H. Uente L'Alisa
ou fuente de la Alisa ou de la lisa.
Conceyu de Cabrales

Asturies
Massif Central des Picos de Europa

Coordonnées : X=351,5 X=4794,6 Z=160 m

Développement : 1148 m topographiés + environ 150 m non topo.
Dénivelé : 63 m (-14 ; + 49)

Localisation
Récit

portage par F. Vasseur

 

Situation

Sur la route de Arenas de Cabrales à Poncebos, passer le premier tunnel et poursuivre sur environ 2000 m jusqu’à apercevoir, depuis la route, la résurgence sur la berge opposée de la vallée. On accède à la cavité par une entrée fossile située deux mètres au-dessus de la source, légèrement en amont.
Quelques rares places de parking sont disponibles un peu plus loin en amont.
La solution la plus simple consiste à descendre directement le talus et à traverser le Rio Cares. Prévoir une corde d’une cinquantaine de mètres à amarrer sur la rambarde qui borde la route, afin d’assurer la descente et d’aider à la remontée.

Historique

Trois expéditions de la S.S.S.Genève (Cathy Loumont, André Pahud) et du G.S.Doubs (Dominique Bertin,Gérard Chorvot) de 1978 à 1980 permettent d’avancer les explorations jusqu’à 100 m (-9) dans le S.2, Arrêt sur manque de fil.
Durant le mois d’août 2003, une équipe de l’expédition hispano-française « Picos 2003 » (Oscar Cuadrado Mendez, Richard Huttler, Nadir Lasson, Laurent Mestre, Guillaume Tixier, Frank Vasseur, Damien Vignoles) poursuit l’exploration jusqu’au S.4 à 1000 m de l’entrée, retopographie la cavité et réalise une couverture photographique de l’entrée au S.3.
Débur août 2004, l’équipe de l’expédition « Picos 2004 » (Denis Grammont, Kino Passevant, Mathias Rosello, Guillaume Tixier, Frank Vasseur, Damien Vignoles) franchit le S.4 et explore un grand lac au-delà, plongé jusqu’à –32.

