Event des ESPELUCHES

 

Commune SAINT ALBAN SOUS SAMPZON (07)

I.G.N. 1/25000 - 2839 Est " Saint Paul le Jeune "
Aven : X = 753.976     Y = 239.114     Z = 180

Event : X = 754.15   Y = 238.82   Z = 160

Développement total du réseau : 1100m dont 510m noyés Dénivellation : -59m (+19 / -40)

Développement de la traversée : 450m dont 230m noyés Dénivellation : -31m

l'entrée par C. baudu

Jean-Pierre Baudu et Patrick Serret

Situation

L'Event : Accès interdit " Terrain privé

Pour accéder à l'évent il faut pénétrer dans la réserve de chasse privée, par le grand portail en face du gué, suivre la piste sur 900m jusqu'à apercevoir la ferme du Bourbouillet. Prendre à gauche sur 140m jusqu'à un carrefour, prendre de nouveau a gauche, descendre dans une combe et remonter en face sur 250m. Laissez les véhicules au sommet. Descendre le sentier pour remonter le ruisseau jusqu'à l'orifice (50m). La cavité est pointée sur la carte. L'été, l'exploitation est orientée vers la pêche à la truite, la location de VTT, snack… Le propriétaire est ouvert et conciliant.

L'Aven : Longer la clôture en remontant le ruisseau du Bourbouillet sur 1700m, on arrive alors devant le deuxième portail qui permet d'accéder à la ferme du Bourbouillet, prendre le chemin qui monte et longer de nouveau la clôture sur 180m. Au carrefour suivant, prendre à droite toujours le long de la clôture, on arrive après 300m à un nouveau carrefour, quitter la cloture et continuer tout droit sur 50m un panneau de réserve de chasse dans les arbres, marque le terminus en voiture. L'aven s'ouvre a 15m du chemin sur la gauche.Un panneau de la DDE ferme le puits d'entrée afin d'éviter la chute d'un animal…

Historique

16-08-1934 : Robert de Joly plonge le S1
R. Lacroux plonge le S3 sur 30m
Le G.R.P.S. plonge le même siphon sur 80m
1979 : E & F. Leguen, H. Lefevre et J. Sorin franchissent le S3 et S4
JM. Chauvet, P. Delaunnay plongent le S5 sur 100m -15 (arrêt sur plan incliné)
24/02/1980 : B. Léger replonge le S5 sur 195m -39. (arrêt à -12)
05/1991 : F. Poggia sort le S5 (220m -39) et explore une magnifique rivière souterraine S6 : 10 à 15m, arrêt sur S7...
1991 : la même personne plonge le S7, arrêt sur une trémie noyée ?

Du 8-7-2000 au 18-8-2001, je réalise 10 plongées aux Espeluches. Je rééquipe le siphon. Mon but est de lever la topographie et de mieux comprendre le réseau. Lors des différentes plongées, je découvre des os comparables par leur aspect aux os de Reméjadou et de Font Méjanes. J'en prélève un minimum en bon état (3 os, dont une côte de 60 cm et une dent). M. Philippe nous donnera plus d'informations sur leur origine.
J'utilise deux bouteilles de 10 litres de Nitrox 32% me permettant de rejoindre le terminus du S7.
par C. baudu

Mai 2005 ; Repéré par Jean Pierre Giangiordano, qui désobstrue l'entrée de la cavité avec Jean Claude Leroy. Ils découvrent un P.10, s'arrêtant sur étroiture d'où ils entendent de l'eau couler ! L'équipe renforcée par Bernard Négre et de Jean Marie Chauvet désobstrue deux étroitures et tombe sur un P.8m pour arriver dans une rivière souterraine qui bute de chaque côté sur des siphons équipé de fil d'Ariane…La jonction est faite avec les Espeluches. Petite histoire : Bien que ce post siphon fut découvert par JM Chauvet lors qu'il redécouvrir la rivière par l'aven, il ne reconnu pas l'exondé…

Description

Une petite grotte en forme de conduite forcée (2,5m x 1,7m) s'ouvre au fond d'un talweg. Cette résurgence coule lors des périodes pluvieuses. Il faut y pénétrer de quelques mètres pour entendre un écoulement sous-jacent. Un système complexe entraîne l'eau au Chassezac en englobant les eaux du Bourbouillet.

