background image

Exsurgence de LAUMET 

Collectif : ALPINA – GSAC – SCC 

 
 

Situation : 
Causse du Larzac – Aveyron. 
Commune de Millau – Vallée de la Dourbie. 
Coordonnées WGS 84 UTM 31T : X = 

513.337 Y = 4884.011 Z = 404m (GPS - 04.2019). 

Développement provisoire : 

2142 m – Dénivelé : 42 m (-20 m, +22 m). 

Note : sur la carte IGN, tout près du sentier qui va du moulin de Laumet au ravin de Gazel en aval, il 

est noté une « Grotte de Laumet », c’est une erreur… mal positionnée cette grotte pourrait-être, soit 

la grotte-aérienne n°1 (visible du moulin), soit la grotte- aven de Laumet. Ces deux cavités sont 

situées entre 150 et 200 mètres plus au Sud, il n’y a aucune cavité dans le secteur que montre la 

carte. 
Accès : 
L’exsurgence de Laumet est située dans une propriété privée. 

 

De Millau prendre la vallée de la Dourbie en direction de La Roque-Sainte-Marguerite. Trois 

kilomètres après le village du Monna, s’arrêter sur la droite, une centaine de mètres après les maisons 

de Laumet (panneau) ou Langouyres sur la carte I.G.N. 
 

Étymologie : 
Laumet, l’Aumet, Olmet, Holmet dérivés de olm en occitan désigne l’arbre (Orme, Ormeau). 
 

Dans son ouvrage, Millau à travers les siècles, Jules Artières écrit : 
« … L'Aumet, 

autrefois 

l'Olmet 

(de olm, ormeau), 

était possédé au

 XV

e

 siècle par le 

seigneur 

du 

Monna 

en 

1471, 

noble 

P

ONS

 D

E

 M

ANDAGOUT

, reconnaît te

nir

 des chevaliers de St-Jean de 

Jérusalem

 de Mi1l

au « 

les molins bladiers 

et resse, appelés

 

de l'Olmet et d

la Pomarède ».

 

Au comm

ence

ment du XVI

e

 siècle, le moulin de l’Aumet, qui appartenait à D

URAND

 D

E

 G

UALY

bourgeois de Millau, fut utilisé pour la fabrication du cuivre : senhen Duran Galy… una molina de 

coyre al Holmet (cadastre de 1528). Dans le Dictionnaire des mœurs et coutumes, H. A

FFRE

 dit que 

le Rouergue comptait autrefois un nombre assez considérable de ces petites usines de cuivre… » 

(Jules Artières : Millau à travers les siècles, p 455, 1943) 
 
Tout comme le moulin du Monna qui utilisait l’eau de l’exsurgence qui sourd dans le village, le 

moulin de Laumet fonctionnait avec celle de l’exsurgence qui sourd au bas du ravin de la Salvage, à 

une centaine de mètres au Sud. 
 

 


background image

Historique : 
En 2004, un membre de l’Alpina, Patrick Boutin, découvre au pied d’un petit banc de rocher, et à 

une vingtaine de mètres au-dessus de la sortie d’eau de l’exsurgence, une fissure d’où s’échappe un 

violent courant d’air. D’abord seul, puis avec son frère, ils avancent d’une dizaine de mètres au 

travers d’un éboulis. Quelques travaux épisodiques ne permettent pas d’avancer plus loin. 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Octobre 2004 – premiers travaux à l’entrée – Photos Joël Boutin

 

En 2017, François Bodot (Alpina), reprend le chantier. Puis en 2018, c’est au tour de Laurent Lafon 

(Alpina) de s’attaquer au boyau. Finalement, c’est à la mi-décembre 2018, et après quelques mètres 

cubes de sortis, que la zone d’entrée est forcée et livre, 8 mètres plus loin, la suite du réseau. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Décembre 2018 – l’équipe de la première – Photo Yves le Masson 

 

En ce début 2019, les explorations et les séances topo s’enchaînent, puis le 21 janvier, le premier 

siphon est franchi par Rémi Richard. 

