Grotte de la Maouro

Plongée de Patrick Reboul et Jean-Louis Vernette le 30/08/1968.


Felix Trombe Norbert Casteret Partrick Reboul (plongeur) le 30-08-1968
archives Bernard Sapin

Récit d’exploration par Patrick Reboul

plongeurs
Patrick REDOUL
Jean-Louis VERNETTE

Il est 11 H 30 lorsque nos bulles cessent de crever la surface. La galerie qui était au départ Nord Ouest se dirige légèrement vers la droite pour revenir ensuite dans la direction première.

Ses dimensions sont respectables : 4 mètres de large sur 2 mètres de haut, la profondeur est de -6 mètres.

Après 50 mètres de parcours, nous trouvons une cloche légèrement à gauche du conduit. Il est à noter que dans cette cloche à 1 mitre au-dessus de l'eau existe un bouquet d'excentriques très blanches.

Reprenant notre progression "subaquatique" au ras de la voûte à 1 mitre de profondeur, nous débouchons après 70 mitres, dans une seconde cloche. Le fond s'est toujours maintenu aux environs de -5 mètres.
La galerie s'enfonce alors rapidement jusqu'à -15 mètres. Si la largeur reste !a même, la hauteur décroît. Au point le plus bas nous trouvons une étroiture entre des blocs qui donne accès à un vaste réservoir d'eau. Nous remontons lentement et bientôt nous faisons surface dans une salle de 20 mètres sur 15 dont les deux tiers dans le Sud-Est sont occupés par un éboulis. Le plafond est 10 mètres au dessus de nous.
Jean-Louis fouille le fond du lac pendant que j'essaie de monter sur les blocs.
Il revient bredouille et nous commençons à deux, l'exploration du chaos. Elle ne donne rien de vraiment positif, mais nous remarquons
- une arrivée de galerie inaccessible sans mât,
- une arrivée d’eau au Nord-est de faible débit et commençant par une chatière.

Jean-Louis me demande alors de refaire le tour du lac, peut-être aurais-je plus de chance.
Je suis donc le miroir de faille situé au Nord-Est et longe les parois du lac. Dans le Nord-Ouest de la salle, je trouve un départ de galerie. Je vais chercher Jean-Louis et nous y revenons avec notre matériel. Notre joie est de courte durée puisque 30 mitres plus loin nous sommes arrêtés par un second siphon apparemment peu redoutable.
Comme nous disposons d'un deuxième touret, nous nous reéquipons et nous nous mettons à l'eau. Il est rapidement franchi car il ne fait que 13 mètres de long et -4 mètres de profondeur.
Au-delà, nous retrouvons la galerie et la rivière. Abandonnant notre matériel sur une berge, nous progressons avec facilité dans le ruisseau. Malheureusement après avoir parcouru 150 mètres, un nouveau siphon, le troisième, nous barre encore la route. Nous retournons chercher nos bouteilles. Jean-Louis décide de le reconnaître seul. Il revient au bout de quelques minutes, çà continue.
Nous amarrons les 100 mètres de fil d'Ariane restant et nous le franchissons ensemble. Il mesure
14 mètres de long et descend â -7 mètres. La galerie où nous sommes maintenant est plus vaste que précédemment, elle s'évase même jusqu'à former une salle. Comme tout a l'heure, nous nous heurtons a un quatrième siphon, après 50 mètres de parcours.

Il faut encore porter notre lourd matériel pour tenter de le vaincre.

Il nous reste 50 mètres de fil, nous décidons d'un commun accord d'aller jusqu'au bout. Ce siphon est grand, le conduit fait 5 mètres de large. Au bout des 50 mètres de fil nous faisons surface dans une cloche de 10 mètres de diamètre et de 25 mètres de haut. La galerie replonge sur notre gauche. La profondeur maxi-mura que nous avons atteinte est -7 métros.

Au retour entre le siphon 3 et le Siphon 4, nous explorons dans la salle une galerie de direction Est. Celle-ci s'ouvre en plafond et nous permet de rejoindre le ruisseau en aval du siphon 3. Elle est longue de 100 mètres.

Le retour s'effectue sans incident et c'est â 14 H 50, soit 3 H 20 après, que nous retrouvons nos camarades.

IV - OBSERVATIONS
Consommation d'air
- Jean-Louis 203 - 88
- Patrick 208 - 135
Duré
3 H 20

Distance parcourue 550 mètres dont 200 mètres de siphon,
Il est intéressant de revenir dans cette cavité car nous nous sommes arrêtés par manque de fil d’Ariane. La consommation d’air indique que l’on peut aller plus loin.