Siphon des Goulettes


TRACAGE ET PLONGEE DANS LA RIVIERE DES GOULETTES A ARCY-SUR-CURE

Le 16 septembre 2000, le jour du méchoui de l'Association CORA, Arnold Haid et Philippe Radet partent de la station de pompage de St Moré à 14 h. Gilles Souchet les accompagne jusqu'à l'entrée de la galerie des Goulettes.

1er traçage.
A 14 h 35, Philippe déverse 30 g de fluorescéine à l'aval du siphon S3, et il suit le flot coloré jusqu'à l'amont de S4, où l'eau circule de façon presque laminaire pendant 260 m. Les deux plongeurs arrivent à l'amont de S4 à 14 h 43, en même temps que le traceur.
Dans cette partie de la galerie " à plan d'eau libre ", la vitesse moyenne du flot est de :

260/ 8 = 32 m/mn environ.

C'est le même ordre de grandeur que lors de l'expérience de 1990, réalisée par Emmanuel Lebret, Gilles Souchet et Mylène Noé (37 m/mn, expérience n° 14)


Rappel des plongées antérieures

Arnold avait franchi le siphon S4 en août 1993. C'est un des plus profonds (9m) et des plus longs (40m) de tout le massif.
Dans la foulée, il avait franchi le suivant, S5, et s'était arrêté à l'amont du S6.
En août 1994, Arnold passait victorieusement S6 et S7, tous deux longs de 10 m et profonds de 2 m. Il butait sur le S8.
En été 1999, Arnold était revenu pour attaquer son S8, mais en vain.
Entre l'amont de S4 et l'amont de S8, Arnold avait donc pu topographier 370 m de galerie nouvelle.

2è injection, à l'amont de S4

A 15 h 30, Philippe déverse " la grosse dose " , 220 g de fluorescéine, en un seul jet. Les deux amis voient le traceur disparaître assez lentement dans le siphon S4.


La plongée d'Arnold

Aujourd'hui, il le " sent bien " : le S8 doit être vaincu !. Philippe va l'attendre patiemment pendant 2 h 30, à l'amont de S4. C'est une convention entre eux. En effet, il ne veut pas augmenter la turbidité de l'eau en accompagnant son ami.
Arnold disparaît dans le flot vert. Il connaît bien son long siphon, et ceux qui suivent. Entre deux siphons, il faut crapahuter à 4 pattes dans une galerie basse, en portant les 2 blocs de 2,4 l. C'est très crevant, mais l'espoir de réussir cette première galvanise Arnold.
Il parvient à l'amont du S8. La première tentative est infructueuse : impossible de trouver un passage accessible à l'homme.
A trois reprises, il essaie de trouver un passage, en tâtonnant avec les mains dans cette eau à la fois verte et turbide. En fait, le colorant ne l'aide pas à trouver où passent les filets d'eau.
Déçu, il revient, repasse S7, S6, S5, S4. Dans l'obscurité totale où Philippe médite, un très mince filet de lumière apparaît. C'est le soulagement pour Philippe, qui en profite pour prendre de nombreuses photos. Il est 18 h.

L'arrivée de la fluorescéine

A 14 h 40, Gilles est reparti vers le captage de St Moré reprendre sa voiture, afin de descendre observer Barbe-Bleue. Au presbytère, Emmanuel Lebret et Philippe Savantré ne sont malheureusement pas encore là.
Gilles va donc seul à la grille d'accès de Barbe Bleue. Il remonte dans la cavité une centaine de mètres, mais au bout d'une demi-heure, il s'ennuie et ressort. A plusieurs, on aurait pu remonter jusqu'à la salle du Lac pour voir d'où sortait la fluo.

Le flot coloré sort de Barbe Bleue et arrive dans la Cure à 17 h 05. Il est tout de suite très dense. Il correspond donc à l'injection de 15 h 30.
Cinq minutes plus tard, deux autres émergences, situées dans le fond du lit de la Cure,( non pas au droit, mais légèrement en amont du porche de Barbe Bleue, l'une à 3 m, l'autre à 6 m de la rive gauche ) crachent à leur tour sporadiquement des panaches d'eau verte, un peu comme les signaux de fumée des Indiens.

La Cure est colorée sur un tiers de sa largeur, en rive gauche. Le spectacle est féérique, avec le soleil qui vient éclairer cette scène. Deux pêcheurs, 200 m en aval, continuent leur activité sans broncher.
Gilles quitte les lieux à regret à 18 h (c'est bientôt l'apéro !). Le flot coloré est toujours aussi intense.

Distance entre amont de S4 et amont de S8 : 370 m
A vol d'oiseau, entre amont de S8 et siphon de la Salle du Lac (S 19) : 400 m
De S 19 à la grille de Barbe Bleue : 170 m
Total 940 m

Temps de transit du colorant : 95 mn

Vitesse minimum du traceur : 940 / 95 = environ 10 m/mn

Nemours, le 30 septembre 2000

Gilles SOUCHET