 


background image

Description : 
 
Réseau classique (niveau 1) : 
La petite entrée est située à 20 m au-dessus de l’éboulis d’où sourd la rivière souterraine. 
Les premiers mètres se font en rampant pour trouver au bout de la désobstruction un petit ressaut au 

fond duquel un court laminoir étroit permet enfin de déboucher dans une diaclase confortable.  
Le cheminement de la suite n’est pas évident et tout le début de la cavité a été balisé. 
Mise en garde : 
À 70 m de l’entrée l’on débouche dans la salle « du sandwich ».  

 
 
 
 
 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Salle du sandwich : par fortes pluies l’eau peut noyer la salle. À l’étiage, elle est 4m plus bas – Photo Maixent Lacas 

 
Il faut noter qu’à cet endroit, si vous trouvez un lac qui remplit la salle, ce n’est pas la peine de 

continuer plus loin, un siphon temporaire vous barrera la route. 
 

 

 


background image

 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Le ruisseau au bas de la Salle du sandwich (-20 m sous l’entrée) – Photo Maixent Lacas 

 

La suite de la cavité est plutôt chaotique. Il faut bien repérer les passages pour le retour.

 

À 370 m de l’entrée, on arrive au carrefour « du marteau ».  
 

 

 

Carrefour du « marteau ». Face au spéléo, le passage qui permet de remonter la rivière – Photo Maixent Lacas 


background image

Là, deux voies se présentent : 

-  Sur la gauche, suivant le niveau d’eau, il est possible de remonter la rivière pour arriver au 

pied de la salle du siphon 1. Un passage entre les blocs permet d’accéder au sommet de 

l’éboulis et de redescendre de l’autre côté vers la vasque du siphon. 

-  La voie de droite est plus confortable. Une dune de sable qu’il faut remonter amène au pied 

d’une petite escalade de 3 m de haut. La suite est évidente. Plus loin, un peu avant une grosse 

coulée sur la droite on passe sous l’escalade qui permet d’accéder au niveau 2 du réseau (423 

m de l’entrée). 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

 

L’accès niveau 2 se trouve sur la droite du photographe – Photo Maixent Lacas 

 

En poursuivant, une grande galerie encombrée de blocs mène au siphon 1. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


background image

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Siphon 1 – Photo Maixent Lacas 

 

 

 
Niveau 2 
(dév. : 285 m:

 

L’escalade est étroite et, 9 m plus haut nous arrivons au début d’un méandre pas très large non plus. 
À la sortie du méandre, après un passage bas, on débouche dans les grandes galeries. Une vingtaine 

de mètres plus loin, une coulée suspendue au plafond signale l’accès au niveau 3 du réseau. 
De vastes galeries s’ensuivent et se terminent après un cheminement de 170 m sur un colmatage 

d’argile et de blocs.  
Une dizaine de mètres avant le fond, dans la paroi nord, une petite ouverture au ras du sol permet par 

un passage étroit de descendre un petit ressaut. 
Là, il est possible de descendre plus bas vers le niveau 1 ou d’escalader une cheminée de 10 m pour 

retrouver la suite du niveau 2 ou encore, de monter un peu plus haut pour aller dans le niveau 3. 
Pour trouver la suite du niveau 2, il faut du haut de cette cheminée, redescendre de 6 m. Une galerie 

confortable y fait suite. Elle est barrée, 30 mètres plus loin, par un laminoir de 7 m de long. Derrière, 

la morphologie change quelque peu. Nous rentrons dans un système de grandes diaclases parallèles. 

On passe de la première dans la seconde par une lucarne en hauteur. Puis, au pied de la paroi, un 

passage dans les blocs mène dans la troisième diaclase.   
On se retrouve alors, au niveau du réseau classique. 

-  Vers le Sud, la progression se fait dans une galerie chaotique pour arriver devant un ancien 

siphon asséché. Au bout, le méandre se poursuit et s’arrête devant un plan d’eau non franchi. 

