Gouffre de BEDELBOUR


Commune de Saint-Pons de THOMIERES-HERAULT

Dénivellation: 101 (+12; -89)

 
Localisation

 

Situation

Cette belle classique de la région Saint-Ponaise est située en bordure de la D.907 qui se dirige depuis Saint-Pons vers Narbonne. Le chemin d'accès débute sur la droite de la route, côté montagne, au niveau d'une interruption de la murette.
Un sentier bien marqué grimpe jusqu'au porche d'entrée du gouffre barré par une grille métallique.



Historique

Une équipe du SC Saint-PONS, menée par Gabriel RODRIGUEZ, descend en 1956 le puits qui fait suite à l'abri sous roche utilisé de tout temps par les bergers des environs.
Ils ont alors la joie de découvrir l'un des plus grands lacs souterrains de France et d'explorer une superbe rivière souterraine richement décorée (concrétions).
Par la suite, de nombreux conduits seront répertoriés par la même équipe.
C'est en 1989 que trois plongées (Michel ENJALBERT et Frank VASSEUR), à l'initiative du SC Saint-Pons et du SCAL, révèlent l'existence d'une galerie noyée débutant dans le fond du lac (explorée sur 180; -34), ainsi qu'un puits noyé borgne sur le parcours de la rivière et un petit siphon (7m;-3) en aval sortant dans une fracture étroite.
Durant l'hiver 1991/92, deux nouvelles plongées (Frank VASSEUR) épaulées par les deux clubs précédents, permettent de prolonger le siphon jusqu'à 400m, arrêt sur autonomie à 5m de profondeur.


Description

La cavité débute par une centaine de mètres de galeries en "montagnes russes" entrecoupées d'un ressaut, débouchant sur un joli puits de 47m qui donne, après un grand palier, dans une vaste salle.
Ensuite, un très beau lac (20x20m) alimente 200m de rivière qui se perd, après un ressaut, dans un court siphon (7m;-3) sortant dans une étroite fracture géographiquement très proche de la résurgence connue dans la vallée.
Dans un bief formé par la rivière lors de son parcours, un puits noyé a été descendu jusqu'à -5m, arrêt sur étroiture.

Dans le fond du lac, à l'aplomb de la paroi opposée à la berge sur laquelle débouche le puits, il faut contourner deux gros blocs (sommets émergeants selon le niveau) pour trouver le départ de la galerie.
Un conduit, bas de plafond, plonge régulièrement le long d'une dune de sable jusqu'à un rétrécissement débouchant dans une petite salle, à 65m (-19).
Un brusque coude vers l'Ouest se prolonge par un conduit trés bas où les bouteilles râclent en permanence si on les porte sur le dos.
On atteint ainsi la profondeur de -29m à la côte 145 où un élargissement ponctuel précède une portion étroite qui plonge à -34, point bas du siphon marqué par une étroiture.
La galerie remonte ensuite dans des proportions plus confortables (2x1,2m) jusqu'à une "salle" à 250m (-25) d'où deux étroitures entrecoupées, par une cheminée remontante colmatée, débouchent sur la suite du siphon.
Le conduit s'agrandit et s'englue d'un épais tapis d'argile molle.
De fréquentes oscillations de profondeurs ramènent à -10, puis un cran vertical remonte jusqu'à -5, où un cran vertical plonge à nouveau. Arrêt sur autonomie.


Karstologie

La cavité draîne les eaux du massif défini par le ravin de Combeliaubert et la vallée longée par la route.
L'alimentation du lac provient en partie d'une galerie exondée se mettant temporairement en charge, et très certainement du siphon du lac, dans lequel divers types de détritus ont été observés.
Il semblerait que ce conduit noyé subisse un alluvionnement important illustré par la présence de dépôts sableux et de matériaux fins, agglomérés sur place en moins de deux années.
La température de l'eau (9°) est la plus fraîche du département.


Recommandations

La clé de la porte d'entrée est à demander au SC Saint-Pons (Musée de la préhistoire).