Aven BARNABE
Commune de La Vacquerie et Saint-Martin de Castries Carte IGN 1/25000 2642 EST "Blandas" |
Localisation
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Situation
L'entrée de l'aven bée en tête d'un talweg
bien marqué, que l'on remonte à partir de la route qui relie
la ferme de la Trivalle au château de saint-Martin d'Azirou.
Historique
Découverte par un garde-chasse en 1976, l'entrée
est désobstruée par le S.C.M. en 1981. Un travail de longue
haleine permettait à ce club d'atteindre successivement les côtes
-80 en 1986, -129 en 1988, -175 en 1991 et enfin -297,5 en 1993 sur un siphon.
Le 02/07/1994, le S.C.M. organise la plongée du siphon terminal (F.VASSEUR).
Passé celui-ci, un collecteur bute en amont comme en aval sur des siphons.
L'aval étant ensablé, l'amont est franchi pour buter sur des
escalades dans une vaste salle.
Durant les années 1995 et 1996, l'exploration de conduits secondaires
augmente le développement de la partie supérieure de la cavité.
Une nouvelle plongée le 08/06/1996 permet le franchissement du siphon
aval et l'exploration d'un méandre au-delà. Arrêt sur
étroiture.
Description
La descente s'effectue par une succession de puits et ressauts séparés
par des méandres de longueur et d'étroitesse variable. Nous ne
nous étendrons pas sur la description et l'équipement de cette
partie de la cavité, amplement détaillés dans les publications
du S.C.M. (voir bibliographie).
A -297,5 le siphon Y (35m;-4) plonge à -4m. La galerie (3x4m) s'engage
vers le S-E en formant de nombreux coudes. Deux cloches d'air précèdent
une étroiture ponctuelle dans la roche en place (-2), passé laquelle
on émerge dans un bassin bordé de dunes argileuses.
Ce siphon est une succession de petits volumes (4x4m) au sol recouvert d'argile
et aux parois tapissées de limon. Il n'y a pas d'écoulement perceptible
et la visibilité, excellente à l'aller, tombe à 80cm lors
du retour. On retrouve des galets sur le sol dans la partie précédant
la sortie (en aval). La température de l'eau est de 11°.
Une fois à l'air libre, un monticule d'argile compacte incrusté
de galets glisse dans le lac qui fait suite. Le conduit est ici affecté
d'un brusque changement de direction et l'on revient dans un lac au-dessus du
siphon.
Suivent 35m de galeries modestes (h=2 à 3m; l=4m) se greffant sur un
collecteur aux dimensions supérieures (5x4m). Le sol est ici aussi argileux,
même au fond des lacs et la dernière portion du conduit est surcreusée
sur 50cm de profondeur. Un ressaut de 1m dévale dans le collecteur: c'est
le carrefour.
Vers l'amont, la galerie se prolonge par un lac de 30m, profond (4m) et présentant
un seuil rocheux en son milieu.
A son extrémité, une escalade de 2m se dresse dès la sortie
de l'eau. Au ras du sol, à la base du redan, une petite galerie propre
et lessivée, se développe sur trente mètres jusqu'à
une fracture impénétrable. Elle débute par 10m de progression
à quatre pattes puis un ressaut (2m) rejoint une courte galerie basse
au sol occupé par une laisse d'eau. Une remontée bute ensuite
sur une fracture étroite rapidement impénétrable. Ce conduit
est le seul à présenter des traces de lessivage (absence d'alluvions),
il se développe au niveau du lac.
De retour dans le conduit principal, on grimpe dans une galerie accidentée,
hérissée parfois de lames d'érosion, où les dimensions
se restreignent (2x2m). L'argile est omniprésente et porte les traces
de retrait des eaux, attestant de mises en charge. Après 30m de progression
à ce régime, une imposante lame d'érosion subdivise le
conduit dans le sens de la hauteur et annonce une descente. Un petit affluent
argileux se connecte en rive gauche.
La galerie retrouve ensuite des dimensions plus sympathiques (h= 4 à
5m; l=4 à 5m) et devient accidentée du fait de ressauts escarpés
séparant des lacs.
Une petite salle est affectée d'un virage en angle droit. Une lucarne
en hauteur (rive gauche) augure un nouvel affluent.
On retrouve rapidement un lac, passée une dune d'argile.
La profondeur de l'eau avoisine 4m dans cette étendue longue de 20m,
à l'extrémité de laquelle le plafond vient frôler
la surface.
Passé cette voûte mouillante, le plafond se relève jusqu'à
6m et le plan d'eau s'élargit. On atteint ensuite l'endroit où
le conduit plonge à la verticale sous l'eau. Juste avant le début
du siphon, les parois s'agrémentent de quelques fistuleuses blanches.
On est ici à 180m du carrefour.
Le S.2 (105m;-10), est limpide à l'aller et de dimensions exceptionnelles
pour le secteur (4x5m). Il est hérissé de lames d'érosion
qui s'avancent en proue. Le sol est recouvert d'argile et la visibilité
diminue, par endroits seulement, lors du retour.
Il est affecté de fréquents changements de direction jusqu'à
un puissant talus argileux le long duquel on remonte jusqu'à la surface.
