Emergence temporaire de la Dragonnière de Cabreret

 

Commune de Cabrerets

Coordonnées : X=545.27 Y=245.98 Z=155m
Développement : 3000m environ dont 670m noyés.

Localisation
recit
par Maxime de Gianpietro

Par Nadir Lasson

Situation

Cette petite émergence temporaire au débit insignifiant s’ouvre dans l’Oxfordien (Jurassique).
Elle se situe dans la vallée de la Sagne (affluent du Célé) à 1 Km en amont de Cabrerets, non loin de la célèbre grotte préhistorique de Pech-Merle.
Cet exutoire semble drainé tout le Pech ainsi que Pech del Mas (causse de Gramat.)
L’entrée se trouve au fond d’un tunnel bâtit, sous la route départementale D13.
Elle était connue sur une centaine de mètres dans le passé, jusqu’à un puits « borgne ». La découverte de la suite à livré plus de 2200 m de nouvelle galerie dont 670m noyés avec d’importants niveau fossile situé sur plusieurs étages.

Historique

Les Cinquante premiers mètres sont connus depuis sans doute fort longtemps.
Les premières incursions en scaphandre date, semble t’il, des années 75, jusqu’à un puits sans suite. Quelques tentatives dans les années 80-90 été restées vaines.
En 1981 un pompage échoue.
C’est en 1991, après une fouille minutieuse suivit d’une désobstruction que Frank Auber finit par franchir en décapelé une étroiture ensablé “la Clef », en bas du puits. Il explore en plusieurs plongées étalées de 1991 à 1995 les siphons suivants.
Au départ du S3 il lui faudra à nouveau dégager le sable pour pouvoir passé en décapelé. Il s’arrête derrière le siphon 4 sans avoir trouvé la suite, à 770m de l’entrée.
Frank explore également l’important fossile entre le S2 et S3 puis effectue une escalade dans la “salle Lucile” entre S3 et S4, ou plusieurs départs sont entrevus.
Des racines sont remarquées en haut d’une cheminée de 5 mètres !

Durant l’été 1995 plusieurs repérages à l’aide de la balise “Valade” sont réalisées afin d’avoir une idée sur les directions du réseau . La cheminée de 5m est également localisée. Le calcul de la hauteur de roche donne trois mètres.
Cette cheminée est percée en décembre 1995 et donne désormais accès entre le S3 et S4.
Cette nouvelle entrée est baptisée “La grotte Olivier”. C’est alors qu’un boyau jusque la insignifiant se mis à aspirer fortement. Les désobs commence donc attisées par ce puissant courant d’air.
L’actif post S4 est également revue, sans résultat.
Le 28 Avril 2001 le “boyau du vent” est franchit au bout de 20m de désob et livre 500m de grande galerie fossile, topographiées dans la foulée. Le fossile se termine sur un vaste éboulis provenant d’une doline en surface (pech del mas). Dans les mois qui suivent, plusieurs escalades rapporteront
200m de galerie supplémentaire.
En Juin, Frank et Nadir commence la topographie des siphons.
Le 20/04/02 la suite, post S4 est découvert au cour d’une séance topo.
Le S5 est trouvé, derrière une coulée stalagmitique. Une cheminée de +18m est également escaladé, pour s’arrêter 40m plus loin sur un ressaut en haut du “lac suspendu”
Le 25 Mai 02 , le S5 est plongée, l’exploration dans l’actif s’arrête 110m derrière celui ci, sur une dalle effondrée.
Le ressaut est descendu, 60m de galerie confortable succède au lac, jusqu'à un nouveau puits en “trou de serrure”. Ce dernier, P 15m est descendu 2 semaines plus tard, retombant dans la rivière post S5.

Description

L’entrée étroite qui fait suite à une cinquantaine de mètres de galerie aquatique de moyenne dimension (2.5 x 1.5m , pouvant siphonner en hautes eaux), mène à un premier verrou liquide (133m ;-12m). Il est peut profond sur les 60 premiers mètres, -5m, (3 x 2m) au sol argileux avec une cloche d’air à 40m ainsi qu’un cul de sac argileux en rive droite. On arrive ensuite en haut d’un puits en diaclase qui amène de –3m à -11m sur une étroiture ensablée. « la Clef » (se franchissant en décapelé ou à l’anglaise).
Passé celle ci la galerie s’agrandit nettement (5 x 4m). On sort du siphon 50m plus loin dans un canyon faisant suite à un méandre (5 x 1m) avant d’atteindre le S2 :(53m ;-6m) aux parois plus déchiquetées avec quelques cloches d’air au plafond. C’est dans la dernière que l’on accède à
l’important fossile entre le S2 et S3.
La sortie se fait sur un talus d’argile. Arrive ici un petit actif se terminant sur un siphon étroit au bout de 150m. A mi parcours, un affluent arrive en haut d’une escalade menant à un étage fossile, suivent 2 cascades de 8m chacune puis ce sont 400m de galerie propre et spacieuses (en deux
branches) « le jardin d’Eden » le tout agrémentées de toute sorte de concrétions : fistuleuses, excentriques, perles , planchés, etc… bref le rêve !.Le terminus du « jardin d’Eden » se situe 60m sous l’igue Mathurin, voisine des grottes de pech-Merle.

