La Grotte de Pâques
Commune de : Saint-Cézaire Carte IGN : Fayence 3543 Est au 1/25000. |
S4 par Jean-Claude Tardy |
fiche élaborée par Patrick Michel
Développement : |
Dénivelé : Développement en extension : |
Situation
La résurgence de la Foux s'ouvre dans les gorges de la
Siagne.
Sur la route départementale n°105 reliant Saint-Cezaire à
Mons, prendre la route desservant l'usine électrique. Cinquante mètres
après un portail, un sentier mène à la résurgence
située 10 m en contrebas de la route. Pour accéder à
la grotte de Pâques, continuer la route; 10 m après une maison,
un sentier monte
jusqu'à l'entrée (30 m environ au-dessus de la route, dans une
petite barre rocheu-se et à l'amont d'un thalweg).
Historique
1891, Gabriel Gaupillat explore la Foux et s'arrêtee devant
le premier siphon.
1950 découverte de la grotte de Pâques par un membre du club
Martel (Club alpin français de Nice). A Pâques de la même
année, une expédition de huit jours permit d'explorer 1000 m
de galeries. D'autres expéditions permi-rent de doubler cette longueur
et de rejoindre la Foux souterraine dont Pâques s'avérait être
l'étage fossile. A la fin de l'année 1950, le réseau
affichait 2000 m de développement pour 64 m de dénivelée.
Les explorations furent stoppées par un boyau inondé, bien connu
depuis sous le nom de gours de Tony, Tony étant le sur-nom d'Antoine
Senni qui, le premier, s'y engagea.
1968, Pâques II vient d'être inventé. Le
lac du Canot est traversé, la chatière du Chef franchie; le
terminus de la journée sera une salle, appelée depuis salle
Noire à cause de la couleur de la roche particulièrement corrodée
et érodée à cet endroit.
Entre 1976 et 1981, les plongées respectives de Munoz, Vuillemin,
Franco, Vergier et Poggia vont porter la longueur du siphon à 800
m. 1989 J.-C Tardy sort le siphon dans une galerie de belles dimensions, explorée ensuite par F. Poggia sur 500 m, il s'arrête devant une grosse trémie. Enfin, P. Maniez réussit la performance de trouver un passage dans la trémie et de découvrir 1000 m de galeries. |
Description
L'ensemble de la cavité semble se déve-lopper
dans les calcaires du $ajocien-Hettangien. La résurgence de la Foux
se situe au pied des barres rocheuses bor-dant la Siagne, au niveau du Jurassique
dolomitique. La Foux est une source pérenne, captée par la Lyonnaise
des eaux pour l'alimentation en eau de la ville de Cannes. Au plus fort des
séche-resses de 1975 et 1990, son débit se situait entre 50
et 100 1/s. Son débit moyen annuel est de l'ordre de 600 à 700
l/s. Lors de crues excessivement violentes, la rivière peut résurger
par l'entrée supérieure: le porche de la grot-te de Pâques.
Ce phénomène, depuis 40 ans, a été observé
4 fois, dont récem-ment à l'automne 1993 et en novembre 1994.
Cela représente une mise en char-ge de 40 m de hauteur, avec un débit
estimé à 20 m3/seconde. L'organisation du réseau se calque
sur le schéma classique que l'on peut avoir d'une rivière souterraine
avec enfouissement progressif, ayant abouti à un système à
trois étages: fossile, semi-actif et actif.
Galeries fossiles
(galerie Chabert, réseau Blanc, descente aux Enfers)
Ce sont des galeries de grandes sections (4 à 8 m de diamètre).
Si l'ancienneté de cet étage lui confère d'honorables
dimensions, en revanche il est l'objet d'un comblement important, notamment
par des coulées de calcite bloquant de nombreuses possibilités
d'explorations.
Galeries semi-actives
(galerie de l'Oiseau, Labyrinthe, salle de Minuit, puits de la Foux)
Ici, on rencontre des galeries de dimen-sions inférieures à
4 m de diamètre. C'est au travers de ces conduits parfois étroits
que les spéléologues progressent pour atteindre le fond du réseau.
La roche y est extraordinairement décou-pée, très noire,
et creusée de cupules. La température est en moyenne de 14,2°
pour l'air et de 13,7° pour l'eau.
Galeries actives
Elles sont constituées de laminoirs com-plètement
noyés, rapidement impéné-trables pour des plongeurs dont
l'équi-pement reste encore très volumineux.
Le siphon terminal et Pâques III
Son exploration a permis la découverte de galeries de
grosses sections (15 m de diamètre: les plus grosses du réseau).
Nous nous trouvons devant un drain
unique qui aurait. servi aux différentes périodes de creusement
du réseau. Cette hypothèse entraîne l'absence d'un conduit
fossile permettant à des spéléo-logues de shunter les
880 m de siphon. Le post-siphon (Pâques III) semble retrouver une organisation
identique à Pâques I et Pâques II, soit une zone acti-ve
se développant en un laminoir deve-nant rapidement étroit (arrivée
d'eau au bas de la salle Goliath) et un étage senti-actif. La description
des galeries post-siphon par les plongeurs semble indi-quer des mises en charge
temporaires.
Bibliographie
Je ne citerai ici que les deux dernières publications
traitant de la grotte de Pâques, où on pourra trouver de plus
amples informations ainsi qu'une bibliographie complète. COURBON,P.
et PAREIN,R.(1991): Atlas souterrain de la Provence et des Alpes de lumière
(31 édition). MICHEL,P. et CREAC'H,Y.(1992): Spéléologie
n'158 (bulletin du Club Martel-Club alpin français de Nice).