On émerge dans un vaste plan d'eau (7x10m) bordé de parois abruptes,
d'où il faut gravir un talus argileux et glissant, puis consentir une
escalade (3m), pour atteindre une galerie intime et parfois basse. Une escalade
(7m) suivie d'une vire glissante et exposée enchaîne avec un passage
en opposition au-dessus du vide que l'on vient de gravir. Après une courte
progression dans une galerie intime et basse, un ultime redan vertical (3m)
débouche dans un magnifique volume (80x15x20m) au sol chaotique et recouvert
d'une fine pellicule de sable blanc, terminé par des escalades à
réaliser aux deux extrémités.
Cette salle est déterminée par la fracturation et un miroir de
faille est apparent en rive gauche.
De retour au carrefour, il faut parcourir 15m en aval et escalader de puissantes
dunes de sable (2m de haut) qui colmatent partiellement le conduit et dans lesquelles
l'eau a creusé un profond sillon.
En suivant le modeste filet d'eau, une dune de sable obstrue partiellement la
galerie et interdit l'accès à la vasque du siphon aval par le
cheminement de l'eau.
Il faut s'insinuer entre la voûte et le sommet de la dune pour atteindre
une petite vasque (h=50cm entre le plafond et la surface) via une étroiture
descendante (étroiture des Galapagos).
Dans la vasque, le plafond est bas mais on plonge rapidement à -3 le
long du talus sableux. Les dimensions sont alors plus confortables (2x2m) jusqu'au
point bas (-3). Débute alors une zone tourmentée où le
morphologie irrégulière rend malaisée la recherche de la
continuation, surtout lorsque la visibilité n'excède pas 30 cm.
Un dernier rétrécissement en hauteur débouche dans un plus
vaste volume.
En suivant un talus argileux, on remonte jusqu'à la surface, jolie vasque
(4x3m) bordée d'argile.
Le plafond est bas et il faut progresser à quatre pattes. Au sol, sous
30 cm d'eau, une croûte d'argile dure cède sous les appuis pour
une sous-couche plus onctueuse.
Au plafond, 1m à 1,5m au-dessus du plan d'eau, un morceau de couverture
de survie est accroché à une minuscule aspérité.
A 40m de la sortie du siphon, le plafond s'élève enfin alors que
le plan d'eau occupe toute la largeur de la salle.
Avant cela, deux affluents en rive droite se jettent dans la galerie.
Par une voûte mouillante confortable, on débouche dans une grande
salle (h=6m) concrétionnée.
Ici, passé un seuil rocheux, l'écoulement est réactivé
avant de disparaître sous un chaos de blocs sur lequel la voûte
descend.
Sur la gauche, une dune argileuse ridée de traces d'écoulement
atteste d'une arrivée d'eau temporaire, par une lucarne située
à 2m de haut qui correspond à une galerie sinuant au sein du chaos.
Sous les blocs, l'actif s'insinue dans un méandre impénétrable,
corrodé et hérissé de lames d'érosion.
Il ne demeure comme possibilité qu'une escalade de 2m via une petite
lucarne pour franchir l'obstacle.
On découvre alors une galerie surcreusée (h=4 à 5m) au
fond de laquelle coule l'actif retrouvé. Par un passage supérieur
argileux et corrodé, il est possible de cheminer en opposition sans trop
"racler".
Un redan de 4m rejoint ponctuellement l'actif, qui file ensuite dans un méandre
impénétrable.
La verticale suivante (5m) doit être équipée (amarrages
naturels) afin de prendre pied dans un petit bassin. Une cascatelle issue du
méandre se déverse dans le bief au débit estimé
d'un petit litre/seconde.
La présence d'un tel débit renforce l'hypothèse d'un sous-écoulement
dans le premier siphon, qui rejoindrait directement le post-siphon aval sans
passer par le collecteur parcouru entre le S.1 et le siphon aval.
Pour shunter le cours impénétrable de l'actif, on est contraint
d'escalader le conduit jusqu'à revenir au niveau des amarrages du puits
équipé, puis l'opposition est de mise dans une diaclase pour rejoindre
un élargissement (3x6m) occupé par un modeste plan d'eau.
Une jolie colonne marque l'amorce d'un nouveau méandre impénétrable
où file l'écoulement. Après une escalade glissante, passage
en opposition au-dessus d'un redan étroit de 6m au fond duquel on discerne
une alcôve (1x1,5m) parcourue par le ruisseau.
Un passage supérieur bute sur une massive coulée stalagmitique,
sur laquelle une étroiture est à franchir pour finir dans un élargissement
fermé de toutes parts.
En descendant au fond du redan, on constate qu'une étroiture horizontale,
impénétrable sur 30cm, puis prolongée sur 2m interdit toute
progression au-delà. Le concrétionnement, issu de la coulée
qui obture le conduit supérieur, est venu réduire la largeur du
méandre actif, déjà fort réduite.
Le conduit forme ensuite un coude vers le nord, alors que le bruit du ruisseau
demeure audible.
Karstologie
Les colorations ont mis en évidence la relation hydrogéologique
avec la source de Clamouse, dans les gorges de l'Hérault, sise quelque
300m plus bas à quelques kilomètres de là...
Recommandations
L'accès à la cavité, située sur une propriété
privée, fait l'objet de conditions particulières. S'adresser impérativement
au S.C.M. avant toute visite et s'abstenir de toute incursion durant l'ouverture
de la chasse.