Trou de Jalleu



Commune de Champlitte la Ville

Coordonnées : X=840,42 Y=295,16 Z=219 m (Lambert zone II)
N 47°36'43" E 5°32'6" (WGS84)

Développement :1226 m environ (1114 m topographiés)
Dénivellation : 41 m


Localisation

vasque par robert lavoignat 1977

D'après les publications de Pierre Laureau et Jean-Marc Lebel.
D'après Pierre Laureau "Inventaire des plongées souterraines réalisées dans le département de Haute-Saône", Bull. A.S.E.n°13 -Sous le plancher- p.28-43.
D'après Nicolas Hecq et Michel Pauwels, Regards, 2010, n° 72, p. 21-28
Fiche revue et complétée par Michel Pauwels (décembre 2011)

Situation

Le trou de Jalleu s'ouvre par une belle vasque tranquille (à l'étiage du moins) au beau milieu des prairies qui bordent le Salon, à environ 1 km à l'Est
de Champlitte la Ville par la D103. Le site est une propriété privée et une prairie cultivée. Il est indispensable de contacter le propriétaire,
Monsieur Voisin à Margilley, qui autorisera (ou non) l'accès en fonction de la saison et de l’état des cultures.

Historique

1976 - SHAG : Yves AUCANT - Gérard CHORVOT - D. PROST - C. SCHMIDT.
1976 - SSB : C. CONSTANTIN - Robert LAVOIGNAT.
1977 - SDPS : P. CHAPOTET - M. HUTTEAU - Robert LAVOIGNAT.
1980 - SC Paris : Véronique BOREL - Eric LEGUEN - Francis LEGUEN franchissent les étroitures et remontent un vaste puits jusqu'à -28.
1982 - SC Dijon : Bernard LE BIHAN.
1993 - Manoel COCHE et Jean-Marc LEBEL remontent le puits jusqu'à -19, où il se referme complètement.
2007 - Nicolas HECQ découvre la suite à -32, dans la salle après le laminoir.

2007, 2008, 2009, 2010, 2011 - Nicolas HECQ et Michel PAUWELS explorent successivement 7 siphons et s'arrêtent à plus d'un km de l'entrée sur S6 et S6bis. Participent à ces plongées :
Jean-Luc CARRON, Roger COSSEMYNS, Michel GEUBELLE, Didier HAVELANGE, Robert LAVOIGNAT (équipe cinéma), Françoise MINNE, Jacques PETIT, Raf VAN STAEYEN.

Description 1993 (par Jean-Marc Lebel)


descente puits par robert lavoignat 1977

 

Le puits d'entrée a été descendu par Robert Lavoignat en 1977.

La mise à l'eau s'effectue dans une vasque d'une dizaine de mètres de diamètre environ. Un puits-diaclase étroit (1,5m x 5m) où la visibilité est
réduite sur les dix premiers mètres, conduit dans une salle au sol sableux et argileux à -25.

De là débute "l'abominable" laminoir, long d'une quinzaine de mètres, au sol de galets de 10 à 40 cm de diamètre, dans le plus pur style "Font Vive" pour les fins connaisseurs. Après passage de la première étroiture "gentille" à -25, une deuxième sévère à -27 donne accès à un laminoir plus sympathique (pas plus de 60 cm de sympathie tout de même). Enfin, une dernière galerie, vraiment bas de plafond de -29 à -32, permet d'aboutir dans une petite salle basse.

Au sol, un talus d'argile. Au plafond, la base béante d'un beau puits en diaclase ocre foncé (oxydes ?). De dimensions voisines du puits d'entrée, ce puits est très corrodé avec de nombreuses lames d'érosion. Celles-ci sont recouvertes d'une fine couche d'argile sur le dessus. Le puits se referme complètement à sa partie supérieure pour former un véritable plafond comportant de petites marmites d'érosion.

Ces observations, ainsi que la disposition du talus d'argile à la base du puits, donnent à penser que l'eau pourrait provenir du prolongement pincé de la diaclase constituant le puits dans sa partie supérieure, impénétrable, ce qui reste à vérifier avec un débit plus important que ce jour.

Les deux diaclases sur lesquelles sont construits les puits sont orientées à 210°. Elles sont alignées sur une faille de même orientation.

