CONDITIONS DE VIE ET DE SEJOUR

Grâce au soin de tous les instantes apportés par le S.C. du Liban à la réception de ses invités, les conditions de séjour

des participants ont été presque idéales, toujours agréables et sympathiques, parfois somptueuses .

La cohorte des célibataires trouva un refuge organisé, dans le splendide local du S.C.L. à la montée Joublat en plein milieu de Beyrouth. Jeunes filles et gens mariés étaient dispersés; au hasard des affinités dans des logements laissés à la disposition par leurs occupants en vacances.

BEYROUTH était la plaque tournante du programme et quel programme ... Préparé de main de maître, soigneusement prévu, mais malheureusement minuté,(c'était une nécessité) par Sami KARKABI , ce programme nous fit découvrir tout le Liban, depuis les somptueux spectacles du Casino du Liban, jusqu'aux fraternelles soirées des spéléos de Zahlé, rythmées aux pas endiablées des dabkès, sans oublier les magnifiques et antiques rivages phéniciens, les plateaux désolés de l'intérieur, ou la riche vallée de la Banco dont BAALBECK est le fleuron.

Sami, Albert, Georges, Emilo et vous tous amis libanais, grand merci pour votre programme, et surtout félicitations pour son organisation et son orchestration .

TOURISME ET SPELEOLOGIE

Le S.C.A.L. était allé au Liban pour faire de la spéléo . Il faillit l'oublier au cours du séjour, tant sont attrayants les paysages, les sites antiques, les baignades dans la mer chaude et l'hospitalité libanaise ... mais Sami était là pour nous ramener dans le bon chemin.

Outre la grotte de Jeita. et le gouffre de la Bédouine, buts principaux do notre expédition dont il sera parlé en détail plus loin nous avons abordé en spéléos ou en touristes tous les sites Karstiques intéressants

- LE KARST DES HAUTS PLATEAUX LIBANAIS . C'est une région de montagne, calcaire, désertique, couverte d'immenses zones à lapiaz, et à larges dolomies. L'altitude est de l'ordre de 2.000 m. Souvent les circulations souterraines ressortent directement à la mer ; c'est dire les possibilités spéléos de ces régions, qui renferment probablement de très grands gouffres. Le plus important connu, celui de Dara, dépasse les 600 m. et est peut-être un futur - 1.000 si les très grandes difficultés d'exploration rencontrées par le S.C. du Liban sont surmontées . Peut-être qu'un jour quelques membres du S.C.A.L. seront tentés par l'appel de ce grand gouffre ...

- LE N0RD LIBAN . En contrebas des hauts plateaux, il offre de magnifiques paysages calcaires méditerranéens, grandes gorges, reculées, immenses porches, tel celui de la grotte d'Adonis, lieu célèbre des antiques fêtes d'Astarté et Adonis. Dans cette zone, les Ponts naturels de LAKLOIK, constituent un site extraordinaire de portes superficielles qui par son ampleur et sa majesté est probablement unique au monde .

- Le SUD LIBAN , est moins typique pour nous languedociens, car par son paysage de petits causses et de garrigues, il n'est pas sans rappeler étrangement nos montages de Saint Guilhem . Dans cette zone, l'objectif était la grotte de NABEH et CHATOUI, longue de plusieurs kilomètres .... parait-il - Un siphon près de l'entrée, nous interdit le passage . Dans la partie visitée, la couloir aux sépultures vaut cependant le déplacement :-c'est un trésor archéologique à mettre en valeur, et à fouiller .

LA GROTTE DE JEITA

A 18 Km au N N E de Beyrouth, la grotte de Jeita est la source principale du Nahr el Kalb ou Lycus (fleuve du chien) célèbre dans l'antiquité ; toutes les armées conquérantes depuis les Assyriens, les Égyptiens, les Grecs, jusqu'aux armées modernes anglaises ou françaises, ont commémoré son franchissement par des stèles, qui restent actuellement dressées vers le ciel, émouvantes et ridicules dans leur vanité ...