Dans ce méandre une diaclase de 7 m de haut, permet de jonctionner avec le bas de l’escalade 

de 10 m reliant les 3 étages. 

 


background image

-  Vers le Nord, la diaclase est à l’origine d’une galerie méandriforme, plus ou moins étroite, 

qui mène au bout d’une centaine de mètres à la salle « Martin ». Dans cette salle, on trouve 

une accumulation très importante de sable dolomitique (dune). 

 
 
Niveau 3 
(dév. : 133 m) : 
En haut de l’escalade de 10 m, on accède au niveau 3 en continuant à monter sur la droite. On prend 

pied dans une large galerie qui se transforme peu à peu en méandre. Elle double plus ou moins le 

niveau 2 puis s’en éloigne vers la fin. 
Trente mètres avant le fond, la galerie s’élargit et une désescalade de 7 m permet de retrouver le 

niveau 2. 
La cavité totalise un développement de 2142 m, dont 1478 m pour l’ensemble de la partie accessible 

aux spéléos non plongeurs. 
Participants aux séances topo : Maixent Lacas, Jérôme Lhomond, François Bodot, Yves Le Masson, 

Patrick et Joël Boutin. 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Représentation 3D des 3 étages - Joël Boutin 

 

 


background image

Les siphons

 : 

 

21 janvier 2019 :  
Siphon 1 (50 m, -5 m) plongé par Rémi Richard (SCC). À la sortie du S1, il découvre une salle avec 

de gros blocs puis un lac. Il nage jusqu’à un chenal de voûte et s’arrête. Plongée de 36 minutes. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Rémi avant la plongée – Photo Brice Morel

 

 
 
Porteurs : Brice Morel (propriétaire du Moulin de Laumet), Frédéric Aragon (GSAC), Jérôme 

Lhomond (individuel), Rémi Richard (SCC), Patrick et Joël Boutin (Alpina). 
 
09 février 2019 : 
 Plongeurs : Frédo, Rémi, Patrick. Plongée de 2 heures. 
 Porteur : Joël. 
La voûte mouillante où s’était arrêté Rémi la dernière fois, s’est transformée en siphon 2. Derrière, 

une galerie chaotique longue de 80 m, de 5 m de large et de 3 à 5 de haut, bute sur le siphon 3 que 

Frédo franchit seul. Siphon de 30 m de long, qui débouche au travers d’un éboulis dans une galerie 

majestueuse longue de 140 m environ, de 20 m de large par 20 de haut « … plus grande que les 

grandes galeries des Quatre Vents… » dira-t-il. Au bout de cette dernière, Frédo plonge le siphon 4 

et arrive en bout de fil après 35 m de parcours. Devant lui, le néant bleu, les lampes ne touchent pas 

les parois.  
 


background image

04 mars 2019 : 
Frédo et Rémi lèvent la topo du S1 au S4 soit 306 m de développement. 
 
07 mars 2019 : 
Plongeurs : Frédo, Patrick. 
Objectif : suite du S4. 
Frédo bi-4 relais 4, Patrick bi-7. 
« … La sortie du S4 (45, -8m) se fait dans des blocs recouverts d’argile. Nous grimpons un gros 

éboulis qui devient très raide au sommet et nous oblige à laisser les blocs sur place. S’en suit une 

galerie (15 x 25 de haut) de 100 m de long qui se termine en haut d’une pente ébouleuse raide et très 

instable faite de petits blocs. En bas, c’est la vasque du S5. 
Frédo remonte chercher son bi-4 et part dans le S5 (45, -14). Il sort dans une salle remontante qui se 

termine en cul de sac. Au pied de celle-ci il, trouve le S6 qu’il plonge et s’arrête par manque de fil 

(40, -9) … » 
Explo de 6 h (4 h post-siphon). 
 
