Event de GORNIES


Commune de FERRIERES LES VERRERIES-HERAULT

Carte IGN 1/25000 2742 EST "Claret"
X=718,26 Y=174,69 Z=266m
Développement: 1500m Dénivellation: -17)

Localisation

F. Vasseur

 

Situation

Dans le village de FERRIERES-les-VERRERIES, contourner l'église et suivre la route vers le Sud jusqu'à une barrière verte (conseil général) située à main gauche. La piste serpente ensuite dans le maquis pendant 2500m et rejoint le ravin de Gorniès, qu'il faut remonter jusqu'au site paradisiaque où le ruisseau prend naissance.
En amont de la cascade, une sente discrète s'engage dans un bosquet très dense au coeur duquel bée la gueule de l'évent.


Historique

Le site de Gorniès était connu des spéléologues (B.GEZE-1936) jusqu'au 13 août 1950, date à laquelle le GSG découvre l'entrée de l'évent et explore 150m de jolies galeries aquatiques terminées par un siphon. A cette occasion, deux vases néolithiques de type Chasséen sont découverts à proximité de l'entrée.
Etienne Lemaire (B) plonge dans l’évent en 1970, puis revient l’année suivante avec Baudouin Van Rompay, Philippe Soulthard, Dirk Vanderwee et Yvon Wery sortent le S.3, suivi de 90m de galerie exondée colmatée par une trémie.

Mettant à profit la sécheresse estivale de 1975, le GERSAM pompe les deux premiers courts siphons et parcourt 180m jusqu'au S.3.
En 1983, l'ASN convie Frédo POGGIA qui poursuit seul l'exploration. Ils découvrent un diverticule dans le troisième siphon par lequel l'actif est atteint. Un affluent exondé est remonté sur 400m et dans l'actif les plongées s'arrêtent à 60m du départ du S.6. L'automne 1992 voit l'équipe de CELADON franchir le S.6 et poursuivre l'exploration jusque dans le S.8.

Description

Un petit porche surbaissé se prolonge par une galerie concrétionnée, jusqu'à la petite vasque parfois siphonnante qui précède 150m de conduits aquatiques. Une voûte mouillante mène ensuite au S.1 (25m;-1) par lequel débute une succession de galeries en ogive au sol englué d'argile. Un lac effilé sur 80m fait suite, précédant le S.2 (32m;-2) où le volume s'amplifie (5x3m).
En hautes eaux, il suffit que le niveau monte de 50 cm pour que, du S.1 au S.2, on ne rencontre qu'un seul siphon de 140m. Une cloche d'air marque un virage prononcé avant le début du S.3 (100m au total;-4), situé à 300m de l'entrée.
30m après l'immersion, deux itinéraires se présentent :
- Vers l'Est, un important remplissage de graviers et d'argile compacte vient partiellement combler la galerie des Belges. On émerge après 70m de siphon dans un vaste conduit surcreusé, obstrué 90m plus loin par une trémie massive.
- En rive droite, une lucarne amorce la branche active, développée dans de plus modestes proportions (1,5x2m), qui sort au terme de 60m de passage noyé dans un court tronçon exondé.
5 mètres avant le S.4, un départ en rive droite livre accès à 400 mètres de conduits fossiles étroits et argileux, terminés par un effondrement et des siphons latéraux étroits.
Revenus à l'embranchement, un bref laminoir débouche directement sur la vasque du S.4 (8m;-1), court conduit très intime sortant dans une diaclase aquatique.
15m plus loin, dans le S.5 (125m;-7), on passe sous plusieurs cloches d'air, pour plonger dans un laminoir étroit et poursuivre dans un conduit sinueux déterminé par un faisceau de diaclases.
Une fracture verticale émerge dans une fracture longue de 10m, où une cascatelle perce la voûte et où l'air est vicié.
A 590m, le S.6 (325m;-14) débute par un laminoir étroit et sélectif suivi d'un puits et de deux étroitures consécutives à négocier derrière des blocs rapportés. La galerie sinueuse oscille entre -9 et -11 en recouvrant des dimensions plus confortables (2x1,8m). Quelques dépôts ponctuels et résiduels de marnes grises jonchent le sol.
Par une galerie basse et aquatique, on atteint le S.7 (25m;-3), suivi d'un seuil rocheux marqué d'une étroiture contraignant au déséquipement. Un conduit étroit semi-noyé débouche 20m plus loin sur la jolie vasque du S.8 (16m;-4), abordable par une étroiture prolongée par une diaclase encombrée de blocs, nécessitant un décapelage délicat pour poursuivre plus avant.

Karstologie

Les eaux qui transitent par la cavité résurgent principalement à la source du Lamalou, 3800m au sud, via la perte de Gorniès. L'entrée actuelle de l'évent doit son existence à la trépanation du réseau par l'érosion superficielle qui dévie partiellement l'écoulement au profit du ruisseau de Gorniès.

Recommandations


Les trois premiers siphons sont équipés par nos collègues belges de fil synthétique imputrescible de gros diamètre installé , qui a l'avantage de mieux résister à l'abrasion que les fils actuels.
Par contre la partie active, plus sujette aux fluctuations de débit, voit souvent son équipement endommagé (fil 2mm). A vérifier scrupuleusement.

L'évent s'ouvre dans une propriété privée, au sein d'un site très fréquenté (promeneurs, VTT, chasseurs...etc). Toutefois, ceci ne doit pas occulter la vocation initiale de cet espace essentiellement agricole (champs cultivés, élevage).

Aussi, on s'interdira tout autre accès que celui précédemment décrit et l'on respectera scrupuleusement le site et ses alentours sous peine de voir interdire l'accès à toute forme de loisir .
Toute incursion dans la cavité, quel qu'en soit le motif, doit être signalée au propriétaire qui gère l'ouverture de la barrière située à l'amorce du chemin.



  par Claude Viala - 1992