Dès sa sortie du la grotte l'eau abondante du Nahr el Kalb est captée et constitua actuellement la principale source d'alimentation de Beyrouth

a) HISTORIQUE de l'exploration

- En 1837, un anglais, Thompson, découvre au cours d'une partie de chasse l'entrée supérieure (ancien trop plein ) ; 15 m de reptation, et il déboucha dans un large couloir qui le mène à la rivière souterraine ; la source principale du Nahr el Kalb vient d' être découverte , mais elle. reste inexplorée pendant 37 ans .

- en 1873, Thompson revient avec Maxwell et Bliss, ingénieurs à la compagnie des eaux de Beyrouth, ils équipent un radeau avec des planches et remontent la rivière, le long de vastes galeries très concrétionnées sur environ un kilomètre jusqu'aux "rapides de l'Enfer", étroit goulet où passe l'ensemble du débit de la rivière (plus de 1m3/s à l'étiage).

-en 1924, le rapide de l'Enfer est franchi par le Dr. Lamarche qui est stoppé par un accident 50 m. plus loin .

-en 1926, le Sr West dépasse le terminus Lamarche d'environ 400m. (1.500m. de l'entrée) et rebroussa chemin au bout da' 3 jours, épuisé .

- en 1927, la côte 2.000 est atteinte

- en 1946, l'exploration est reprise par ANNAVY, GORRA et leur équipe. En une série de très dures expéditions en 1946, 1947, 1949 et 1951, ils équipent progressivement les passages de rapides et atteignent le point 3.500 m. lors de la dernière expédition de 5 jours.

- à partir de 1952, l'exploration est conduite par le S.C. du Liban,

avec ANNAVY et KARKABI . Les expéditions 1953 et 1954, remontent la rivière et la dernière expédition atteint en 7 jours le siphon terminal à 6.200 m. de l'entrée .

- en 1960, la partie aval de la rivière est aménagée pour la visite des touristes par le ministère du Tourisme (150.000 visiteurs environ en 1966 ... )

b) PROGRAMME d'exploration

Jeita se présentait. comme une rivière souterraine d'exploration très difficile, mais apparemment terminée .

Cependant, tout était-il bien terminé . N'était-il pas possille de court-circuiter le siphon, par une galerie supérieure, ou bien même

de le franchir en scaphandre . C'est de ce raisonnement de spéléologue qu'est née l'expédition 1966, dont le but était :

- d'explorer tout ce qui était explorable dans les galeries hautes

- d'essayer de franchir le siphon terminal en plongée .

L'équipe du S.C. du Liban avait longtemps réfléchi sur ces problèmes : le plus difficile était celui qui consistait à organiser une plongée efficace dans le siphon à 6200 m. de l'entrée de la grotte .

Ceci demandait dos plongeurs arrivant en bonne forme au siphon, une équipe du soutien, une équipe de porteurs, du matériel . Au total il fallait beaucoup de monde, des plongeurs, du matériel et bien entendu de l'argent

Sami Karkabi réussit le petit exploit de tout réunir . L'office des Eaux de Beyrouth, intéressé par les résultats des recherches, fournit les subsides qui permirent d'avoir le matériel de plongée et les plongeurs . L'amitié spéléo fit le reste et c'est ainsi que le S.C.A.L se trouva engagé dans cette expédition franco-libanaise à titre de soutien, de porteur, d'explorateur et d'ami .

c) EXPLORATION

Dans les semaines précédant l'exploration, plusieurs équipes du J.C, du Liban, aménagèrent l'itinéraire et les camps souterrains en transportant vivres, réchauds, carbure, etc ..

La grosse partie du matériel (1 tonne environ) était on place au départ de l'expédition proprement dite le 9 Septembre ; la cavité était équipée par un fil téléphonique jusqu'au point 5.200 m. (camp du 3.C.L) . Des interphones portatifs permettaient de se brancher à n'importe quel point du fil ; les communications étaient ainsi facilitées entre les différentes équipes et l'extérieur .

- L'équipe I, RAYMOND, GEORGES, MILE, FHARID, CONDUCHE, ABADIE REVEL et MONTEL), avait pour mission de convoyer "dans du coton" les p1ongeurs CHALALET et EROME jusqu'au siphon .

