Aven Toura

 


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Récit

 

 

Par Dominique Victorin

Publié le 14/11/2011 08:50 | La Dépêche du Midi
Caussade. Le siphon de l'Aven Toura a été vaincu
spéléologie: exploit des caussadais




Après deux tentatives infructueuses dans les années 90, les membres de la Société spéléo-archéologique de Caussade présidée par Michel Soulier auxquels s'étaient joints deux collègues tarnais et un Toulousain retournaient, ce 11 novembre, sous terre à l'Aven Toura avec pour unique objectif la plongée du siphon amont de ce grand réseau souterrain.
En effet, la rivière souterraine qui coule à 90 mètres sous le plateau, en rive droite de l'Aveyron entre Saint-Antonin-Noble-Val et Cazals, développe pour l'heure un peu plus de six kilomètres de galeries et se termine à ses deux extrémités sur des siphons.
Une plongée sous terre implique le transport d'un matériel important lourd et fragile. Les huit charges sont prêtes et chaque spéléologue de l'équipe va porter la sienne depuis la surface jusqu'au point d'équipement du plongeur, près du siphon amont de la rivière. Il faut descendre sur cordes les 80 mètres de la zone des puits d'entrée, progresser dans des galeries étroites et rampantes pour enfin déboucher dans les gros volumes du collecteur actif. L'eau, l'argile toujours présente et le froid sont bien au rendez-vous.
Sur une plage argileuse recouverte d'une grande bâche, le plongeur commence son équipement. Concentré, précis et minutieux dans les gestes techniques de mise en place des détendeurs, des éclairages, il s'engonce enfin dans sa combinaison de plongée et fixe son ordinateur de poignet. Une bonne heure est nécessaire à toutes ces manœuvres. Il faut maintenant l'accompagner jusqu'au point d'immersion et lui porter les bouteilles qu'il fixera à gauche et à droite de la ceinture de son baudrier.
Tout est prêt. Dans un glouglou de bulles d'air qui crèvent encore à la surface, dans des vortex d'eau argileuse créés par les mouvements des palmes et éclairés par ses projecteurs, le plongeur disparaît, comme aspiré par le siphon.
Le calme revient et c'est l'attente de toute l'équipe de soutien. Vingt-cinq minutes plus tard, la surface de l'eau bouillonne à nouveau. Le plongeur est de retour. Le fil d'Ariane posé à l'aller sert de guide pour le retour dans la « touille » de l'eau turbide. Sa tête émerge, il enlève le masque, premières paroles brèves, saccadées : « Ça passe, siphon franchi ».
85 mètres de long à moins huit mètres
Un peu plus tard, il explique : « Le siphon fait 85 mètres de long avec un point bas à moins 8 mètres. Une grosse galerie continue, toujours avec la rivière. C'est la suite du réseau. »
Cette belle première et ces renseignements précieux vont orienter les recherches du club sur la partie amont de la rivière pour les prochains mois. Les travaux sur la partie aval vont se poursuivre et la topographie, bientôt achevée, devrait donner la physionomie complète de l'Aven Toura qui devrait devenir le plus long réseau souterrain de Tarn-et-Garonne. Contact : caussade.speleo@yahoo.fr ; Tél. 05 63 65 13 80.

 

Une partie de l'équipe en attente du retour du plongeur dans des conditions un peu particulières.