Le réseau est très beau et sans grande difficulté. La longueur du S1 est variable suivant les niveaux. C'est un laminoir. Il est équipé en partie avec une corde. Après ce siphon, nous retrouvons l'actif.
Après avoir passé un lac et laissé l'affluent de l'Orvée en hauteur à droite (diaclase étroite), nous trouvons le S2. C'est une très jolie vasque encombrée de petits cailloux et de restes d'os cassés et érodés. Le franchissement est très court, 20 mètres. Ce siphon peut être shunté par un réseau supérieur (infranchissable avec des bouteilles). Il est possible de passer par deux galeries différentes pour rejoindre le S3.
Le début de ce siphon est un peu glaiseux. C'est une galerie en conduite forcée, encombrée de blocs. Dans cette partie, j'ai trouvé une côte de 60 cm et une dent, qui ont été sortis pour analyse. J'ai laissé en place le reste pour les futures générations de chercheurs (respectons les lieux). Le siphon de 160 mètres franchis, l'actif est retrouvé.
Après un ressaut de 4 mètres, la galerie se transforme et est creusée tout en hauteur. Le S4 est une galerie au plafond bas et il est très court (25 mètres). La suite est plus basse sur 20-30 mètres pour reprendre sa forme de grand méandre.
Enfin, le grand siphon, le S5, avec ses 230 mètres pour 39 mètres de profondeur, il se franchit sans difficulté. Avant le point bas, la descente s'effectue dans un grand éboulis de sable. C'est un très beau remplissage à voir la forme du plafond. Seule le point bas est moins confortable, avec un passage entre les blocs, mais il se franchit bien. La remonté est superbe et s'effectue dans un volume important. La sortie s'achève dans une salle basse, c'est un lac encombré de blocs.
Le réseau change de direction et n'a pas la même morphologie. Il faut escalader une coulée de calcite pour continuer dans un réseau plus petit, mais encore spacieux. Cette partie est plus concrétionnée et est active mais dix fois moins qu'à l'entrée du S5.
Après un court S6, la galerie est encore plus petite et se termine dans une vasque encombrée de blocs. Dessous, deux failles semblent continuer, mais ne sont pas pénétrables. J'y ai plongé sur deux mètres avec une excellente visibilité et je me suis arrêté au-dessus d'une faille de moins de 20 cm. Ce terminus n'est pas la suite logique du réseau. C'est une galerie annexe alimentée par le même bassin qu'une partie du système Bourbouillet-Reméjadou-Ranc du Bœuf, dans un secteur perturbé par l'aven François et Reméjadou 2.
La suite est dans le S5, au point bas, dans un vaste remplissage de sable trop important pour envisager une désobstruction..
A noter, la découverte d'os dans le S5, toujours avant le point bas. Depuis l'entrée de la cavité jusqu'au point -39 mètres, il y a des os partout (entiers ou en fragments). Ensuite, je n'en ai plus observé.

L'aven :

Un orifice de 40cm de diamètre donne sur un P10 (Arbre + échelle), à la base de celui-ci deux étroiture élargie donne sur un P8 (2S + AN corde de 20m). Total du développement de la traversée 450m dont 230m noyés.

Dénivellation : 20m

BILAN

Cette cavité est pour moi, la dernière d'une grosse campagne d'explorations et de topographies dans cette zone. Les relèvements et les différentes observations permettent de mieux connaître l'alimentation de ce secteur.
Si les deux réseaux, le Bourbouillet et les Espeluches, non pas de liaison pénétrable, il est évident qu'à deux endroits, il existe une interconnexion entre l'amont du S7 des Espeluches et l'amont du Ranc du Bœuf, ainsi qu'en aval des deux entrées des cavités avant de se jeter par une faille dans le lit du Chassezac.
Les os découverts dans cette cavité sont entre les mains du paléontologue Michel Philippe pour détermination. Il est important d'éviter de sortir plus de pièces.
Des recherches en surface sont actuellement effectuées par une équipe locale de Lablachère pour éventuellement trouver une suite.

Merci à Catherine Baudu, qui m'a aidé à topographier la première partie de la cavité. Et, merci à Patrick Serret pour les infos.

 

par C. baudu

 

 

 

 

par C. baudu

 

Départ du S1, par Antoine Chabanis