Réseau de Francheville

Ou réseau Soucy – Combe aux Prêtres – Nonceuil.


Commune de Francheville

Cette appellation regroupe trois gouffres reliés les uns aux autres par plongée.
Nous avons d'amont en aval respectivement

1 Le Creux du SOUCY (792,25 - 2 275,50 - 440 m)
2 Le gouffre de la COMBE AUX PRETRES (793,02 - 2 275,86 - 430 m)
3 Le gouffre de NONCEUIL (794.83 - 2 279,93 - 361 m)

Développement : 27 500 m - Dénivellation : 149 m (+18, -131)


 
Localisation
Récit

combe aux pretres - archive Dr Castin

D'après Pierre Laureau « Inventaire des plongées souterraines réalisées dans le département de Côte d'Or. »
Bul. A.S.E.n°10 –Sous le plancher- p.9-30.

1) Creux du SOUCY

Historique

1964 - S.C. Dijon : R. COGNET - R RORATO
1965 - S.C. Lutèce : J. DUBOIS - A. FIGUIER - B. LEGER
1972 - G. S. Fains les Sources : J. BOURGIN - J.L. CAMUS - B. LEGER - J. de SCHRYVER
1976 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - P. LARTOIS - P. LAUREAU - B. LE BIHAN
1978 - S.C. Dijon : M. BARBIER - P. DEGOUVE - P. KINDT - P. LAUREAU - B. LE BIHAN
1984 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - P. LAUREAU - B. LE BIHAN
1986 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - J.F. DUSZ
1987 - S.C. Dijon : J.F. DUSZ - B. LE BIHAN
1988 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - J.F. DUSZ - B. LE BIHAN

Description

Puits de 53 mètres recoupant à sa base, la rivière souterraine. Celle-ci siphonne rapidement en amont comme en aval.

a) Siphon amont

S.C. Dijon tente l'aventure en 1964 sur une quinzaine de mètres. le conduit est grandiose. L'année suivante, une plongée du S.C. Lutèce n'apporte rien de plus. Finalement c'est en 1972 que ce siphon imposant sera franchi (120 m, -5 m à l'étiage). Derrière, un groupe inter-club remonte cette superbe rivière sur plus d'un kilomètre dans une galerie figurant parmi les plus belles de Côte d'Or, et s'arrête devant un S2 à environ 1 550 m de l'entrée. Nouvelle plongée du S.C. Dijon en 1976. La topographie est levée entre S1 et S2 et plusieurs affluents explorés. En 1978, le S.C. Dijon s'attaque au cours principal de la rivière et poursuit son avancée dans l'amont du réseau sur 1 300 mètres : S2 (60 m, -2 m), S3 (10 m, -1 m), S4 (13 m, -1 m), S5 (15 m, -1 m), S6 (10 m, -2 m), S7 (45 m, -6 m). Arrêt dans le S8 après 20 mètres (-6 m) devant une étroiture (2 790 m de l'entrée). Le développement du Soucy sera porté à 4 200 m cette année là.

b) Siphon aval

Plongées infructueuses du S.C. Lutèce en 1965 et du S.C. Dijon en 1976. L'eau disparaît dans des diaclases noyées colmatées par des éboulis et des galets. Finalement, en 1984, le S.C. Dijon désobstrue l'entrée et passe ce siphon (30 m, -3 m), puis après 300 mètres de galerie, enchaîne S2 (30 m, -2 m), S3 (30 m, -3 m, arrêt sur étroitures glaiseuses) et S3 bis (300 m, -3 m, arrêt sur rien...). La jonction avec la Combe aux Prêtres aura lieu quelques semaines plus tard, par l'autre extrémité de ce siphon, à partir des siphons amonts de la Combe aux Prêtres. Le S 1 aval sera topographié en 1986 et le S 1 amont en 1987. L'année suivante, une petite galerie latérale de 100 mètres est explorée dans le S3 bis.

