Historique
En 1995, les membres du Grupu d’Espeleoloxia Gorfolí-Ensame Aguarón (Javier Lusarreta et Xesus Manteca en juillet, puis
Carmen Portilla et Fidel Molinro en août) ont progressé jusqu’á -41 m. Les trois branches totalisent plus de 300 m de siphon.
Le samedi 9 d’août de 2003 l’équipe « Ensame Aguaron » aidée au portage par les franchouillards de « Picos 2003 » reéquipe le siphon jusqu’à –35 et explore deux branches latérales terminées par des cloches sans suite.
Durant l’expédition « Picos 2004 » l’équipe asturiano-basquo-française explore 600m de plus dans les conduits noyés de la cavité.
Au mois d’août 2005, la même équipe (Martin Burgui, Mehdi Dighouth, Marilyn Hanin, Eric Julien, Javier Lusarreta, Xesus Manteca, Frank Vasseur) lors d’une sortie sur une journée, franchit la branche principale et bute sur une cascatelle.
Description
Un abrupt ravin grimpe jusqu’au porche d’entrée, niché en hauteur, en tête d’une reculée boisée. Une escalade aisée de 4m rejoint la première salle.
En descendant vers le sud-ouest, une confortable galerie chaotique rejoint un lac à 92m du porche d’entrée.
Il plonge sous une voûte mouillante (ou siphon temporaire) 10m plus loin. En été un courant d’air impressionnant s’exhale de ce passage, élément encourageant tant pour les prospections de surface que les remontées dans la cavité.
Derrière ce passage aquatique, on remonte dans une goulotte deux redans verticaux jusqu’à un point haut dans un élargissement.
Ce point est dominé par une cheminée dont le prolongement revient surplomber une salle située avant la voûte mouillante.
Un plan incliné surbaissé descend alors dans une modeste galerie, immédiatement terminée par un élargissement baigné par la vasque du siphon, à 141 m de l’entrée.
Légèrement en retrait du plan d’eau, une cheminée a été remontée sur une trentaine de mètres. A moins de 10m du sol, une modeste galerie conduit à une voûte mouillante d’où provient un fort courant d’air. Cet obstacle apparemment ponctuel serait à travailler.
Un désiphonage par gravité pourrait être une solution envisageable.
Revenu au niveau de l’eau, un autre conduit grimpe brusquement vers le sud-ouest dans un réseau de galeries plus intimes livrant l’accès à deux plans d’eau. Le premier, dans un diverticule descendant, a été plongé sur 10m jusqu’à un passage infranchissable. D’après notre topographie, il passe au-dessus du siphon principal et s’oriente dans une tout autre direction.
Un second plan d’eau, le plus éloigné de la vasque du siphon, doit communiquer avec celui-ci puisque des bulles ont été observées au passage de plongeurs.
Le siphon débute par un plan d’eau effilé encombré de lames d’érosion. Il plonge immédiatement à –4, vers le nord-ouest. A cette profondeur, on recoupe une galerie confortable (4 x 2,5m) qui s’infléchit au sud-ouest. En rive gauche, un lucarne ténue se prolonge en aval pour émerger dans une salle communiquant (à la voix) avec la base du ressaut suivant la voûte mouillante, et replonger dans une fracture rapidement impénétrable, juste en amont de la voûte mouillante.
Vers l’amont, le conduit, de section irrégulière et tourmentée, plonge par petits paliers successifs jusqu’à –15, à 50m du départ.
Une brutale remontée conduit à –12 à un véritable carrefour d’où s’engagent trois galeries, dont les deux branches principales de la cavité.
En rive droite, c’est une fracture discrète qui bute une vingtaine de mètres plus loin à –2 (72m de l’entrée). Le resserrement terminal, impénétrable, se situe sous les galeries aériennes.
galería xuan pelos par ensame aguaron |
En rive gauche, la galerie « Xuan Pelos » débute par une fracture étriquée (l=1,3m) orientée au sud-ouest. Elle plonge rapidement à –35 (120m de l’entrée du siphon) puis s’élève légèrement à –33, dans des dimensions réduites (1,5 x 1,5m). Un bref shunt (15m) dédouble le boyau qui poursuit sur la même pente jusqu’au point haut de –28 (185m). Le conduit vire brusquement plein sud à la faveur d’une puissante fracture qui mène au second point bas de –35.
Il faut alors choisir son itinéraire dans l’étroitesse de la partie ascendante qui s’annonce alors. Au sol, les dimensions sont plus confortables, mais un pincement rédhibitoire met fin à la progression. Il faut s’élever pour franchir la remontée étroite (franchie en 2 x 9l en configuration latérale et un relais). On retrouve ensuite une section plus confortable, bien qu’inférieure à celle du début de cette branche. On grimpe progressivement, alors que l’itinéraire à suivre devient moins évident, au sein de la fracture. A la cote 234m, on est à –28, puis à –12 à la cote 280m. En louvoyant entre les passages de plus en plus étroits, à présent vers le sud/sud-est, l’ascension s’achève sous une surface, dont la partie aérienne de la fracture se prolonge en hauteur, sans prolongement prometteur.
