Aven de PEYREJAL

par JP. Baudu

 

EXPLORATION DU 22/02/99

Le but de cette exploration était de plonger le dernier siphon vierge du réseau. Cette aventure faisait suite à un travail effectué dans l'aven de Carle avec lequel je pouvais espérer une jonction.
Depuis les explorations de J.M. Chauvet, la salle du siphon Boissel s'est métamorphosée. Les talus de glaise se sont déplacés, voire ont disparu. Une escalade de 4 mètres m'incitait à prendre un coéquipier. Hélas, une fois de plus, je me retrouve seul pour faire l'exploration post-siphon.
Nous formons une solide équipe de 10. Nous avons 7 kits, c'est un portage tranquille. Catherine équipe. Après une progression un peu lente (nous sommes en week-end), nous nous retrouvons tous devant le siphon du shunt. Je pars avec un bi 10 litres et un kit bien plein (échelle de 10 mètres, corde dynamique, coinceurs, trousse à spits, petit remontant…) Je garde mon baudrier avec ces agrès sur moi. Mes camarades m'installent une échelle pour descendre dans le siphon. A cet endroit, le réseau est spacieux. La galerie mesure 4 à 5 mètres de large, par 2 à 3 mètres de haut. L'eau est laiteuse. Les 85 mètres de siphon sont rapidement franchis. J'enchaîne dans le couloir blanc (superbe) et passe le siphon Boissel (également laiteux).
Dans la grande salle, je déballe le matériel et allume 3 bougies (c'est plus intime). L'escalade se trouve tout près du siphon Boissel. Je jauge les 4 mètres de dénivelé. Les parois sont couvertes de glaise comme dans toute la salle. J'émets des réserves sur la possibilité de passer en libre mais tente l'exercice. Le départ est en dévers. Il fait suite à une pente très raide. L'adhérence est le seul moyen de réussir mais le peu de prises se détruisent à mon passage. Enfin, la sortie se fait par un effet de ventouse sur la combinaison. Je m'étonne de me trouver en haut et en plus entier. Un superbe béquet rocheux attend l'échelle que j'avais emportée.
Je suis en avance sur mon temps. Le premier travail est de monter les bouteilles, je ne peux pas les hisser d'en haut, je fais des aller-retours. Une pente douce descend au siphon. Il n'est qu'à 20 mètres. Il paraît laiteux mais de belles dimensions. J'installe une échelle. Enfin dans l'eau, petite séance de nettoyage (la glaise a pénétré profondément dans l'évent d'expiration des Cyclons, seuls 3 à 4 peuvent être débouchés). La galerie est spacieuse. Il m'est difficile d'estimer ses dimensions. Je déroule le fil doucement, je ne sais pas très bien où aller, le départ est en puits avec un fond à -5 mètres. 15 mètres de fils déroulés en suivant la parois de droite, et surprise, je découvre un fil d'Ariane. Je suis dans le siphon Boissel. Sur le retour, je cherche d'autres départs, en vain. Je ramène le matériel en haut du ressaut. J'allume mon phare pour profiter des volumes. En récupérant l'échelle, une ombre attire mon attention. Derrière un talus de glaise, une nouvelle petite galerie bien glaiseuse part vers le nord. Après 130 mètres de progression, souvent à quatre pattes, je découvre un joli siphon couleur émeraude. Petite séance de portage ainsi qu'une séance de nettoyage et je suis dans une eau limpide. 25 mètres de progression dans une galerie en laminoir. Je fais surface et rampe sur 20 mètres dans une conduite forcée colmatée par la glaise. De retour dans le siphon, je continue ma progression dans le laminoir. La sortie se fait dans une petite salle encombrée de blocs. La suite est une succession de méandres s'entrecoupant. C'est la fin du réseau. Au moment de replonger le siphon Boissel, les bougies sont presque éteintes. L'exploration post siphon m'a demandé 5 heures. La grande quantité de glaise m'a fortement compliqué la tâche.

BILAN :

Les nombreuses explorations réalisées depuis quelques années ont permis de très bien connaître le réseau Mathieu. Il reste encore des interrogations, notamment sur l'écoulement pérenne qui est en partie sous-jacent. Au niveau du terminus de Franck Vasseur, en bas du P12, l'écoulement qu'il entend doit venir vraisemblablement du réseau de Carle. Ces eaux rejoignent le grand siphon aval et terminent leur course à la résurgence du Moulin. Bien sur, le système ne fonctionne pas de la même façon en crue.
Peyrejal fait partie du réseau de la Cocalière. Il y a sans doute deux endroits où il est possible de faire une liaison :
· Au niveau de Sauvas (il manque entre 50 et 200 mètres)
· Entre la résurgence du Moulin et le Peyraou de Chadouillet. A mon avis, dans cette partie du réseau, seule la poursuite des explorations du siphon aval de 250 mètres pourra donner des résultats significatifs.

REMERCIEMENTS :

J.M. Chauvet et F. Vasseur m'ont fourni de précieuses informations.
Un grand merci à mes camarades qui m'ont porté mes valises jusqu'à l'accueil du siphon.
Participants :
R.Auborg (C.S.Montgeron 91) - C. Baudet (C.D.S.42) - C. Bouvier (CESAME 42) - B. Filiol (CESAME 42) - L.Huron (GARS 83) - C. Madeuf (CESAME 42) - A. Papillard (CESAME 42) -A. Montaufier (AFEGC 75) - S. RENAULT (CSPA 91).