La fontaine de CUL FROID

Par Pierre-Eric Deseigne

 

Carte IGN 1926 Est" Le Blanc
X : 2183.25 Y : 492.65 Z : 75

Localisation

par PE. Deseigne

Situation

A partir de Mérigny, prendre la D 43 en direction de Fontgombault. Prendre la D 50 à gauche en direction de Fournioux/Lurais. A environ 380 mètres, après l'embranchement et après avoir longé l'Anglin, charmante petite rivière berrichonne, tourner à gauche sur le chemin qui descend vers l'eau. La résurgence se trouve en bas du sentier à environ 50 mètres

La résurgence en contre bas de la route, s'ouvre aux pieds d'un talus rocheux et elle se déverse en cascades dans l'Anglin. La vasque, peu profonde (1.8 m), laisse échapper une eau claire et fraîche. Des écoulements mineurs se répartissent sur la droite de la vasque. Pour ceux qui préférant la pêche, l'Anglin regorge de sandres, de silures et de brochets. A chacun son plaisir.


Historique

En 1967, Bertrand LEGER (et oui, encore lui !) plonge pour la première fois à Cul Froid. Il s'arrête à la seconde étroiture. En 1972, une coloration est effectuée dans la grotte de la Roche Noire où des pertes de l'Anglin forment une rivière souterraine. (C LORENZ et le Spéléo Club Chatelleraudais) Trente trois heures plus tard les eaux de Cul Froid se teintaient de vert. Ca communique !
En 1987, la vasque s'est rebouchée et la tentative d'y replonger échoue. (P JOLIVET, T DELAGE, T BOUE). Arrêtez de lancer des cailloux dans l'eau ! ! !
En 1989, nouvel essai, nouvel échec.( SC Chatelleraudais) Un déblayage à la pelle mécanique, pas moins, est entrepris et l'étroiture d'entrée est enfin libérée. Tu m'étonnes. ! ! ! ! A l'automne, soit 22 ans après LEGER, T DELAGE en bi 9 litres décapelés, parvient non sans mal au terminus. Une semaine plus tard, trois plongeurs reviennent à l'assaut des deux étroitures. JP PEDERGNANA et T BOUE passent la première. T BOUE déblaie la seconde, la franchie et s'arrête 2 mètres plus loin sur un important dépôt glaiseux, soit dans une touille monstrueuse.

En décembre, JP PEDERGNANA et T BOUE s'en retournent dans les eaux glacées de l'Indre, à cette période. T BOUE franchit à nouveau la seconde étroiture, il avance de 10 mètres environ, fixe son fil tant bien que mal, aperçoit un croisement et s'en retourne dans la purée de poix. JP PEDERGNANA échoue sur l'étroiture. Neuf jours plus tard, T BOUE plonge seul et ajoute 10 mètres de plus à son précédent terminus. Longueur totale développée, environ 40 mètres.

Depuis 1999, Pierre-eric Deseigne et son équipe de la FFESSM poursuivent les explorations et lèvent une topographie de la cavité.

Description

les premières plongées ont été consacrées à la désobstruction de l'entrée puis de la seconde étroiture à 30 mètres de l'entrée, car les années aidant, les passages ont tendance à se refermer tout seul. La galerie est sinueuse et orientée entre un axe Sud Est et Est. Un point bas à - 36 m est rapidement atteint à 90 m de l'entrée et ensuite la profondeur moyenne d'évolution oscille autour des - 26 m. La morphologie de la galerie varie de passages très étroits, souvent des passages entre deux strates, à des changements de niveaux et en de grandes salles 10 m de haut…

Dans ces conditions nous sommes obligés de nous équiper avec des sanglages et une disposition des blocs en latéral… Les conduits sont parfois taillés nettement dans de la roche ou aussi d'une manière plus chaotique dans une roche plus tendre. De nombreux effondrements jalonnent le parcours et d'une manière générale, la roche est assez friable… La visibilité de l'eau est assez bonne à l'aller de 4 à 5 mètres. Elle varie selon les précipitations. Mais elle devient quasiment nulle au retour, de l'ordre des centimètres…. Ceci s'explique par un dépôt d'alluvions très important dans l'ensemble du réseau. Nous avons poussé le terminus actuel à 410 mètres de l'entrée. Le terminus fin 2000 se trouvait à 310 mètres. Soit 100 mètres de plus et soit 370 mètres de plus depuis le début de l'exploration.


Karstologie

La Fontaine de Cul Froid, aussi appelée résurgence de la DUBE, s'inscrit dans le réseau de la " Roche Noire " où l'Anglin perd une partie de ses eaux et forme une rivière souterraine qui se termine par un siphon. Le débit de la perte est inférieur à celui de la résurgence. Donc un autre (ou d'autres) apport alimente le flux. La roche est composée de calcaire à silex de l'Oxfordien moyen. Un système de failles axées Nord Sud se remarque au niveau des Rochers de la Dube. (constitués de calcaires récifaux de l'oxfordien supérieur). Une faille plus prononcée, sud-est nord-ouest, traverse le lit de la rivière à cent mètres en amont de la résurgence. Une fracturation semble se superposer au parcours éventuel des eaux.


Bibliographie

La grotte de la Roche Noire. J et C Lorenz. 1984. L'association des amis de Mérigny.
Plein Gaz. (Bulletin Périodique du CLAC). N°11 1989/190.
Plein Gaz. (Bulletin Périodique du CLAC). N°09 1987.
Plein Gaz. (Bulletin Périodique du CLAC). N°08 1986.