Description

Une ouverture oblique livre l’accès à une petite salle d’où s’engage un boyau de 17m jusqu’au premier siphon.
Le S.1 (142m ;-12) est confortable et sinueux. Des dunes de sable très fin et très blanc ornent le sol et agrémentent le parcours.
On émerge dans un lac suivi d’une galerie inclinée où la rivière souterraine caracole dans une jolie goulotte. Par un haut méandre, on accède rapidement à une cascade de 3 m. Quelques mètres avant, un affluent en rive gauche est surmonté d’une beau départ de galerie. Ce sont les parties exondées en cours d’exploration par nos collègues des Asturies, actuellement remontées jusqu’à +22.
En grimpant un redan de 2 m, puis en prenant en vire devant cette galerie, on rejoint une lucarne concrétionnée qui, via un ressaut de 2 m rejoint la rivière en amont de la cascade.
Un long lac peu profond au plafond surbaissé s’étire sur une soixantaine de mètres. Une alcôve concrétionnée domine ce passage sur toute sa longueur.
On rejoint alors un méandre exceptionnel de beauté, terminé par une enfilade de deux cascades (3 et 12 m) et doublé de conduits supérieurs étroits.
Au sommet de la verticale, une niche rocheuse rejoint une galerie très inclinée pour atteindre une vaste galerie où la riière s’écoule paisiblement. Le second siphon est là, à environ 200 m du S.1.
A son aplomb, une cheminée a été remontée jusqu’à +44.
Le S.2 (232m ; -20), cas exceptionnel, se décompose en trois parties morphologiquement très distinctes. Quelques mètres après la vasque de départ, une pente de sable fin vient jouxter le plafond. En se faufilant entre le talus (négociable car sableux) et la roche du plafond, on découvre une splendide galerie. Des galeries d’un diamètre supérieur à 4m, des dunes de sable blanc…
Une lucarne rocheuse met fin à ce premier tronçon. On emprunte alors un boyau rocheux d’environ 1,5 m de diamètre qui plonge ponctuellement à –20 pour remonter rapidement à –15. Après 50 m dans ce conduit, l ‘étroiture des « bleu-bites », longue de 2 m, se franchit à l’égyptienne. Débute alors le troisième et dernier tronçon de ce siphon, une puissante fracture dans laquelle on évolue d’abord à mi-hauteur avant de remonter progressivement jusque dans la vasque de sortie.
Elle se prolonge par un lac baignant une salle dont la voûte s’élève à une vingtaine de mètres. Un chenal surcreusé présage les 180 m de rivière à parcourir jusqu’au troisième siphon.
Il faut d’abord enjamber un chaos de blocs monumentaux pour progresser dans une fracture. Les parois sont claires, parfois veinées de marbre blanc, l’eau translucide s’écoule sur un sol immaculé, le conduit (2 x 2 m) est par endroit circulaire… l’extase. Passé un bref rétrécissement entre des blocs effondrés, on rejoint la rivière dont le sol se dérobe régulièrement jusqu’à perdre pied.
On arrive alors sur un boyau argileux, amorcé juste au-dessus de l’eau, qui rejoint la base d’une escalade dans la fissure, estimée à une vingtaine de mètres.
Le S.3 (73m ;-15) débute au fond du lac, au niveau d’une alcôve sableuse surmontée d’une cheminée en rive gauche, juste avant le départ du boyau.
La fracture dégringole immédiatement à –7 puis à –14 . Une remontée ponctuelle précède le point bas de –15. La fracture s’élève alors et s’évase en une large salle dont le sol, duné de sable blanc offre un paysage lunaire éclatant.
Il faut s’élever en revenant sur ses pas pour sortir le siphon. Immédiatement, le vacarme d’une chute d’eau annonce les réjouissances à venir.
On aborde les 116 m de rivière par une série de cascades (7, 4 et 1 m) surmontée par 24 m de vastes conduits fossiles connectées à la rivière par un puits de 5 m.
Débute alors un étage actif horizontal, affecté de trois voûtes mouillantes. Au terme du plan d’eau, le courant provient de la base d’une fracture impénétrable. Une escalade de 4 m, immédiatement suivie d’une descente étroite dans la fissure, conduit au dernier plan d’eau qui annonce le S.4.
Ce verrou liquide (24m ;-6) est modeste (2 x 1,5) et se réduit à l’amorce de la remontée vers la sortie. On émerge dans une fracture active (1,8 x 3) durant une vingtaine de mètres, avant de déboucher sur un lac dominé par des voûtes qui s’élèvent à plus de 15m.
On peut également shunter le siphon par une escalade. Prolongée par une galerie, elle recoupe la haute fracture à plus de 10m de hauteur, pour atteindre le lac post-S.4.
Dès la berge, on perçoit que le lac dégringole au moins autant que ce que le plafond remonte.
Au bout de 52m de natation, la rive gauche s’élargit pour former un joli bassin quadrangulaire.
A l’extrémité du bief, un méandre impénétrable, tapissé d’argile noire, laisse échapper une douce mélopée de cascade, au loin.
Le fond du lac, à cet endroit, est colmaté à –7 par de gros blocs recouverts d’une couche de limon noirâtre très volatile.
En revenant d’une quinzaine de mètres vers la sortie, à l’endroit où les parois se resserrent, on plonge jusqu’à –32 dans une splendide fracture noyée (4m de large par endroits). A cette profondeur, un talus de limons noirs continue de glisser mollement. L’annulation de la visibilité, cumulée à l’inadaptation du matériel de plongée à cette profondeur n’ont pas permis de poursuivre l’exploration.

Karstologie

Cette source est la résurgence principale de la Sierra Dobros, située au sud/sud-ouest de Poo de arenas qui culmine à 1058 m au Cueto Cananda. Ce massif est délimité au sud par le sommet de Las coronas (1212 m).
Le débit d’étiage est d’environ 3 litres/seconde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


sortie s.1 par r.huttler et f.vasseur

 

 

sortie s.2 par r.huttler et g.tixier

 

 

 

 

post-s.2 dans le marbre par r.huttler et g.tixier