01 avril 2019 : 
Plongeurs : Frédo, Rémi. 
Objectif : continuer le S6.  
« …Partis tôt le matin nous voilà à l’entrée de l’exsurgence. Après une bonne demi-heure nous 

sommes devant le siphon 1. On se prépare vite fait.  
Rémi en bi 7 l, moi en 3 x 4 l et avec 200 m de fil métré. S1, S2, S3, S4 : OK.  
Petit crapahut pas très simple dans de gros blocs, une petite escalade nous oblige à enlever les 

bouteilles. On se les fait passer puis, nous continuons. 100 m plus loin, nous voilà devant la grosse 

descente qui mène au siphon 5, c’est un peu chaud, nous descendons tranquillement.  
Un check et nous partons dans le S5 : 45 m avec point bas -14 m.  
Je sors la tête de l’eau, j’explique à Rémi pour la suite. Le S6 passe entre les blocs et la paroi. Rémi 

est passé devant, la galerie plonge à -9 m (5 m x 5 m). Rémi arrive à mon terminus à 40 m. Il amarre 

son fil puis déroule 50 m et sort dans une cloche tapissée de boue !!! 
La suite dans l‘eau n’est pas des plus évidentes. Je décide de grimper pour sortir de la vasque. 3 m 

avec les blocs sur le dos dans la boue, ce n’est pas le top !!! Je pose mes blocs et je pars voir plus 

loin. Ça s’agrandit.  
Je reviens chercher Rémi, et lui donne un coup de main pour monter. Nous sortons dans une salle de 

mêmes dimensions que les salles d'avant. Le plafond est à 25 m environ et 20 m de large.  
Il semble qu’un puits arrive en plafond ? Nous cherchons la suite dans la salle. L’eau sort d’une 

trémie à l’Est. Je me faufile dedans. Pas évident. Rémi préfère attendre. Juste avant la trémie, une 

galerie part plein Sud. 2 m de haut et 1 m de large. On dirait un affluent. Le débit est tout petit. Je 

fais environ 80 m avec quelques passages à plat ventre. Ça continue, mais il faut chercher un peu. 

Rémi attend, alors, je fais demi-tour et le rejoins… » 
Petite sortie sportive : 6 h env.  

 

 


background image

Perspectives : 
Au-delà du siphon 6, la trémie semble difficile à franchir. Le petit affluent reste à voir… Une topo de 

l’ensemble doit être réalisée. 
Dans la partie classique et dans les réseaux supérieurs, les escalades n’ont rien donné. 
Peu d’espoir donc, pour une éventuelle jonction avec la grotte-aven de Laumet, toute proche, 

découverte par les « Anciens » de l’Alpina en 1939. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Report de l’exsurgence (en rouge), de la grotte-aven de Laumet (en bleu) : moins de 100 m séparent les deux cavités – Joël Boutin

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Détail VisualTopo : quadrillage de 100m 

 


background image

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 


background image

Bibliographie : 
1939 – GOT Pierre – Notes inédites, l’Aven de Laumet 
1943 – BIREBENT Jean – Explorations souterraines, campagne 1942, p 15 
1944 – Journal de Millau du 28 octobre – Alpina - Une importante découverte – L’aven de Laumet 
1946 – ROUIRE Jacques - Annales 1946-49 - T1 à T4, p123, croquis Max COUDERC 
1946 – BALSAN Louis - M.S.L.S.A.A., p160 [272] 
1946 – ROUIRE Jacques – in Revue du Club Cévenol, Causses et Cévennes, Tome VII, fasc 1, p 192 
1946 – ROUIRE Jacques – À la mémoire de Jean DOUZOU, Caussenard, Alpiniste et Spéléologue, 

mort pour la France - La spéléologie dans les Causses pendant la guerre, p 18 

1948 – ROUIRE Jacques – La spéléologie dans les Causses pendant la guerre, p 18 
1950 – BALSAN Louis - Grottes et Abîmes des Grands Causses, p78 
1969 – SALVAYRE Henri – 1969, p 12 [133] 
1972 - PALOC 1972, p 58 [909-80]. 
1992 - GERSAM 1992 (docs secrets) 
 
 
 
 
 
 

 

 


background image

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

Hors texte - topo au format A3