Le Frais Puits

Commune de Quincey (Haute-Saône)

Coordonnées : X=890,84 Y=295,41 Z=240m

Développement 3500 m environ
Dénivellation - 41 m

Localisation

S.redoutey au frais puits
par Frederic Martin

 

D'après Pierre Laureau " Inventaire des plongées souterraines réalisées dans le département de Haute-Saône".
Bul. A.S.E.n°13 -Sous le plancher- p.28-43 et publications dans Spelunca.

Situation

Résurgence temporaire, cheminée d'équilibre de la Font de Champdamoy.
Cheminée d'équilibre sur un vaste réseau souterrain, en partie noyé, dont la résurgence est la Font de Chamdamoy.
Le Frais Puits s'ouvre en pleine campagne au milieu des champs et des bois. C'est un entonnoir de terre et de galets occupé par un plan d'eau à niveau variable. Ses crues subites et spectaculaire ont alimenté bien des légendes. Il eu résulte une grande notoriété.


Historique


J.C. Frachon dans la vasque. Préparatifs de plongée.
Cliché : Yves Vincent
Frais-Puits (Quincey, Haute-Saône) - 30 mars 1970

1938 : S. C. Vesoul : N. GLOCKNER
Le 26/05/1948 Roger Pelletier, puis De lavaur en 1954 progressent d'une quinzaine de mètres.
En mars et avril 1970, Jean-Claude Frachon et P.Petrequin atteignent 100m depuis l'entrée.
Yves Aucant et Jean-Louis Camus émergent dans une galerie boueuse à 180m de l'entrée, terminée par un siphon 100m plus loin.

En novembre 1972 Jochen Hasenmayer shunte la galerie exondée par un passage noyé et progresse jusqu'à 550m, puis jusqu'à 890m après avoir émergé dans deux cloches d'air de 30 et 40m de long.
Arrêt à -27 dans une galerie descendante en octobre 1973 dans la branche sud. Dans la branche aval nord, il progresse de 300m.
En 1975, Il poursuit dans l'aval jusqu'à 750m.
Le premier juin 1975, Jochen Hasenmayer atteint 770m dans l'amont.

Les 22 et 30/11/1980, Eric et Francis Le Guen reéquipent le réseau Sud et progressent jusqu'à 940m (-30).
1982 - J. HASENMAYER
1985 - S.C. Paris : F. LEGUEN
1989 - S.C. Paris : V. BOREL - F. LEGUEN
1992 - G. S. Catamaran - G.L.P.S.: G. GRIME - O. ISLER
1993 - A. S.H. V. S. : J. MOINE - S. REDOUTEY
1994 - A. S.H. V. S. : J. MOINE - S. REDOUTEY

Description 1

La galerie noyée prenant naissance au fond de la vasque débouche rapidement sur un premier carrefour (34m de l'entrée). Nous avons alors :

1) La branche Sud ou amont secondaire
Ses caractéristiques sont des formes elliptiques (2 X 1 m), une eau souvent claire, et des cloches d'air, où à l'étiage. "on enfonce jusqu'au cou dans l'argile" (sic).
Après deux tentatives précoces (1938 et 1946), le conduit sera plongé sur 100 m (- 11 m) en 1970 puis sur 180 m et 570 m en 1972.
Le terminus est porté à 890 m (- 27 m) en 1973. Les plongeurs ajoutent 40 m (- 30 m) en 1980, puis à nouveau 30 m en 1994. Trémieà 960 m de l'entrée. Topographie en 1993 et 94. Les derniers mètres ont été réalisés en décapelé. Arrêt sur étroiture.

2) La branche Nord
Une galerie chaotique, ponctuée de passages bas, avec un sens de courant aval, aboutit à une fourche d'où partent deux nouveaux conduits (amont et aval) à 170 m de l'entrée.
a) Aval
Il y règne un courant aspirant notable et quelques étroitures ne facilitent guère la progression. Après une tentative sur 300 m en 1973, J. HASENMAYER atteint, deux ans plus tard, situé à 750 m de l'entrée du Frais Puits. Arrêt dans une zone de courant violent.
b) Amont .-
Le conduit se distingue par ses grosses sections rectangulaires (5 X 3 m) où l'eau n'est jamais bien claire. La profondeur augmente sensiblement malgré de brèves remontées : - 30 m vers le point 700 m, - 41 m à partir de 1 270 m et ceci jusqu'aux confins connus à 1 690 m de l'entrée.
L'avancement des découvertes a évolué de la manière suivante : 770 m (- 30 m) en 1975 - 1 000 m (- 33 m) en 1980 - 1 050 m en 1982 - 1270 m (- 33 m) en 1985 - 1 690 m (- 41m) en 1989 . A noter également l'exploration en 1992, d'une galerie de 115m débutant à 385 m de l'entrée.
Arrêt sur obstruction argileuse.