Bibliographie

DEGOUVE (P.), LAUREAU (P.) 1981 - L'écho des profondeurs - Spelunca n ° 3, p. 7.
DEGOUVE (P.), LAUREA U (P.), LEBIHAN (B.) 1977 - Travaux du S.C.Dijon en 1976 - Bulletin de l A.S.E. n'14

 

2) Gouffre de la Combe aux Prêtres

Situation

Situé à 850m en aval du Creux du Soucy, ce gouffre forme le 2ème accès à la rivière souterraine. A la base du puits d'entrée, profond de 20 m, une courte descente amène au bord du cours d'eau provenant du Creux du Soucy.

Historique

1974 - S.C. Dijon : M. CHAUVIN - P. GARDAINE - B. LE BIHAN - F. NAGY - R. RORATO 1975 - S.C. Dijon : P. GARDAINE - P. KINDT - P. LAUREAU - B. LE BIHAN - F. NAGY - R. RORATO
1976 - S.C. Dijon : M. BARBIER - P. DEGOUVE - P. LARTOIS - P. LAUREAU - B. LE BIHAN 1977 - S.C. Dijon : M. BARBIER - P. DEGOUVE - P. LAUREAU - S.C. Paris : F. LEGUEN 1978 - S.C. Dijon : M. BARBIER - P. LAUREAU - J. MICHEL - H. NOUVELOT - R. PERRIAUX - R. RORATO
1979 - S.C. Dijon : J.L. CARLES - P. DEGOUVE - P. LAUREAU - B. LE BIHAN - H. NOUVELOT - R. PERRIAUX
1980 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - A. GAILLARD - P. LAUREAU - B. LE BIHAN - E. LEGLAYE - J. MICHEL 1981 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - P. KINDT - B. LE BIHAN - E. LEGLAYE
1982 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - B. LE BIHAN - E. LEGLAYE
1984 - S.C. Dijon : P. et S. DEGOUVE - P. LAUREAU - B. LE BIHAN - E. LEGLAYE - J. MICHEL
1986 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - J. F. DUSZ 1987 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - J. F. DUSZ
1988 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - J. F. DUSZ - B. LE BIHAN
1989 - S.C. Dijon : V. DANIEL - J. F. DUSZ - J. L. GONIN - P. LAUREAU - B. PERNOT

Description

1 - Réseau amont :

Après 3 siphons, S1 (60 m, -4 m), S2 (40 m, -4 m), S3 (90 m, -5 m), entrecoupés de lacs silencieux, les plongeurs sont parvenus en 1975, dans une grande salle ( 30 X 20 m) suivie d'un S4 (10 m, -1 m) et d'une zone basse labyrinthique s'achevant sur un S5. Malgré plusieurs tentatives (1975 - 1977 et 1981), la sortie du siphon n'a pas été trouvée. Il s'agit d'une zone de méandres étroits avec courant violent : S5 (150 m, -3 m). La clé du passage menant au Creux du Soucy sera découverte en 1984, dans un petit boyau exondé entre le S1 et le S2. Une galerie fossile longue de 600 mètres, dans laquelle se greffe l'affluent du lavoir, aboutit à un nouveau siphon qui est en fait l'extrémité du dernier siphon plongé par le Soucy (S3 bis). Le jour de la jonction, ce passage noyé mesurait 395 m de longueur. Lors des grandes sécheresses, il se réduit à une succession de voutes-mouillantes.

2 - Réseau fossile

A partir de la base du puits d'entrée et ce, sur un kilomètre, la rivière souterraine apparaît et disparaît dans de multiples siphons accessibles par le réseau fossile. Le premier siphon aval (200 m de l'entrée) est franchi en 1974 (85 m, -5 m). Il constitue l'amont de la "rivière de la vire". Le siphon aval de cette rivière et le siphon amont de la "rivière des gours". bien qu'étant en relation directe, n'ont pu être "humainement" reliés l'un à l'autre : plongée de 110 m chaque côté, avec arrêt sur laminoir très exigu (1976 - 1977). Le siphon aval de la "rivière des gours" (60 m, -3 m) forme le débouché de la galerie de la cascade (1979).

