Reméjadou


Commune de SAINT-ALBAN SOUS SAMPZON ET LABLACHERE

Carte IGN 2839 Est
X=753,117 Y=239,240 Z=195

puits d'entrée par C. baudu

 

Introduction

Nous sommes au cœur de la Basse-Ardèche. Le paysage est aride. Seuls de petits chênes recouvrent un vaste lapiaz bien découpé. Certaines failles sont ouvertes sur plus de dix mètres de profondeur. Malgré ce climat chaud et sec, deux sources apportent l'eau nécessaire à la vie. Elles sont proches et pourtant différentes. Ce sont le Bourbouillet et les Espeluches. Ces résurgences ont sans doute été très convoitées. Actuellement, le secteur est pratiquement désertique. Cependant, il subsiste quelques vestiges d'habitations du début du siècle, plusieurs beaux dolmens, ainsi que des abris sous roche qui ont dû être fréquentés depuis la nuit des temps.
Au nord ouest de la source, on découvre un grand puits de belle dimension, le Reméjadou (26 m de profondeur). Par crue exceptionnelle, les anciens disent qu'il aurait débordé. En tout cas les eaux remontent régulièrement à plus de la moitié. On l'entend alors gronder jusqu'à Notre-Dame. Mais s'il a fait peur, il a aussi intrigué les spéléos de la première heure. Malbos (en 1854) et E. Martel (en 1891) en font sa description.

Situation

De St Alban/Sampzon, prendre la direction de Chandolas (D208). Après 2 Km, vous bifurquerez sur la droite vers Joyeuse (D246). La route plus étroite serpente dans une petite gorge. Passés les 2 ponts, la route remonte sur le plateau. Une ligne droite fait suite. Au niveau d'un virage peu prononcé, face à la maison isolée, engagez-vous sur une piste à droite. Faire environ 250 mètres avant de voir sur votre gauche un dolmen effondré où seule une pierre est encore debout. Sur celle-ci, une tête de chien est peinte en jaune. A une dizaine de mètres du même côté, un sentier s'ouvre en sous bois. Après 5 minutes de marche, vous prendrez sur la droite. Continuez environ 100 mètres puis passez entre 2 blocs de pierre, sur un sentier à gauche pour vous retrouver devant l'aven. Il est pointé sur la carte.

Historique


7-9-1892 G. Gaupillat est le premier à descendre dans le puits.
1918 Des locaux descendent à bout de bras avec une corde en chanvre, parmi eux M. F. Rouvière qui sera remonté par ses camarades. Son petit-fils et son arrière-petit-fils (J.-Y. Sedat et T., 11 ans) participeront à la découverte du Ranc du Bœuf.
1965 R. Lacroux plonge sur 25 mètres dans le siphon amont.
D. Andrès ajoute 55 mètres dans le même siphon.
P. Parrot parcourt 150 mètres dans l'amont.
6-1978 Sur plusieurs plongées, F. Le Guen prolonge le siphon jusqu'à une grande diaclase, à 650 mètres de l'entrée, avec un point bas à -42 mètres. Le siphon aval est plongé jusqu'à -51 mètres.
1979 J.-M. Chauvet, H. Lefebvre et F. Le Guen ajoutent quelques dizaines de mètres dans la grande diaclase.
12-1982 E. Segond, S. Prévost, V. Borel, E. et F. Le Guen découvrent 70 mètres de galerie à 475 mètres de l'entrée et s'arrêtent à -6 mètres sur carrefour.
11-1983 P. Penez et J.-C. Chouquet ajoutent quelques mètres et franchissent le siphon pour découvrir une centaine de mètres de galeries boueuses. Ils s'arrêtent sur un passage étroit.
1997-99 J.-P. Baudu découvre 756 mètres de galerie active.

Description


puit d'entrée, par C. Baudu
Un puits de 3 x 7 m donne dans une rivière 26 m plus bas. La partie exondée se développe sur 15-20 mètres. Deux siphons interdisent l'accès au non plongeur.

Réseau aval :
Cette plongée permet de faire la liaison avec le Bourbouillet au point bas (-51m). Le départ est un très beau lac. La galerie plonge rapidement à -44 dans une grande faille. On atteint une partie en pente douce avant de s'arrêter dans un laminoir, à -51 mètres.

Réseau amont :

La vasque du réseau amont donne sur un éboulis noyé. Après un court rétrécissement, on débouche dans un méandre. A 100 mètres de l'entrée, on atteint un carrefour :
- Sur la gauche, une courte galerie fait surface. Une reptation pénible permet de retrouver un petit siphon (non plongé, à ma connaissance).
- Sur la droite, après un passage bas au pied d'un superbe talus de cailloutis, la galerie retrouve de belles dimensions. La progression s'effectue sur 240 mètres sans dépasser les 15 m de profondeur. On peut faire surface dans une cloche. La suite se situe entre les blocs sur la droite, dans un passage étroit, sous un mètre d'eau.

le siphon amont, par C. baudu


La galerie confortable nous conduit doucement à 465 mètres de l'entrée pour une profondeur de 23 mètres. Là, on se retrouve dans une sorte de marmite :
- A la base du ressaut, on continue tout droit. Rapidement, on amorce une descente plus prononcée. A -42 mètres, on se trouve devant un passage bas souvent ensablé. On est à la base d'une faille d'un mètre de large. La suite n'est pas évidente, soit on remonte dans des cloches, soit on essaie de continuer dans la faille. Dans tous les cas, la glaise ne nous oublie pas longtemps, les bulles décrochent tout sur leur passage.
- De la marmite, sur la droite, un passage de 70 mètres permet de sortir du siphon. Cette branche est prolongée par 100 mètres de galeries boueuses.


Recommandations


un squatter, par C. baudu

Equipement

pour descendre le puits de 26 m, une corde de 35 m, 4 amarrages et une déviation suffisent. Lors des explos, nous utilisons trois cordes (30 m, 15 m et 70 m), dix amarrages, quelques sangles et une grosse poulie (contre poids).