Description 2
Sylvain Redoutey, Georges Grime, Jérôme Moine :

Le Secondaire se caractérise par ses galeries de forme elliptique de 2 m sur 1 m et de ses cloches d'air interdisant le passage à l'étiage sous peine de s'enfoncer jusqu'au cou dans l'argile. Nous avons d'ailleurs toujours profité d'une fin de crue pour explorer ce boyau, les cloches étant noyées.

Le Principal se distingue par contre par ses galeries rectangulaires de grandes sections ( 5 m sur 3 m) où l'eau n'est jamais claire. L'argile tapisse d'ailleurs toute la galerie.

Ces deux galeries qui jadis devaient être, complètement séparées se sont rejointes après un événement que nous supposons être un comblement ou un effondrement de " l'ex aval principal ". Ce conduit est actuellement bouché par l'argile et dénommé Galerie Morte. L'eau a cherché un nouveau chemin à travers une faille pour ensuite rejoindre le Secondaire. C'est certainement à partir de ce moment que la vasque d'entrée a commencé à se former. Elle a servi ensuite de trop-plein à toute cette eau qui ne pouvait plus s'évacuer dans les galeries de très petites sections de l'aval secondaire en période de crue; aval secondaire où il règne d'ailleurs un fort courant aspirant.

Les sorties en 1994 nous ont permis d'explorer et de topographier 960 m dans l'amont secondaire dont 30 m de première effectué par Sylvain en décapelé dans les étroitures d'argile caractéristique du Secondaire ). Sylvain aimant décidément les étroitures explore actuellement l'aval secondaire progressant partiellement en décapelé cette fois-ci dans les conduits aspirants. Quant à moi, je progresse dans l'amont principal où la majeure difficulté réside dans le peu de visibilité des galeries énormes et la progression souvent à tâtons dans une mer d'argile. Ces mauvaises conditions ne m'ont d'ailleurs pas permis de topographier plus de 500 m de ce boyau. L'ex aval principal dénommé Galerie Morte ou Galerie à Jojo a été découvert et exploré en 1992 par Georges Grime et Olivier Isler pensant progresser dans l'amont. Il se finit après une centaine de mètre en pincement, complètement obstrué par l'argile. Plusieurs shunts et départs de petites galeries ont été également découverts mais non encore explorés faute de temps et de bonnes conditions climatiques.

Nous espérons en 1995 atteindre tous les terminus puis établir une topographie valable. Il est même possible que le Frais-Puits devienne un jour le plus grand réseau noyé et exploré de France.

Impressions d'une plongée le 3.12.94: "Je m'immerge samedi après-midi en tri-201 dorsal et 300 m de fil dAriane. L'eau du Secondaire est exceptionnellement claire et comme d'habitude l'eau du Principal exceptionnellement trouble. Mon dernier terminus à 500 m dans l'amont principal n'a pas bougé malgré les crues. Je commence à dérouler mon fil topo droit devant sans trop savoir où je vais, croisant de temps en temps le fil d'acier de Jochen Hasenmayer. La galerie toujours immense ne me laisse pas distinguer ses proportions. Je rencontre de temps en temps une paroi à droite ou à gauche, sinon rien qu'une mer d'argile où mon fil se perd instantanément dès qu'il touche le sol. A 700 m, la galerie s'incline brusquement à 45°, chargée de gros bloc de pierre chaotiques formant une étroiture à -18 m. A 750 m, le fil d'acier d'Hazenmayer fait place au fil Nylon de Francis Le Guen puis descend rapidement à -32m. C'est prochaine plongée sera consacrée à là, à 800m de l'entrée et après avoir la topo de cette progression. " fait un peu de ménage dans les vieux fils que je fais demi-tour. J'entame les paliers à 700 m de l'entrée puisque la suite du retour s'effectue dans moins de 3 m d'eau.
La prochaine plongée sera consacrée à la topo de cette progression. Jérôme Moine 17/02/1995

 


 

 


Photos par Alain Vuagniaux 1972 - 1973


Photos par Alain Vuagniaux 1972 - 1973


Photos par Alain Vuagniaux 1972 - 1973

 


par Oliver Knab


par Oliver Knab