BAUME RASCAS

 

Commune de : St Martin de Valgalgues (34)

 

Développement topographié: 545m dont 394 noyés.

 

Lambert zone 3: 739.773   3209.765 

 

 

Localisation


Coupe  - Plan

Récits

Désobstruction & Plongées 2004

Plongées 2011

 

 

 




 

Par Damien Vignole

 

Eléments historiques sur le tunnel du Ruisseau Blanc à Saint-Martin-de-Valgalgues

(d’après Michel Wienin)

 

Le tunnel sur le Ruisseau Blanc, dit aussi Galerie du Roucan (mas situé près de l'entrée aval) a été réalisé par la Compagnie des Forges et Fonderies d'Alais, propriétaire de l'usine de Tamaris à Alès (à peu près 3 km au sud).

                    
Cette technique de galerie en fond de vallée avec remblai pour obtenir un terrain plat en zone de montagne est bien attestée à partir de 1850-1860 dans la région (Sans-Nom et Champclauson à La Grand-Combe, La Vernarède, Rochesaloule, Vialas...). La galerie du Roucan est de la seconde moitié du 19ème siècle, probablement la période 1860-80. A cette époque, l'usine exploite la grande carrière " du Roucan " rive gauche du ruisseau dont le calcaire gris du Kimméridgien (Jurassique supérieur)est utilisé comme castine (fondant calcique destiné aux minerais de fer siliceux) dans ses hauts-fourneaux, d'où le nom fréquent de carrière de castine ou de la castine. Par contre, les deux carrières en rive droite, au-dessus de la route ne sont pas de même origine et ont été exploitées pour des fours à chaux.


A la même époque, l'usine manque de place pour se débarrasser de ses déchets, en particulier des scories de ses hauts-fourneaux. La solution mise en place est une voie ferrée de type minier en petit écartement reliant l'usine à la carrière et dont le tracé est encore bien visible sous la route au niveau du Roucan. Dans un sens, les wagonnets circulaient remplis de calcaire destiné à alimenter l'usine et dans l'autre de scories dont l'accumulation sur la voûte a conduit à l'espace plat actuel. Ce système évitait les voyages à vide et solutionnait le problème du manque de place de décharge pour des produits susceptibles d'émettre des vapeurs toxiques. On peut en dater la fin au moment de la fermeture des hauts-fourneaux, vers 1925-30. A ce moment, le comblement n'est d'ailleurs pas achevé, laissant subsister dans sa partie sud un entonnoir de plus de 100 m de long (en partie comblé depuis par divers apports : matériaux, ordures diverses...).
 
Remarque : L'appellation traditionnelle de la cavité est (source de la) Baume-rascas, de l'occitan rascàs = barrage de retenue, très certainement à cause du petit réservoir d'eau accessible à l'intérieur. La forme " grotte de la rascasse " est un contresens à proscrire car le poisson en question n'a rien à faire ici ; " Baume rascasse " me semble également à éviter car prêtant à la même confusion.


Sur le plan historique, le groupe du C.A.M.A. connaissait la cavité et y avait tenté une première petite désob. vers 1950. Elle m'a été signalée par Raymond Aubaret et j'y ai remué quelques cailloux en 1961. Plus tard, je l'ai signalée à Ph. Martin quand il faisait son mémoire sur le secteur et je crois que c'est le Lasallien qui a alors été y gratter. Au début des années 1970, la SCSP a tenté un petit siphonnage sans succès.