Explo au Franco ou « j’aime quand un plan se déroule sans (gros) accroc »

 

Ce samedi 4 février, nous retournons donc au Boulidou Franco

L’objectif est de récupérer le dévidoir, de pousser le terminus et de relever la topo, en particulier du fond.

La précédente plongée du 26 janvier a permis de planifier celle-ci un peu plus finement.

Je partirai donc léger sur un 7L Air avec l’un des 10L de Trimix après que Damien ait déposé mes 2 décos Nitrox et le second 10L de Trimix. Cela permettra de passer la zone étroite du départ dans de meilleures conditions. La plongée devrait durer 67’ avec un demi-tour à 25’.

 

Nous retrouvons Cyril en route, qui vient nous donner un coup de main pour le portage. Alex est là aussi, fin prêt pour aller sous terre. Il y a moins de charges que la dernière fois, à peine une 10aine… Picnic rapide à la voiture et nous amenons l’ensemble à l’entrée du trou en un seul portage. Vient ensuite la chaine pour passer les étroitures d’entrée sous la buse ; on commence à être rodés. Cyril , lui, commence à entrevoir ce qui l’attend.

Nous gagnons rapidement la petite plage où l’on s’équipe. Damien se prépare pendant que je grée les 3 blocs qu’il doit emmener : 10L de Tx 18/18, 6L de Nx 52, 6L de Nx 82

Comme finalement, il manque qqs plombs (on plonge en étanche), je fais un AR à la voiture avec Alex pour récupérer 2 plombs cannettes supplémentaires. Alex profite de l’ascenseur dans la buse d’entrée : tiré à bout de bras sur une corde fixée à son baudrier : elle est belle la vie à 6 ans !

Lorsque qu’on revient, Damien a filé et nous retrouvons Cyril dans le noir, savourant le silence. La dépose se fait sans encombre et Damien arrive bientôt. Une petite incompréhension a porté ma déco Nx52 au second point haut de -26. Il est inutilisable puisque passage à -34 au retour mais ce n’est pas grave, j’aurai juste 4 blocs à ramener à partir de ce point (tout en levant la topo…).

C’est donc à mon tour de me préparer. J’abandonne le harnais déstructuré et me contente de l’enveloppe de stab club Scubapro. Les bouteilles ne seront fixées que par le robinet mais cela donne plus de souplesse pour négocier les passages étroits. Finalement, je m’adapte bien à la plongée « tas », quelqu’un doit déteindre sur moi. La mise à l’eau dans la diaclase me semble plus facile que la dernière fois. Cyril est convaincu que nous sommes de grands malades. Je m’immerge peu après 16h…

Le déstructuré 7L / 10L est agréable pour progresser. Les culs des bouteilles tapent un peu du fait qu’ils ne sont pas attachés, mais ce n’est pas gênant. La structure de la roche me surprend toujours avec sa surface très perturbée, pleine de petits picots comme s’il l’eau avait éclaboussé dans les pentes et non ruisselé. Dans les petits ressauts, les blocs me doublent parfois ;-) Je progresse vite (ah oui, les palmes sont en options aussi…) et, du coup, j’atteins le point de dépose du second Tx avec 7’ d’avance sur mon runtime : 9’ au lieu de 16’. Cela me laisse le temps de revoir proprement la config pour préparer la zone profonde. Je pose le 7L Air, attrape le 10L, ajoute des caouetch aux robinets pour les plaquer aux épaules. Et me voilà repartie.

Confirmant mon impression de la dernière fois, le puits entre -50 et -56 est superbe, c’est un grand cône nervuré qui finit sur une pente douce de gravier avec un changement clair de cap.

La roche change de part et d’autre du gravier avec un beau karst lisse nervuré de blanc. Le plafond s’abaisse et je ne tarde pas à apercevoir le dévidoir laissé par Damien, m’attendant posé, prêt à l’emploi. Je suis au point bas, -65m, avec un équivalent narcose à -52m, il ne faudrait pas que ça replombe.

