Situation

Dans le village du VIGAN, prendre la direction d'ALZON par la D.999.
Bifurquer à gauche sur la 2° route après celle qui mène au camping de la TESSONNE, et la suivre sur 1600m jusqu'à la décharge municipale qui occupe tout le bas du cirque.
Laisser là les véhicules et monter à flanc de versant en suivant le sentier traçé, l'event s'ouvre au tiers inférieur du cirque au point ou se réunissent plusieurs talwegs.


Historique

La première exploration de la cavité remonte au mois d'aout 1931 durant lequel Albert VEZINET du VIGAN désobstruait l'entrée puis parcourait la galerie du siphon et s'arrêtait sur ce dernier.
En 1932 la salle de la colonne stoppe les investigations. L'année 1933 vit le début des explorations d'envergure avec la participation de l'équipe Suisse des Boueux. L'accès à la Galerie des Boueux ainsi que la galerie haute Nord sont découverts.
Ce n'est par la suite qu'en 1951 que le GSG reprend les explorations avec l'invention du boyau des marmites, et effectue les premiers relevès topographiques.
1952-1957: plusieurs campagnes annuelles et estivales permettent d'atteindre les points extrèmes du réseau: siphon Gèze, éboulis terminal, galerie De Joly. Plusieurs études et colorations sont réalisées.
En 1975 une équipe du GSR prolonge la galerie De Joly de 1500m arret sur siphon.
1982: plongée du siphon Gèze par le CLPA qui découvre 300m de galeries.
1985: les spéléologues Gardois de la SCSP et du GSR prolongent la galerie De Joly de 300m après plongée du siphon terminal (C.BAGARRE) et escaladent l'aven remontant .
1987: plongée du siphon Géze (C.BAGARRE), 200m supplémentaires et du siphon de la galerie du groupe Cevenol qui pince rapidement.
1990: diverses remontées de l'ASN dans les grandes galeries et plongée du siphon du point 748 (C.BAGARRE).
1991: C.BAGARRE plonge la galerie du siphon et bute sur un lac impénétrable, interprété comme un S.2 par ses prédecesseurs.

Description

Le passage d'entrée situé entre les blocs mène rapidemment à l'étroiture verticale qui débouche dans la première salle.
En suivant le conduit principal agrémenté de lacs, on accède après une escalade à la "salle de l'angle", véritable carrefour sur lequel viennent se greffer: la galerie du siphon,le laminoir xis, ainsi que deux shunts rejoignant le cheminement directeur.
Pour y accèder, il faut, juste après qu'une lame rocheuse ait divisé la galerie en deux dans le sens de la hauteur, emprunter un passage bas qui débouche dans le haut d'une diaclase (6m).A sa base on accède à la galerie Vezinet où l'on traverse plusieurs lacs avant de rejoindre la grande diaclase à 360 de l'entrée.
Elle se prolonge jusqu'à la côte 828m sous la forme d'une grande fracture d'un mètre de large dans les endroits les plus étroits, pour une hauteur avoisinant les 25m. Souvent, les eaux retenues par des margelles de calcites forment de longs lacs effilés (4m de large) au-dessus desquels on progresse en opposition.
Au niveau du dernier lac, une escalade de 14m débouche dans la galerie des boueux qui jouxte le labyrinthe jusquà 1020m.
Elle se prolonge ensuite dans des dimensions plus spacieuses (6x3m) jusqu'à la salle de l'aven remontant (1650m de l'entrée) d'ou s'individualisent deux réseaux distincts:

* sur la gauche, au sommet d'une grosse coulée stalagmitique, débute la galerie De Joly ou du CAF qui se développe sur plus de 1700m après une série de passages bas et aquatiques.
* sitot la salle franchie, un lac parfois siphonnant donne dans un vaste conduit qui, à 1780m, se ramifie à nouveau.
Dans le prolongement de l'axe principal de la cavité (S.E),la galerie bute sur le siphon Gèze derrière lequel plus de 500m on été explorès(travaux en cours).
En contrebas d'une coulée stalagmitique,la galerie Glory, après avoir dépassé celle du groupe Cevenol, donne accès à l'éboulis terminal qui à 2100m de l'entée laisse filtrer un courant d'air prometteur.

Karstologie

Le creusement de la cavité est principalement dù à une circulation venant du causse de Blandas par la plaine des Campels, résurgeant dans la vallée de l'Arre en divers exutoires.
Les diverses galeries se sont formées par soutirages successifs très complexes en certains endroits.
Actuellement, bien que l'on rencontre plusieurs systèmes actifs, l'évolution de la cavité est concentrée sur la fossilisation et l'assèchement des galeries.
Le travail mécanique de l'eau est trop faible pour créer la moindre érosion, au bénéfice du concrétionnement qui obstrue rapidemment les arrivées d'eau. Quand aux points de draînage et aux siphons, le sable et l'argile ont par endroits commencé leur travail de remplissage.

Recommandations

Attention aux équipements en fixe qui ne sont pas toujours des plus fiables. A vérifier avant utilisation.

Bibliographie

DE JOLY: 1936 SPELUNCA V P.105-110, III P.125, VII P.154

DU CAILAR: 1948 "Grottes et gouffres" N°3.

GEZE.B, DU CAILAR.J, BOURNIER.A: 1952 "l'Event de Rognès" Annales de Spéléologie tome 5,fasc.2.

GSR: 1966"Event de Rognès" Monographie.

CLPA: 1983 "Explorations" INFO-PLONGEE N°38, P.9.

BLAZY.JP, CAUMONT.D: 1983 "Echo des profondeurs" SPELUNCA N°14, P.6-7.

BAGARRE.C: 1986 "Event de Rognès" Bul. CDS 30, p.19-21.

BAGARRE.C: 1991 "Event de Rognès" INFO-PLONGEE N°56, P.15.

VASSEUR.F: 1995 "L'Hérault au fil d'ariane" bul. C.D.S.34 N°10, P.67-97.

Grande diaclase, par Clive Westlake