Gouffre de Poudak

 

Commune Generest

Coordonnées X=452,46 Y=81,34 Z=565m
Coordonnées GPS : N43°01.094’ E000°31.691'
GPS : UTM : 31T 0298572 4765892

par Jean-François Coronado

fiche élaborée par Yves André

Situation

Le gouffre est au Sud de la localité de Generest à quelques centaines de mètres du village, en bordure d’un champ cultivé et à la base d’un massif.


par Frank Vasseur

perspective par jean-yves bigot.

par Jean-François Coronado

par Jean-François Coronado

 

Historique

Exploré par Martel le 30/08/1908, P 14 avec plan d'eau avec fluctuations intermittentes regard sur l'Arize souterraine. Plongé par le GEPS (Marseille 1968 Bernard SAPIN et Claude TOULOUMJIAN.) jusqu’à –30 en aval et –5 en amont
En 2001, le GSHP progresse jusqu’à –22 dans l’aval (69m).

En juillet 2003, lors d’un camp FFESSM, Nadir Lasson, Frank Vasseur et Damien Vignoles poursuivent l’exploration jusqu’à 300m, arrêt à –18. En octobre, Guillaume Tixier et F.Vasseur poursuivent jusqu’à 428m et remontent à –3 après un point bas à –46. Un shunt est exploré entre 190 et 215m.
Durant le camp FFESSM « Baronnies 2004 », ces quatre plongeurs (bravement soutenus par Yves André, Jean-François Coronado, Jean Esquerre et José Ferris) inspectent minutieusement les conduits du siphon aval en quête d’une arrivée, sans résultat. L’actif provient bien de la grande vasque située en bas du puits d’entrée, sans toutefois avoir été localisé précisément.
La liaison du siphon aval avec une petite résurgence repérée en octobre est opérée.

Description

Un toboggan de 18m conduit au frêne mentionné par Norbert Casteret. On y amarre la corde pour descendre un p.14 à la base duquel on prend pied , moyennant un léger pendule, sur un éboulis argileux.
Vers l’amont, côté Est, un puissant plan d’eau (15 x 8m) à ciel ouvert, couronné de végétation luxuriante, prend des airs de cénote. Il est prolongé par une pente sablo-ébouleuse jusqu’à un ultime redan vertical très étroit, bouché à –29m. Sous un amoncellement de blocs, un entonnoir de sable présente des ripple-marks orientés dans toutes les directions. Il semblerait que l’eau tourbillonne dans ce chaos.
Vers –16, une fracture, profonde de 3 à 4m, s’enfonce jusqu’au fond de la vasque.
A ce jour, nous personne n’a pu déterminer d’où provient l’écoulement, l’Arize souterraine, après son premier parcours souterrain sous le Mont Caup.
Certainement à travers le chaos de blocs.
En revenant vers l’éboulis aérien, en rive droite, à –12, il est possible de s’engager sous les rochers, durant une quinzaine de mètres, en longeant la paroi. Une trémie obture ici aussi la galerie.
Vers l’aval, direction ouest, on s’engage dans une fracture austère (l=1,5m) après un gymkana entre des troncs d’arbres charriés par les crues. Une quinzaine de mètres plus loin, le sol se dérobe en un abrupt talus jonché d’éléments hétéroclites venus de l’extérieur (sacs d’engrais, seaux…etc.). En progressant en hauteur, sous une surface de plus en plus ténue, une trémie bouche irrémédiablement le passage une cinquantaine de mètres plus loin.
Cet obstacle colossal se franchit par le bas. Une descente digne du « Grand Bleu » (le puits du coin?2;) rejoint un point bas à –22. On sinue ensuite dans les blocs durant une quarantaine de mètres. Un décrochement vertical permet de déboucher à –14 dans une salle ascendante surmontée d’une cloche d’air. A –3 (123m du départ), une jolie galerie (2 x 3m) débute, surmontée de plusieurs cloches d’air sans continuation.
Deux d’entre elles communiquent.
C’est là que la cavité change brusquement d’orientation (galerie « Ca tourne, hein ! ») et se retourne vers le Nord-Est.
On évolue alors dans un conduit plus confortable (4 x 3 à 4m) aux plafonds prolongés par des fissures impénétrables, parfois ornés de pendeloques semblables à des coulées stalagmitiques.
A 190m, la galerie se dédouble durant une vingtaine de mètres.
A 250m (-7), on recoupe une nouvelle fracture. Le sol se dérobe jusqu’à une langue de sable à –25, le plafond est indiscernable. En restant dans la section la plus confortable de cette « Fracture sature », on atteint la cote –18 (300m).
Nouveau changement de décor, une vaste galerie, la « galerie Nain » (3 x 4m) plonge rapidement à –46 et s’y maintient durant une dizaine de mètres.
Un conduit encore plus vaste (4 x 6), la galerie de la « F.F.Salmigondis » grimpe rapidement jusqu’à –3.
Difficile de comprendre ce qui se passe, lorsqu’en première, au fond d’un gouffre, on retrouve d’abord des résidus de vie aérienne, puis des témoins d’une surface proche, et encore un fil d’Ariane, puis enfin une planchette topo.
Une fracture grimpe jusqu’à une petite grotte chaotique par laquelle on rejoint l’air libre, 440m après avoir quitté le fond du Poudak..
L’écoulement poursuit un temps son parcours souterrain, entre des blocs, avant de retrouver la surface via une série de griffons impénétrables.
La cavité présente un phénomène d’intermittence, ainsi que des crues violentes succédant à des interruptions d’écoulement.

Malacologie


islamina globulina (paladilhe, 1866)

 

 

Un prélèvement de sable (F.Vasseur) a révélé la présence d’Islamina Globulina (détermination Henri Girardi), jusqu’alors jamais localisé dans les Pyrénées.

 

 


Récit d’exploration par Claude Touloumdjian

« Les couches semblant verticales, nous avons préféré prendre des bouées "fenzy" car le siphon peut être profond.
Nous commençons par explorer le grand lac (15 mètres sur 8 mètres) - c'est-à-dire, l'amont –
Le cône d'éboulis se prolonge sous la surface. A droite, il bute partout contre la paroi ne laissant aucun espoir à gauche, par contre, la pente s'accentue.
Il nous faut passer dans un spectacle surnaturel entre les branches d'énormes arbres immergés. A -30 mètres, l'éboulis empêche tout passage. Nous revenons sur nos pas et découvrons, vers -20 mètres, une fissure peu engageante. Bernard s'y introduit, passe une chatière et disparaît avec le fil d'ariane. Il revient au bout de quelques minutes et nous remontons en surface.
Je plonge ensuite seul en aval, mais l'eau est trop trouble. J'avance â tatons sur une dizaine de mètres, la profondeur est alors ce –5 mètres. Je ressors car vraiment je ne vois rien. »

 

par Jean-François Coronado

 

par Jean-François Coronado

 

par Jean-François Coronado

 

par Jean-François Coronado

 

 

 

 

 

 


moitessieria cf simoniana (saint simon, 1848)