Un petit coup d’œil à droite donne peu d’espoir avec, après un bref volume, un arrêt franc de la galerie. Je garde donc le cap et attaque un ressaut formé de petites marches de roche pleine, couvertes de peuf. Ca touille vite et la profondeur n’aide pas. Heureusement, cela racle de moins en moins, le plafond commence à s’élever, plus vite que les marches. Je tire une quinzaine de mètres et arrime le dévidoir sur une belle marche, faisant face à un amas de gros blocs effondrés laissant voir un passage au-dessus. La suite est fort tentante. Je suis à -59m, mes ordis affichent 23’30’’, il est temps de faire demi-tour, la topo restant à lever.

Je commence donc à relever les 1ers points. Je ne connais pas les méthodes de marquages de chacun et forcément, j’ai un peu de mal avec le trait vert, suivi du trait noir… enfin, une étiquette 50. Je sais que 3 dévidoirs s’enchainent dans la cavité, il ne faudra pas louper les points de jonction. Je rebrousse chemin doucement, un peu trop doucement d’ailleurs et je ne vois pas dériver les minutes. Tout s’étant bien passé jusqu’au demi-tour, je me suis concentrée sur le délai des 25’ mais plus après, or je suis en train de relever des données dans la zone des 60m, les compteurs tournent vite.

Je rejoins le point de dépose à -26m et décide de repasser sur l’air pour passer le point bas à -34, économiser le trimix et optimiser un tant soit peu la déco.

J’ai maintenant 4 blocs pour progresser dans une galerie aux dimensions modestes, tout en levant la topo et… je trouve le moyen de m’emmêler. Vous savez, la délicieuse sensation de sentir que quelque chose vous retient, alors que vous avez des blocs tout autour du ventre… Je farfouille un moment, mon sécateur est encore sorti de son étui et aide au saucissonnage. Je me demande si je vais devoir m’en servir. Je finis par trouver le fil, pris dans le mousquif du dévidoir, ou bien du plomb canette. Je le dégage, c’est reparti. Entre temps, le délai de sortie s’est allongé, ce ne sera pas 67’ de plongée mais plutôt 93’.

La suite se déroule sans souci hors un changement de fil où une seule étiquette est visible ce qui laisse de petites incertitudes sur la topo et un bloc barrant la galerie à -10m qui demande quelques contorsions pour passer avec 4 bouteilles.

A -9 je récupère la déco Nx82, passe dessus et commence à dé brêler les blocs de Tx pour m’alléger. Je les pousserai dans l’étroiture d’entrée, ce sera plus simple. Du coup, les paliers de -9 et de -6 se passent sans que je ne m’en aperçoive.

A -3, je me cale dans la marmite et attend mon assistant. Je vois des lumières qui scrutent à la surface. Il faut dire que Cyril, ne côtoyant pas souvent de plongeurs, s’est un peu inquiété de mon retard de plus de 20’ et que Damien ne l’a pas forcément rassuré (style « de toute façon, si elle a eu un pb, y’a rien à faire, y’a pas de coches »). Il vient me récupérer les blocs Tx et le 7L air. Je garde les 2 décos et fini tranquillement.

J’émerge après 93’ de plongée dont un bon tiers de déco et retrouve les 3 mecs confortablement installés. Entre temps, Alex a appris à faire des éléphants en glaise et réussi à nous perdre un énième bouchon de DIN.

 

TPST : 7h

Tps plongée : 93’ – développement : 185 m

Volume air : 1925L (prévu 1080)

Volume Tx 18/18 : 3300L (prévu 2355)

Volume Nx 32 : 420 L (prévu 276)

Volume Nx 82 : 480 L (prévu 433)

(calcul X1 donnent 20L/min en progression, 14L/min aux paliers)

(compte tenu du nombre de blocs, la règle des tiers a été utilisée sur le bi fond, des moitiés pour les relais).

 

Conclusion : la topo au retour, c’est impactant, surtout en zone profonde… ne pas oublier d’en tenir compte en planification.