En passant par-dessus des blocs coincés, on redescend à –3 pour découvrir un départ de méandre étroit et sinueux, mais pénétrable avec des blocs de faible capacité en configuration latérale. Nous sommes ici à 322m de la vasque d’entrée du siphon.
Au carrefour, la branche principale s’impose à l’évidence. Une magnifique conduite (3 x 4m), surcreusée sur trois mètres de profondeur, glisse progressivement plein sud en descendant jusqu’à –40. Le surcreusement a ici disparu au profit d’un sol de galets, alors que le conduit s’élargit à plus de 6m, à 150m de l’entrée.
Une vingtaine de mètres à cette profondeur, puis il faut faire un choix entre les deux conduites forcées parallèles qui se présentent après un subtil cran vertical.
Celle de gauche est plus spacieuse et plus directe. Elles se rejoignent, en définitive, à la base d’une fracture verticalement ascendante, où était amarré le point terminal du fil des plongeurs précédents (Carmen Portilla et Pépé Médina).
La cheminée du « Puturru » (une boisson « virile » offerte à Oscar par son beau-père – assurément pour vérifier que son gendre les avait bien accrochées) remonte brusquement de –40 à –17m. Les voûtes s’élèvent encore au-delà, mais c’est au niveau du sol que débute un impressionnant méandre noyé : la galeria del Coneyu (évocatrice des prestations sexuelles d’Oscar en 2004). Après un virage vers le sud-est, le conduit gagne en envergure (4 x 6m) et s’incline brusquement.
On descend ainsi en sinuant jusqu’à 270m (–46). Là, un cul-de sac surmonté de lames d’érosion noires est de mauvaise augure. Cependant, quelques mètres en aval, en remontant à la verticale, on retrouve une galerie beaucoup plus modeste (1,5 x 1,5m), certainement dédoublée en rive gauche en une section impénétrable. C’est la galerie Aconeyante.
Passé un rétrécissement chaotique, le point haut (-36) recoupe perpendiculairement une galerie plus vaste (3 x 5m). Elle dégringole à –52, au sommet d’une marmite dont le fond doit se trouver à –58. Petit survol de 5m, puis la suite est en hauteur. Une abrupte remontée grimpe à –44 (370m). La section demeure confortable (2,5 x 2,5m), la pente de la galerie ( galeria del piedron de Rebecca) s’atténue. On évolue autour de –38, toujours plein est, avec des crans de remontée de plus en plus prononcés. La roche arbore par endroits de gros cristaux saillants qui contrastent avec les rognons ébène. A partir de –26, l’émersion se précise, le siphon se verticalise. On finit par émerger, à 476m depuis la vasque d’entrée, dans une jolie vasque scindée en deux portions inégales par une paroi rocheuse. Le plafond est à plus de 7m.
Le bief le plus ténu bute sur une cascatelle de 50cm, au-delà de laquelle la galerie se prolonge en tournant sur la droite, baignée par un lac.
Il faudrait passer à deux plongeurs pour qu’un puisse se déséquiper en pleine eau, soutenu par son coéquipier, et escalader ce bref obstacle.
A suivre….
Karstologie
Fonte Obaya est la résurgence du massif de “Puertu Sueve” qui culmine à 1.100 m. Elle sourd sur le versant nord du massif, côté Atlantique, au niveau de la mer.
Une fracture se superpose à la galerie Xuan Pelos. Les ensame Aguaron ont récemment découvert deux cavités terminées à –12 et –25, à 950m d’altitude.
Branche principale : 346m de première.
branche latérale : 237m de première + 15m de shunt.
fonte santa : 107m de siphon en première
siphon de la gal > plongé par Nadir dans Obaya : 10m de première.
Soit 715m d'explo pour environ 1406m de développement total.
Malacologie (par Henri Girardi et Michel Wienin)
Alzoniella Obaya |
A Obaya en plus grande quantité des coquilles (une trentaine en tout) appartenant au genre Alzoniella qui
remplace les bythinelles vers l’ouest du pays basque, bien que lui aussi à répartition principalement alpine.
A priori, aucune des 4 espèces décrites en Espagne n’a été signalée dans le massif des Picos ni ne correspond à notre forme. Il y a donc une bonne probabilité pour qu’elle soit nouvelle. |
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fonte obaya en crue (1995) par ensame aguaron galerie par ensame aguaron
galerie d'entree par ensame aguaron
à -40m, par Frank Vasseur assisté de Oscar Cuadrado-Mendez et Javier Lusarreta
à -3m, par Frank Vasseur assisté de Oscar Cuadrado-Mendez et Javier Lusarreta
à -7m, par Frank Vasseur assisté de Oscar Cuadrado-Mendez et Javier Lusarreta
à -13m, principio de la rampa, par Frank Vasseur assisté de Oscar Cuadrado-Mendez et Javier Lusarreta
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