Foux du MAS de DE BANAL
Localisation
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franchissement par J. Meynié |
Situation
Dans Saint-Bauzille de Putois, prendre sur la droite la D.108 direction
Montoulieu. 1100m plus loin, emprunter sur la droite une piste après
une casse de voitures. Elle rejoint le ruisseau puis descend sur 80m vers
l'aval (piste défoncée) et le traverse. Aprés une côte
assez raide, une clôture barre le chemin qui longe le pied de la colline
et rejoint le talweg au fond duquel sourd la foux, au bout de 150m.
Historique
Edouard-Alfred MARTEL note l'existence de cette cavité dès
1899.
En septembre 1932, Robert DE JOLY explore la galerie exondée annexe
très étroite et sonde le puits noyé à 6m de profondeur.
Le 20 Août 1983, Alain POUGET (CLPA) reconnait le siphon sur une trentaine
de mètres à -10.
Sur ses indications, Daniel BARAILLE (CABUS) pousse, la même année,
l'exploration jusqu'à 150m à la cote -50.
Dominique GOUJON et Rémi LUCAS (GSFRM) prolongent les 10/05/1984 et
29/09/1985 la cavité de 40m à -72 puis -81m, vue à -85.
Peu après, une ultime plongée de Claude TOULOUMDJIAN (CRPS)
porte à -90m le terminus.
Au cours d'un camp organisé par l'Association CELADON (26-29/12/1993), Frédéric BADIER descend à -99, dépassant de 2m le précédent terminus, puis Pascal BERNABE atteint -103 (le niveau de la nappe est supérieur de 11m à celui d'étiage). |
Lors d'un camp regroupant des plongeurs du Sud de la france
(16-17/04/1995), Pascal BERNABE, alors que le niveau est inférieur
de 10m à celui de la pointe précédente (vasque à
-15), déroule 50m de fil et atteint la profondeur de -116m, dans un
puits dont il n'entrevoit pas le fond.
Les 03 et 04/06/1995, alors que le niveau est encore descendu (vasque à
-18) il poursuit jusqu'à -127, puis -150
le 24/03/1996 et -162 en février 98, alors que la vasque est remontée
à -6.
juin 1999 P.BErnanbé atteint -163 et déroule une cinquantaine
de mètres à cette profondeur.
Description
L'orifice d'entrée est dédoublé par un pont
rocheux qu'il faut desescalader (R.2), pour accéder à la salle
suivante baignée d'un plan d'eau calme. Un petit réseau éxondé
s'amorce par une lucarne dans la paroi de gauche.
Le siphon débute par un puits diaclase (l=2m) profond de 12m, suivi d'un ressaut qui donne dans la galerie descendante (50m) jusqu'au grand puits. Il faut prendre soin de ne pas toucher la margelle (dune argileuse) car les particules se mettent instantanément en suspension, diminuant considérablement la visibilité (<50cm). |
La fracture qui fait suite plonge d'un seul jet jusqu'à -55m, en s'infléchissant
sur la fin. Une petite galerie (2x1m) se poursuit sur 10m, puis un R.2 donne
sur la lèvre du puits suivant (4m de diamètre) qui passe sous
un bloc à -65m . Le conduit (3x3m) plonge ensuite régulièrement
(pente de 30%) ponctué de petits redans verticaux, jusqu'à une
haute salle (-103m). Après une remontée sensible, une étroiture
entre les blocs (-105) livre l'accès à une imposante fracture
verticale qui file directement jusqu'à -140. Là, la pente s'infléchit
à 45° dans une galerie modeste jusqu'à -150. Au-delà,
le conduit se réduit en une succession de ressauts débouchant
dans une fracture plus large et argileuse à -162.
Karstologie
La cavité se développe dans le Tithonique et sert
d'exutoire aux eaux collectées sur la colline du bois del pous (bois
de Sauzet). Elles transitent ensuite vers le sud-ouest jusqu'à la source
de la Vernède.
Sa localisation et sa morphologie s'expliquent par la tectonique locale (faille
bordière) et son fonctionnement est celui d'un regard sur l'aquifère
profond du système de drainage général de la source de
la Vernède. La cavité devient émissive en période
de hautes eaux.
Recommandations
La cavité s'ouvre sur un terrain utilisé pour le parcage des
bestiaux, aussi il est impératif de refermer soigneusement les clôtures
et de respecter installations et animaux.
A signaler aussi un important rabattement de nappe (plus de 10m) selon les saisons,
qui peut ramener le niveau de la vasque au pied du premier puits (12m) et contraindre
les plongeurs à descendre le matériel plus bas dans la cavité
avant d'accéder au siphon.
Actuellement, le propriétaire ne délivre
plus d'autorisation de plonger.