3 - Siphons des affluents :

a) Affluent du lavoir

A la suite des plongées de 1986 et 1987, les résultats sont les suivants : deux courts passages noyés S 1 (7 m, -1 m) et S2 (5 m, -1 m) laissent place à un méandre confortable (2,5 X 1,2 m) long de 400 m. Puis on enchaîne quatre siphons séparés par des tronçons émergés, S3 (90 m, -3 m), S4 (5 m, -1 m), S5 (10 m, -1 m), S6 (5.m, -1 m). Arrêt sur S7 à 1 300 mètres de l'entrée.

b) Affluent du boyau Nord

Le siphon terminal (10 m, -1 m) est franchi en 1978. Une reconnaissance sera poussé dans ce boyau étroit et glaiseux en 1989 : arrêt après quelques mètres devant un S2 non plongé.

c) Méandre des cristaux

Le siphon (2 m, -1 m) sera passéen apnée (1976). Derrière cet obstacle, 100 m de boyaux mènent à un S2 plongé sur 30 m en 1981. Arrêt sur étroiture.

d) Affluent de la cascade

Première tentative de plongée en 1976 sur 10 m, puis en 1989 sur 30 m. Arrêt sur rétrécissement argileux.

4 - Réseau Ben

A un kilomètre de l'entrée du gouffre, le réseau "Ben" forme la partie aval du collecteur souterrain. Il est constitué par quatre tronçons de rivière (accessibles par un réseau supérieur) limités entre eux par des siphons. Tous les conduits noyés ont été jonctionnés (1976 - 1977). Nous avons respectivement d'amont en aval : S 1 (100 m, -5 m) (déjà tenté par le S.C.P. sur 10 m en 1977), S2 en deux branches : S2y (40 m, -3 m arrêt sur étroiture), S2 (15 m, 30 m, 10m,35m, 15 m,5 m,-7 m)etS3 (45 m, -5 m).

5 - Réseau aval :

A la fin du 4 ème tronçon de rivière du réseau "Ben", l'eau disparaît dans un siphon aval qui est le terminus de la cavité pour les spéléologues "non plongeurs". Situé à 1 650 m de l'entrée du gouffre, il fut franchi en mai 1976, S1 (35 m, -7 m). Au delà, 2 km de galeries inextricables aboutissent à un second passage noyé (2 400 m de l'entrée). Vaincu à son tour en 1978, ce S2 (60 m, -3 m) sera supprimé peu de temps après, par le creusement d'une tranchée dans le lit de la rivière.

Ensuite le collecteur se divise en deux branches distinctes où 3 750 m de galeries ont été topographiés (1978-79-89). La première bute à 3 600 m de l'entrée sur un S3 (15 m, -2 m) suivi par un nouveau siphon non plongé. La seconde branche paraissant être le drain principal, mène également à un S3 bis (30 m, -2 m) qui sera shunté en 1980 par un boyau supérieur (4 220 m de l'entrée).

Une nouvelle zone siphonnante sera atteinte la même année (4 550 m de l'entrée). Les plongeurs franchissent S5 (5 m, -1 m), S6 (15 m, -2 m), S7 (205 m, -7 m) et débouchent dans une nouvelle rivière (dénommée rivière parallèle) provenant d'une superbe galerie remontée sur 600 m (arrêt sur siphon).

L'aval, où converge les deux rivières est à nouveau siphonnant S7 (50 m, -2 m) suivi de 200 m de galeries coupés par une cascade d'une dizaine de mètres, puis les siphons s'enchaînent à nouveau S8 (30 m, -3 m), S9 (30 m, -3 m) et S10 plongé en 1982 sur 40 m, -5 m, sans obstacle en vue... (5 350 m de l'entrée).