- L'équipe 2 (SAMI, J. LOISELET, Y. DEHAYE, bACOU, DUBOIS, CANIVET, GOUSTY, PEREZ, REQUIRAND, TRUEL' assurait la portage et l'exploration des galeries hautes .

Toutes les équipes se retrouvèrent, le deuxième jour au camp du S.C.L et formèrent une troisième équipe qui fut chargée des opérations de plongée .

Après la plongée, le repli du matériel vers l'extérieur a été assuré par deux groupes d'équipiers, se déplaçant à quelques heures d'intervalle .

L'ensemble de l'opération a ainsi été échelonnée sur 6 jours avec 5 bivouacs . Les temps se répartissent ainsi

Vendredi 9 - Samedi 10 - Transport du matériel au camp S.C.L (5.200m) et exploration des galeries supérieures . Camp intermédiare à la Falaise et salle Hayat .

Dimanche 11 - Lundi 12 - Opération plongée avec transport aller-retour du matériel du camp S.C.S au siphon (6.200 m).

Mardi 13 - Mercredi 14 - repli des équipes et du matériel à l'extérieur .

a) C0NDITIONS D'EXPLORATION

Jaita est la plus magnifique rivière souterraine qu'il soit donné d'explorer . Tout concourt au plaisir du spéléo . La température de l'eau dépassa 15 °, celle de l'air 180 . L'humidité parait assez faible et l'on sèche bien . La galerie est toujours vaste et haute, les étroitures à peu près inconnues . Dans la partie aval de la rivière, on circule en barque sur de grands biefs, au milieu d'une grande variété de concrétions, surtout des colonnes et des draperies

Vars l'amont, commence l'exploration sportive, marquée par de petits passages de rapides faciles à franchir avec leur actuel équipement

et de longues séances de canotage sur des eaux calmes et claires ; quelquefois la progression devient un peu scabreuse, une varappe, dans la diaclase plus ou moins haut au dessus de la rivière bouillonnante ; enfin le reste du chemin se fait dans les salles, longues galeries élargies à la dimension de salles, encombrées le plus souvent d'immenses éboulis. Tout ceci, c'est Joita et son ambiance est extraordinaire ...

Le côté désagréable est comme toujours le portage du matériel, quelques uns se souviendront longtemps ce cas lourdes bouteilles de plongée qu'il fallait sauvegarder à tout prix car elles portaient les espoirs de l'expédition .

Dix heures de progression le long de la rivière, et apparaît le bivouac de "la Falaise" (point 2.800 m.) au sommet d'un éboulis cyclopéen entre des blocs labyrinthiques, où trouver un espace horizontal, pour s'allonger était presque une gageure . Au milieu de tout cela, un amoncellement do vivres, de réchauds, de couverts entassés durant tout l'été par le S.C.L. Bivouac confortable .

Un nouveau bond de 10 à 12 heures dans l'eau et les rapides, et l'on rejoignait le havre da grâce du camp S.C.L. (point 5.200 m.) lieu du bivouac idéal ou le sable servait de mousse et où l'on n'entendait plus(enfin) l'immense bourdonnement du torrent .

Du camp S.C.L., doux petites heures permettaient d'arriver au siphon terminal (point 6.200 m) .

En résumé exploration de rêve dans une grande ambiance de rivière souterraine actives et au milieu de galeries souvent très concrétionnées.

Tout ceci rendit l'exploration assez facile tout au moins pour les équipiers en forme. Les autres trouvèrent le salut dans un retour rapide au jour .

a) EXPLORATION DES GALERIES HAUTES

L'équipe 2 était chargée de découvrir le Joita supérieur. Malgré de nombreuses escalades et des traversées acrobatiques, elle n'a eu à

'croquer" que quelques courts diverticules dans des galeries adjacentes rapidement bouchées. C'était peu.

