Hommage à Nicolas Maignan

 

 


 

Paru dans Info-Plongée n°80

Le 23 juillet 1998, Nicolas Maignan a perdu la vie lors d'une plongée dans un siphon du Jura : le Bief Goudard.

Cette nuit-là le téléphone m'annonçant la nouvelle m'a laissé sans voix et fait couler des larmes sur les joues de ma femme. Pas lui ! Pas Nicolas ! Toujours vaillant, toujours prêt pour l'effort, avec le sourire aux lèvres et le petit mot sympathique qui lui vaut sa réputation de personnage chaleureux. Puis j'ai été honteux de mon égoïsme : la peine provoquée par la perte d'un ami est bien relative quant à la détresse endurée par son épouse, son fils et ses parents. J'ai pensé à l'enfant qui viendrait au monde après le décès de son père, aux mois de grossesse de Sandra et à son accouchement. J'ai pensé aussi à ceux qui étaient avec lui, présents sur les lieux du drame. Je me suis rendu sur place.

Les questions se pressent dans nos esprits et le sentiment d'injustice bien connu nous envahit. La suspicion pointe ensuite son nez avec son cortège d'interrogations et de regrets, de reproches et d'informations déformées, exagérées, fausses. Un peu de retenue dans les confusions certes compréhensibles, est pourtant nécessaire.

Lors de l'enterrement de Nicolas, les appels répétés de Tristan devant le cercueil de son père ont bouleversé l'assemblée présente. La cérémonie des obsèques et les honneurs rendus ont ébranlé les plus cyniques. Certains ne se sentaient pas le courage d'aller saluer sa famille et hésitaient à échanger quelques mots avec ses pairs.

C'est vrai, le secours aux personnes est une activité périlleuse. La plongée souterraine en est une autre. L'alliance des deux est un exercice de haute voltige dans sa pratique, dans son organisation et sa préparation. Ces deux activités, Nicolas les avait choisies et en tirait toutes les conséquences. Il subissait des tests médicaux et des entraînements physiques que peu pourraient endurer. Il avait le souci de se former tant dans les aspects théoriques de la plongée souterraine que par les expériences pratiques et les explorations. Il gagnait facilement la sympathie de son entourage par sa simplicité, son aisance naturelle et sa modestie. C'était un type bien.

Au revoir Nico et porte-toi bien.

Philippe Dreyfus.

 

La rédaction d'Octopus.

A l'heure où nous mettons sous presse, nous apprenons le décès de Nicolas Maignan, l'auteur de ce reportage sur les carrières parisiennes.

Nicoles, 27 ans, marié, père d'un petit Tristan de 2 ans et d'un petit Antoine à naître dans quelques mois était Lieutenant des Sapeurs
Pompiers de Paris.
Passionné de plongée souterraine, c'est en portant secours à un plongeur spéléo belge, lui-même décédé, coincé au fond d'un siphon profond dans le Jura, que Nicola a perdu la vie, dans un accident de plongée dont les circonstances restent à être déterminées par l'enquête.

Nicolas avait voué sa vie à à porter assistance à son prochain, c'est en accomplissant son devoir qu'il a terminé sa trop courte existence, mort par passion.Toute notre sympathie va vers Sandra, sa femme, ainsi que sa famille et nous nous associons à leur douleur en ce moment cruel. Car Nicolas était notre ami, un ami précieux.