite est dans le dos, au sud-ouest.

Deux mètres au-dessus de la dune, par-dessus une barre rocheuse (le redan de la Belette), s'amorce un splendide conduit, comme on ose à peine en fantasmer.

La galerie oblongue s'étire en hauteur (4 à 5m) pour 3m de large en moyenne. La pente y est d'abord raide jusqu'à 142m (-59), puis elle s'adoucit et le siphon poursuit une remontée régulière.

C'est la galerie « Rose, elle était belle » (elle sentait bon la fleur nouvelle, rue Saint-Vincent). La roche conserve sa couleur gris clair, son aspect et son toucher granuleux. Des bandes de rognons blancs et ocre clair strient le sol dans le sens de la progression. Ils sont bienvenus pour amarrer le fil, car il y a pénurie d'aspérités.

Les cupules d'érosion sont toujours orientées dans le sens de l'écoulement, des maigres dépôts sableux à la base de la partie la plus abrupte le confirment. Le conduit est quasi-rectiligne, le plafond est parfois hors de portée de phare (visibilité 4 à 5m).

A 245m du départ (-28), un redan vertical d'un peu moins de 2m précède le prolongement du conduit, dont la pente semble s'accentuer à la faveur d'une réorientation vers le sud.

Le fil est amarré sur un rognon, au sol, pratiquement au centre de la galerie.

Le report topographique place cette extrémité, provisoire, de la galerie à proximité presqu'immédiate du siphon aval du réseau Saint-Vincent.


1966 bob destreille et lucienne golenvaux