La plus belle découverte se fit vars la point 2.200 m. Une escalade permit de rejoindre à 50 M. au dessus de la rivière, un système de

grandes galeries supérieures, magnifiquement concrétionnées, avec de fort belles coulées blanches. L'ensemble a un développement d'environ 300 m. Il s'agit probablement d'une ancienne branche de dérivation de la rivière souterraine, ne présentant aucun espoir de continuation.

Les plus grandes déceptions étaient à l'amont où l'espoir de court-circuiter le siphon par une galerie haute s'est une fois da plus avéré utopique dans un réseau souterrain .

f) LA PLONGEE EN SCAPHANDRE DANS LE SIPHON TERMINAL .

La tentative de plongée dans un siphon à 6.200 m. de l'entrée de la la grotte représentait un objectif très ambitieux ; Elle exigeait à la fois un grand soin de préparation et des plongeurs exercés et audacieux.

Les limites étaient nombreuses et étroites . nombre da plongeurs fixé à 2 ou 3 pour ne pas trop alourdir les opérations de portage, quantité d'air comprimé réduite à 1h par plongeur, matériel de rechange limité; nécessité pour les plongeurs d'être en forme optimum à l'heure dite sous peine de rendre l'ensemble de l'expédition inutile.

précarité des secours en cas d'incident ; énorme temps d'évacuation du blessé en cas d'accident . Toutes ces contingences matérielles et morales avaient chacune un rôle capital

L'organisation et la préparation do la plongée, bien prévues à l'avance, furent parfaites . Tout le matériel et toutes les bouteilles, étaient en excellent état de marche au bord du siphon .

La grain de sable vint des plongeurs. Georges avait mal supporté le climat de Beyrouth chaud et humide. Comble de malchance, il chute dans un passage d'escalade et se fait mal au pied . Il arriva au siphon, blessé fatigué, hors de forme et anxieux . Mais miracle de la volonté, il plongea pour ne pas laisser Christian seul . Le siphon se présente comme un vaste lac hémi-circulaire de 30 à 40m. de largeur, allongé le long d'un plan de cassure très net, d'où sort la totalité de l'eau de la rivière souterraine, soit environ 1.200 l/s, dans un fracas assourdissant .

La plage d'accès est confortable ; tout le matériel de plongée y tient à l'aise ; un petit bivouac s'y trouve aménagé . Les deux plongeurs s'équipent en bi-bouteilles et plongent, reliés avec l'équipe de soutien par une ficelle .

Immédiatement le problème apparaît dans sa vrai grandeur . Le siphon n'est pas un conduit, c'est une sorte d'énorme espace où aucune continuation n'est évidente . Les plongeurs tournent autour des "pendants" longues protubérances de rochers caractéristiqües des réseaux noyés,

délimitant des séries de grandes alvéoles qu'il faut explorer l'une après l'autre. L'une d'elles débouche à l'air libre . Victoire ... non, ce n'est qu'une cloche d'air .

Les plongeurs essaient alors de suivre le fond : il part dans toutes les directions sans limites précises . C'est l'échec, aucune continuation évidente, rien pour guider ou indiquer une direction . Peutétre qu'en suivant un bord de galerie on pourrait… il faudra revenir. La première plongée a durée 30 minutes . Longueur reconnue 100 m. environ, fond vers -30.

Tél était le bilan au soir du 11 septembre. Au retour la discussion est vive au bivouac du S.C.L. et le lendemain , c'est la nouvelle plongée, pour voir si sur les bords "on ne passerait pas" .

Georges est visiblement très fatigué . I1 plonge, parce c'est sur lui et Christian repose tout le résultat de l'expédition. Sami inquiet s'équipe également pour se tenir prêt . L'atmosphère est loure, au bord du lac. Le grondement de la rivière souterraine devient particulièrement lugubre. Georges et Christian plongent et nous comptons les minutes. Presque tout de suite Georges remonte, crache, tousse, boit de l'eau. La plongée dans Joita est terminée pour lui.

Christian repart avec Sami derrière . Mais le moral n'y est plus Ils découvrent que latéralement le réservoir du siphon est aussi immense. Toujours les mêmes alvéoles à pendant. Pour Sami c'est le ravissement . Il voit enfin le vrai fond de Joita . Il nous faut le retenir, la profondeur l'attire et il partirait seul.

