Source Bleue
ou la papèterie
Commune de Villiers sur Marne |
Localisation
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Coupe
Plan
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Récit
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par Maxime de Gianpietro |
Fiche élaborée par Dominique JACQUEMIN
Voir explos JML JL Carron
Historique
Bertrand Léger en 1967 : « C’est par l’intermédiaire d’un journal local que M.Thullier, propriétaire de la Fontaine Bleue, apprit l’existence de notre groupe. Très aimablement, il nous invita à venir reconnaître cette exsurgence.
Le site est prenant : un joli étang ombragé, aux eaux véritablement bleutées, vient buter contre un puissant coteau. A l’autre extrémité, un déversoir, une chute d’eau et enfin un petit chenal canalisant la rivière vers la Marne toute proche. Le siphon proprement dit débute par un entonnoir descendant à –5, encombré de blocs plus ou moins scellés par les graviers ; L’eau est si limpide que de la berge on peut suivre la chute d’un menu objet jusqu’au fond de cet entonnoir ;
Le 25/09/1967, B.Plan et Jérôme Dubois effectuent une première reconnaissance. Le fond de la cuvette est tapissé de gros blocs. Derrière l’un d’eux, il semble exister un vide. En six heures de désobstruction subaquatique, les deux plongeurs, aidés par deux membres de l’A.S.H.M., parviennent à desceller et enlever l’encombrant caillou. Au-delà, une chatière se présente, peu rassurante car ouverte dans l’éboulis instable. Il est tard, et les scaphandres sont presque vides. Dubois décide néanmoins d’effectuer une courte pointe.
Il franchit la première chatière, puis la deuxième plus étroite encore. Une descente facile le mène ensuite à –11 et à une distance de 15m de la vasque, à l’orée d’une vaste galerie noyée large de 4m et haute de 3m environ. La visibilité est très bonne et le plongeur aperçoit le prolongement du siphon sur au moins 10m.
Vu l’aspect prometteur de la Fontaine Bleue, nous mettons sur pied une attaque en règle pour le 1/10/1967.
Ce jour-là, nous immobilisons la barque à l’aplomb de l’ouverture du siphon. Alain Figuier reste dans celle-ci, tout équipé, prêt à intervenir à la moindre alerte. Bernard Plan descend à –5m et se poste au fond de l’entonnoir, ceci afin de pouvoir l’aider, si besoin était, les plongeurs de pointe dans les chatières d’entrée ; Bertrand Léger et Jérôme Dubois partent en décapelé, reliés par une cordelle de 4m ; le premier contrôlant la profondeur et le temps de plongée, le second surveillant le déroulement du dévidoir, d’une contenance de 140m de cordelette ;
La galerie, une fois les étroitures franchies, descend rapidement à –15m ; à cette profondeur, elle devient sensiblement horizontale et se dirige vers l’E. S.E. Le parcours n’offre aucune difficulté majeure jusqu’à 62m de l’entrée. A cet endroit, nous parvenons dans une salle sans issue apparente, dont le plafond se trouve à la côte –16m. Le plancher de cette salle est percé et une étroite diaclase, sinueuse, profonde de 3m environ, nous permet de continuer l’exploration (nous l’avons surnommée « le canyon »). A sa base, la paroi de droite est percée et nous nous engageons dans la suite : c’est un affreux laminoir cupulé, haut de 40 à 50 cm, dont le plafond se trouve à la côte –19m. Nous progressons de 5m à l’intérieur et parvenons ainsi à 70m de l’entrée. A ce niveau, notre dévidoir-cordelette se bloque et force nous est de faire demi-tour. Revenus au niveau du canyon, nous coupons la cordelette et revenons en suivant ce fil d’Ariane.
A près 20 minutes de plongée, nous émergeons.
Ce siphon offre peu d’espoir de franchissement, étant donné la profondeur atteinte et surtout à cause des difficultés soulevées par l’exploration des galeries noyées en décapelé. Néanmoins, nous y reviendrons prochainement avec un dévidoir de 200m, en installant un relais de plongeurs au niveau du canyon. »