la Grotte de la Grande Baume n°1

OU VALLAT DE GOURNIER

Commune de Chauzon
Coordonnées X = 759.24 - Y = 246.14 - Z = 180
Carte : I.G.N. 1/25000 - 2838 Ouest – « Aubenas »

Développement : 410 m
Dénivellation : -10 m
Réseau noyé : 140 m

Localisation

l'entrée par C. Baudu

Jean-Pierre BAUDU (CDS 42 - Commission Plongée Souterraine)

Situation

De Chauzon, prenez une petite route en direction Nord Ouest. Après quelques virages, continuez sur une piste qui se dirige vers le ruisseau de Gournier. Quand le chemin devient trop étroit pour une voiture, continuez à pied et descendez dans le vallon par un sentier bien marqué.
Au fond, remontez le lit de la rivière. Le porche (3 x 2 m) s’ouvre en rive gauche. La marche d’approche est de 15 minutes maximum.

 

Historique

Le G.S.Valence reconnaît la cavité sur une soixantaine de mètres en 1961.
R. Lacroux poursuit jusqu’à une dalle. La suite est explorée par le S.C. Aubenas en 1986 (C. Arnaud, M. Fauque, T. Marchand, E. Thérond). T. Marchand fera une reconnaissance dans le S3 sur quelques mètres.
Le 20/5/01, J.P. Baudu franchit le S3 (50m, -5m) et parcours 50 mètres jusqu’à un S4. Un problème de lampes stoppe sa progression.
Le 3/3/02, J.P. Baudu poursuit son exploration dans le S4 et s’arrête dans une salle extrêmement gazée. L’actif se perd entre des blocs. Cette
exploration permet d’ajouter 125 mètres au réseau.


Description

Le vallon de Gournier est déjà une balade en soit très agréable. Ces petites gorges laissent apparaître les strates de calcaire. Nous sommes presque dans un amphithéâtre.
L’entrée de la grotte est un joli porche (3x2m) effondré qui bute rapidement sur un passage étroit. C’est un lieu idéal pour se préparer. Après le passage d’une chatière, un ressaut confortable de 3 mètres permet de rejoindre une galerie basse. L’idéal pour continuer est d’être équipé d’un bi 3,3 litres ou bi 4 litres.
Pour le franchissement de certains passages, il est préférable de porter ses bouteilles comme des relais sur un baudrier. A partir de ce moment, la progression est presque exclusivement aquatique. Certaines zones s’avèrent profondes dans le début de la progression. Suivant les périodes, le niveau de ce lac est plus ou moins haut, ce qui a permis au précédent explorateur de progresser en passant juste une voûte mouillante au niveau du S2. Donc si comme moi, vous n’avez pas la patience d’attendre un niveau bas, vous serez obligé de passer un siphon de 15 mètres et un de 30 mètres. Ce dernier est inconfortable en sortie. Un bloc s’étant effondré du plafond, il laisse juste une lucarne pour émerger. Il faudra bien sûre passer sur cette grosse dalle pour retrouver le lac.

Après une courte distance, nous sommes en présence d’un carrefour. Le boyau de gauche est très étroit et est actif en hiver. La suite est en face. Le S3 commence par le franchissement d’une partie divisée et qui pourrait être un piège. Une cloche, puis c’est la descente. Le siphon est de taille humaine et les parois sont lisses. En sortie de ce siphon nous sommes en face d’un dilemme. L’eau s’écoule en sens inverse. Nous étions en entrée de cavité dans un amont et en sortie du S3 nous sommes dans un aval.
Aucune observation intermédiaire ne permet de savoir à quel endroit l’actif s’inverse. La galerie se poursuit de dimensions modestes et nous retrouvons un siphon (S4) actif. Ce verrou noyé ne présente pas de difficulté, seul le départ est un laminoir ensablé. A la sortie, on entend l’eau cascader, après quelques dizaine de mètres, nous sommes face à un carrefour. En face, l’eau passe entre les blocs. Sur la droite, il faut desescalader une galerie bien calcifiée. Au niveau du virage sur la gauche, nous retrouvons un affluent actif de taille inhumaine. La fin de cette descente est une petite salle agrémentée d’un très petit siphon (court et passable en apnée). Il faut pousser le sable. Le réseau se transforme, de grand talus de glaise, de gros blocs et surtout très gazé. A tel point que mes bouteilles m’ont permis de revenir (mal de tête et début de vomissement).

La suite du réseau est entre les blocs. Nous remarquons l’actif perdu lors du précèdent carrefour, mais il semble difficile de continuer. Cette dernière salle semble empêcher le passage de l’eau lors des pluies importantes. A ce moment là, le système s’inverse et l’entrée de la grotte fonctionne en exutoire. A l’étiage, deux écoulements sont visibles, un allant vers le Ruisseau de Gournier et l’autre rentrant dans le plateau et sortant probablement vers la source de l’Aulagnier, dans les gorges de l’Ardèche.
La source de l’Aulagnier n’est pas pénétrable. C’est une grosse résurgence défendue par un gros éboulis.
Les explorations ont été réalisées à l’étiage. Le seul danger observé est la salle terminale, très gazée lors de ma pointe. Cette salle fonctionne sans doute comme décanteur et tous les éléments végétaux ou animaux se décomposent allègrement, donc attention.

Merci à Catherine Baudu pour l’aide aux portages.


Karstologie

La Grande Baume est une cavité drainant un petit bassin-versant d'environ 2 km2 . Le courant d'air incite à poursui-vre l'exploration, même si les dimensions restent modestes. La mise en charge est provoquée par le colmatage de l'ancienne sortie et s'avère très rapide


Avertissement

Nous avons effectué plus de 15 sorties-échecs, constatant un ennoiement complet pour un mois après une heure de pluie orageuse .
L'exploration est donc assujettie à 3 mois de temps sec.
1989 verra une tentative en plongée ... si l'été le permet Enfin, la visibilité devient nulle sous l'eau en quelques secondes .