Le S3 (136m ;-16m). On descend une pente en sable (étroit) avant de retrouver vers –12m les mêmes volumes que dans la partie « basse » du S1 avec de nombreux dépôts d’argile.
On émerge donc dans l’aval de la grotte Olivier (situé à +30m de l’émergence), après un point bas à –16m. La salle « Lucille » (20 x 10 x 8m) sépare du S4. C’est au centre de cette salle que l’on accède à l’entrée artificiel par une coulée d’ou provient un petit actif temporaire ainsi qu’au 700m de galerie fossile.
En haut de cette coulée on peut suivre un méandre (6 x 1.5m) sur soixante dix mètres . Le conduit devient ensuite plus étroit jusqu’au « boyau du vent». Quelques 100m de galerie labyrinthique font suite jusqu’à une salle au dimension appréciable (30m de haut, 25m de long, 10m de large) « salle des fous » . De là, plusieurs voies sont possible :

En haut à gauche une escalade de 10m mène à un balcon suivit d’une succession de deux salles d’une blancheur étincelantes, sans suite.
En haut à droite, débouche un vaste conduit que l’on peut remonter par une série d’escalades à +50m avant d’être colmaté également par la calcite.
A droite la galerie est rapidement bouchée par un éboulis terreux .
A gauche, un méandre (3 x 2m) finit obstrué par la calcite au bout de 110m.
Ce méandre suit parallèlement une grosse galerie. Cinquante mètres avant le bouchon, le fossile supérieure crève la parois du méandre. De part cette lucarne on se relève dans du (8 x 10m), et ce, sur un peut plus de 100m jusqu’à l’éboulis provenant de la doline de Pech-del-Mas.

Revenons au siphon 4. Tortueux (1.5 x 2m) le sol et les parois découpés par la corrosion le tout avec une fine pellicule d’argile . Au bout de 60m ;-7m, on descend part une série de diaclase jusqu’à-18m. Un dernier ressaut amène au point bas du réseau à –24m.
La galerie double de volume, on est dans du 5 x 4m avec d’importantes dunes d’argile au sol. A 120m , la galerie remonte doucement jusque vers –7m. Les sections redeviennent plus modeste , 2 x 3m et l’on peut observer sur les parois de nombreuses forment de concrétionnement attestant probablement d’un creusement en régime libre à ce niveau, malgré les coupoles au plafond .
On émerge à 282m -24m du départ au pied d’un grand gour. Suivent quarante mètres de rivière (2,5 x 3m) aux nombreux barrages de calcite, jusqu’au S.5 (55m ;-2,6), concrétionné et ponctué de quelques cloches d’air.
Ce siphon franchi, on trouve un lac long de trente mètres. Par une succession de gours ascendants, on remonte de 5 ou 6m. Le conduit se rétrécit (1 x 1m), colmaté en partie par la calcite ; On esquive ensuite quelques dalles effondrées du réseau fossile supérieur, pour finir sur une de ces dernières, formant une longue et sévère étroiture.
L’actif, quant à lui, n’est plus qu’un « pissadou » (3 à 4 litres par minute environ). Nous nous trouvons ici en tête de réseau, à 930m de l’entrée (l’émergence).
Six mètres avant le départ du S.5, une cheminée, d’où arrive un autre actif (temporaire) permet une remontée de 18m. Dix mètres après le sommet de cette escalade, on se redresse dans une petite
salle argileuse où se trouvent les restes d’une fouine venue mourir sur une banquette d’argile.
Trente mètres plus loin, un ressaut descendant de quatre mètres mène au lac suspendu, suivi de quelques marmites d’argile liquide, la Bauge. Le conduit fait ici 5 x 3m, quelques concrétions agrémentent le tout. Soixante mètres après le lac, un surcreusement du conduit fossile (trou de serrure) forme un puits étroit de 15m, permettant de retomber dans la rivière entre la sortie du S.5 et la dalle effondrée. En restant dans les parties supérieures, vingt mètres de vires permettent de prendre pied dans une conduite de 4 x 2m, en partie colmatée par l’effondrement de la voûte (galerie des ardoises).
L’actif est retrouvé cinquante mètres plus loin, provenant d’une diaclaseétroite. Il se perd dans le chaos pour alimenter la partie inférieure, quinze mètres en-dessous.
Le réseau fossile finit colmaté par deux coulées de calcite, trente-cinq mètres plus loin (coulée de la sangle). Peu avant ce bouchon de calcite, côté droit, un méandre est suivi sur quarante mètres jusqu’au pied d’une cheminée qui semble également colmatée par la calcite, à 1015m depuis l’entrée.


par Frédéric Bossart


par Margrit Hohl

 

par Clive Westlake

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