Résurgence de l'Orbiquet

Situation

Lieu dit « la folletière d'Abenon », au sud d'Orbec.

Description

La source se décompose comme suit :

S1 : 60 m / - 3 m

S2 : 730 m / - 9 m

S3 : 20 m / - 3 m

S4 : 20 m / - 3 m

S5 : 40 m / - 5 m

D'après les informations de Laurent Pouget (B.R.E.N.).

Le siphon 1 (60m ; -3m), donne dans une salle d'environ 40m², haute de plafond avec l'eau au niveau de la taille. Les parois sont constituées de roche en parties hautes et de talus de glaise en parties basses. L' air est respirable.

Le siphon 2 prend 6m de profondeur sur 110m, puis plonge à 9m sur 255m menant à une fourche: un bras gauche bas et large et un bras droit aussi large mais un peu plus haut (cette bifurcation se trouve à 425m de la sortie, puis se rejoignent après 15m pour se prolonger sur l' ancien terminus à 495m.(PSP) prolongé de 5m jusqu'à 500m par le BREN dans une galerie aussi étroite qu'argileuse.A 450m, un carrefour ouvre les perspectives sur la suite de la cavité. A 490m, étroiture particulièrement sévère fut désobstruée pour livrer l'accès à la suite. Une cloche d'air surplombe le conduit à 610m, et un départ latéral serait à inspecter à 650m. Ce S.2 émerge à 790m dans une salle exondée parcourue par un filet d'eau un jour où le courant était particulièrement violent dans le siphon.

Arrêt sur départ de S.3, très étroit et obstrué par des blocs.

Le débit moyen est de 400-450 litres par secondes, la température varie de 7 à 9 degrés.

D'après les informations de Pierre-Eric Deseigne.

L'entrée dans le troisième siphon s'effectue en décapelé en tirant ou en poussant les blocs. Le troisième siphon très court ressort dans une salle d'effondrement excessivement instable. Lors de ma dernière plongée, mon fil était enseveli sous des blocs de taille respectable qui n'était pas là lors de ma plongée précédente. Donc la salle est en train de s'éroder et de se creuser à grande vitesse.

L'entrée du quatrième siphon s'effectue de la même manière en tirant ou poussant les bouteilles. Le quatrième siphon très court ressort dans une petite salle.

Le cinquième siphon s'ouvre dans la paroi et il débouche dans une galerie de section plus importante avec un amont et un aval.

La progression dans l'amont continue, arrêt sur rien.

A la vue de l'instabilité notoire de la salle d'entrée du S4, j'ai préféré ne pas prolonger l'exploration de cette résurgence. Le danger d'un effondrement massif, obstruant complètement le passage est plus que probable. Dans ce contexte le jeu n'en vaut pas la chandelle !

Historique

D'après les informations de Laurent Pouget (B.R.E.N.).

En 1972, Patrick le Calvez et Christian Simon progressent d'une cinquantaine de mètres dans la galerie après désobstruction de l'entrée.

En décembre 1977, l'exploration est prolongée jusqu'à 410m par l'équipe des Plongeurs Spéléos de Paris.

Le B.R.E.N. (Boue Rocher Eau Neige des Andelys-27) reprend les explorations en 1991.

Christophe Derone s'engage dans l'étroiture terminale et atteint 500m. Après avoir reéquipé le siphon (08.11.1992) et levé une topographie précise, cette équipe repère un passage latéral à 450m et progresse jusqu'à une étroiture à désobstruer, à 490m (08.11.1992 )

Au mois d'Août de la même année, une première tentative de pompage (A.S.Nimoise et S.C.A.L.) fut interrompue par la crue qui noya cavité et matériel.

Le 04/08/1993, C.Derone et Laurent Pouget désobstruent et franchissent un passage très étroit, argileux et parcouru par un violent courant.
Arrêt à 610m le 06/08/1993.

Le 07/06/1998, Christophe Derone (BREN) parvient à 700m.

Le 23.05.99 C.Derone et L. Pouget, soutenus par Alain et « Grenouille », émergent à 790m dans une salle d'où s'engage une nouveau conduit noyé étroit et obstrué par des blocs.

D'après les informations de Pierre-Eric Deseigne.

En février 2011. PE Deseigne reprend seul l'exploration.
Il désobstrue l'étroiture au départ du S3. Il l'a franchie en tirant les bouteilles derrière lui, palmes en avant. Après 20 mètres de progression, il faut à nouveau déplacer des blocs pour passer, sortie dans une nouvelle salle.
Départ d'un quatrième siphon après moins de 10 mètres dans la salle d'effondrement. Salle excessivement instable, le sol est recouvert par une épaisse couche de terre fraîche qui aura presque disparue lors de la prochaine visite, emportée par l'eau.
Nouveau terminus à 830 m de l'entrée.

En avril 2012.
Franchissement du quatrième siphon après une longue séance de désobstruction pour dégager le passage en poussant une dalle rocheuse de quelques centimètres. Franchissement en tirant les blocs. Sortie dans une salle et plongée du cinquième siphon sur 40 mètres.
Arrêt sur « rien » à 890 mètres de l'entrée.