BAUME RASCAS
Commune de : St Martin de Valgalgues (34)
Développement topographié: 545m dont
394 noyés. Lambert zone 3: 739.773 3209.765 |
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Localisation |
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Récits |
Par Damien Vignole
Eléments
historiques sur le tunnel du Ruisseau Blanc à Saint-Martin-de-Valgalgues
(d’après Michel Wienin)
Le tunnel sur le
Ruisseau Blanc, dit aussi Galerie du Roucan
(mas situé près de l'entrée aval) a été réalisé par la Compagnie des
Forges et Fonderies d'Alais, propriétaire
de l'usine de Tamaris à Alès (à peu près 3 km au sud).
Cette technique de galerie en fond de vallée avec
remblai pour obtenir un terrain plat en zone de montagne est bien
attestée à partir de 1850-1860 dans la région (Sans-Nom et Champclauson
à La Grand-Combe, La Vernarède, Rochesaloule,
Vialas...). La galerie du Roucan
est de la seconde moitié du 19ème siècle, probablement la période
1860-80. A cette époque, l'usine exploite la grande carrière " du Roucan " rive gauche du ruisseau dont le
calcaire gris du Kimméridgien (Jurassique supérieur)est
utilisé comme castine (fondant calcique destiné aux minerais de fer
siliceux) dans ses hauts-fourneaux, d'où le nom fréquent de carrière
de castine ou de la castine. Par contre, les deux carrières en rive
droite, au-dessus de la route ne sont pas de même origine et ont été
exploitées pour des fours à chaux.
A la même époque, l'usine manque de place pour se débarrasser de ses
déchets, en particulier des scories de ses hauts-fourneaux. La
solution mise en place est une voie ferrée de type minier en petit
écartement reliant l'usine à la carrière et dont le tracé est encore
bien visible sous la route au niveau du Roucan.
Dans un sens, les wagonnets circulaient remplis de calcaire destiné à
alimenter l'usine et dans l'autre de scories dont l'accumulation sur
la voûte a conduit à l'espace plat actuel. Ce système évitait les
voyages à vide et solutionnait le problème du manque de place de
décharge pour des produits susceptibles d'émettre des vapeurs
toxiques. On peut en dater la fin au moment de la fermeture des
hauts-fourneaux, vers 1925-30. A ce moment, le comblement n'est
d'ailleurs pas achevé, laissant subsister dans sa partie sud un
entonnoir de plus de 100 m de long (en partie comblé depuis par divers
apports : matériaux, ordures diverses...).
Remarque : L'appellation
traditionnelle de la cavité est (source de la) Baume-rascas,
de l'occitan rascàs = barrage de retenue,
très certainement à cause du petit réservoir d'eau accessible à
l'intérieur. La forme " grotte de la rascasse " est un contresens à
proscrire car le poisson en question n'a rien à faire ici ; " Baume
rascasse " me semble également à éviter car prêtant à la même
confusion.
Sur le plan historique, le groupe du C.A.M.A. connaissait la cavité et
y avait tenté une première petite désob.
vers 1950. Elle m'a été signalée par
Raymond Aubaret et j'y ai remué quelques
cailloux en 1961. Plus tard, je l'ai signalée à Ph. Martin quand il
faisait son mémoire sur le secteur et je crois que c'est le Lasallien
qui a alors été y gratter. Au début des années 1970, la SCSP a tenté
un petit siphonnage sans succès.