Rivière souterraine de Malaval

Sortie plongée du 9 mai 2003

Participants : Laurent Tarazona (plongeur) Michel Bouthors (porteur).

 

 

Jean-Louis Galéra nous signale lors de notre réunion du 13 avril, qu'une plongée du siphon amont de Malaval était prévue le 8-9 mai. Pensant que notre Jean-Louis avait organisé l'opération, j'avais suggéré que s'il avait besoin de porteurs je pourrais favorablement étudier la proposition.

Le temps a passé et pas beaucoup de nouvelles. Après relances, l'opération se dessine pour le 9, mais les participants ne semblent pas nombreux. Par l'entremise de Daniel le Lozérien, Laurent et moi entrons en contact et mettons au point le rendez-vous. Finalement nous ne sommes que deux mais l'opération semble jouable car Laurent part avec un équipement fond de trou (blocs de 3 litres) et le tout rentre dans deux kits sherpa.

Je ne connais pas l'endroit où plonger mais après enquête et consultation de la topo de notre Président, nous voilà parés.

Un abandon inadmissible
Jean-Louis semble s'être souvenu au dernier moment qu'il avait un empêchement (l'anniversaire de son fils), ce qui vous en conviendrez fait partie des imprévus et pour cette raison n'a pu être des nôtres. Je pense plutôt qu'ayant fait appel à un des meilleurs spéléo-plongeurs de notre territoire (il a plongé le fond du Jean-Bernard et autres lieux célèbres), il a eu peur des représailles pour le trou de ch... qu'il voulait lui faire plonger. A moins que ce soit pour éviter de payer à boire. Un enquête s'impose. Je demande solennellement aux président, trésorier, délégué lozérien et secrétaire de prévoir un conseil de discipline.

L'aventure commence
Nous avions rendez-vous aux Bondons le jeudi soir à 20h. Comme nous ne nous connaissions pas, il était convenu de mettre un Gaperon (fromage d'Auvergne) au milieu de la place comme signe de reconnaissance. Une fois les présentations faites, nous nous dirigeons en loucedé vers Malaval pour aller squatter l'herbe d'un Lozéro-Auvergnat. Nous plantons les tentes dans la bonne herbe et prenons un dîner frugal sur la terrasse des Sénégas-Rouvière.

La sortie du 9 mai
Lever à 7 heures, pliage, petit déjeuner, route vers les Combes, préparatifs, marche d'approche jusqu'au puits de mine. Je sors le trousseau de clefs
et constate qu'il n'y en a qu'une. Après un instant de panique, je constate également l'absence de l'antivol de la trappe. Je me dis que la fermeture doit être sur la trappe de la deuxième dalle et que cela ne résoud rien. Me souvenant d'un avertissement de Jean-Louis quant à l'échelle instable (aurait-il saboté le passage pour nous tendre un piège ?), j'entortille sommairement un bout de corde autour du barreau et descend.

C'est la première fois que je vois la dalle extérieure millésime 2002 et la trappe inférieure. Une grille ferme le trou mais n'est que posée. Une corde en dépasse. Deux goujons sont sur la paroi pour l'y fixer. Début de la descente à 9h30.

Parenthèse anecdotique : l'effraction du délégué lozérien
Daniel, sachant que nous venions, est venu la veille pour fixer les deux goujons afin de faciliter l'équipement. Au moment d'ouvrir la trappe il s'est souvenu qu'il avait laissé le jeu de clefs à nous destiné dans un endroit convenu que je tairai même sous la torture. Il s'est donc résolu à fracturer sa propre fermeture à l'aide d'outils que la morale réprouve. Si Sarkozy savait... Circonstance atténuante, il avait eu un accident domestique la veille qui ne manquera pas de faire grimper les statistiques et le prix des assurances, mais chut, bouche cousue (sic).

Suite de l'aventure
Nous partons donc en direction de l'amont. Le bateau a bien plu à notre plongeur (d'origine marseillaise et plutôt habitué à d'autres esquifs). Arrivés à la porte, suspense : est-ce la bonne clef ? Et oui.

Les passages jusqu'au confluent du Bramousset sont équipés de panneaux indicateurs dignes d'un GR. Nous continuons notre route dans les cascades et au chaos Gerbal, nous nous enfilons dans une étroiture alors qu'il existe un passage supérieur. Mais que fait le gestionnaire du GR ? Bien entendu, le porteur qui n'en rate pas une se coince et en voulant ôter ses boîtes photos et autres accessoires encombrants, laisse tomber la sacoche contenant divers matériels précieux dans une étroiture infranchissable à un anorexique.

Nous trouvons le chemin un peu long mais franchissons les divers passages dont une cascade à

la roche glissante où -séquence émotion- le plongeur dévisse et trempe son kit dans l'eau fraîche, ce qui permet de tempérer la néoprène avant de l'enfiler, sûrement une tradition.

Le chaos Patras franchi, l'objectif n'est pas loin. Nous repérons un passage étroit et humide sur la gauche mais reconnaissons les environs avant de nous y engager. L'endroit peut être qualifié d'intime et Laurent décide de s'équiper dans la galerie principale. Nous avons mis 2h30 pour arriver à l'objectif.

La plongée


Laurent habillé, les blocs équipés, nous partons avec les deux kits dans le méandre où après quelques contorsions arrivons à une voûte basse. Je m'installe dans une niche pendant que Laurent termine son équipement. Le fil d'Ariane est amarré au plafond, et Laurent abandonne la sienne (d'Ariane). Départ plongée 13h.

Une minute plus tard : "Ce n'est qu'une voûte mouillante" (pointe d'accent marseillais). Il poursuit l'explo et le silence s'établit.


Elle est pas belle la vie ?

Au bout de vingt minutes, des bruits annoncent son retour, puis ses lumières percent l'obscurité. La galerie se poursuit quelques mètres après la voûte mouillante jusqu'à un départ de siphon qui ne fait pas trois mètres de diamètre comme annoncé mais envrion un mètre. Le siphon est étroit et un passage très resserré donne du fil à retordre à notre plongeur qui l'estime infranchissable avec autre chose que des blocs de trois litres à l'anglaise. La suite n'est pas large et au bout d'environ quarante mètres, arrêt sur une section d'environ 80 cm. Laurent fait retour sur les cinquièmes, pensant à l'étroiture à repasser dans la touille.


Retour ventre à terre...

C'est alors la suite classique du déséquipement, retour dans la galerie principale, change et un casse-croûte sorti du kit permet de commenter la plongée avant le retour.

La marche de retour, bien qu'ayant pris trois heures avec la montée du puits nous a paru moins longue.

Conclusion : siphon avec arrêt sur rien, avis aux amateurs.


Compte-rendu rédigé le 10 mai par Michel Bouthors