Bibliographie

DEGO UVE (P) - LA UREA U (P) - 1981 - L'écho des profondeurs - "Spélunca" n ° 3 p 7 -LE BIHAN (B) - 1982 -Activités du S. C. Dijon - "Info­ plongé" - bulletin de la commission plongée de la FFS n°35p 10

 

3) Gouffre de Nonceuil

Situation

Ce puits artificiel creusé en 1986, est situé à 5 100 m à vol d'oiseau du Creux du Soucy. C'est l'entrée la plus en aval du réseau de Francheville.

A partir de -40 m, le puits se prolonge sous l'eau sur une quinzaine de mètres et recoupe un beau conduit horizontal noyé qui est le collecteur venant de la Combe aux Prêtres. Les plongées commencent immédiatement.

Historique

1986 - S. C. Dijon : B. BERNARD - P. LAUREAU - B. LE BIHAN - E. LEGLAYE - J.F. BALACEY (ASCO)
1987 - S.C. Dijon : J. F. DUSZ - B. LE BIHAN
1988 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - J. F. DUSZ - B. LE BIHAN
1989 - S.C. Dijon : J. F. DUSZ - J. L. GONIN - B. LE BIHAN - J. M. SAUSSERET
1990 - S.C. Dijon : J. F. DUSZ - B. LE BIHAN
1992 - J. F. DUSZ - G. VUISEMBERG
1994 - S.C. Dijon : P. DEGOUVE - B. LE BIHAN

1 - Amont

S 1 (180 m, -23 m) avec une importante cloche d'air à 100 m. Après un parcours de 410 m en galeries exondées entrecoupées de lacs profonds, une nouvelle série de siphons se présente S2 (55 m, -6 m), S3 (50 m, -6 m), lac de 60 m et enfin S4 (appelé siphon de la jonction 90 m, -6 m) qui était le terminus des explorations menées en 1982 à partir du gouffre de la Combe aux Prêtres. En 1987, 1989 et 1994, les plongeurs vont poursuivre l'exploration de la "rivière parallèle" entrevue à partir de la Combe aux Prêtres en 1980 et découvrir 2 500 m de galeries supplémentaires. Le siphon amont de la "rivière parallèle" sera notamment franchi en 1987 (10 m, -2 m). Le point extrême atteint dans cette branche se situe à 2 830 m de l'entrée du gouffre de Nonceuil (1994).

2 - Aval

A la base du puits d'entrée, débute un réseau noyé de 1060 m, -18 m. Compte-tenu de la présence de cloches d'air importantes tout au long de la progression, nous décomposerons la zone noyée comme suit : S 1 (160 m, -15 m), S2 (50 m, -6 m), S3 (200m, -17 m), S4 (150 m, -12 m), S5 (110 m, -18 m), S6 (120 m, -17 m), S7 (160 m, -12 m), S8 (110 m, -17 m).

Au delà du S8, une belle galerie exondée est malheureusement obstruée par une trémie impénétrable. Cependant un S9 situé dans une galerie latérale proche du terminus sera franchi en 1990 (240 m, -5 m). Son tracé semble contourner la trémie. Arrêt dans un secteur ébouleux peu engageant.

Entre le S1 et le S8, quatre dédoublements du conduit principal ont été explorés sur 1 150 m dont 880 m de siphons (1986-88-90-92).

Bibliographie

LE BIHAN (B) - 1986 - Explorations du S.C. Dijon - "Info-plongé" - bulletin de la commission plongée de la FFS n° 47 p 23.

 

Soucy - archive Dr Castin

 

Robert Lavoignat - 1987

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

préparatifs au bas du gouffre, par Patrick Degouve

siphon de jonction avec la combe aux pretres, par Patrick Degouve

 

 

 

Combe aux pretres. Bernard Le Bihan, Patrick Degouve et JF. Dusz ans la vasque du siphon amont lors de la traversée intégrale.