Foux du MAS de DE BANAL


Commune de SAINT-BAUZILLE de PUTOIS-HERAULT

Carte IGN 1/25000 2746 OUEST "Saint-Martin de Londres"
Coordonnées GPS : N 43°53.732' E003.45.139'
X=713,63 Y=178,15 Z=139m
Développement: 440m
Dénivellation: -171,5

Localisation

franchissement par J. Meynié

Situation

Dans Saint-Bauzille de Putois, prendre sur la droite la D.108 direction Montoulieu. 1100m plus loin, emprunter sur la droite une piste après une casse de voitures. Elle rejoint le ruisseau puis descend sur 80m vers l'aval (piste défoncée) et le traverse. Aprés une côte assez raide, une clôture barre le chemin qui longe le pied de la colline et rejoint le talweg au fond duquel sourd la foux, au bout de 150m.


Historique

Edouard-Alfred MARTEL note l'existence de cette cavité dès 1899.
En septembre 1932, Robert DE JOLY explore la galerie exondée annexe très étroite et sonde le puits noyé à 6m de profondeur.
Le 20 Août 1983, Alain POUGET (CLPA) reconnait le siphon sur une trentaine de mètres à -10.
Sur ses indications, Daniel BARAILLE (CABUS) pousse, la même année, l'exploration jusqu'à 150m à la cote -50.
Dominique GOUJON et Rémi LUCAS (GSFRM) prolongent les 10/05/1984 et 29/09/1985 la cavité de 40m à -72 puis -81m, vue à -85.
Peu après, une ultime plongée de Claude TOULOUMDJIAN (CRPS) porte à -90m le terminus.


1993 - départ en point de P. Bernabé
par Claude Viala.
Au cours d'un camp organisé par l'Association CELADON (26-29/12/1993), Frédéric BADIER descend à -99, dépassant de 2m le précédent terminus, puis Pascal BERNABE atteint -103 (le niveau de la nappe est supérieur de 11m à celui d'étiage).

Lors d'un camp regroupant des plongeurs du Sud de la france (16-17/04/1995), Pascal BERNABE, alors que le niveau est inférieur de 10m à celui de la pointe précédente (vasque à -15), déroule 50m de fil et atteint la profondeur de -116m, dans un puits dont il n'entrevoit pas le fond.
Les 03 et 04/06/1995, alors que le niveau est encore descendu (vasque à -18) il poursuit jusqu'à -127, puis -150
le 24/03/1996 et -162 en février 98, alors que la vasque est remontée à -6.
juin 1999 P.BErnanbé atteint -163 et déroule une cinquantaine de mètres à cette profondeur.

Description

L'orifice d'entrée est dédoublé par un pont rocheux qu'il faut desescalader (R.2), pour accéder à la salle suivante baignée d'un plan d'eau calme. Un petit réseau éxondé s'amorce par une lucarne dans la paroi de gauche.

Le siphon débute par un puits diaclase (l=2m) profond de 12m, suivi d'un ressaut qui donne dans la galerie descendante (50m) jusqu'au grand puits. Il faut prendre soin de ne pas toucher la margelle (dune argileuse) car les particules se mettent instantanément en suspension, diminuant considérablement la visibilité (<50cm).

Départ en point de P. Bernabé par Claude Viala.

La fracture qui fait suite plonge d'un seul jet jusqu'à -55m, en s'infléchissant sur la fin. Une petite galerie (2x1m) se poursuit sur 10m, puis un R.2 donne sur la lèvre du puits suivant (4m de diamètre) qui passe sous un bloc à -65m . Le conduit (3x3m) plonge ensuite régulièrement (pente de 30%) ponctué de petits redans verticaux, jusqu'à une haute salle (-103m). Après une remontée sensible, une étroiture entre les blocs (-105) livre l'accès à une imposante fracture verticale qui file directement jusqu'à -140. Là, la pente s'infléchit à 45° dans une galerie modeste jusqu'à -150. Au-delà, le conduit se réduit en une succession de ressauts débouchant dans une fracture plus large et argileuse à -162.


Karstologie

La cavité se développe dans le Tithonique et sert d'exutoire aux eaux collectées sur la colline du bois del pous (bois de Sauzet). Elles transitent ensuite vers le sud-ouest jusqu'à la source de la Vernède.
Sa localisation et sa morphologie s'expliquent par la tectonique locale (faille bordière) et son fonctionnement est celui d'un regard sur l'aquifère profond du système de drainage général de la source de la Vernède. La cavité devient émissive en période de hautes eaux.


Recommandations

La cavité s'ouvre sur un terrain utilisé pour le parcage des bestiaux, aussi il est impératif de refermer soigneusement les clôtures et de respecter installations et animaux.
A signaler aussi un important rabattement de nappe (plus de 10m) selon les saisons, qui peut ramener le niveau de la vasque au pied du premier puits (12m) et contraindre les plongeurs à descendre le matériel plus bas dans la cavité avant d'accéder au siphon.

Actuellement, le propriétaire ne délivre plus d'autorisation de plonger.