Résurgence de Port Miou

 

Commune de Cassis - 13

Localisation

la calanque par J. Meynié

fiche élaborée par Marc Douchet

Situation

A 12 km au sud-est du centre de Marseille, sur le flanc ouest de la calanque de Port-Miou, la rivière débouche en mer à environ 12 mètres au-dessus du niveau de l'eau. Son débit varie suivant la pluviométrie locale de 3 à 100 m2/seconde. Deux grandes entrées, distantes d'une vingtaine de mètres, sont praticables, l'une est empruntée par les canalisations des boues rouges de Gardanne.

 

Pour s'y rendre, aller jusqu'au parking de la presqu'île de Port-Miou, à pied, passer devant les terrains de tennis, prendre à droite et descendre au niveau de la mer par les escaliers (avant le tunnel qui mène au port). Se mettre à l'eau ici (attention par vent d'est ou vent du sud, la mise à l'eau peut être périlleuse, traverser la calanque à la nage ou en plongée (attention la calanque est un port et la circulation des bateaux est fréquente) droit devant et longer la cote vers la mer. A environ 400 mètres, deux canalisations protégées par une construction en béton traversent en partie la calanque. Ils suffit de les suivre par la droite pour retrouver une des entrées de Port-Miou.

A noter que l'entrée par le baraquement de la SEM se trouve sur le chemin forestier qui descend à Port-Pin. Cet accès est une propriété privée fermée. Sauf pour des travaux diligentés par la SEM, aucune autorisation n'est donnée pour la visite du site ou pour des plongées.

Historique

Presse 22 octobre 1968

La sortie de ce grand fleuve souterrain semble connue depuis la nuit des temps. Selon la tradition, les anciens navigateurs romains venaient là pour s’approvisionner en eau douce en la puissant à la surface de la mer.

Le scaphandre autonome permit les premières incursions, dans ces galeries.
En 1953, J.Blanc, J.Picard et M.Galerne explorent les premiers mètres de la galerie jusqu’à une salle qui communique avec l’extérieur par deux cheminées.
En 1955 et 1956 Haroun Tazieff, puis l’équipe du Commandant Cousteau (Office Français de Recherches Sous-Marines) reconnaissent la grotte sur
280 m.
Du 17 au 26/10/1964, J.P. Fabre, C.Martin, et J.C.Negrel (G.E.P.S.) atteignent la distance de 330m en une vingtaine de plongées.
En 1966, Claude Touloumdjian parcourt 400 m en solitaire. A la demande de la société des eaux de Marseille, et dans le cadre des études menées par L Potié, les plongeurs-spéléos de Marseille (G.E.P.S.) reprennent les explorations entre 1968 et 1972. Ils découvrent une cloche naturelle à 530 m et poursuivent jusqu’à 1020 m.
De 1972 à 1974, ces études permettent le creusement d’un puits artificiel et la construction d’un barrage. A partir de cet ouvrage, les explorations reprennent (Jean-Claude Dobrilla, Bertrand Léger, Pierre Rousset et Claude Touloumdjian du 22 au 24/09/1978) et le point 1 365m est atteint.

En 1981, au cours d’une expédition organisée par la FFESSM, des plongeurs suisses portent le développement à 2 000 m. Un mois plus tard, Bertrand Léger prolonge l’exploration et atteint -82 m dans le puits terminal.

Claude Touloumdjian , à l’origine d’une grande partie des explorations de la rivière, n’abandonna jamais l’idée de poursuivre sa conquête. Son envie, il l'a transmise à son équipe, qui décida en 1991 de s’attaquer à la poursuite des explorations.