Description 2010

Après le laminoir, le bas du puits remontant forme une petite salle à -32. Si on traverse cette salle en ligne droite, dans le prolongement du laminoir, on bute sur le talus d'argile décrit par Lebel. Mais ce talus ne marque pas la fin de la progression... Au contraire, il forme une sorte de dune qui masque l'accès à une vaste galerie qui se développe à 30-35 m de profondeur en moyenne, avec un point bas à -41 à peu près à mi-parcours (S1 : 472 m, -41).

La direction générale est Nord-Est. Une remontée dans une cheminée étroite permet de sortir du S1 dans une cloche de petites dimensions. Un court S2 (6 m, -2) nous mène à une seconde cloche, un peu plus vaste.

Le S3 démarre par un beau puits noyé scindé en deux par une grosse lame. Point bas à -16, 41 m de parcours et nouvelle cloche. De là démarre un beau S4, assez sinueux, agrémenté par une étroiture dans une trémie à environ 650 m du départ (S4 : 225 m, -13) . Après un coude à gauche très marqué, on débouche dans de l'exondé, plutôt vaste, et la galerie reprend sa direction NE.

La rivière, large de 2 à 4 m, s'écoule tranquillement entre deux parois verticales de 2 à 10 m de haut. Après une courte voûte quasi-mouillante, elle décrit à nouveau un brusque coude à gauche et part plein E sur une vingtaine de m avant de venir buter sur un véritable mur après 150 m de parcours exondé.
La suite se trouve vraisemblablement au fond de la rivière, profonde à cet endroit de 3 à 4 m, sous un gros éboulis...

Suite 2011

Le siphon 5 a effectivement été déniché derrière un gros bloc dans le fond de la rivière. A -3, en rive gauche, il part presque à 90° et retrouve ainsi l'axe principal NE. Au bout de 66 m de parcours quasi-rectiligne (-4) on émerge dans la suite de la rivière. Encore une trentaine de m et une bifurcation se présente : à droite une galerie active légèrement surélevée, à gauche ce qui semble être le prolongement de la rivière.

La galerie active bute rapidement sur un siphon (S6), via une série de gours très boueux. Le S6 (23 m, -2) débouche dans une nouvelle portion de rivière profonde, qui s'achève sur un élargissement. Pas d'issue apparente, la suite doit encore se trouver planquée quelque part au fond derrière un bloc...

L'autre branche, de dimensions plus restreintes, se termine également sur un siphon (S6 bis) démarrant par un puits noyé. Les parois très propres témoignent de la violence du courant en périodes de hautes eaux. A -11 démarre un laminoir serré qui remonte légèrement et se divise à son tour en deux. En tout 150 m ont été parcourus dans ce siphon sans en voir les bouts...

La développement topographié a été porté à 1114,5 m (dont 925,5 m de siphons), auxquels s'ajoutent 112 m estimés (dont 23 m de siphon).

Notes techniques

Le trou de Jalleu est dans l'ensemble d'un parcours relativement aisé, mis à part le laminoir initial et deux étroitures en chemin, respectivement à la sortie du S1 et au milieu du S4. La configuration à l'anglaise est un plus manifeste pour le confort et la tranquillité d'esprit.

En conditions normales le visibilité reste correcte, mais à l'étiage l'absence de courant peut être gênante. Inversément, en crue il ne faut même pas songer à aller au-delà du puits d'entrée, et encore...

Ce puits et le laminoir qui y fait suite ne sont pas équipés en fixe. Nous plaçons habituellement 60 m de corde 10 mmm pour rabouter sur le fil d'Ariane au début de la nouvelle galerie (galerie de la Première Première). Cela évite d'arracher l'équipement à chaque crue, donne du confort pour le passage du laminoir au retour en visi réduite, et fournit un ancrage sûr pour les bouteilles de déco (le profil du trou se prête particulièrement bien à la plongée
au nitrox).

 

Recommandation

Pour préserver nos bonnes relations avec le proprio, même s'il vous accorde l'autorisation de garer à côté du trou, laissez plutôt les véhicules juste après l'étang, sur le replat caillouteux, et faites 300 m. de portage pédestre en file indienne pour minimiser les traces dans la prairie. Cela peut aussi vous éviter de sérieux embourbements...

 

 

 

r robert lavoignat 1977

vasque par robert lavoignat 1977

fracture par robert lavoignat 1977

par robert lavoignat 1977


puits par robert lavoignat 1977