Dragonnière de Banne

2004


une partie de l'équipe, par jean-louis Galera

 

Durant la première semaine de février, une expédition FFESSM menée en étroite collaboration avec les CDS 07 et 42, débutée en 2003, a permis de terminer la topographie et de revoir en détail la partie terminale de la Dragonnière de Banne (07), à 1200m de l'entrée pour progresser de seulement 66m supplémentaires.

La cavité a été intégralement topographiée (1900m dont 1080m noyés). Au total, nous avons réalisé 200m de première dans cette source. Nous la considérons "terminée " pour nous, n'ayant pas trouvé d'autres perspectives d'exploration si ce n'est l'escalade d'une cheminée à la sortie du S.4 et un départ orienté vers la sortie dans les 100 premiers mètres du S.8.

Des prélèvements de sable n'ont pas donné grand chose (très peu de coquilles). Deux espèces ont néanmoins été identifiées : Paladilhia gloeri et Palacanthilhiopsis vervierri.

Mercredi 4/02 :
Equipement de la cavité, portage de 12 charges au siphon. Mickaël et Kino plongent pour apporter les 4 plus grosses bouteilles jusqu'au S.4.

Participants : Mickaël Bappel, Thierry Belin, Jean-Louis Galera, Marilyn Hanin, Roland Odds, Kino Passevant, Frank Vasseur, Damien Vignoles.

Samedi 7/02 :
Portage du restant de l'équipement jusqu'au siphon. David et Damien acheminent des blocs-relais jusqu'au S.8, puis Jean-Pierre et Frank progressent en reéquipant et en levant la topographie jusqu'au terminus. Le Siphon terminal (S.10) se ramifie en plusieurs branches,

dont certaines peu actives, terminées par des passages impénétrables noyés et exondé.

Ca sent la tête de réseau, avec une diminution progressive et régulière de la section des conduits noyés et exondées d'aval en amont depuis le S.4, ainsi qu'une nette remontée entre S.8 et S.9 (1,5m) puis entre S.9 et S.10 (7,5m).

Les galeries explorées totalisent 50m.

Sortie en rapportant tous les blocs-relais (10) jusqu'à la sortie du S.1après 8 heures passées post-siphon, dont 4h30 post-S.8.

Participants : Jean-Pierre Baudu, Thierry Belin, David Bianzani, Julien Champelovier, Denis Grammont, Claude Ménard, Sébastien Rocheil, Jean-Yves Sedat, Guillaume Tixier, Frank Vasseur, Dominique, Victorin, Damien Vignoles, Laurent Ylla.

Dimanche 8/02 :
Portage retour de toutes les charges (24), prélèvements de sable pour étude malacologique dans la vasque du S.1.

Participants : Catherine et Jean-Pierre Baudu, Thierry Belin et Madame, David Bianzani, Alexandra Bonnal, Julien Champelovier, Jean-Louis Galera, Denis Grammont, Marilyn Hanin, Rémy Helck, Benoit Jarry, Cyril Obostek, Pauline Sarrus, Guillaume Tixier, Michel

Valentin, Frank Vasseur, Dominique Victorin, Damien Vignoles, Michel Wienin, Laurent Ylla.

 


Damien Vignolles

 

michel wienin collecte du sable pour etude malacologique - pauline sarrus

 

 

kino et mickael au pre-portage par jean-louis galera

 


portage par richard huttler

 

 

Photos par Jean-Louis Galera (sauf précisions contraire)
pauline sarrus et julien champelovier par michel wienin
Catherine Baudu
Cyril obostek
Benoit Jarry

denis grammont

david bianzani

Damien Vignolles

dominique victorin

roland odds

mickael bappel

marilyn hanin et alexandra bonnal

jean-pierre baudu

thierry belin

michel wienin

guillaume tixier

frank vasseur et jean-louis galera par michel wienin

laurent ylla

michel valentin

kino passevant

 

Exploration de février 2004 par Jean-Pierre Baudu.

Nous avons déjà bien avancé la topographie jusqu'à –27 mètres dans le S8. Avec Frank, nous décidons de réaliser la topographie jusqu'au siphon terminal. Nous emportons 200 mètres de fil et le gaz qui devraient nous permettre de poursuivre les explorations. Le moral est au beau fixe, surtout que la fin est donnée pour être une étroiture ensablée. Nous décidons de changer devant le S10 notre configuration de bi7 litres dorsal en restructuré (latéral).

Pour l'heure, nous avons 13 bouteilles (Frank et moi), une 10 litres de nitrox 45% pour rejoindre le S5, une 4 litres de nitrox 45% que nous laissons en sortie du S7, dans le S8 nous emportons 2 bouteilles pour le traverser, une 10 litres de nitrox 45%pour la zone du début avant la grande descente et une 12 litres 30% pour la zone profonde et la fin du siphon et le S9. La fin va s'effectuer avec le bi 7 litres. Frank prend une 4 litres supplémentaire en sécurité pour les 4 siphons d'entrée. Deux plongeurs nous apportent deux bouteilles chacun jusqu'au S8 (David et Damien).