Pendant trois ans tous les spéléonautes du Comité Provence de la FFESSM s’investirent sans compter pour organiser quatre explorations en pointes dans cette fabuleuse et gigantesque rivière.
Début 1992 : Equipement et levée de la topographie depuis le barrage jusqu'à 70 m de profondeur à 1554 m du barrage (environ 200 plongées).
Découverte de la suite du réseau arrêt à -100 (Marc Douchet)
Dimanche 27 septembre 1992 : descente par Marc Douchet le long de la lèvre de faille jusqu'à -119.
Plongée du 11 octobre 1992 : Poursuite de l'exploration par le même jusqu'à -123 mètres, cela à 1660 mètres du barrage.
Le 12 juin 1993 : Le terminus actuel des explorations est atteint. Le développement est porté à 1700 m depuis le barrage soit 2230 m depuis la mer pour 147 mètres de profondeur. La progression jusqu'au terminus a duré 60 minutes. Le retour et les paliers ont totalisé quant à eux 10 heures, soit une immersion de 11 heures et 2 minutes.

Fin mai 2005, Xavier Meniscus soutenu par une équipe internationale, descend à –150m.

En novembre 2005, Jérôme Meynié, assisté par Jean-Luc Armengaud, atteint la profondeur de -172 dans le puits terminal.

Description

Ce réseau fabuleux et gigantesque, les plus grandes galeries noyées d'Europe, a été crée à l'air libre au Quaternaire, lorsque le niveau de la mer était descendu à 120 m au-dessous de son niveau actuel, phénomène qu'à connu la grotte Cosquer, distante d'environ 8 km. D'ailleurs, tout laisse à croire que la porche de Port-Miou a pu servir à un moment ou un autre d'abri si ce n'est d'habitat, à nos ancêtres.

Le conduit principal présente une section impressionnante de 200 à 400 m2, pour une profondeur moyenne de 20 mètres, jusqu'au barrage de la SEM, à 530 m de la mer.
Au-delà, les dimensions peuvent être encore plus importantes. Vers 850 m, un décrochement mène à -42 m sur un peu plus de 300 m, la suite de la rivière oscille entre -30 et-15 pour aboutir à une grande salle. Dans son plafond, une cloche à l'air libre et, à sa base, un puits-faille énorme s'enfonce dans le noir jusqu'à -70 au sommet de l'ogive de faille. Long d'environ 100 m large d'une vingtaine de mètres, cette faille descend jusqu'à la profondeur de 120 m, là une galerie, dans la direction générale de la rivière (N, N/E) fait suite. Elle descend à 45° sur 40 mètres puis l'angle de pente semble se réduire. Le puits continue de descendre par crans successifs jusqu'à -147 point bas des explorations. La suite visible est une galerie à dominante horizontale : c'est grand, c'est noir, c'est vierge.
S1 530 m -25, S2 1700 m -147. Soit 2 230 m depuis la mer.

Recommandations

Depuis le début du mois de juillet 2005 une étude hydrogéologique est menée par le Centre d'Etude du Karst et la Société des Eaux de Marseille sur la rivière souterraine de Port Miou.

Le barrage sous-marin, situé à 500 m de la résurgence (dans la calanque de Cassis), est traversé par 4 conduites (2 conduites de diamètre 50 cm et 2 conduites de diamètre 1 m) que certains plongeurs spéléo empruntent quand ils veulent aller au delà du barrage (selon C. Touloumdjian).
Actuellement, 3 conduites sont condamnées pour le bien de l'étude. Toutefois, les plongeurs souhaitant traverser le barrage en ont encore la possibilité en empruntant la conduite de 1 m de diamètre (laissée à cet effet) située la plus à gauche quand on vient de la mer.

Pour le bon déroulement de l'étude et ne pas prendre de risque, il serait souhaitable que les plongeurs qui souhaitent traverser le barrage de Port Miou se mettent en relation avec les personnes responsables de cette étude (cf. coordonnées ci-dessous).
Merci de faire passer ce message à un maximum d'intéressés autour de vous.

Merci de votre attention.

S.E.M Mr Thomas CAVALERA : 06 70 31 63 51 / 04 91 57 94 73
C.E.K Mr Eric GILLI : 06 16 49 40 46

 

1973 geps - archives Bernard Sapin

geps 1968-1973 - archives Bernard Sapin

geps 1968-1973 - archives Bernard Sapin

geps 1968 archives Bernard Sapin

geps 1968-1973 archives Bernard Sapin

 

 


par J. Meynié

 

 

 


1970 - L. Potié par Philippe Murat

 

 

 

 

par J. Meynié