Plongeurs : B.Gauche (ASPLF), P. Marchive (SCP).
En surface : T .Marchand (S.C.Corrèze), J.-P. et B. Bitard (SCP),
C.André (GSP), D.Durand (Maire de Tourtoirac)
Objectif : repérage balise magnétique, exploration, topographie et photos.
Les quelques séances de surcreusement de la fontaine de la Clautre
permirent de baisser le niveau et de gagner encore 20 cm par rapport à
juin 1996. D'après la topographie et son report, une série de forages à
près de 20m de profondeur ne fut pas suffisante, au cours de l'hiver
dernier, pour percer la voûte du réseau. Justesse de la topo, report,
profondeur : autant de paramètres qui semèrent le doute. Un autre accès
au réseau (n'en déplaise aux grands spéléos puristes), compte tenu du
peu de matériel que l'on peut traîner, de l'ensablement des siphons,
serait nécessaire pour la poursuite des travaux (désobstruction,
escalade,& etc.) et là, il y a du boulot. Quant à une hypothétique
exploitation de la cavité, le débat est ouvert !
Le repérage par al balise magnétique devenait le seul moyen d'obtenir un
nouvel accès. Je contactais T.Marchand, Spéléo de Corrèze, qui possède
la balise « Arcana » (fabriquée par Wilford O'YL, sachant que la
deuxième, également montée par lui-même, du moins son récepteur de
surface avait rendu l'âme un certain 25 janvier 1995 au Trou du Petit
Homme, balise que nous avions amenée post-siphon au Plancat du Bugue
avec Jean-Luc le 18/04/1992).
C'est grâce aux nombreux va et vient entre la Haute Vienne, la Corrèze
et la Dordogne que notre ami Jean-Pierre Bitard put nous ramener cette
balise. En effet, T.Marchand ne serait présent que vers 15 h. Ainsi nous
avons pu pénétrer, munis de la balise, dans la Clautre sans attendre son
arrivée. Après un casse-croûte rapide et conditionnement du matériel, à
13h30 nous entrons dans les siphons.
Bernard, opéré d'une vilaine sciatique cet hiver, ne portera pas de
charge. Je vais donc transporter la balise (bien plus volumineuse que la
deuxième de Wilford), le carbure, la nourriture&etc. Bernard plonge, je
le suis. Visibilité plus que nulle. Le S.1 est franchi, à peine 10m.
Puis quatre pattes et S.2, le plus long, toujours étroit par endroit, le
plus dangereux avec le matériel qui a tendance à se prendre dans le fil
d'Ariane. Les 50m sont passés, et là tout est pratiquement désamorcé.
C'est un ramping éprouvant, les bouteilles sur le dos et tout le
matériel. A mi-chemin, il va falloir déblayer le sable qui obstrue car
on ne passe pas. Heureusement que le niveau est bas, sinon sous l'eau,
ce serait impossible. Bernard commence, teste le passage qui lui est
noyé, mais en vain. Il faut déblayer davantage, tout coince. Enlever les
bouteilles, à plat ventre avec le casque qui cogne le plafond relève
d'un numéro de contorsionniste. Je crains que nous ne soyons en retard
pour le rendez-vous de 15h30.
Bernard essaie à nouveau, toujours en marche arrière, en tirant ses
bouteilles, la tête dans l'eau, mais rien, le caque ne passe pas sur la
tête. Je prends la relève, dégage encore du sable, enlève le casque et
tête à l'avant en pussant les bouteilles, ça coince, je force, mon
deuxième étage bien serré entre les dents, et finis par passer. Ouf !
J'ai cru ne pas y parvenir. Bernard me passe le matériel et me rejoint.
La plaisanterie nos aura fait perdre au moins une demi-heure. La suite
n'est qu'une succession de ramping, quatre pattes à tirer les
bouteilles, à les pousser, hors de l'eau, sous l'eau. Décidément, ce
sable n'en finit pas, après les crues, de modifier tous les passages. Le
cinquième siphon franchi, nous sommes à présent « au sec ».
Nous rejoignons notre point topo de juin 1996 et, à compter de là, nous
allons estimer la distance, au pas, pour placer la balise où le relief
de surface (axe principal considéré au-delà) nous donne la plus faible
épaisseur de calcaire. A près de 300m, la galerie ébouleuse mais vaste,
avec une diaclase assez haute, nous semble propice au repérage. Je
suspens la balise, en espérant que le forage tombera dans la diaclase.
Elle bipe, on a du retard dans le timing. Il est 16 h, je la laisserai
fonctionner un maximum de temps. En fait, le repérage se fait à peu près
là où nous nous étions arrêtés avec Annie, Jean-Luc et Michel le
4/2/1995. La galerie est toujours aussi vaste et après une zone ébouleuse. Nous sommes à nouveau dans la rivière avec ses berges
superbement concrétionnées, toujours de plus en plus beau. A 10m de haut
nous croisons une diaclase ; une escalade sera indispensable. Sûrement
une galerie fossile. Quelques photos, mais le flash de Bernard a pris
l'eau et on se contentera de celui du Baroudeur. On a vraiment envie de
faire partager aux copains spéléos une telle galerie d'un si beau
calibre, en moyenne 10 x 10m.
Dans cette forêt de concrétions et de blocs calcifiés nous cherchons les
passages, obligés même de monter en plafond, et là, depuis 2 ou 3m, nous
sommes sur un plancher stalagmitique de&. quelques centimètres
d'épaisseur et dessous presque 10m de vide. Attention, il vaut mieux
reculer. Nous n'avons rien pour nous équiper. On redescend et, en rive
gauche, une superbe coulée blanche semble elle aussi à son sommet
repartir vers l'amont. On hésite, mais boueux comme nous sommes, on ne
fera pas du bon travail. De plus, il nous reste le retour à topographier
jusqu'à la balise, et on nous attend pour souper. En respectant les
horaires, on se fera moins de souci dehors. Trois à quatre cent mètres
de topo de plus, avec un double décamètre souvent trop court pour les
visées.
19h, la balise bipe toujours et nous espérons que le repérage s'est bien
déroulé. Nous apprendrons le soir-même que de nombreux incidents de
surface et une chaleur étouffante ont failli amener à l'échec et qu'en
dernier recours, aux environs de 19h, un essai concluant fut réalisé
autour des forages de l'hiver dernier, quelle chance !
Après une petite pause casse-croûte, à 19h30, j'arrête la balise. Elle
aura fonctionné presque 3h30. Retour vers les siphons, nous nous
reéquipons, restons « zen » dans les étroitures. A 21h30, nous sortons
dans le lavoir, la température extérieure est idéale !
Bilan très positif, objectifs atteints, avec un réseau qui développe à
prséent près de 2 km dont pratiquement 1500m topographiés.
Un repérage magnétique qui tombe dans les forages pas assez profonds de
janvier 1998, preuve que la topogrpahie et son report de surface
n'étaient pas si mauvais. |
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