Event des CAMPS


commune du ROUET-HERAULT.

Coordonnées GPS :N 43°48.508'E003°48.749'
Carte IGN 1/25000 2742 EST "Claret"
X=709,69 Y=180,88 Z=160m
Développement: 160m
Dénivellation: -71m

Localisation
Récit

Pompage par H. Paloc, JM.Colomina, P Sferlazza, JP Paloca, G.Camus et Capus 22-04-1977

Situation

En sortant de Saint-MATHIEU de TREVIERS, tourner sur la gauche et suivre la D.1 qui passe entre le pic Saint-Loup et la montagne de l'Hortus.
4 Kms après l'embranchement, alors que la falaise de l'Hortus se réduit jusqu'à disparaître, il faut après un premier virage en épingle à cheveux, suivre la D.122 en direction du hameau du Camp.
Au bout de 1300m sur une petite route sinueuse, on découvre la plaine au fond de laquelle un pont provoque une inflexion de la route. Tourner immédiatement après sur la droite, puis garer les véhicules. On remonte ensuite un profond talweg sur 150m, au terme desquels s'ouvre la cavité.



Historique

Signalé par Bernard GEZE en 1936, le siphon est plongé par les professionnels d'Hydrokarst (Roger BRETSCHEN; Bertrand LEGER) en 1977, jusqu'à une fissure impénétrable à -16.
Au cours de l'hiver 1989, Frank VASSEUR franchit, après désobstruction et en décapelé, la diaclase puis descend à -56m, vue jusqu'à -65m.


Description

Une étroiture dans un chaos de blocs débouche sur une fracture suivie d'un ressaut (3m) précédant le plan d'eau (4x1m). La diaclase noyée plonge d'un seul jet à -9m en s'évasant progressivement.
Par une lucarne, on descend d'un cran jusqu'à -12 où une galerie exiguë (h=80cm) mène à -16, dans une petite salle déterminée par la fracture.
L'étroiture qui avait arrêté les précédentes explorations se présente sous la forme d'une lézarde étroite qui descend en forte pente (80°) jusqu'à -19m et se franchit en décapelé.
Au-delà, le conduit remonte à -16m, où une jolie galerie de section ogivale (2x1,5m) débouche sur un puits amorcé dans le surcreusement.
7m plus loin, une salle argileuse n'offre aucune possibilité de continuation.
La cavité se prolonge par ce puits où la visibilité dépasse 10m. On y descend par crans successifs à la faveur d'une fracture déterminante pour l'orientation NE-SW de la cavité.
A -40, un palier suivi d'un passage derrière une lame rejoint le puits qui plonge encore jusqu'à -50m.
Un superbe conduit horizontal fait suite (2,5x1,5m) sur 50m et, au terme d'un parcours sinueux, débouche en tête du puits terminal exploré jusqu'à -56m. Au-delà, le faisceau du phare se perd dans les profondeurs insondées, vue à -65m.


Karstologie

La cavité se développe dans les calcaires crétacés du Valanginien supérieur et constitue un regard sur la nappe suspendue du causse de l'Hortus qui devient émissif en période de crue.
Des tentatives de pompage n'ont pas réussi à rabattre la nappe sur plus de 2m.


Recommandations

équipement :
Prévoir une échelle et une corde (10m + 1 spit) pour accéder au plan d'eau.

L'exploration de l'évent présente plusieurs passages d'étroitures dont une en décapelé. Elle demeure délicate, avec une trémie de blocs régulièrement déstabilisée lors des crues et les particules qui réduisent la visibilité au retour.
Aujourd'hui, on ne peut que déplorer l'action désastreuse de quelque forcené, dont les muscles fonctionnent avant les méninges, soucieux de préserver leur confort au point d'employer la méthode "eurotunnel" pour mettre le conduit au gabarit de leurs tris-18L.
Un dynamitage catastrophique a aujourd'hui colmaté le conduit à -12m, transformant également le puits d'entrée en un dangereux entonnoir, instable et menaçant, où Damoclès ne retrouverait pas son épée.
Dommage pour cette jolie cavité où l'exploration était à poursuivre...