Le mercredi 4 février, un groupe de spéléo mené par Frank équipe la cavité et descend déjà 10 bouteilles pour la pointe. Cela nous permet de nous apercevoir que les niveaux sont hauts. La visibilité est de 2 mètres.

Après de longues soirées au téléphone pour trouver des camarades pour l'acheminement du reste du matériel, les préparations du fil et des mélanges (Nitrox), nous arrivons au jour J.

La cavité est reéquipée (précaution pour le matériel en place) puis les charges descendent rapidement. C'est parti pour David et Damien, puis c'est notre tour. Nous sommes pourvus de notre bi 7 litre dorsal et de deux relais de 10 litres. Les siphons s'enchaînent jusqu'à la sortie du S3. Nous franchissons une courte escalade inconfortable avec les blocs sur le dos et nous nous faisons passer les nombreux relais. Nous plongeons le S4 pour sortir dans un passage étroit encombré de spéléo-plongeurs. n ous nous marchons dessus pour enfin sortir de la trémie et porter nos blocs jusqu'à une diaclase étroite qui nous oblige à faire la chaîne. Cinq minutes de pose devant le S5 et nous passons les siphons S5, S6, S7 entrecoupés de passages plus ou moins larges… l 'ensemble est franchi avec notre relais de 4 litres, notre bi 7 litres dorsal et un de nos relais de 12 litres. Enfin le S8, pour David et Damien c'est la fin bien méritée. Une petite margelle étroite et peu confortable mais hors de l'eau leur permet de nous attendre. Nous mangeons une petite barre et c'est reparti. Nous posons notre premier relais en haut du grand puits et c'est la grande descente, superbe puits, un vrai plaisir. A notre précédent terminus, j'attache mon fil et Frank topographie. Après le point bas, la remontée est rapide. Mon détendeur (détendeur en prêt) est en légère surpression, je consomme plus que d'habitude mais sans m'inquiéter. Le post-siphon s'avère moins confortable que nous l'avions espéré. Nous nous déplaçons à quatre pattes, les blocs sur le dos en tirant une 12 litres, c'est dur !!! Je suis moins grand que Frank et je passe un peu mieux. Frank propose que nous abandonnions notre relais.

A la sortie du S9, le bruit caractéristique d'une cascade se fait entendre. Superbe, j'adore les beaux actifs. Frank enchaîne l'escalade et cette fois sa grande taille lui est favorable. Pour moi, c'est plus difficile. Je laisse beaucoup d'énergie dans ce passage. Nous atteignons le dernier siphon, le S10. Frank me propose de passer devant, il fera la topographie. Je transforme mon brelage et je positionne mes bouteilles en restructuré (relais). Frank reste dans la même configuration. J'attache mon fil et déroule. La morphologie change, la galerie devient plus sinueuse. Après un virage à gauche et un départ vu sur la droite, je rejoins le point bas à –18 mètres. Le sol est recouvert d'une fine pellicule de sable. L'étroiture terminale de nos prédécesseurs est infranchissable. Je reviens dans une touille terrible en notant quelques points topographiques. Une tension brusque sur le fil me le fait perdre. Je le cherche avec les bras, sans succès. Puis j'avance d'un mètre et refais la même opération pour enfin sentir mon fil. Je retrouve Frank dans la vasque. Nous avons vu un départ à droite. Nous replongeons et sortons du siphon. L'exondé est étroit et Frank me laisse plonger le S11'. e n fait, je retrouve la liaison observée au point bas du S10, mais à droite je ressors encore dans un nouvel exondé. j 'entends la cascade au loin. Je suis de retour sur mes palmes. Une escalade à gauche permet de remonter de 10 mètres. Je retrouve Frank et partageons avec les Niphargus un peu de gruyère et de jambon. C'est l'heure du retour. Je récupère devant le S8 ma 12 litres mal fermée (prêtée) et toujours ce détendeur en surpression. Dans les premières dizaines de mètres, le détendeur se met en débit constant. Nous avons notre bi 7 litres peu entamé donc avec une réserve importante d'air.

C'est un cas d'école, une bouteille que je ne connais pas (robinet un peu dur), un détendeur tout neuf (défaut sur un écrou de réglage du deuxième étage) et nous nous retrouvons dans la situation où la bouteille déjà entamée au départ du S8 (au retour) se vide rapidement. De plus, je me retrouve avec une bouteille trop légère qui me déséquilibre. Je ne suis pas réellement en danger (réserve d'air importante) mais à long terme, le stress et la fatigue aidant cette situation peut devenir préoccupante.

Nous retrouvons David et Damien frigorifiés. i ls ne nous laissent pas le temps de souffler et nous revoilà, enchaînant les derniers siphons.

Merci à tous nos camarades qui nous ont aidés…