Le siphon ne sera pas vaincu . C'est le retour de l'équipe, un peu déçue peut-être, mais surtout délivrée du grand souci de l'accident qui planait .

TECHNIQUEMENT , la plongée dans la siphon terminal, constitue un grand exploit de préparation et de volonté . Le siphon n'a pas été franchi parce que ce n'est pas vraiment un siphon classique, c'est à dire, le tube en U, au delà duquel la galerie peut, reprendre . Toutes les observations montrent que le lac terminal de Joita est l'aboutissement d'un grand système noyé, d'exploration probablement très difficile, impossible même dans les conditions actuelles, à moins de prévoir l'installation d'une base de sécurité permanente au bord du siphon, 6.200 m. de l'entrée ... Utopie qui sera peut-être un jour réalité .

g) TECHNIQUE D'EXPLORATION

Los spéléos du S.C.L. ont une parfaite connaissance de Joita, ce qui leur permit de réaliser une préparation d'expédition particulièrement réussie : rapides équipés, bateaux à demeure, camps aménagés et

surtout ligne téléphonique posée .

L'interphone est d'un usage commode et le système d'amplification mis au point par Raymond Khawam est remarquable. J'imagine les

services qu'un tel système pourrait rendre dans un puits vertical pour permettre à l'équipier pendu au treuil ou à l'échelle de parler facilement avec l'équipe de relai .

Le matériel d' exploration libanais est classiquo. Mais il est mis en oeuvre par les spéléos excélents rochassiers. De même les bateaux pneumatiques étaient de type courant .

Par contre, nos amis libanais innovent pour leurs équipements. Délaissant la trop classique combinaison et les sous vêtements rhovyl,

ils préfèrent une tenue très "hippie", avec short et espadrilles, le mallot de bain étant toléré et le vêtement de corps proscrit . Cette mode nécessite un certain entrainement, une solide peau de jambes et de nombreuses paires d'espadrilles. Pour l'avoir essayé,je peux dire qu'elle n'est pas désagréable, car l'exploration spéléo prend alors un certain côté "baignade" très amusant, mais peut être suis-je trop traditionnel, je préfère encore la combinaison . Où est la vérité ? A chacun la sienne .

h) CONCLUSION SUR JEITA .

Peut-il y avoir une conclusion à une magnifique exploration . La meilleure est le souvenir des heures pleines qu'elle laisse . Beaucoup

dans l'équipe du S.C.A.L n'étaient jamais restés une semaine sous terre

et les appréhensions avant l'entrée étaient grandes . Une fois encore le verdict de la forme physique fut sans appel. Pour les gens en forme Joita, restera un grand souvenir, fait de plaisirs et de longueurs, dans une ambiance souterraine exceptionnelle, au milieu de camarades et d'amis dont

la volonté commune était la réussite .

Les résultats tangibles sur le plan spéléo ne sont pas exceptionnels, mais notre but premier n'était-il pas de vivre sous terre en essayant

de découvrir quelque chose ? Nous y avons. découvert l'amitié des profondeurs, celle que l'on ne renie pas .

LE GOUFFRE DE LA BEDOUINE

Jeita n'avait pas épuisé les besoins de "spéléo" de tout le monde, et trois jours après la sortie de Jeita, nous nous retrouvions encore une bonne vingtaine pour partir de Faraya la délicieuse, vers les désolations calcaires torrides du Kaissairouan .

Qu'on imagine un haut plateau, calciné, inondé de soleil, de couleur fauve, à la végétation contractée et réduite à des touffes à la surface parcellée d'immenses dolines . Au terminus des voitures sur une route en construction . 3 mules nous attendaient ..Ambiance très camp Marboré . Chergement sans discussion avec les muletiers pour une fois. Une heure de marche, quelques tâtonnements et nous arrivons à la tombée de la nuit, en bordure d'un vaste orifice de 50 x 30 m, sondé par le S.C.L. jusqu'à 160 m : le gouffre de la Bédouine.